Tante Alice enquête: le bonheur est dans le crime (Ali Rebeihi)

Nationalité de l’auteur: Française

Editions du Masque (7 juin 2023)

272 pages

ISBN-10:‎ 2702451020

ISBN-13:‎ 978-2702451021

Genre: Policier

Lu le: 17 Juin 2023

Ma note: 13/20

Résumé/4^ème de couverture:

Qu’il fait bon vivre à Valmont-sur-Loing…

Alice Bonneville, professeure de droit pénal à la retraite, y coule des jours tranquilles dans sa magnifique demeure en pierre, où elle vit avec  son neveu Arthur, psychologue clinicien. Entre son club de lecture, ses activités bénévoles, ses marches en forêt de Fontainebleau, ses grandes conversations avec sa femme de ménage Inès et ses visites à son meilleur ami Haroun, qui tient le salon de thé du coin, il reste tout juste à Tante Alice le temps de se consacrer à sa passion : la pâtisserie.

Sa paisible existence se voit troublée lorsque son voisin Paul Faye, auteur à succès des Cinq Vérités celtiques, est retrouvé assassiné. Qui  donc a pu s’en prendre à ce pape du développement personnel ?

Entre deux sablés à l’orange, Tante Alice décide de mettre son nez dans l’enquête. Ah, si son défunt mari pouvait l’aider, il aurait sans doute bien des choses à lui dire ! À commencer par cette deuxième vérité celtique : « Il est impératif de dialoguer avec ton instinct. »

Mon avis:

    J'étais ravie de pouvoir découvrir le premier tome d'une nouvelle série de cosy mystery, qui s'exporte dans la campagne française. Cette transposition en France fonctionne très bien d'autant plus que l'on retrouve tous les codes du genre: un petit village, une vieille dame qui mène l'enquête, un crime pas trop sanglant, des personnages très typiques de la campagne et du thé et des pâtisseries. Malgré tous ces bons points je n'ai pas du tout accroché à cette histoire. L'auteur est resté très (voire trop) dans les codes du cosy mystery, sans modernité, tombant presque dans les clichés. L'histoire m'a paru vraiment invraisemblable, sans aucune once de crédibilité ou de réalisme par de nombreuses petites choses gênantes tout au long de la lecture, qui ont fait que j'ai trouvé ce livre pompeux et élitiste.

Merci aux éditions du Masque pour l'envoi de ce livre!

Points de vue/Critiques:

        Pour tous les adaptes du genre du cosy mystery, tous les codes du genre ont été respectés et appliqués à la lettre par l'auteur dans ce livre. On retrouve ainsi une vielle dame à la retraite qui s'ennuie quelque peu et qui va se retrouver à devoir (et surtout à vouloir) enquêter sur le meurtre d'un de ses voisins. Agrémenté du petit village où tout le monde se connaît, où les racontars vont bon train et où les personnalités sont typiques et affirmées, nous avons tous le décorum et tous les éléments du cosy mystery auquel on peut rajouter le thé et les pâtisseries! Malheureusement, tous ces bons points se transforment petit à petit vers quelque chose de négatif car on tombe dans les clichés. On ne retrouve pas d'éléments distinctifs, de modernité permettant de casser ces codes et de s'éloigner du cliché.

        Concernant l'histoire, je n'ai malheureusement pas accroché. En effet, si l'auteur prend le soin et le temps de poser son intrigue afin de mettre en place le décor et les protagonistes, il faut attendre plus de la moitié du livre que le meurtre survienne. Il y a ainsi clairement un problème d'équilibre dans le rythme de l'intrigue. Une fois l'enquête véritablement lancée, les ficelles sont plutôt bien trouvées et tout tient parfaitement bien la route. Si l'intrigue en elle-même m'a assez plu et est pour moi le seul élément positif de ce livre, j'ai eu de plus en plus de mal à lire cette histoire que j'ai trouvé davantage pompeuse et élitiste au fil des pages. L'auteur a en effet clairement englobé son récit dans une sphère de personnes aisées, n'hésitant à dédaigner tout ce qui pourrait s'apparenter au plus commun des mortels. C'est ainsi que l'on retrouve que des noms à particules pour les personnages qui ont tous de hautes fonctions (ils sont tous professeurs d'université), pour lesquels, quand on parle de livres c'est du Jane Austen, du Balzac ou du Maupassant et pour la musique, elle est évidement classique.  Tout est prétexte à préciser l'aisance financière en apportant des détails insignifiants sauf le statut social comme pour le porte feuille en peau de crocodile ou la décoration faite de chandeliers en argent et de porcelaine de Gien. 

        Même si l'on imagine mal les histoires de cosy mystery comme probables, il n'y a pas d'éléments qui peuvent accentuer ce côté irréaliste. Or dans cette histoire, on retrouve des génénalités qui éloigne la société de ce qu'elle peut être réellement. Si l'on peut inclure les personnages évoluant dans leur monde de la haute société, on retrouve par exemple le fait que l'auteur et le livre le plus vendu en France est un livre de philosophie agrémenté de développement personnel. Je ne sais pas si l'on doit voir ce récit comme une certaine satyre de la société permettant de mettre l'accent sur certaines dérives ou critique, mais un problème d'équilibre se pose puisque l'on a plutôt tendance à prendre tout au premier degré...

En bref:

         Le premier tome de "Tante Alice enquête" respecte bien et exploite parfaitement tous les codes du cosy mystery: un petit village, une vieille dame qui mène l'enquête, un crime pas trop sanglant, des personnages très typiques de la campagne et du thé et des pâtisseries. Malgré tous ces bons points je n'ai pas du tout accroché à cette histoire. L'auteur est resté très (voire trop) dans les codes du cosy mystery, sans modernité, tombant presque dans les clichés. On retrouve un problème d'équilibre dans le rythme de l'intrigue puisqu'il faut attendre plus de la moitié du livre que le meurtre survienne. Mais le plus dérangeant est de trouver une histoire très pompeuse et élitiste puisque l'on navigue dans les sphères de la haute société où il semble important de préciser les noms à particules, les hauts postes occupés, la littérature et la musique classique, sans oublier d'omettre des détails insignifiants mais accentuant le statut social. De plus, l'histoire n'a aucune aucune once de crédibilité ou de réalisme par rapport à la société décrite. Si l'on doit voir ce récit comme une certaine satyre de la société permettant de mettre l'accent sur certaines dérives ou critique, un problème d'équilibre et/ou de forme se pose...