Nationalité de l’auteur: Française
Editions Mazarine (12 Février 2020)
Collection Thriller
421 pages
ISBN-10: 2863745174
ISBN-13: 978-2863745175
Genre: Thriller
Lu le: 18 Février 2020
Ma
note: 16/20
Résumé/4ème de couverture:
Un homme est
retrouvé horriblement mutilé dans un bâtiment désaffecté du centre hospitalier
Sainte-Anne à Paris. Pour Franck Sommerset, commissaire à la Crim’, c’est le
début d’une enquête étrange et singulière.
Étrange, car
ce n’est pas une série d’homicides au sens propre du terme à laquelle il se
trouve confronté : toutes les victimes sont encore en vie, mais elles ont été
torturées et « enfermées » en elles-mêmes.
Singulière,
car pour comprendre, Franck Sommerset va devoir plonger dans l’univers des
nouveaux maîtres du monde – les grands du numérique qui maîtrisent nos vies
immatérielles.
C’est au cœur
de Paris, dans ces tréfonds et au-delà, que Franck va suivre la piste de ce qui
ressemble à une vengeance frénétique, folle et pourtant méthodique, où
s’affrontent deux mondes, un nouveau qui se persuade de sa toute puissance et
un ancien qui ne veut pas mourir.
Mon avis:
Pour un premier roman, Maxime
Girardeau envoie du lourd avec « Persona » et peut très facilement
prétendre entrer dans le cercle des grands auteurs français du thriller. En
effet, son histoire est très bien
construite, glauque à souhait en poussant très loin les vices infligés aux
victimes, sans que la mort y soit systématiquement associée et en plus, de nombreuses thématiques sont abordées.
On passe donc un très bon moment
dans les filets de cette histoire, dont les pages défilents rapidement et où
l’ennui est impossible!
Points de vue/Critiques:
J’ai pu retrouver dans
« Persona » quelques aspects que j’apprécie grandement dans les
romans de Jean-Christophe Grangé: on
plonge véritablement dans la noirceur de
l’âme humaine avec ce que les victimes ont subies, mais en plus, l’enquête est prenante, riche et
diversifiée. Mais Maxime Girardeau a eu l’intelligence de ne pas seulement
disperser les cadavres au fur et à mesure de son histoire: non les victimes,
affligées de nombreux sévices ignobles, s’en sortent…pour la plupart d’entre
eux. Et cette épargne de morts trouve logiquement son explication dans les
motivations du coupable.
Si la découverte des différentes victimes rythment déjà
parfaitement l’histoire, l’auteur dynamisme également son récit en nous
immisçant dans divers domaines, tout
aussi différents les uns des autres. On fait ainsi un bon petit tour dans le
fin fond des catacombes de Paris (j’ai particulièrement apprécié ces passages,
angoissants mais aussi fascinants), on part en Amérique du Sud sur les traces
de civilisations antiques, on plonge dans l’univers du marketing et la main
mise des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft), le tout
relié à une médecine et une psychologie de pointe, le tout ramené
dans un contexte d’actualité. Le point commun de tous ces univers se
retrouve finalement dans l’âme humaine et dans son empathie… qu’elle soit
présente ou non.
Pour cette enquête riche et
prenante, on retrouve Franck, un commissaire
de la Crim, dont le caractère humaniste est aux antipodes du cliché du
flic du 36, et lui a permit de constituer sa propre équipe dont les valeurs
humaines sont la condition sine qua none pour l’intégration. A ses côtes, on
retrouve une jeune femme, Elga qui
est « madame tout le monde ». Néanmoins, devant ses
connaissances pouvant aider à résoudre l’affaire et sa volonté de
connaître la vérité, Franck va l’entraîner à ses côtés. Si ce duo d’enquêteurs
flic-civil flirte avec les limites de la réalité, cela a
l’avantage d’entre hors du commun et d’équilibrer les personnalités
(la rigueur professionnelle du vieux flic opposée à la fraîcheur et
la candeur de la jeune employée entêtée) afin que chacun apporte sa pierre
à l’édifice. D’ailleurs, on les imagine très bien être les héros d’une
série!
En bref:
Pour
un premier roman, Maxime Girardeau nous offre un très bon thriller à l’histoire
rondement bien menée et addictive. Les différentes victimes retrouvées au fil
du récit rythment parfaitement l’histoire et offrent cet aspect glauque
emprunte de noirceur (que l’on « aime » lorsque l’on est amateur de
bons thrillers et que l’on peut notamment retrouver dans les livres de JC
Grangé). De plus, les différents domaines abordés ne nous laisse aucun répit et
nous entraine dans les catacombes de Paris jusqu’en Amérique du Sud en passant
par les confins de la médecine, de la psychologie et de l’univers high-tech du
marketing, le tout ramené dans l’actualité. Une très belle découverte de
l’auteur en espérant revoir ce duo d’enquêteurs attachants, innovants et
efficaces!