Nationalité de l’auteur: Française
Editions de la Martinière (11 Juin 2020)
393 pages
ISBN-10: 2732494372
ISBN-13: 978-2732494371
Genre: Contemporain
Lu le: 10 Juillet 2020
Ma
note: 15/20
Résumé/4ème de couverture:
La brume des
Vosges cache bien des secrets. Bertille le sait : elle les a fuis. Retranchée à
Paris dans une vie solitaire, la jeune femme a enterré ses souvenirs. Jusqu'au
jour où sa vie bascule. Quelques pages trouvées dans le cabas d'un vieil homme
la réveillent d'un coup : il s'agit d'une confession, écrite par un certain
Victor Kessler. Car le 17 novembre 1973, quarante-cinq ans plus tôt, le corps
d'un enfant de dix ans a été repêché dans un lac près de Saintes-Fosses.
L'instituteur du village est le coupable idéal : Victor Kessler, lui-même.
Fascinée par
l'affaire, poussée par Victor, Bertille part en quête de la vérité. Mais, à la
recherche des démons du vieil homme, ne finira-t-elle pas par croiser les
siens, enfouis dans les forêts vosgiennes ? Et toujours cette même question :
parler ou se taire ?
Mon avis:
Les deux précédents livres de Cathy
Bonidan avaient été de véritables et de très jolis coups de coeur. Je remercie
donc énormément les éditions de la Martinière qui avait bien vus mes coups de
coeur pour l’autrice et qui m’a très gentiment proposé de recevoir son tout
dernier opus « Victor Kessler n’a pas tout dit ». J’ai évidement
accepté avec un grand enthousiasme et en plus, le résumé me tentait bien, ce
qui est un petit plus.
Avec toujours
une construction de l’histoire particulière et dynamique, on retrouve bien la
caractéristique de la plume de l’autrice mais le changement de registre de
l’histoire, qui s’inscrit plutôt dans le polar, est plus surprenant. Je ne
validerai donc pas l’adage « jamais deux sans trois », puisque ce ne
fut pas un coup de juste, mais « juste » une bonne lecture.
Points de vue/Critiques:
Pour ce nouvel opus, on s’éloigne
quelque peu d’une histoire contemporaine, comme peut le laisser présager le
résumé de 4ème de couverture. Puisqu’il est question d’une enfant retrouvé mort
et d’une enquête, on se situerai plutôt dans un polar, voire un thriller.
Comme pour ses précédents romans,
Cathy Bonidan rythme son récit en alternant deux genres. On retrouve d’un côté
le récit, dans le présent, de Bertille, qui va entreprendre des recherches pour
faire la lumière sur une affaire de plus de quarante ans. Et de l’autre côté,
nous lirons le journal de l’homme condamné pour le meurtre du petit garçon, qui
va se confesser et qui nous fera faire des bonds dans le passé. En altérant ces
personnages et ces points de vue, on assiste à un jeu de renvoi de balle
constante. En plus d’apporter une dynamique parfaite, on est également mordu et
tenu en haleine dans ce jeu du chat et de la souris.
Si cette alternance de formes dans
le récit et d’époques est totalement positif et un atout signature et
indéniable du livre, pour cette fois-ci, il y a des moments où je me suis
quelque peu perdue. Perdue dans la chronologie des évènements dans les détails puisque
l’histoire générale est restée constamment claire dans mon esprit. Mais
peut-être est-ce du au fait que le point de vue de Bertille et de Victor
Kessler est chaque fois trop bref et que l’alternance revient trop souvent…? De
plus, j’ai remarqué qu’il y avait beaucoup de sous-entendus, que le lecteur
devait deviner certaines révélations. Je suis toujours incertaine sur les faits
à deviner, à moins que cela soit clairement et lourdement suggéré. Des
révélations clairement énoncées pourraient en plus apporter davantage de
surprise.
En bref:
Pour
ce troisième opus de Cathy Bonidan, ce ne sera pas un coup de coeur comme pour
les deux précédents livres, mais « Victor Kessler n’a pas tout dit »
reste tout de même une bonne lecture. Malgré son classement dans le genre contemporain,
l’autrice change quelque peu de registre avec ce nouveau livre que je classerai
dans le polar/thriller comme peut le laisser deviné le résumé. On va donc
suivre Bertille qui va enquêter et remonter le passé afin de mettre lever le
vrai voile sur une affaire vieille de plus de quarante ans. Et c’est avec la
collaboration du meurtrier présumé qui nous dévoilera ses souvenirs et son
point de vue à travers son journal, qu’elle fera alliance. On alterne donc une
fois de plus cette alternance de genre pour constituer l’histoire, une
caractéristique signature de l’autrice qui rythme parfaitement le roman.