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mardi 30 mai 2023

Les femmes du dispensaire (Henrike Engel)




Titre original: Die Hafenärztin: Ein Leben für die Freiheit der Frau

Traduction: Céline Maurice

Nationalité de l’auteur: Allemande

Éditions Charleston (18 janvier 2023)

480 pages

ISBN-10:‎ 2368129480

ISBN-13:‎ 978-2368129487

Genre: Historique, Policier

Lu le: 26 Avril 2023

Ma note: 15/20


Résumé/4ème de couverture:

Port de Hambourg, 1910.


De retour de Londres qu’elle a dû fuir sous un faux nom, Anne Fitzpatrick retrouve sa ville natale, les docks flottants de Steinwerder, les quais et les canaux grouillant d’ouvriers et de mendiants et les splendides hôtels et boutiques chics des faubourgs mondains. Diplômée de médecine et déterminée à utiliser ses compétences pour aider les plus démunis, elle décide d’ouvrir un dispensaire pour femmes dans le quartier le plus défavorisé du port.


Mais le jour de l’ouverture de son établissement, deux corps de femmes mutilés sont découverts juste à côté du refuge. Les autorités  conservatrices minimisent l’incident, mais le taciturne commissaire Berthold Rheydt est persuadé qu’il y aura d’autres féminicides. Et Anne, qui décide de trouver des réponses, se retrouve de plus en plus en danger…

Mon avis:

        Il y avait beaucoup de choses qui m'attirait dans ce livre: le côté féminin, médical, historique et policier. Un très bon mélange des genres qui était très prometteur. Et toutes ces attentes se retrouvent comme promis dans ce récit. Mais si ce fond est bien respecté et intéressant, on retrouve quelques petits couacs dans son exécution. On retrouve des passages inutiles et des longueurs qui cassent considérablement le rythme et l'intrigue et qui coupent la tenue en haleine, la découverte du tueur n'est pas très surprenante et des interrogations persistent sur l'héroïne. 

Merci les éditions Charleston pour cet envoi!

Points de vue/Critiques:

        Ce livre est un subtil mélange des genres et tout y est parfaitement bien équilibré et au rendez-vous. Il y a ce côté historique qui se mêle au côté policier avec le début des enquêtes "modernes" où il sera question des prémices de la science qui aident aux enquêtes. J'aime beaucoup ce mélange et cela est très réussi dans ce roman, d'autant plus que l'histoire se situe sur le port d'Hambourg, une région géographique intéressante et qui change d'ordinaire. Ajouter à cela, et qui nous ait donné par l'intermédiaire du titre, on va également retrouver un aspect féministe et médical. Avec des héroïnes aux fort caractère et aux convictions personnelles affirmées, il va être question des combats féministe de l'époque: le droit de votes avec les suffragettes, le rôle d'épouse et de mère remis en question par rapport à celui de femme et le droit aux soins médicaux suivant sa condition sociale. Le côté féministe de ce roman est donc bien au rendez-vous et bien mis en avant. Je m'attendais et j'aurais peut-être aimé que le côté médical soit davantage renforcé.

        Pour un roman féministe, se sont deux héroïnes majeures que l'on va suivre. Hélène est une jeune fille de bonne famille mais qui souhaite s'affranchir des codes sociaux qui doivent l'incomber. Elle rêve plus d'indépendance que d'un mari et souhaite avoir un réel rôle à exercer en société en venant notamment en aide aux nécessiteuses. Si sa jeunesse lui confère encore beaucoup de naïveté, elle fait en sorte d'aller aux bout des choses et d'en apprendre davantage au fil des jours. Anne, quant à elle, est une femme qui revient sur ses terres natales d'Hambourg, après avoir passés quelques années en Angleterre. Mais elle revient sous un nom d'emprunt et avec beaucoup de choses à cacher, qui nous fait nous interroger tout le long du roman. Dans une région dévastée par la pauvreté et la misère, elle décide d'ouvrir un dispensaire, contre vents et marées, afin d'aider les femmes, notamment celles dites de bas-fonds. 

        L'intrigue policière est bonne puisque tous les codes nécessaires à cette entreprise sont présents: des meurtres horribles sont commis, des investigations sont entreprises par la police et par Anne, des menaces et des dangers sont proférer et l'intervention des politiques met des grains de sable dans les rouages. Malheureusement, on ne peut pas dire que l'intrigue nous maintiennent réellement en haleine car dés qu'il y a prémices d'une tension et d'un intérêt qui pourraient s'accroître, l'histoire se voit entrecoupée de passages inutiles (comme les sessions de foot ou les états d'âmes de l'inspecteur Rheydt) ou qui trainent en longueur, qui cassent véritablement le rythme. Si l'on est tout de même intrigué et accroché par cette affaire, le cœur ne palpite pas vraiment. La découverte du tueur n'est pas réellement surprenante, d'autant plus qu'elle arrive progressivement. En revanche, je m'attendais et j'espérais plus de révélations concernant le passé et l'identité d'Anne, qui garde certains mystères et dont certaines questions n'ont pas trouvés réponses. Je ne sais pas donc pas si cette histoire se veut être un premier tome d'une saga qui permettra de suivre et d'en apprendre plus sur Anne...

En bref:

        "Les femmes du dispensaire" est un roman qui promet de belles choses avec ce mélange de plusieurs genres: historique, policier, féministe et médical. Et ces attentes sont parfaitement bien respectées et exécutées puisque tout y est parfaitement bien équilibré et au rendez-vous. Les deux héroïnes majeures, Anne et Hélène sont très intéressantes et fortes de caractères quand à leurs convictions qu'elles n'hésitent pas à mettre en exécution: droit de votes des femmes avec les suffragettes, rôle d'épouse et de mère remis en question par rapport à celui de femme et droit aux soins médicaux suivant sa condition sociale sont les thèmes retrouvés et véhiculés par ces femmes. L'intrigue policière est également bonne puisque tous les codes nécessaires à cette entreprise sont présents. Néanmoins, si le fond de ce roman est bien respecté et intéressant, on retrouve quelques petits couacs dans son exécution. On retrouve des passages inutiles et des longueurs qui cassent considérablement le rythme et l'intrigue et qui coupent la tenue en haleine, la découverte du tueur n'est pas très surprenante et des interrogations persistent sur l'héroïne. Un bon divertissement qui mériterait plus de poigne et qui nous laisse sur notre faim, à moins que se soit le premier tome d'une saga...

Cinq petits cochons (Agatha Christie)




Titre original: Five Little Pigs

Traduction: Jean-Michel Alamagny

Nationalité de l’auteur: Anglaise

Editions Le Livre de Poche (21 avril 2021)

256 pages

ISBN-10:‎ 2253104051

ISBN-13: ‎ 978-2253104056

Genre: Policier

Lu le: 24 Avril 2023

Ma note: 15/20




Résumé/4ème de couverture:

    Cinq témoignages accablants ont fait condamner à la détention perpétuelle Caroline, la femme d'Amyas Crale, peintre renommé, mort empoisonné. Seize ans après, Hercule Poirot, le détective belge qu'Agatha Christie a rendu célèbre, prend l'affaire en main. Ne s'arrêtant pas aux évidences, tirant parti du moindre indice, il fait éclater une vérité à laquelle personne ne s'attendait.  

Mon avis:

        C'est un peu un cold case qu'entreprend de résoudre Hercule Poirot dans cette histoire puisque pour une fois, il n'est pas présent au moment des faits. Une difficile enquête lui est demandée, car il n'est pas aisé de remonter dans le passé, d'autant plus qu'il ne devra se baser  que sur les témoignages des protagonistes de cette affaire. En seize ans, les souvenirs ont pu s'échapper, les détails s'oublier et tout peut être embrouillé. 

        Le livre se découpe en trois parties, correspondant aux trois étapes de l'enquête. Dans un premier temps, on assistera à la rencontre entre Hercule Poirot et les cinq protagonistes de cette affaire, qui correspondent à la comptine anglaise "The Little Piggy". Le parallèle entre cette chanson et les personnages est assez intéressant et surtout cocasse et drôle! Dans un deuxième temps, le récit correspond à la confrontation entre les souvenirs des différents personnages et ce que le célèbre détective belge en pense. J'ai trouvé cette partie un peu redondante par rapport à la première partie. Enfin, le roman se termine par les révélations tant attendues d'Hercule Poirot qui va faire éclater la vérité. Tout au long de ce processus

        Il n'y a pas beaucoup de personnages et donc de suspects dans cette histoire, ce qui permet de ne pas s'emmêler les pinceaux dans les identités et de se concentrer sur les psychologies, les détails et les mobiles possibles pour enfin, essayer d'émettre les bonnes hypothèses. On navigue aussi à travers plusieurs thèmes: l'adultère, le vice, le mensonge, la trahison, la passion amoureuse, la psychologie et l'art. Et même si j'avais pu relever un détail très important au fil des témoignages et des souvenirs évoqués et dont je suis assez contente, je n'ai pas forcément creuser et ai été surprise par le dénouement. 

En bref:

         "Cinq petits cochons" est une enquête d'Hercule Poirot mais qui est peu commune. Car le célèbre détective belge va devoir élucider un meurtre vieux de seize ans et exit les indices physiques, il ne devra s'appuyer que sur le témoignage et la mémoire parfois défaillante et embrouillée des cinq protagonistes de l'affaire pour faire ressortir la vérité. La construction du livre est assez originale car elle est découpée en trois parties, qui correspondent aux trois étapes de l'enquête et permet au lecteur d'avancer au même rythme que Poirot. On navigue aussi à travers plusieurs thèmes: l'adultère, le vice, le mensonge, la trahison, la passion amoureuse, la psychologie et l'art. Et s'il y a pour une fois peu de personnages, l'étau resserré autour des suspects ne laisse toutefois pas l'opportunité de trouver le coupable et de ne pas être surpris pour le dénouement.  

Sarà perché ti amo (Serena Giuliano)





Nationalité de l’auteur: Française

Editions Le Livre de Poche (8 mars 2023)

249 pages

ISBN-10:‎ 2253941085

ISBN-13:‎ 978-2253941088

Genre: Contemporain

Lu le: 15 Avril 2023

Ma note: 15/20





Résumé/4ème de couverture:

Cela fait dix ans que je rêve de lire ces mots.

Bien sûr, ils arrivent trop tard. Beaucoup trop tard.

Parce que la vie, ce n'est pas une meuf ponctuelle.


Juillet 2021. Deux couples d'amis se retrouvent à Procida, dans le sud de l'Italie. Alba, Valentin et leur bébé semblent former une famille heureuse. Mais, en plein post-partum, minée par ses nuits trop courtes, Alba ne sait plus bien qui elle est, ni ce qu'elle désire. D'autant que son ex choisit ce moment pour réapparaître sur l'île...

Gabrielle et Nino passent leurs premières vacances ensemble. Gabrielle croit avoir enfin trouvé le prince charmant : italien, charismatique, même si un brin autoritaire, Nino est celui qui devrait lui apporter la confiance dont elle manque cruellement.

Et si ce séjour agissait comme un déclic ? Et si chacun d'entre eux venait à douter de ses sentiments ?

Mon avis:

        Avec "Sarà perche ti amo", Serena Giuliano nous montre qu'elle maîtrise parfaitement la recette d'une bonne lecture puisque le voyage en Italie est un vrai délice entre les paysages et la gastronomie décrits, les pages se tournent très vite et avec plaisir et les chapitres alternent les points de vue des personnages féminins. Si l'on parle principalement d'amour dans cette histoire, l'autrice a su me surprendre et aller au-delà de ça en décortiquant différentes relations et en abordant des sujets plus profonds. Avec une plume légère et bien dotée de beaucoup d'humour, les émotions et les situations sont justes et l'on passe un savoureux moment de lecture. 

Points de vue/Critiques:

        Ce roman se dévore très rapidement, probablement en quelques heures. En effet, le rythme est très addictif et la construction fait que les pages défilent très rapidement. Les chapitres sont très courts et alternent avec les points de vue des deux personnages féminins principaux: Alba et Gabrielle. Toutes deux sont en couple et vont incarner deux visions différentes du couple et de l'amour qui est donc le sujet principal de ce roman. Si la première est au début de sa relation avec Nino, l'autre est dans une relation stable avec un bébé avec Valentin. Mais toutes deux vont finalement se retrouver à un tournant de leur vie. Et c'est au fur à et à mesure que l'on découvre l'envers de leur décor amoureux idyllique que l'on se rend compte que l'on va vers des sujets beaucoup plus profonds et sérieux qu'il n'y paraît. Post-partum, désir de grosses ou non, relation toxique seront donc au cœur de cette histoire. Ces thèmes abordés manqueront peut-être d'approfondissement qui aurait nécessité beaucoup plus de pages, mais cela a été suffisant pour ma part. Ni trop, ni pas assez, l'équilibre a été pour moi parfait car il s'accorde avec l'atmosphère qui se veut léger et "feel-good".    

        Les hommes n'ont pas vraiment le beau rôle dans cette histoire. Entre l'homme trop prévenant mais qui n'écoute pas sa femme et ceux qui pensent tout savoir des femmes, ils ont clairement de quoi énerver le lecteur. S'ils sont antipathiques et détestables, ils sont aussi le reflet de certaines vraies relations. On a envie de secouer les filles pour leur ouvrir les yeux, mais parce que l'autrice n'a justement pas ajouter des couches et trop insister sur ces aspects difficiles, cette atmosphère délétère est d'assez courte durée. 

        L'Italie est omniprésente dans cette histoire et nous instaure un très beau climat ensoleillé et estival. On sent parfaitement que l'autrice est dans son élément puisque tout est fait naturellement. Entre les paysages, les odeurs et la gastronomie typique, le dépaysement est total et cette atmosphère constitue véritablement un personnage à part entière et un plus-value non négligeable à l'histoire.

En bref:

         La recette d'un bon moment de lecture et d'un dépaysement italien est une nouvelle fois maîtrisée et réussie de la part de Serena Giuliano dans "Sarà perché ti amo". Dans ce roman où nous allons alterner les points de vue des deux personnages féminins principaux, les chapitres s'enchaînent très vite afin de mettre en lumière l'amour et les relations amoureuses.  Alba et Gabrielle vont offrir deux conceptions du couple et elles nous touchent et nous font réfléchir de manière différente. Mais l'autrice a su me surprendre et aller au-delà de ça car au fur à et à mesure que l'on découvre l'envers de leur décor amoureux idyllique, on se rend compte que l'on va vers des sujets beaucoup plus profonds et sérieux qu'il n'y paraît. Post-partum, désir de grosses ou non, relation toxique seront donc au cœur de cette histoire. Ni trop poussés, ni pas assez abordés, l'équilibre a été pour moi parfait car il s'accorde avec l'atmosphère qui se veut léger et "feel-good". Avec une plume légère et bien dotée de beaucoup d'humour, les émotions et les situations sont justes et l'on passe un savoureux moment de lecture.

vendredi 26 mai 2023

Prendre la vie comme elle vient (Carène Ponte)





Nationalité de l’auteur: Française

Editions Fleuve (6 avril 2023)

272 pages

ISBN-10:‎ 2265156388

ISBN-13:‎ 978-2265156388

Genre: Contemporain

Lu le: 15 Avril 2023

Ma note: 15/20





Résumé/4ème de couverture:

La vie d'Alice vient de s'écrouler... Ou peut-être commence-t-elle ?

" Qu'est-ce que je faisais exactement à cet instant-là ? J'aurai beau me concentrer de toutes mes forces, fermer les yeux pour mieux visualiser, jamais je ne parviendrai à me souvenir. Est-ce que j'avais un livre dans la main ? Étais-je en train de sourire en pensant à la Toscane ?

On devrait être prévenu que la vie va basculer. Juste pour avoir le temps de graver dans sa mémoire la saveur de l'insouciance. "


Le jour où son mari Aymeric est victime d'un grave accident de voiture, Alice voit sa vie s'écrouler. Face à l'incertitude du destin, elle va devoir s'adapter aux épreuves qui croiseront sa route. Et se réinventer, pour que l'espoir triomphe.

Mon avis:

        Ce nouveau livre de Carène Ponte arbore une magnifique couverture qui permet d'amorcer un virage graphique vers plus de naturel et qui corrobore bien les contenus des derniers livres de l'autrice dans lesquels on retrouvait plus de profondeur qu'il n'y paraît. "Prendre la vie comme elle vient" est un roman touchant qui met en scène un couple de longue date mais qui permet surtout de mettre en lumière le fait que la vie reprend toujours ses droits. L'histoire est belle, touchante et pleine d'humanité et il est difficile de la lâcher. Mais construite sur un schéma en trois chemins correspondant à trois possibilités, c'est un schéma déjà vu et qui ne créée aucune surprise ou aucune plus-value quand on a compris la logique. J'aurais aimé et espéré également un peu plus de profondeur dans l'histoire, qui passe peut-être au détriment de la construction mais cela reste un très bon roman qui nous fait passer un très bon moment plein d'émotions.

Merci aux éditions Fleuve pour l'envoi de ce roman!

Points de vue/Critiques:

    Le début de ce roman nous fait faire la connaissance d'Alice et de son mari Aymeric, un couple marié depuis presque 20 ans. J'ai beaucoup aimé ce point de départ qui nous permet de savoir que l'on ne se dirige pas, classiquement, vers un récit qui verra la naissance d'une histoire d'amour. On est ici dans quelque chose d'établi, de solide et cela permet de se poser d'ores et déjà un certain nombre de questions sur l'évolution de ce récit et vers quoi on va se diriger. Et pour dynamiter cette histoire, il faut indéniablement un fait pour va venir bouleverser la vie de ses personnages. Là encore, Carène Ponte a su me surprendre car elle n'a pas choisi la facilité à laquelle j'avais immédiatement pensé. La tournure que prend la vie d'Aymeric permet ainsi d'être la base de tout le récit et des réflexions à en retirer.

        Parce que la vie est faite de joies et de peines et qu'il suffit d'un grain de poussière, une petite décision, une action infinitésimale ou un certain concours de circonstances, pour qu'elle prenne un chemin donné. C'est sur cette idée que l'autrice a ainsi construit cette histoire selon trois possibilités à partir de ce moment fatidique dans la vie d'Alice et d'Aymeric. Elle imagine la vie qu'aurait eu le couple selon le chemin qu'aurait pris la vie ou le destin. Nous avons ainsi trois histoires différentes d'Alice et d'Aymeric avec un début et une fin. J'ai notamment beaucoup aimé le premier scénario imaginé qui a su me surprendre et qui montrait que la vie pouvait prendre un chemin douloureux mais où l'amour et l'espoir sont toujours présents. Je me demandais vraiment comment cette histoire pourrait se finir car les possibilités étaient multiples. Mais elle n'aura malheureusement pas la chance d'être exploitée à son maximum, l'autrice l'ayant rapidement terminée pour passer au deuxième scénario.

        Ces trois petits scénarios montrent qu'il suffit d'un choix, d'une décision pour que la vie prenne un chemin radicalement différent d'un autre. Et que quelque soit ces choix, la vie est toujours remplie des même ingrédients: joie, peine, amour. Il se dégage ainsi beaucoup d'émotions. Mais avec ces différents scénarios et les différentes épreuves que doit endurer Alice, j'ai trouvé que l'autrice ne prenait pas assez le temps de s'attarder sur certaines thématiques. La construction dessert donc un peu un manque de profondeur. 

En bref:

     "Prendre la vie comme elle vient" est un roman touchant qui met en scène un couple de longue date mais qui permet surtout de mettre en lumière le fait que la vie reprend toujours ses droits. L'histoire est belle, touchante et pleine d'humanité et il est difficile de la lâcher. Mais sa particularité, c'est qu'elle est construite selon un schéma composé de trois scénarios différents, chacun étant la vie de Alice et d'Aymeric s'ils avaient pris tel ou tel chemin selon les possibilités qui s'offraient à eux à des moments clés. Ces possibilités illustrent parfaitement le "et si..." et montrent que la vie ne se fait que d'après une succession de choix. Mais c'est un schéma déjà vu et qui ne créée aucune surprise ou aucune plus-value quand on a compris la logique. Cette construction se fait peut-être au détriment de la profondeur que j'aurais aimé plus présente, notamment dans certains aspects que traversent Alice. Le premier scénario était très prometteur et intéressant mais le tout se doit d'être écourté mais développer les autres angles de vue. Toutes ces petites histoires dans l'histoire montrent toutes que quelque soit les choix, la vie est toujours remplie des même ingrédients: joie, peine, amour. On a donc un très bon roman qui nous fait passer un très bon moment plein d'émotions.

Vous avez appelé le véto? (Pierre Fabing)





Nationalité de l’auteur: Française

Editions Albin Michel & moi (12 avril 2023)

288 pages

ISBN-10:‎ 2226481869

ISBN-13:‎ 978-2226481863

Genre: Témoignage

Lu le: 14 Avril 2023

Ma note: 16/20

 



Résumé/4ème de couverture:

Sillonnez les routes avec Pierre Fabing, jeune vétérinaire urgentiste, et partez à la rencontre de chiens et de chats, mais aussi d’un lapin bélier nommé Batman, d’une tortue à la carapace fracturée, ou encore d’un perroquet souffrant d’un torticolis. Vous assisterez même à la mise-bas d’un alpaga dans un cirque !


Du gros rhume au diabète, en passant par la cystite, l’hémorragie et l’ingestion d’objets parfois étonnants, le jeune véto soulage tous les maux de nos fidèles compagnons, tout en nouant une relation unique avec leurs maîtres.


Ce livre est à l’image du métier de Pierre : imprévisible et exaltant. Sans concession, le jeune vétérinaire nous raconte en une cinquantaine de récits ses interventions les plus marquantes. Tantôt amusantes et légères, tantôt difficiles et émouvantes, elles nous plongent dans les coulisses d’une profession encore méconnue. Un véritable condensé d’humanité – et d’animalité – qui ne vous laissera pas indifférent, que vous aimiez les animaux, que vous vous intéressiez au métier de vétérinaire ou que vous soyez simplement amateur d’anecdotes surprenantes et de belles histoires de vie.

Mon avis:

        J'ai beaucoup hésité à lire ce témoignage sur ce vétérinaire urgentiste qui se déplace à domicile pour soigner nos petites bêtes, car j'avais peur du côté trop triste des anecdotes et des situations relatées. Mais le résumé disant que c'était justement porté sur le côté du métier, sur la positivité et sur les relations hommes/animaux et soignant/animaux, je me suis laissée tentée. Et quelle ne fut pas ma surprise en m'apercevant, le livre entre les mains, que l'auteur est tout simplement le vétérinaire urgentiste qui était venu chez moi afin de soigner Potichat lorsque j'ai fait appel à ce service il y a quelques années! Je ne regrette absolument d'avoir lu ce livre puisque l'on retrouve un très beau témoignage d'une personne dévouée et passionnée par les animaux et son métier. 

Merci aux éditions Albin Michel pour la proposition et l'envoi de ce livre!

Points de vue/Critiques:

        VetoaDom est une équipe de vétérinaires qui interviennent en urgences à votre domicile et que j'ai déjà eu l'occasion de faire appel. C'est ainsi que le Dr Pierre Fabing est intervenu et que je découvre par surprise quelques années plus tard, lorsque je tiens son témoignage entre mes mains. Il ne me fallait pas de preuves supplémentaires mais ce livre conforte l'idée que c'est une personne totalement passionnée et dévouée par son métier.

        Si l'on connaît et s'il on a davantage idée du métier de vétérinaire en cabinet, "Vous avez appelé le véto?" permet de réellement s'immerger dans le quotidien d'un vétérinaire et en plus urgentiste! Chaque petit chapitre correspond à une intervention, souvent synonyme d'anecdote pour le médecin, qui a été marquante pour une raison ou pour une autre. L'intervention est en rapport direct avec l'animal à soigné (et des animaux en tout genre, les surprises sont parfois grandes!) avec des animaux aux caractères différents et aux pathologies tout aussi distinctes. Peur, joie, espoir, miracle et tristesse sont autant d'émotions qui sont à chaque fois et aléatoirement au rendez-vous de chaque intervention. Mais ces dernières peuvent aussi parfois concerner les maîtres et propriétaires des animaux et donner lieu tantôt à des situations cocasses, puisque l'on rentre dans l'intimité des gens et qu'elles peuvent parfois être aussi bien très entreprenantes que menaçantes, tantôt à des situations touchantes lorsqu'il s'agit de personnes isolées et en détresse affective. Dans l'ensemble, les interventions décrites sont positives et se finissent bien. Avec en plus un peu d'humour, nous ne sommes pas dans des descriptions et des situations difficiles et tragiques, qui nous sert le cœur et que je redoutais quelque peu. 

        A travers ses petites scènes de vie professionnelle marquantes, Pierre Fabing nous montre à quel point ce métier est un métier de passion. Entre les gardes à enchaîner, les trajets à effectuer, la gestion de l'urgences et des émotions qui vont avec, les prises de poste avancées et non prévues, l'impact sur la vie privée, on se rend véritablement compte que c'est un métier de réelle dévotion. Car en plus de cette implication physique chevillée au corps, l'implication psychique et émotionnelle est extrêmement forte, au point que l'on nous informe que le taux de suicide est assez important dans ce métier, s'il fallait encore une preuve supplémentaire pour montrer à quel point ce métier est difficile. J'ai été sincèrement touchée et bluffée par cet amour du métier et des animaux et ce professionnalisme qui sont les lignes directrices constantes. 

En bref:

        Connaissez-vous VetoADom et ses merveilleux vétérinaires urgentistes qui viennent à domicile? Le Dr Pierre Fabing en fait partie et nous livre son témoignage sur son métier, un métier de passion et plein de dévouement. Chaque petit chapitre correspond à une intervention, souvent synonyme d'anecdote pour le médecin, qui a été marquante pour une raison ou pour une autre. Cela permet de réellement s'immerger dans le quotidien d'un vétérinaire et en plus urgentiste! Les anecdotes et les situations relatées sont plutôt positives et portent sur les relations hommes/animaux et soignant/animaux. Si elles sont majoritairement en rapport direct avec l'animal à soigné (animaux en tout genre, caractères différents, pathologies distinctes et surprises), elles peuvent aussi parfois concerner les maîtres et propriétaires des animaux et donner lieu tantôt à des situations cocasses. Mais peur, joie, espoir, miracle et tristesse sont autant d'émotions qui sont à chaque fois et aléatoirement au rendez-vous de chaque intervention. On découvre et on en apprend davantage sur ce difficile métier, son implication et impact physique et psychique et émotionnelle extrêmement forts. Mais on ne peut qu'être touché par cet amour du métier et des animaux et ce professionnalisme qui sont retranscrits.

mardi 23 mai 2023

Promets-moi d'avoir peur (Frédéric Lepage)





Nationalité de l’auteur: Française

Editions Robert Laffont (2 mars 2023)

400 pages

ISBN-10:‎ 222125449X

ISBN-13:‎ 978-2221254493

Genre: Thriller

Lu le: 14 Avril 2023

Ma note: 15/20





Résumé/4ème de couverture:

    Soudain, Luna se demande qui est cette femme qui évalue, analyse, calcule... plutôt que de laisser la panique s'emparer d'elle et mourir de frousse ! Elle devrait hurler, blêmir, voir défiler sur sa rétine le film accéléré de sa vie. Au lieu de quoi elle n'est en proie ni à la peur ni à l'angoisse. Luna se sent déconnectée, séparée du reste de l'humanité – il lui semble qu'une partie de son cerveau n'assure plus l'une de ses fonctions fondamentales, faisant d'elle un monstre froid, indifférent à son propre destin. 

La rarissime maladie d'Urbach-Wiethe provoque chez le sujet l'abolition du sentiment de peur. De quoi couler des jours paisibles... ou se mettre en danger de mort.

Dans un appartement de Chinatown, à New York, une jeune femme est victime de ce syndrome. Elle s'appelle Luna Ritter. Et elle va disparaître. Pourquoi ?

Mon avis:

        Si je n'ai pas encore lu le premier thriller de l'auteur "Si la bête s'éveille" qui est dans ma PAL et qui m'intéresse beaucoup, j'ai finalement lu "Promets-moi d'avoir peur" qui m'avait été spitché par l'auteur lui-même et qui me tentait bien par son rapport, une nouvelle fois, avec la cerveau. S'il y a quelques facilités et raccourcis à ce niveau, la maladie d'Urbach-Wiethe est très intéressant et amène bon nombre de réflexions. J'ai eu un peu de mal au début avec la plume de l'auteur qui est très travaillée et parfois soutenue, offrant un roman hautement qualitatif de ce point de vue mais qui n'est pas fluide et très rapide à lire. Mais une fois rentrée réellement dans l'histoire, les rebondissements nous tiennent en haleine et c'est efficace. On reste sur une trame de thriller assez classique, qui ne m'a pas étonnée mais qui remplit très bien son rôle. 

Merci aux éditions Robert Laffont pour l'envoi de ce livre!

Points de vue/Critiques:

        J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire et à m'accrocher au roman au début. J'ai en effet, trouver la plume de l'auteur assez particulière, un style propre qui est assez déroutant et qui n'est pas le format que l'on peut habituellement retrouvé dans les thrillers. Car ici pas de plume incisive, fluide, des chapitres courts et haletants, le tout faisant en sorte que l'on est immédiatement mordu et avide continuer. La plume de Frédéric Lepage est davantage portée sur l'aspect qualitatif car l'auteur choisit parfaitement ses mots, parfois soutenus, avec une minutie dans les descriptions parfois pas vraiment nécessaires et longues. Cet aspect casse ainsi considérablement le rythme de lecture, faisant en sorte que l'on a dû mal à accrocher surtout pour un début d'histoire. Une fois habitué, et parce que l'intrigue monte crescendo en intensité, la lecture se fait de plus en plus rapide.  

        La première partie du roman permet de mettre en place l'intrigue et plus particulièrement de faire la connaissance de Luna, une vétérinaire qui possède une particularité: elle est atteinte de la maladie d'Urbach-Wiethe, qui se traduit par une abolition du sentiment de peur. Sans être antipathique, je ne me suis pas particulièrement attachée à la jeune femme, car il se dégage une sorte d'absence totale d'émotions, et pas seulement la peur, venant de sa part. Une sorte de détachement m'est venue vis-à-vis d'elle. Il faut dire aussi que dans certaines situations, j'oubliais sa particularité et cela provoque un petit temps d'incompréhension. Cette réelle maladie permet ainsi de faire déjà, la faire connaître, mais en plus d'apporter une certaine réflexion sur les conséquences que cela apporte. Cela implique une non-conscience du danger et justement se mettre régulièrement dans des situations périlleuses et dangereuses... 

       La deuxième partie du roman est beaucoup plus prenante et plus on progresse dans l'intrigue, plus il y a ce sentiment d'urgence haletant. Les rebondissements, les actions et les péripéties sont nombreux et se succèdent, on est donc davantage mordu et avide de connaître la suite. Avec la rencontre du neurochirurgien Kalon Kane, on commence à aller dans le domaine de la manipulation et de l'étude scientifique. Je trouve dommage de retrouver une nouvelle fois, et presque automatiquement, une association des deux et ayant toujours cette connotation très négative et malsaine de l'étude scientifique et médicale. C'est un peu facile et réducteur. Néanmoins, c'est ici très efficace et accrocheur même si le dénouement en lui-même n'est pas surprenant. Avec des facilités et sans originalité, on est clairement dans un thriller à l'attrait croissant, qui reste assez classique mais très bien ficelé et efficace.

En bref:

        J'effectue la découverte de Frédéric Lepage avec ce nouveau thriller où il est question de cerveau et de ce qui s'y rapporte puisque l'héroïne de "Promets-moi d'avoir peur" est  atteinte de la maladie d'Urbach-Wiethe, qui se traduit par une abolition du sentiment de peur. J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire et à m'accrocher au roman, le temps de m'habituer à la plume particulière de l'auteur. Un style propre porté sur le qualitatif avec l'emploi de mots soutenus et de descriptions très minutieuses qui n'apportent pas une fluidité de lecture mais plutôt un rythme haché. Après une première partie de roman qui permet de rencontrer Luna et sa particularité qui fait d'elle un personnage plus détaché qu'attachant, la seconde partie du roman est plus dynamique et prenante. Les rebondissements, les actions et les péripéties sont nombreux et se succèdent. On est davantage mordu et avide de connaître la suite.  Mais Avec la rencontre de Kalon Kane, on commence à aller dans le domaine de la manipulation et de l'étude scientifique: dommage de retrouver cette association avec toujours une connotation  très négative et malsaine... Avec des facilités et sans grande originalité, on est clairement dans un thriller à l'attrait croissant, qui reste assez classique mais qui est très bien ficelé et efficace.