Nationalité de l’auteur: Française
Editions Mnémos (16
Novembre 2017)
Collection Naos
265 pages
ISBN-10: 2354086032
ISBN-13: 978-2354086039
Genre: Fantasy
Lu le: 21 Février 2019
Ma
note: 18/20
Résumé/4ème de couverture:
Trois semaines
séparent Tristabelle Carmine du Grand Bal de la Reine. Trois semaines pour
trouver la robe de ses rêves, un masque, une nouvelle paire d’escarpins… et
aussi un moyen d’entrer au Palais. Car Tristabelle n’a pas été invitée. Mais
ça, c’est un détail. Tout comme les voix dans sa tête ou cette minuscule série
de meurtres qui semble lui coller aux talons.
En tout cas,
elle ne compte pas rater la fête. Quitte à écumer les bas-fonds surnaturels de
Grisaille, frayer avec des criminels, travailler dans une morgue ou rejoindre
un culte. S’il le faut, elle ira même jusqu’à tuer demander de l’aide à sa
petite sœur. Car Tristabelle Carmine est une jeune femme débrouillarde, saine
et équilibrée. Ne laissez pas ses rivales ou ses admirateurs éconduits vous
convaincre du contraire. Ils sont juste jaloux. Surtout les morts.
Mon avis:
On ne présente plus cette formidable
saga qu’est « Les soeurs
Carmine » sortie de l’imagination d’Ariel Holzl, tant sa particularité est savoureuse à souhait
et qu’elle a insufflé un grand bol d’air frais dans la littérature. La preuve
personnelle en est, c’est que j’ai craqué et que j’ai acheté ce deuxième tome
en grand format! Et pompom sur le manège, j’ai lu « Belle de gris » en lecture
commune avec Florence du blog « Flo
and books ».
Alors qu’en
général, les tomes 2 des sagas s’inscrivent plutôt dans le creux de la vague et
ne sont pas les tomes les plus intéressants, ici pour les Soeurs Carmine, le
fait d’avoir la terrible et horripilante
Tristabelle comme personnage principal arrive à faire surpasser dans
l’excellence ce tome comparé au premier! J’ai adoré ce livre, bien plus encore
que premier!! Vivement le troisième! Et le quatrième, le cinquième…!!!
Points de vue/Critiques:
Si vous avez aimé, apprécié ou adoré
le premier tome, avec cette suite, la barre est encore plus haute! Pour le tome
1, j’avais, je pense, énormément apprécié tout l’univers créé autour des Soeurs
Carmine, avec la ville de Grisaille
et tous ses us et coutumes courantes dans laquelle la compassion, la bonté, la
gentillesse, le droit, la justice etc ne sont pas de main mise, au profit de
vols, de meurtres, de violence etc, ancrés dans les moeurs, le tout baignant
dans beaucoup d’humour et de second degré, n’insufflant pas une atmosphère
morbide à tout cela. Et cette découverte s’était faite avec la cadette des soeurs, Merryvère, qui
ne m’avait pas vraiment marqué. Et en sachant que l’on découvre sa soeur ainée, Tristabelle, comme
quelqu’un de froid, imbu d’elle-même, cruelle et machiavélique, je n’étais pas
tout à fait enthousiaste à l’idée de savoir que l’on retournerait à Grisaille
dans ce tome 2 avec la vision de Tristabelle. Au final, cette dernière a un
caractère, certes extrêmement particulier, mais que l’on prend plaisir à
découvrir, et qui s’insert parfaitement à l’ambiance de Grisaille!!!
Comment
décrire la majestueuse Tristabelle?
Cruelle, dépourvue d’humanité, indétronable, imbue d’elle-même, prétentieuse,
auto-centriste, bref, elle a tout pour être détestable. Mais, il y a un mais et
c’est l’auteur lui-même, puisqu’à l’image de la ville de Grisaille avec son
ambiance très noire, sombre, voire morbide qui passe crème et que l’on
affectionne, c’est la même chose pour Tristabelle: elle est tout simplement détestablement sympathique! Si ce tour
de passe-passe est rende possible, c’est en partie grâce à l’humour omniprésent, et quand celui-ci vient de la bouche de
Tristabelle, c’est cruellement drôle!!! De plus, dés le début du récit, elle
prend le lecteur à parti, lequel fait donc parti du scénario en quelque sorte.
C’est une remarquable idée pour nous rendre proche de ce personnage, au premier
abord antipathique! Et parce que le caractère de Tristabelle n’est pas tout
simplement là pour pimenter l’histoire, la cerise sur le gâteau vient du fait
qu’à la toute fin, on voit son armure se fissurer et l’on découvre une personne
qui possède tout de même des sentiments… On ne peut donc qu’affectionner
Tristabelle, certainement plus que sa soeur cadette. Reste à voir pour la
petite Dolorine, qui promet elle aussi de belles choses.
Pas seulement
par le personnage principal, mais c’est aussi par l’intrigue que j’ai plus apprécié ce deuxième tome. En effet, elle
est différente de celle proposée dans le premier tome dans le sens où comme les
soeurs n’ont pas du tout les mêmes centres d’intérêt, il y a un changement d’ambiance radical et c’est
salvateur! On retrouve tout de même des liens qui sont identifiables, mais l’essentiel
est neuf et ça renouvelle agréablement l’histoire et la série. Les enjeux sont
aussi distincts, et même si ce tome comporte moins d’action que le précédent,
le récit reste très accrocheur.
En bref:
A
la question « dans quelle série peut-on avoir un deuxième encore meilleur
que le premier » je répond les Soeurs Carmine!!! Car après une excellente
entrée en matière avec « Le complot des corbeaux » mettant en avant
Merryvère, la soeur cadette, « Belle de gris » se concentre sur
l’ainée des soeurs, Tristabelle, au caractère antipathique. Mais l’humour
mordant et incisif d’Ariel Holzl nous la rend tout simplement détestablement
sympathique. Et quand le masque de cette jeune femme égocentrique se fendille,
l’auteur nous cueille! On ajoute à tout cela une intrigue à l’ambiance
changeante mais salvatrice, et très accrochante, et on obtient une superbe
lecture confirmant que cette série est juste fantastiquement délicieuse!
Autour du livre:
- Tome 1: Le complot des corbeaux (<— chronique à retrouver ici)