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mardi 25 avril 2023

Le manège de la vie (Delphine Giraud)





Nationalité de l’auteur: Française

Editions Fleuve (9 février 2023)

296 pages

ISBN-10:‎ 2265156663

ISBN-13: ‎978-2265156661

Genre: Contemporain

Lu le: 17 Mars 2023

Ma note: 18/20





Résumé/4ème de couverture:

Saisir une nouvelle chance... au risque de tout perdre

Seule dans le manège face à Furtivo, Tess prend son temps. Pas de longe, ni de stick. Juste son regard et ses mots pour amadouer ce pur-sang effarouché. Elle patiente, ça ne la gêne pas. De la patience, elle en a à revendre.

Cela fait quinze ans que Tess et Manuel essayent d'avoir un enfant. Unis par une même passion pour les chevaux, ils ont appris à dompter leurs sentiments aussi bien que leurs bêtes. Cependant au fond de Tess, le doute s'insinue : à quoi bon continuer ?

Alors quand se présente une opportunité professionnelle au Parc des Légendes, véritable institution en Vendée, elle commence à entrevoir une autre vie, dans le monde du spectacle équestre. Au risque de s'éloigner définitivement de Manuel, mais n'a-t-elle pas déjà trop attendu pour laisser passer cette chance ?

Mon avis:

        Je ne m'attendais pas à avoir un coup de cœur pour ce livre qui a su m'entraîner et me charmer de plus en plus au fil des pages lues et des thématiques découvertes et abordées. Et rien ne laissait présager un tel retour car Delphine Giraud aborde dans "Le manège de la vie" des thèmes qui ne me sont absolument pas proches: la maternité et les chevaux. Mais l'autrice a su mettre bien plus que cela dans son récit, à nuancer beaucoup de choses et avec beaucoup de précisions et de beauté dans les mots employés. A l'image de Robert Redford dans "L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux" et de Tess dans cette histoire, Delphine Giraud réussi merveilleusement bien à murmurer à l'oreille des lecteurs. 

Points de vue/Critiques:

        La première thématique principale de ce récit, c'est l'univers des chevaux. Le monde équestre est très présent et détaillé. Il y a suffisamment de détails pour qu'un novice puisse s'y retrouver et s'y émerger avec facilité sans pour autant nous noyer dans les infirmations. Je suis plutôt dans ce cas de figure et j'ai passé un très bon moment dans cette ambiance où l'autrice arrive parfaitement à nous faire ressentir la passion et le côté apaisant de cet univers. Et si toute la passion, la patience et la beauté du métier de Tess rejaillit, c'est aussi un domaine encore plus précis dans le monde équestre que l'on va découvrir, celui des spectacles. Nous ne sommes évidemment pas dans l'aspect représentation de cirque, mais plutôt dans les démonstrations équestres qui montre tout l'amour et la complexité qui peuvent exister entre un cheval et son dresseur. Et l'autrice met réellement l'accent sur cela, sur les coulisses, sur tout le travail fourni, sur tout l'amour, sur la patience et sur l'observation à promulguer aux chevaux. Et sans qu'il soit mentionné comme tel, c'est dans un parc comme celui du Puy du Fou que l'histoire se déroule et que l'on en apprend plus sur l'envers de ce magnifique décor passionnant. 

        L'autre thème majeur de ce roman, c'est celui de la maternité. Si ce n'est pas un thème que j'affectionne, surtout lorsque l'on commence avec une héroïne en mal de maternité, l'autrice a explorer cette thématique de façon très large, en nuançant bien le tout, faisant en sorte que non seulement beaucoup d'autres thématiques en découlent mais qu'en plus, chacun peut s'y retrouver. Lorsque l'on fait la connaissance de Tess, on découvre une jeune femme qui n'arrive pas à avoir d'enfants et qui va prendre la décision de s'éloigner de son mari pour faire le point. Dés le début, Delphine Giraud a été plus loin que cette difficulté d'enfanter et ne s'est pas arrêtée sur une héroïne qui va ressasser et s'apitoyer sur son sort. Car c'est avec la famille de Tess que les autres thématiques liées à la maternité seront abordées. Entre sa mère et ses trois sœurs, les liens entre elles toutes ne sont pas communs et c'est déjà là un premier point intéressant. Avec la première, c'est le sujet de l'amour maternel qui n'est pas inné, voire un amour maternel pas ou jamais présent. Un sujet tabou que l'autrice traite, met en avant et qui est très intéressant et important d'autant que cela est fait avec pudeur et douceur comme l'intégralité du récit. Avec cette maman, il sera aussi question de cette notion de transmission intergénérationnelle et génétique que j'ai adoré et qui était là aussi parfaitement bien mis en scène et expliquer d'une très belle manière. J'ai vraiment adoré retrouver ces notions, trop peu souvent mises sur le devant de la scène. Par le biais des sœurs, on abordera aussi l'amour fraternel, différent suivant les personnalités et également les secrets de famille, le petit coup de peps de l'histoire. 

        Ce livre aborde donc les relations autant humaines qu'animales. L'autrice utilise avec justesse ses mots afin de véhiculer des émotions tout en finesse. On peut comprendre aisément chacun des personnages, tout leurs points de vue et actions. Et l'on ressent une proximité d'autant plus forte avec Tess que chaque chapitre est entrecoupé de pages du carnet intime de la jeune femme, des courts textes qu'elle écrit (ou a écrit) à son futur et hypothétique enfant, lui racontant brièvement ses états d'âmes et ses journées. Cela donne une sorte de lien encore plus intime entre Tess et le lecteur et rend donc l'histoire plus touchante et émouvante. Et de ce côté, les animaux ne sont pas en reste puisqu'avec Cachou, Cacahuète, Furtivo et tout les autres, les émotions sont garanties!

En bref:

         Je ne m'attendais pas à un tel livre avec "Le manège de la vie" qui s'est progressivement transformé en coup de cœur au fil des pages lues et des thématiques découvertes et abordées. Les deux principaux sujets que sont la maternité et les chevaux ne me parlent pas plus que cela. Mais l'autrice a su mettre bien plus dans son récit, en nuançant beaucoup de choses et avec beaucoup de précision et de beauté dans les mots employés. Il sera ainsi question de stérilité, de parentalité, d'adoption, d'amour maternel et fraternel, mais également de transmission intergénérationnelle et de secrets de famille. Le monde équestre est très présent et détaillé où l'autrice arrive parfaitement à nous faire ressentir la passion, la beauté, la patience et le côté apaisant de cet univers. Ce livre aborde donc les relations autant humaines qu'animalesL'autrice utilise avec justesse ses mots afin de véhiculer des émotions tout en finesse. A l'image de Robert Redford dans "L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux", Delphine Giraud réussi merveilleusement bien à murmurer à l'oreille des lecteurs. 

Les sauveurs d'esprits



TOME 1: LOUISE


Scénario: Carbone

Illustrations: Julien Monier

Nationalité des auteurs: Française

Editions Dupuis (8 avril 2022)

56 pages

ISBN-13:‎ 979-1034757473

Genre: Bande-dessinée

Lu le: 6 Mai 2022

Ma note: 15/20




Résumé/4ème de couverture:

La petite Sam a un don : elle parle aux esprits du cimetière. Lorsqu'elle croise Louise, le fantôme d'une vieille dame perdue et enterrée anonymement dans le carré des indigents, elle décide donc de l'aider à retrouver son passé et surtout son mari, qui doit s'inquiéter de sa disparition. Tant pis si Tim, son grand frère qui la garde depuis la mort de leur père, la croit folle de parler ainsi à son amie imaginaire ! Et tant pis si l'assistante sociale se dit qu'il ne serait pas inutile de séparer ces deux jeunes gens un peu bizarres...

Mon avis:

            Pour cette nouvelle série destinée aux plus jeunes lecteurs, l'histoire va mélangé le réel au fantastique, le tout restant dans une certaine forme de classicisme. En effet, on va retrouver des enfants pour héros dont l'un va avoir un pouvoir magique: celui de détecter et de communiquer avec les fantômes. L'intrigue de ce premier tome va donc reposer sur le fait de secourir un de ces esprits afin qu'il repose éternellement en paix. 

            Le gros point positif de cet album tient dans sa galerie de personnages. On retrouve un grand frère protecteur et parfois dépassé par sa petite sœur, une jeune héroïne mignonne à souhait, bien maligne et courageuse, une mamie fantôme espiègle et paniquée à souhait et même un spectre aux allures de dandy. Cette histoire de quête mêlant humains et fantômes permet ainsi d'aborder de façon drôle et légère des thèmes douloureux. En plus de celui du deuil de manière générale, on aborde la question des orphelins ainsi que de leur statut social avec la mise en place de tutelle et de suivi. 

        Mais on peut malheureusement un fort point négatif: c'est la mauvaise gestion des émotions ressenties par ces personnages. Il règne en effet, régulièrement, une incohérence dans les sentiments et dans les réactions. Que se soit la fratrie face à la mort de leur parents ou le petit-fils qui apprend que sa grand-mère est décédée, on observe une sorte de neutralité dans les traits des personnages, voire une attitude cool et nonchalante. C'est assez déstabilisant et surprenant, car même si le parti pris de l'ouvrage est le divertissement, des touches de tristesse auraient été logique sans peser lourd dans l'ambiance. 

        On a donc un bon début de série d'aventures, enjouée et rythmée qui mêle le réel au fantastique. Dommage qu'il pêche par un décalage entre le ton humoristique et le fond plus grave du récit. Mais les jeunes lecteurs apprécieront très certainement ces péripéties surnaturelles! 



TOME 2: GUY

Scénario:  Carbone

Illustrations: Julien Monier

Nationalité des auteurs: Française

Editions Dupuis (17 mars 2023)

56 pages

ISBN-13:‎ 979-1034762293

Genre: Bande-dessinée

Lu le: 17 Mars 2023

Ma note: 15/20




Résumé/4ème de couverture:

La petite Sam a un don : elle parle aux esprits. Ce qui complique un peu la vie de Tim, son grand frère qui s'occupe d'elle depuis la mort de leur père... Surtout quand Sam rate l'école pour suivre Malo, un chat fantôme qui l'emmène chez son défunt maître, Guy, un esprit en transit ! Car Guy veut terminer une mission avant de partir vers l'au-delà : remettre au conservateur du musée ses recherches au sujet d'un mystérieux trésor. Problème : le dossier du vieil homme a disparu. Et sa  mort n'est peut-être pas si naturelle que ça...


Le deuxième épisode de la nouvelle série de Carbone (La Boîte à musique, Dans les yeux de Lya, La Sentinelle du Petit Peuple), toujours accompagnée de Julien Monier. Une saga jeunesse à la fois inventive, palpitante touchante et pleine d'humour !

Mon avis:

            Pouvant parfaitement être lu indépendamment du tome 1, ce deuxième tome reprend tous les codes maîtrisés et appréciés du premier. Les personnages sont toujours aussi attachants et touchants avec cette relation entre le grand frère et la petite sœur, tendre et émouvante de part la perte de leurs parents. Ils sont très proches, ils s'entraident et s'aiment et c'est agréable de voir une telle relation fraternelle qui change de celle en mode chien et chat. 

            L'ambiance est plaisante même la thématique générale de l'histoire reste le deuil. Mais les auteurs réussissent le pari de n'être jamais dans une atmosphère pesante mais plutôt toujours dans une ambiance qui véhicule beaucoup d'émotions. Par rapport au premier tome, ces dernières sont ainsi beaucoup mieux maîtrisées via les personnages face aux situations. Le ton humoristique est moins présent, ce qui ne confère plus de réel décalage avec le fond grave du récit. On retrouve plutôt un joli équilibre avec le côté émouvant et le côté fantastique.

        Cette nouvelle aventure reste assez classique dans son déroulement et son dénouement mais elle bien maitrisé. Il n'y a pas encore d'avancement sur d'éventuelles explications à la capacité qu'a Sam mais une ouverture commence à poindre. L'assistance sociale qui continue de s'immiscer dans leur vie nous fait peur et nous fait retenir notre respiration. On se demande si cette situation pourra perdurer et quel sera l'avenir de ces deux orphelins touchants et courageux.

Hurlements (Alexis Laipsker)





Nationalité de l’auteur: Française

Editions Michel Lafon (9 mars 2023)

400 pages

ISBN-10:‎ 2749952484

ISBN-13:‎ 978-2749952482

Genre: Thriller

Lu le: 14 Mars 2023

Ma note: 17/20





Résumé/4ème de couverture:

 Plus vous chercherez à comprendre, plus le piège se refermera sur vous. "

Cinq femmes kidnappées. Quatre victimes introuvables. Trois enquêteurs sur la brèche. Deux jours seulement.

Un tueur diabolique. Zéro chance d'en sortir indemne.

Mon avis:

        Alexis Laipsker est devenu très rapidement une référence dans le thriller avec des histoires toujours très glauques et noires et très tordues et surprenantes. J'avais donc hâte de retrouver l'auteur avec ce nouveau livre dans lequel on retrouve le duo d'enquêteurs hors du commun que l'on avait découvert dans "Les poupées". En étant aussi différents que complémentaires, c'est un vrai bonheur de repartir avec Venturi et Montalvert. L'enquête se concentre sur un psychopathe qui enlève, torture et mutile de jeunes femmes: on est clairement dans une histoire effroyable qui fait froid dans le dos, avec des scènes parfois très dures mais entre le contexte et les fils de l'histoire, on est encore en présence d'un excellent thriller glaçant.

Points de vue/Critiques:

        Après "Les poupées" dans lequel nous avions découvert notre duo de personnages principauxVenturi et Montalvert, il n'était pas forcément évident de les retrouver ensuite... Mais pour notre plus grande surprise et après quelques petites explications logiques et nécessaires d'entrée de jeu, c'est un bonheur de les revoir pour une nouvelle enquête. Il est vrai que ces deux là on quelque chose qui fait que l'on s'attache à eux et qu'on les aime bien. Il sont aussi différents que complémentaires. Victor Venturi, dit "Le cow-boy", est un vieux bourru, malade, de la vielle école et qui n'a pas forcément des méthodes très légales pour agir et pour faire avancer son affaire. Olivia Montalvert, dit "Menthe-à-l'eau", est une jeune psychologue, à l'esprit fin, qui n'hésite pas à le remettre à sa place mais qui sait écouter ses conseils. C'est un peu chien et chat entre eux, mais leur entente et leur affection mutuelle, comme des liens filiaux sont bien présents. Leur complémentarité est évidente et cette "suite" permet  l'auteur de développer leur relation complexe teintée d'échanges facétieux bourré d'humour.

       Mais l'intrigue elle, n'a rien de drôle. L'auteur nous entraine dans une histoire très sombre, très noire et surtout très glauque. Entre les meurtres, les séquestrations et les mutilations, toutes ces atrocités sont racontées de long en large. Ces passages sont donc très sanglants et cruels où la brutalité règne en maître. Certains passages sont parfois difficiles, d'autant plus que l'on perçoit la douleur et la peur des victimes. L'inventaire des sévices ne semble pas avoir de fin et pourtant, il n'y a pas de surenchère particulière. Âmes sensibles s'abstenir donc avec ce roman. 

        Pour le lecteur aussi, il y a aussi une certaine torture mentale. On se demande qui exerce ces atrocités et pour quelle raison, quel est le lien, sans oublier le lien avec le titre de ce roman, une question qui m'est restée en tête tout le long de ma lecture et qui ne prend sens qu'au dénouement. Encore une fois, Alexis Laipsker avec ses chapitres ultra courts mais incisifs maîtrise son art et sa plume pour vous embrouiller et vous attirer peu à peu dans son piège. Et c'est une fois que l'on connaît tout les tenants et aboutissants que l'on est conforté dans cette idée que l'auteur est un parfait joueur et manipulateur car l'on se dit que ce n'était pas si improbable et si difficile à trouver...

En bref:

     Avec "Hurlements", c'est un cri de joie qui sort de la bouche du lecteur, tant cela est plaisant d'avoir un thriller d'une aussi belle qualité et dans lequel on se fait habilement piégé. Alexis Laipsker confirme encore, s'il le fallait encore, qu'il est un parfait joueur et manipulateur. Découverts dans "Les poupées" c'est un vrai plaisir de retrouver Venturi et Montalvert, un duo formé de personnalités aussi différentes que complémentaires, une relation complexe et agréable teintée d'échanges facétieux et bourré d'humour.  Mais l'intrigue elle, n'a rien de drôle puisque l'auteur nous entraine dans une histoire très sombre, très noire et surtout très glauque faite de meurtres, de séquestrations et de mutilations. Des atrocités décrites dans des passages sanglants, cruel et brutaux, susceptibles de heurter.  Pour le lecteur aussi, il y a aussi une certaine torture mentale: qui exerce ces horreurs? pour quelle raison? quel est le lien avec le titre?  Encore une fois, Alexis Laipsker maîtrise son art et sa plume pour vous embrouiller et vous attirer peu à peu dans son piège. Une jolie réussite!

mardi 18 avril 2023

Les femmes du bout du monde (Mélissa Da Costa)





Nationalité de l’auteur: Française

Editions Albin Michel (1er Mars 2023)

384 pages

ISBN-10:‎ 222647272X

ISBN-13:‎ 978-2226472724

Genre: Contemporain

Lu le: 12 Mars 2023

Ma note: 15/20





Résumé/4ème de couverture:

        Si tu te demandes ce que nous faisons ainsi, loin des hommes, je vais te dire : nous veillons sur notre petit univers, nous veillons les unes sur les autres. C'est ce que font les femmes du bout du monde. À la pointe sud de la Nouvelle-Zélande, dans la région isolée des Catlins, au cœur d'une nature sauvage, vivent Autumn et sa fille Milly. Sur ce dernier bastion de terre avant l'océan Austral et le pôle Sud, elles gèrent le camping Mutunga o te ao, le bout du monde en maori. Autumn et Milly forment un duo inséparable, jusqu'au jour où débarque Flore, une  jeune parisienne en quête de rédemption... Hantées par le passé mais bercées par les vents et les légendes maories, ces trois femmes apprendront à se connaître, se pardonner et s'aimer. Mélissa Da Costa nous offre un voyage inoubliable à travers des paysages d'une stupéfiante beauté, aux côtés de personnages inspirés et inspirants. Un nouveau roman magistral et une ode à la liberté.  

Mon avis:

        J'attendais avec grande impatience le nouveau livre de Mélissa Da Costa, d'autant plus que "Les femmes du bout du monde" nous promet un magnifique voyage au bout de la Terre, en Nouvelle-Zélande, où l'on rend hommage à la nature dans une histoire qui regroupe trois femmes. Tout était réuni pour obtenir un joli coup de cœur, mais force est constater que, malgré une belle histoire emprunte de beaucoup de poésie qui offre un véritable voyage dépaysant, je me suis profondément ennuyée durant cette lecture. Car hormis cet aspect nature et voyage, il ne se passe strictement rien avec les héroïnes. Elles ont chacune leurs blessures et vont faire preuve de résilience les unes avec les autres, mais elles manquent de discernement. Certains choses, devinables ou intrigantes, arrivent bien tardivement, créant également un certain déséquilibre dans le récit.

Points de vue/Critiques:

        L'histoire nous entraine véritablement au bout du monde, à la pointe sud de la Nouvelle-Zélande, dans une région très isolée où la nature règne en maître. Le voyage est donc pleinement dépaysant et réussi car la Nature est très certainement un personnage principal de ce récit, tant l'autrice en fait une très belle ode, en y mêlant beaucoup de poésie qui se prête parfaitement à cette thématique et qui la met parfaitement en valeur. Entre les embruns, les mouvements de la mer, les espèces végétales et toute la faune locale, l'autrice dépeint parfaitement cette région du monde et nous y émerge avec facilité. Et elle n'oublie pas d'y mêler l'Histoire de la Nouvelle-Zélande avec les maoris en relatant leurs traditions et leurs légendes. Avec leur langue et leur chant, cette immersion culturelle est très plaisante et intéressante. 

        Si le cadre de cette histoire est réussi, le fond l'est nettement moins. On va suivre l'arrivée de Flore, une jeune Parisienne perdue dans sa vie, qui fuit et qui est en quête de rédemption, dans un camping géré par Autumn et sa fille Milly. Si ces deux dernières vont guider sans le vouloir Flore, elles vont elles aussi évoluer de part la présence de Flore. Mais force est de constater que leur résilience et leur reconstruction est très longue, lente et qu'il ne se passe rien dans leur quotidien. Je me suis profondément ennuyée durant cette lecture où il faut attendre 400 pages durant lesquelles on ne fait que décrire la nature pour arriver au fait que l'une d'entre elle change un tant soit peu sa vie et prenne enfin une décision active. Je n'ai pas réussi à m'attacher à elles, ni même à les comprendre, hormis peut-être Milly qui est déchirée entre son devoir de fille et son rêve d'émancipation, sans compter son statut de non maori face à leur traditions strictes. Sa mère Automn est bougonne, renfermée sur elle-même et ne vit que pour sa fille dont elle a peur qu'elle s'en aille et la laisse seule. Elle fait donc preuve d'égoïsme en la retenant contre sa volonté auprès d'elle jusqu'à en devenir parfois antipathique et contradictoire. Flore est très secrète et traine beaucoup de casseroles derrière elle. La découverte de certaines phases de son passé font que l'on s'interroge grandement sur ses valeurs et sur les véritables raisons qui l'ont poussé à fuir. Entre sa culpabilité, sa tristesse et sa colère qui alterne avec le bonheur et l'espoir qui renaît peu à peu, le yoyo de ses émotions m'a perdu en ne la rendant vraiment pas crédible et attachante.

        Entre les descriptions de la nature et le quotidien de ces trois femmes où il ne passe rien, le récit avait tout de même deux points sur lesquels notre curiosité était éveillé. Mais le dévoilement de ces petits mystères sont très mal équilibrés. Pour ce qui est de la relation entre Milly et Flore, il faut attendre la moitié du récit pour voir une évolution se réaliser, une évolution qui est devinable des kilomètres à l'avance... A contrario, pour enfin connaître le passé de Flore, le suspense est étiré trop en longueurs: on attend tellement longtemps pour savoir la vérité que Flore reste énigmatique tout le long du récit au point de devenir incompréhensible voire antipathique. Et puis, pour que chacune d'elle prennent des décisions, agissent et prennent leur vie en mains, grâce à leurs apports et leurs soutiens mutuels qu'elles n'ont pas vus arriver et qu'elles n'ont pas provoquer, il faut attendre les toutes dernières pages. Tout ça pour ça... 

En bref:

         "Les femmes du bout du monde" est une très grosse déception, car je me suis profondément ennuyée durant cette lecture, dans laquelle il ne se passe rien durant 400 pages. Le voyage au bout du monde, en Nouvelle-Zélande, est véritablement dépaysant. L'autrice nous décrit ces paysages avec beaucoup de poésie et offre une belle ode à la Nature, qui en devient un véritable personnage principal. Les descriptions de la mer, de la faune et de la flore locale sont de mises, sans oublier les légendes et les traditions maoris très intéressantes. Mais si l'immersion géographique et culturelle sont parfaitement réussis, le fond de l'histoire pêche. Les trois héroïnes ne sont pas attachantes, parfois difficiles à comprendre tant leurs émotions et leurs pensées oscillent de façon contradictoires, et parfois antipathiques. Elles ont chacune leurs blessures et vont faire preuve de résilience les unes avec les autres, mais elles manquent de discernement. Mais comme il ne se passe rien dans leur quotidien, leur reconstruction est très longue et tellement lente... Seuls deux points pouvaient éveillés notre curiosité mais leurs dévoilements sont très mal équilibrés. Un très beau livre sur la nature de la Nouvelle-Zélande, mais terriblement lent et quasiment sans fond.

Un coup de soleil (Serena Giuliano)






Nationalité de l’auteur: Française

Editions Robert Laffont (9 mars 2023)

240 pages

ISBN-10:‎ 2221264479

ISBN-13:‎ 978-2221264478

Genre: Contemporain

Lu le: 7 Mars 2023

Ma note: 15/20




Résumé/4ème de couverture:

Six foyers, et un point commun : Eléonore, femme de ménage. Mais leur routine risque de se voir chamboulée...


Lundi, dottore Di Martino. Veuf au cœur brisé.

Mardi, signora Rizzo. La doyenne à l'esprit mal tourné.

Mercredi, les Ferrara. Culs-bénits, autoritaires.

Jeudi, signora Marino. Voyante : lit dans les cartes et les pensées.

Vendredi matin, signor et signora Landi. Aisés, bronzés, désespérés...

Vendredi après-midi, signor D'Amato. L'homme invisible !


À Salerno, les jours se suivent mais ne se ressemblent pas pour Éléonore. Entre ses ménages et ses jumeaux ados, elle n'a pas le temps de goûter à la dolce vita.

Surtout, Éléonore ne parvient pas à oublier Marco, dont elle vient de se séparer.

Pendant qu'elle récure chez les autres, au moins, son esprit est occupé.

Mais en pénétrant dans l'intimité de ses clients, elle va s'apercevoir que les apparences sont trompeuses, et sa routine bien huilée pourrait se trouver chamboulée...

Son rêve de toujours deviendra-t-il réalité ?

Et si un hasard s'apprêtait à rebattre toutes les cartes ?

Mon avis:

        Je profite pour une fois pour découvrir le dernier livre de Serena Giuliano au moment de sa sortie. Dans "Un coup de soleil", l'autrice nous propose un tendre histoire et un récit lumineux. Il s'y dégage beaucoup d'humanité et de bienveillance et l'on baigne dans une sorte de cocon bien douillet. Il n'en reste que c'est livre extrêmement court qui se lit très rapidement. C'est un roman solaire, parfait à lire l'été à la plage, mais qui ne reste pas gravé en mémoire.

Merci aux éditions Robert Laffont pour l'envoi de ce livre!

Points de vue/Critiques:

         Le voyage sous le soleil nous emmène à Salerno, en Italie. Et l'on va véritablement prendre le pouls de la ville en "visitant" six habitations différentes. Et c'est le personnage principal d'Eléanore qui va faire le lien entre tous ces personnages secondaires grâce à son métier de femme de ménage. Eléanore est une femme comme on peut rencontrer dans chaque coin de rue et en fait un personnage très réaliste, que n'importe qui peut connaître. Elle n'a rien d'une héroïne extraordinaire ou hors norme. Elle vit très modestement, elle se dévoue à son travail qu'elle apprécie et qui lui permet de vivre ainsi qu'à ses jumeaux et n'a pas le temps pour la dolce vita ou pour rechercher l'amour d'autant plus qu'elle a du mal à oublier Marco... Eléanore est donc tout de suite attachante car on peut très rapidement d'identifier à elle. 

        Eléanore nous entraine avec elle dans son quotidien de femme de ménage ou plutôt dans sa semaine de ménage, puisque chaque jour est synonyme d'un client. Avec ce trait d'union qu'est Eléanore, Serena Giuliano tisse toute une galerie de personnages, des portraits croisés. On retrouve ainsi un docteur veuf, très humain mais au cœur brisé, une très vieille dame aussi piquante et vive d'esprit que peut l'être une jeune femme, un couple autoritaire et plein de dédain vis-à-vis de la femme de ménage, une voyante qui lit dans les cartes, un couple aisé mais qui sont dans un certain désespoir, et enfin un homme que l'on ne voit pas. Et c'est en pénétrant dans l'intimité de ces clients que beaucoup de choses vont changer et ces changements et les messages véhiculés peuvent être vus selon différents angles. Pour Eléanore, elle va s'apercevoir que les apparences sont bien souvent trompeuses et que sa routine va être progressivement chamboulée. Ses client vont devenir parfois bien plus que cela et chacun d'entre eux lui apprendra ou lui apportera quelque chose de différent. Pour ces clients, Eléanore ne va pas seulement être une femme de ménage et une femme de passage dans leur vie. Son métier lui confère déjà une certaine intimité vis-à-vis de ses clients qui vont aller plus loin que cela en trouvant une femme dévouée aussi dans l'humain. Et puis le lecteur aussi prend sa petite leçon d'humanité qui fait du bien et chaud au cœur.

        Dans cet esprit réaliste, ces tranches de vie décrites n'ont rien d'exceptionnels et ne présentent pas de grands rebondissements. Mais l'on apprend que derrière chaque vie présentée en façade, se cache des vérités, des blessures et de jolies leçons de vie. On est dans un récit chaleureux et humain, où veille la bienveillance, saupoudré de touches d'humour. Autour de la cuisine italienne qui n'est évidemment et heureusement pas oublié pour parfaire le voyage, les thèmes de la maternité, du dévouement, des rencontres, de l'amour et de l'amitié sont véhiculés de manière simple et touchante.

En bref:

         "Un coup de soleil" est une jolie mise en bouche à l'été. L'autrice nous emmène une nouvelle fois sous le soleil Italien, dans un roman court, mais qui tisse une jolie galerie de personnages. Avec Eléanore qui forme un trait d'union de part sa profession de femme de ménage, nous allons la suivre dans sa semaine de travail où chaque jour correspond à un client. En n'étant ni extraordinaire ni hors norme, Eléanore est une femme réaliste et attachante. Et en pénétrant dans l'intimité de ses clients, c'est différents messages qui sont véhiculés selon l'angle de vue. Eléanore va s'apercevoir que les apparences sont bien souvent trompeuses et que sa routine va être progressivement chamboulée. Pour ces clients, Eléanore va être plus qu'une femme de ménage définit seulement par son métier. Enfin, le lecteur prend aussi sa petite leçon d'humanité qui fait du bien et chaud au cœur. De jolies thématiques sont ainsi véhiculés de manière simple et touchante. L'autrice nous propose donc une tendre histoire et un récit lumineux dans lequel se dégage beaucoup d'humanité et de bienveillance. C'est un roman solaire très court qui se lit très rapidement, parfait pour l'été à la plage, mais qui ne reste pas forcément gravé en mémoire.