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dimanche 30 août 2020

Un jardin en Australie (Sylvie Tanette)






Nationalité de l’auteur: Française
Editions Le Livre de Poche (29 Avril 2020)
numéro 35746
168 pages
ISBN-10: 2253934127
ISBN-13: 978-2253934127
Genre: Contemporain
Lu le: 2 Août 2020
Ma note: 15/20



Résumé/4ème de couverture:

Au début des années trente, en Australie. Contre l'avis de sa famille, Ann choisit de suivre son mari dans un bourg reculé du centre du pays. Là, en bordure de désert, elle conçoit le projet insensé d'entourer sa maison d'un verger luxuriant.
Soixante-dix ans plus tard, une jeune Française, Valérie, crée dans la même région un festival d'art contemporain. Sur un coup de tête, elle s'installe avec son compagnon dans une maison délabrée mais pleine de charme, cachée au fond d'un enclos envahi de ronces, et y attend bientôt un enfant. Alors qu’à trois ans la petite Elena ne parle toujours pas, Valérie, inquiète, décide de faire revivre avec elle ce qui reste du jardin d'Ann...

Mon avis:

Je ne connaissais pas du tout ce titre, mais si cela parle de jardin et d’Australie, comme le laisse logiquement penser le titre, je me suis dit que tout été fait pour me plaire. Et quand en plus, il est question de deux femmes, à deux époques différentes, cela ajoute la petite touche d’intérêt supplémentaire. On retrouve donc un peu l’univers de Tamara McKinley, et l’on passe donc un bon moment de lecture. Mais en seulement 168 pages, c’est un récit malheureusement beaucoup trop court pour s’imprégner et s’attacher pleinement à l’histoire d’Ann et de Valérie. Tout reste assez en surface et ce livre pourrait être une introduction à un livre que l’on imagine beaucoup plus gros et développé !

Points de vue/Critiques:

            Toutes les bases de ce roman sont parfaitement attrayantes : une ferme au fin fond de l’Australie sauvage pourvu d’un immense et atypique jardin et deux femmes que l’on suit à deux époques différentes et reliées par ce fameux jardin avec l’une à l’histoire familiale et coloniale très intéressante et l’autre confrontée aux problèmes familiaux actuels du quotidien. Avec toute cette richesse de base, on se dit que le destin de ces deux femmes est romanesque et que quelque chose de plus fort et profond peut les relier.

On découvre ainsi Valérie et son mari, des expatriés français, qui ont une petite fille de 3 ans qui ne parle pas et qui achète cette maison abandonnée pour y construire leur vie de famille. Mais entre la routine quotidienne, l’éloignement avec leurs familles, leur isolement dans cette ferme, la solitude de Valérie, femme au foyer et le problème de leur fille à gérer, la vie de famille au cœur de la beauté Australienne n’est pas si idyllique.  Et puis, on découvre aussi Ann, qui est présente dans le récit comme une sorte de fantôme, voyant l’arrive de Valérie et sa famille dans sa maison et son jardin et qui va ainsi raconter comment elle et son mari, venant d’une riche famille, ont choisi de s’installer à l’écart de tout et tout le monde dans cette petite maison dans les années 30. Ann va alors dévoiler comment elle s’est occupé quotidiennement avec ce défi en tête de faire un jardin incroyable. Car on ne parle pas d’un simple jardin avec quelques plantes et quelques arbres. Ann s’est réellement investit personnellement et financièrement dans l’élaboration d’un jardin exceptionnel : apprentissage général de l’horticulture à travers des livres, croisement d’espèces, importation d’arbres inconnus et inadaptés au climat Australien, emploi de personnel… Ce jardin est une véritable dévotion pour Ann qui s’y est épanouie, qui a fait sa richesse et qui est la seule chose qu’elle ait laissé derrière elle à sa mort. Alors lorsque la petite maison est rachetée, elle espère, tout comme le lecteur, que ce jardin sera tout aussi bénéfique pour Valérie et sa fille.

            L’autrice décrit parfaitement ce jardin et la vie de ces deux femmes. Mais les thématiques sont tellement intéressantes et passionnantes que l’on aimerait voir plus de développement. Ce sentiment de trop peu se retrouve aussi dans le fait que le lien entre Ann et Valérie reste cantonné au jardin, mais il y avait matière à ce qu’il y ait plus de similitudes, ou même accentuer les recherches pour que Valérie connaisse davantage Ann. Enfin, il y a de nombreuses choses qui restent tout de même en suspens (notamment avec le mutisme de la fille de Valérie) puisque le récit se termine franchement et brutalement, comme un cheveu sur la soupe. On ressort ainsi plutôt frustrée de cette lecture, qui est tellement intéressante et riche, que l’on imagine et espère une quantité de choses. On a donc l’impression d’avoir eu un aperçu, un préquel, une introduction d’un livre façon saga familial historique qui ferait plus de 500 pages !

En bref:

En suivant Ann et Sylvie, chacune à son époque, dans cette petite maison isolée au fin fond du bush Australien, on va suivre la volonté d’indépendance de deux femmes qui veulent avancer à contre-courant de leur famille et de la société. Malgré les difficultés, elles vont s’accrocher à leur choix de vie et à leur liberté, et c’est à travers l’élaboration d’un jardin exceptionnel, qui deviendra un symbole et un lien, qu’elles vont diriger leurs efforts. La vie de chacun des deux femmes est intéressante à suivre, tout comme la construction de ce jardin qui est un vrai défi horticole. Il y a donc énormément de bases riches et passionnantes pour construire une histoire romanesque familiales sur deux époques. Cependant, la brièveté du livre fait en sorte que l’on ne pas au bout des choses, que ce soit dans la vie d’Ann et de Sylvie ou dans ce qui peut les relier. La fin nous coupe l’herbe sous le pied, de nombreuses questions restent en suspens. On pourrait appréhender ce livre comme un préquel ou une introduction à une histoire beaucoup plus développée.

Autour du livre:

Fait parti de la sélection du mois d’Août pour le Prix des Lecteurs Livre de Poche 2020

mercredi 26 août 2020

Sous le soleil de tes cheveux blonds (Agathe Ruga)






Nationalité de l’auteur: Française
Editions Le Livre de Poche
numéro 35745
312 pages (10 Juin 2020)
ISBN-10: 2253241024
ISBN-13: 978-2253241027
Genre: Contemporain
Lu le: 31 Juillet 2020
Ma note: 15/20



Résumé/4ème de couverture:

L’une est blonde, secrète et bourgeoise. Au lycée, on la surnomme Brigitte. L’autre, extravertie et instable, répond au nom de Brune. Toutes deux sont encore des jeunes filles pleines d’avenir. Ensemble, elles se le promettent, elles pourront tout vivre.Traversant les années folles de la jeunesse, elles découvrent la joie d’aimer, de danser, de rire et de boire jusqu’au petit matin en rêvant à leurs destins de femmes. Mais un étrange jour d’été, tout s’arrête brusquement. Sans donner aucune explication, Brigitte rompt leur amitié et disparaît.
Les années passent mais n’effacent pas la douleur de l’absence. Lorsque Brune tombe enceinte, le moment est venu de comprendre ce qui s’est joué entre elles, ce qui les a unies puis séparées. D’autant que Brigitte, dont elle n’avait plus la moindre nouvelle, revient la hanter : dans ses rêves, elle aussi attend un enfant… Avec brio, Agathe Ruga explore une tranche de vie aussi enivrante que violente, celle des premières fois, de l’éveil de la féminité, du passage à l’âge adulte et des désillusions, jusqu’à la délivrance.

Mon avis:

Encensé par tout le monde, en particulier par la communauté Bookstagram l’année dernière au moment de sa parution, j’étais très réticente à découvrir cet ouvrage, dont je pensais qu’il était largement survendu du fait qu’il été écrit par une Bookstagrammeuse/Bloggeuse suivie par de nombreuses personnes. Le Prix des Lecteurs Livre de Poche m’a ainsi donné l’occasion de me faire mon propre avis et même si je ne rejoins pas les avis dithyrambiques, je dois admettre que j’ai vraiment bien apprécié ce livre. L’écriture d’Agathe Ruga est particulière et elle accroche pleinement le lecteur et le sujet abordé m’a touché puisqu’elle montre à quel point les liens d’amitié peuvent être aussi forts qu’ils peuvent être destructeurs. Pour une fois que l’on montre ces aspects non pas du point de vue de l’amour…

Points de vue/Critiques:

Lorsque l’on parle de relation passionnée, de fusion entre deux personnes, et de destruction et de manque, on se retrouve bien souvent au cœur de la thématique qu’est l’amour. Mais on peut également retrouver ces aspects en amitié, et c’est précisément sur ce thème qu’Agathe Ruga construit son récit. C’est très intéressant et audacieux de décortiquer à ce point tout ce que peut représenter l’amitié, dans tout ce qu’elle a de bien ou de mal. On va au fond de chacun des aspects et l’autrice réussit parfaitement à décrire ce type de relation, qui peut être aussi salvatrice que destructrice, comme peut l’être l’amour.

Nous faisons ainsi la connaissance de Brune, la narratrice, qui va nous confier tous les tenants et aboutissants de sa relation avec sa meilleure amie, son âme sœur qu’est Brigitte. Leur histoire est tantôt fusionnelle, tantôt déchirante, parfois plus que fraternelle, des fois à la limite du charnel. Beaucoup de noms et d’adjectifs pourraient qualifier une telle relation pour montrer sa multiplicité et sa complexité. Mais l’important vient surtout du fait que si les deux jeunes femmes ont été si proches, lorsque tout s’écroule, le manque, les doutes et les interrogations sont tellement présentes et entêtantes qu’il est alors difficile de se (re)construire. Ainsi, lorsque Brigitte coupe définitivement les ponts ave Brune, sans aucune explication, cette dernière se retrouve totalement désemparée. Quelle sera maintenant sa vie sans Brigitte, avec qui elle a toujours tout partagé et vécu ? Et c’est surtout lorsqu’elle se retrouve enceinte quelques années plus tard, que les interrogations surgissent et qu’elle ressent ce besoin d’extérioriser. Et c’est vers le lecteur que Brune va se confier : une façon de coucher ses mots et ses ressentis, une sorte de thérapie, afin d’accueillir cette nouvelle vie (et sa nouvelle vie par la même occasion).

La rupture par le ghosting qui emmure de silence et d’incompréhension les années de complicité est très difficile à vivre. Je me suis facilement retrouvée dans la souffrance de Brune qui tente en vain de comprendre ce qui s’était produit. On découvre dans la première partie, la relation entre les deux amies, qui est tellement riche et multiple que j’ai trouvé cette partie presque hypnotisant. Dans la deuxième partie, on s’intéresse davantage à Brune et à ses aventures sentimentales et ses déboires presque égoïstes pourraient presque nous agaçait et faire entendre raison à Brigitte. Et puis au final, on découvre la Brune adulte et (presque) apaisée qui revient sur cette amitié et qui se tourne vers son avenir.

En bref:

Si je partais avec appréhension et réticence dans cette lecture, j’ai finalement été agréablement surprise, non seulement par la plume d’Agathe Ruga, mais aussi par la thématique de son histoire. En effet, l’autrice s’intéresse à l’amitié, à quel point ces liens peuvent être aussi forts qu’ils peuvent être destructeurs. C’est très intéressant et audacieux de décortiquer à ce point tout ce que peut représenter l’amitié, dans tout ce qu’elle a de bien ou de mal. Elle réussit parfaitement à décrire ce type de relation, qui peut être aussi salvatrice que destructrice, comme peut l’être l’amour ; et en particulier la rupture par le ghosting qui emmure de silence et d’incompréhension les années de complicité qui est très difficile à vivre. Entre Brune et Brigitte, ce n’est pas une histoire d’amitié toxique, mais un chapitre de leur vie qui a construit leur destin et façonner leur personnalité.

Autour du livre:

Fait parti de la sélection du mois d’Août pour le Prix des Lecteurs Livre de Poche 2020

mardi 25 août 2020

Maléfices: les contes d'Alombrar





Scénario: Elsa Bordier
Illustrations: Sanoe
Nationalité des auteurs: Française
Editions Jungle (25 Septembre 2019)
74 pages
ISBN-10: 2822226040
ISBN-13: 978-2822226042
Genre: Bande-dessinée
Lu le: 7 Août 2020
Ma note: 17/20



Résumé/4ème de couverture :

Trois royaumes en guerre cherchent un moyen de se faire la paix. La solution ? Un mariage entre la fille d’un des royaumes et Michèle, d’un des deux autres royaumes. Mais Michèle ne l’entend pas de cette oreille.

Michèle est une jeune princesse humaine. En l’absence de ses frères, c’est elle qu’on envoie pour épouser l’héritière du Royaume démon, Gorgona, et assurer la paix entre les royaumes.

Les deux jeunes femmes vont faire connaissance au coeur de la forêt et s’entraider. Mais leur chemin sera semé d’embûches et d’un renard très collant.

Mon avis:

En conservant tous les codes classiques des contes de notre enfance et en apportant une touche de modernité, les autrices ont réussi un tour de force avec cette bande-dessinée que j’ai adoré découvrir et qui pourrait très bien faire partie des contes classiques indispensables !
Dans les codes classiques du conte, on retrouve le fait d’avoir plusieurs royaumes, des créatures monstrueuses et démoniaques, des sortilèges ou encore les mariages arrangés entre fils et fille de monarque afin d’assurer une paix constante entre les différentes contrées. Mais la modernité vient du fait que ce sont les hommes qui sont tournés en ridicule et les femmes qui sauvent tout le monde. Ainsi, face à la bêtise et à la cupidité de ses deux fils ainés, le roi des humains est contraint d’envoyer sa fille épouser la fille du territoire démoniaque voisin. Si l’on ne va pas au bout de cette idée de mariage entre deux filles puisque ce n’est finalement pas le thème central de l’histoire, elle est tout de même à souligner car sûrement innovante dans le domaine !
Le récit est particulièrement entraînant et bien construit en différents chapitres et on retrouve un monde imaginaire riche et copieusement détaillé. L'intrigue, bien présente dans cette fable généreuse en rebondissements, conserve son suspense jusqu'au bout, ainsi que l'agréable emprise ressentie dès le début.