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lundi 14 avril 2025

In extremis (Anouk Shutterberg)




Nationalité de l’auteur: Française

Éditions Récamier (13 Mars 2025)

400 pages

ISBN-10:2385771659

ISBN-13:978-2385771652

Genre: Thriller

Lu le: 11 Mars 2025

Ma note: 15/20





Résumé/4ème de couverture:


Seules les femmes d'exception m'intéressent. Les autres m'indiffèrent. J'aime la chasse et les défis.

Dans le torrent de la Leysse, à Chambéry, sont retrouvées des têtes de femmes coupées, maquillées et coiffées d'une couronne d'edelweiss.

Axelle, journaliste aux faits divers, décide de mener l'enquête. Tout converge vers Valfréjus, station réputée pour les sports extrêmes.

Derrière l'ambiance festive qui règne en altitude, au milieu des amateurs de sensations fortes, un tueur se dissimule.


Mon avis:


        J'ai profité du fait qu'Anouk Shutterberg ne continuait pas sa série du commissaire Jourdain pour enfin la découvrir avec ce one-shot. "In extremis" est un bon thriller dans lequel on retrouve des découvertes macabres, on frissonne avec et pour les personnages, on plonge dans la tête du tueur et on est tenu en haleine. J'ai beaucoup aimé le contexte dans lequel s'inscrit cette histoire, puisque l'on navigue dans les sport extrêmes, peuplés de défis périlleux et de sensations fortes. Cette ambiance glaçante ajoute une couche supplémentaire de suspense et d'inquiétude, ce qui rend l'histoire encore plus captivante. Les rebondissements et les révélations se succèdent et rythment idéalement le récit. On pourra tout de même noter quelques facilités et des choses un peu grossières qui peuvent faire lever les yeux, mais cette histoire reste un bon thriller, rudement efficace et tout à fait plaisant. C'est une bonne découverte de l'autrice, que le continuerai de lire. 


Merci aux éditions Récamier pour l'envoi de ce livre!


Points de vue/Critiques:


        On ne retrouve aucun temps mort dans cette histoire, qui vous happe dés le début. Il faut dire que l'on y retrouve tous les codes du thriller que l'on peut attendre en commençant par la découverte des corps de femmes sans têtes qui annonce immédiatement la présence d'un tueur en série qui rode, traque, enlève et torture. Il y a une vraie mise en scène de ces meurtres, avec le maquillage, la façon de restituer les corps et l'habillement. Cela ajoute des interrogations et du mystère à l'identité et à la motivation du criminel. Et puis comme dans tous bon thriller, on alterne les chapitres de l'histoire avec ceux qui nous font plonger dans la tête du tueur. Cela apporte une certaine proximité avec ce dernier puisque cela nous permet de partager sa psychée et ses confidences. Une manière d'ajouter de l'angoisse et de l'horreur et un rythme parfait pour cette histoire, qu'il est difficile de lâcher et qui nous interroge tout le long.

        J'ai beaucoup apprécié le cadre dans lequel se place ce récit. Il y a tout d'abord le village de Valfrejus, qui est une station de ski enclavée dans la montagne. Ce genre d'endroit où tout le monde se connaît permet d'avoir une sorte de huis clos et de faire en sorte que les suspects soient limités et donc d'augmenter les soupçons et l'angoisse, en se disant que le tueur est une personne lambda, que tout le monde côtoie au quotidien. L'atmosphère froide et glaçante de la montagne se prête parfaitement au cadre de l'histoire et l'autrice fait en sorte de parfaitement bien l'intégrer dans le récit en le rappelant, en le mettant en avant régulièrement et en en faisant un élément majeur de l'histoire. Et puis, il y a également l'ambiance des sports extrêmes qui apporte une touche d'angoisse en plus. Ce cadre est l'élément fédérateur des personnages principaux et face aux nombreux dangers de ces sports représentent, il apporte véritablement une source d'inquiétude et une sensation oppressante supplémentaire. Ces aspect géographique et contextuel ne sont pas là pour être seulement que de simples décors, étant donné qu'ils deviennent des personnages à part entière qui façonnent l'intrigue.

        J'ai beaucoup aimé les personnages de cette histoire, notamment les personnages féminins, où l'on suit tout d'abord Marie puis Axelle, suivant la progression de l'histoire et ce changement ce personnage principal m'a beaucoup plu. Axelle est une battante qui ne lâche rien dans son enquête, qui permet d'avoir des rebondissements successifs, permettant de tenir en haleine le lecteur. On pourra noter parfois quelques facilités et/ou improbabilités, qui nous font dire que le hasard fait très bien les choses et/ou lever les yeux au ciel et même une petite erreur logique de scénario à la fin du livre. Néanmoins, je me suis laissée surprendre par le final et j'ai passé un excellent moment de lecture avec ce thriller rondement mené et purement efficace. 

En bref:

        "In extremis" est un bon thriller qui me permet de découvrir Anouk Shutterberg et dans lequel on retrouve tous les codes attendus et efficace d'un pur thriller. C'est ainsi que l'on retrouve des découvertes macabres, que l'on frissonne avec et pour les personnages, que l'on est tenu en haleine grâce à une atmosphère angoissante et que l'on s'immerge dans la tête du tueur grâce à des chapitres dans lesquels on plonge dans sa psyché et ses confidences. Cette exploration glaçante dans l'esprit torturé de l'assassin ajoute de l'angoisse et de l'horreur et un rythme parfait pour cette histoire, qu'il est difficile de lâcher et qui nous interroge tout le long. Le cadre géographique de la montagne ainsi que le cadre contextuel des sports extrêmes apportent en plus une source d'inquiétude et une sensation oppressante supplémentaire, d'autant qu'ils ne sont pas de simples décors: ils deviennent des personnages à part entière qui façonnent l'intrigue. J'ai beaucoup aimé les personnages, notamment féminins, avec Axelle qui est une battante et qui permet d'avoir des rebondissements successifs, permettant de tenir en haleine le lecteur. Malgré quelque petites facilités ou improbabilités, je me suis laissée surprendre par le final et j'ai passé un excellent moment de lecture avec ce thriller rondement mené et purement efficace.

La fille au pair (Sidonie Bonnec)




Nationalité de l’auteur: Française

Éditions Albin Michel (3 Mars 2025)

320 pages

ISBN-10:2226497943

ISBN-13:978-2226497949

Genre: Thriller

Lu le: 10 Mars 2025

Ma note: 16/20






Résumé/4ème de couverture:


Hidden Grove, un domaine privé de la banlieue londonienne. L’immense grille noire s’ouvre sur cinq manoirs, des voitures de luxe et un parc savamment entretenu. Emmylou, une lycéenne d’origine modeste qui a fui sa Bretagne natale pour être fille au pair, a l’impression d’arriver au paradis.

Mais son quotidien se met rapidement à vaciller : le linge sale qui ne cesse de s’accumuler, des pleurs nocturnes à travers les cloisons, des prières murmurées, des rêves effroyables et cette maladie qui touche l’aîné des enfants et dont personne ne parle…

Coupée du monde, Emmylou est entrée dans un piège monstrueux. Pourquoi elle ? Comment s’échapper ?

Mon avis:


        Quand une personnalité est connue pour exercer un autre métier que celui d'auteur, la curiosité mais également les a priori sont tout de suite de mise, puisque les étiquettes sont difficilement interchangeable. C'est le cas ici, avec le premier livre de Sidonie Bonnec, connue pour être animatrice. Celle-ci signe là un thriller psychologique et domestique et qui est inspirée de ce qu'elle a pu vivre en étant plus jeune. De par son résumé et par la curiosité générale, je me suis laissée tenter par ce roman et je ne regrette pas car j'ai passé un très bon moment de lecture...même si l'histoire m'a fait froid dans le dos! On est clairement dans un roman noir, à suspense, prenant et qui donne de plus en plus de frissons. L'emprise psychologique de l'héroïne se retranscrit parfaitement sur le lecteur qui est lui-même sous emprise psychologique, grâce à la jolie plume de l'autrice, aussi agréable que travaillée. On navigue de bout en bout dans une ambiance oppressante d'autant plus que je n'avais aucune idée ou indice permettant de savoir vers quelle horreur allait s'orienter le récit. Il est un poil dommage que l'on ne retrouve pas des indices plus révélateurs plus tôt dans le roman, qui souffre d'un petit déséquilibre dans son rythme entre les trois quarts du roman qui peut avoir quelques longueurs et un final plus précipité. 


Merci aux éditions Albin Michel pour l'envoi de ce livre!


Points de vue/Critiques:


    Pas facile d'écrire et surtout de présenter soin premier roman quand vous êtes une personnalité connu dans un autre milieu et pour lequel vous n'avez pas la casquette et l'étiquette d'auteur. Néanmoins, Sidonie Bonnec a brillamment réussi son pari avec "La fille au pair" qui est un très bon thriller psychologique et domestique. J'ai été charmé par le résumé de quatrième de couverture et j'ai entamé ce livre sans savoir ce qu'il allait arrivé à l'héroïne, Emmylou, en tant que jeune fille au pair. J'étais d'autant plus intriguée en sachant que cette histoire de fiction a été créée d'après une expérience personnelle vécue par l'autrice lorsqu'elle était plus jeune. Cette information apporte finalement beaucoup à l'histoire, qui devient encore plus glaçante, qui nous tient plus en haleine en nous faisant tenir sur nos gardes. Le tout début de l'histoire m'a d'ores et déjà beaucoup surprise par un évènement traumatisant, qui sera l'élément déclencheur à l'exil de Emmylou, et qui est annoncé brutalement et sans fioritures. 


        A partir du moment où Emmylou arrive chez la famille anglaise chez qui elle s'occupe de deux petits garçons, on assiste à une sorte de huis-clos qui devient de plus en plus oppressant et angoissant. Car derrière cette famille aisée, bien sous tout rapports, qui vit dans un super manoir et dans un quartier clôturé et isolé, se cache finalement des choses pas très reluisantes. Mais pour arriver à ces révélations, Emmylou va vivre et surtout s'interroger sur bon nombre de petites choses, quotidiennes, anecdotiques, et presque sans intérêt. Mais mises bout à bout, elles sont un peu étrange et font augmenter le mystère autour d'apparences parfaites mais sous lesquelles le malaise grandit. Si l'on sait que l'histoire va mal tournée et qu'il se passe quelque chose de malsain derrière cette famille à la façade parfaite,  je me suis beaucoup interrogée sur ce que peut être ce secret cette finalité : kidnapping, meurtre, exploitation et trafic d'être humains, malversations financières...? Les possibilités sont très nombreuses d'autant plus que les indices sont maigres et que les évènements étranges ne renseignent en rien sur la nature de la vérité. Cela créer donc une atmosphère très oppressante et un climat très angoissant, au point que j'ai ressenti de la peur, comme pourrait le faire un pur thriller. Car si l'héroïne est sous une certaine emprise psychologique, le lecteur est lui-même sous l'emprise psychologique de cette histoire, grâce notamment à la plume fluide, percutante et bien travaillée de l'autrice qui permet cette immersion et ces ressentis psychologiques.


        Si les choses étranges sont bien présentes dés le début du roman, il est vrai que pour commencer à avoir des plus concrètes, des mystères plus clairs, il faut attendre presque les trois quart du roman. On peut donc ressentir une certaine lenteur, mais l'ambiance et l'atmosphère m'ont clairement permise de rester accroché et de ne pas vraiment ressentir de longueurs, même s'il tardait d'avoir des choses plus consistantes. Lorsque ces dernières arrivent, les choses s'enchaînent alors assez rapidement. Il existe donc un petit déséquilibre dans le rythme du roman. 


En bref:


        Avec son premier roman "La fille au pair", Sidonie Bonnec signe là un bon thriller psychologique et domestique, qui fait froid dans le dos, d'autant plus quand on sait que l'autrice s'est inspirée de son propre vécu pour écrire cette histoire. On est clairement dans un roman noir, à suspense, prenant et qui donne de plus en plus de frissons. Car si se sont des petites choses étranges qui sont vécues par l'héroïne, mises bout à bout, elles deviennent véritablement étranges et font augmenter le mystère autour d'apparences parfaites. Le malaise grandit au fur et à mesure dans une atmosphère très oppressante et un climat très angoissant. Car on sait qu'il se passe quelque chose de malsain derrière cette famille à la façade parfaite, mais quel est ce secret? Si l'héroïne est sous une certaine emprise psychologique, le lecteur est lui-même sous l'emprise psychologique de cette histoire, grâce à la plume fluide, percutante et bien travaillée de l'autrice qui permet cette immersion et ces ressentis psychologiques. Il est un poil dommage de ne pas avoir des indices plus révélateurs plus tôt dans le roman, qui souffre d'un petit déséquilibre dans son rythme entre les trois quarts du roman qui peut avoir quelques longueurs et un final plus précipité.  Je me suis laissée tenter par ce roman et je ne regrette pas car j'ai passé un très bon moment de lecture...même si l'histoire m'a fait flipper!

lundi 31 mars 2025

Bilan de mars 2025

 Bilan de MARS : 13 romans  (4 365 pages) + 8 BD (1 046 pages) + 1 Manga (160 pages)


Romans:


La fille de Jonathan Baker (Antoine Renand)

La fille au pair (Sidonie Bonnec)

In extremis (Anouk Shutterberg)

La femme de ménage (Freida McFadden)

Hollywoodland (Zoé Brisby)

La fugue (Aurélie Valognes)

Villa Gloria (Serena Giuliano)

L’homme qui écoutait battre le coeur des chats (Mathias Malzieu) 

A couper le souffle (Alexis Laipsker)

Le coeur invincible (Laurence Peyrin)

Au train où va la vie (Cynthia Kafka)

La tendresse des autres (Sophie Tal Men)

Et si tu revenais (Coralie Janne)


BD:


Les enfants Sabletemps, tome 1 : de l’autre côté du miroir

Le vaisseau d’Amelia, tome 1 : Capitaine Erroway

Les mondes perdus, tome 2 : la danseuse d’Angkor Vat

Le club de cinq, tome 3 : le club des cinq contre-attaque

Le club de cinq, tome 4 : le club des cinq en vacances

Le club de cinq, tome 6 : le club des cinq et le cirque de l’étoile

Heartstopper, tome 4 : choses sérieuses

Heartstopper, tome 5 : premières fois


Mangas:


Ochibi et ses amis, tome 1


Challenges:


Challenge des 12 thèmes : 3/12

Challenge 120 mots pour 120 livres : 73/120

Challenge XYZ: 9/26

Expédition Livresque: 29/50

Case ta Lecture 2024 : 33/100


La fille de Jonathan Becker (Antoine Renand)




Nationalité de l’auteur: Française

Éditions Harper Collins (5 Mars 2025)

Collection Noir

464 pages

ISBN-13:979-1033920038

Genre: Thriller

Lu le: 3 Mars 2025

Ma note: 16/20 




Résumé/4ème de couverture:


Elle est la fille de l’un des pires tueurs en série emprisonnés.

Elle fut, enfant, impliquée dans son mode opératoire.

Elle a refait sa vie, cherchant à oublier… et à se faire oublier.

Mais lorsque le sang se remet à couler Jessica Becker se trouve de nouveau au cœur de l’orage.


Mon avis:


        Même si je n'ai lu finalement qu'un seul livre de Antoine Renand, j'ai cette impression d'avoir tout lu, tant il est rapidement devenu une valeur sûre des auteurs de thrillers français. Je suis donc ravie de continuer à le découvrir avec ce nouvel opus qui pose clairement la base de son histoire : comment vivre et comment qualifier la fille d'un tueur en série? Ce thriller s'inscrit davantage dans une dimension psychologique plutôt que purement noir et violent, mais il n'en reste pas moins prenant et haletant, étant donné que l'histoire va se décortiquer au fur et à mesure. Et il y a de quoi devenir paranoïaque avec le récit car j'ai finit par soupçonner tout le monde en imaginant des choses encore plus importantes que ce qu'a imaginé l'auteur. Mais il a réussi a parfaitement mêlé l'enquête policière avec l'intrigue plus personnelle de Jessica Becker, que j'ai beaucoup aimé. Fille d'un tueur en série, elle ne possède aucun repère et face au regards des autres et à son implication minime dans les meurtres de son père, on doute sur sa crédibilité. Mais elle a cette partie touchante du fait qu'elle soit assez naïve et qu'elle doit se construire entre sa part de responsabilités que nous fait questionner l'auteur et ce potentiel héritage génétique funèbre. Le roman nous plonge donc dans une quête de vérité, que ce soit dans le passé ou plus personnellement dans le présent et cette double casquette tient parfaitement le lecteur en haleine, dans une atmosphère emprunte de paranoïa.


Merci aux éditions Harper Collins et à Babelio pour l'envoi de ce livre!


 Points de vue/Critiques:


        Le point de départ de ce récit est clair comme de l'eau de roche : on va suivre Jessica Becker, fille de Jonathan Becker et célèbre tueur en série emprisonné depuis longtemps mais qui va refaire parler de lui et indirectement de sa fille, le jour où une journaliste qui enquêtait sur l'affaire de ces meurtres se retrouve également tuée de la même manière... On ne sait pas exactement quelle est cette affaire de meurtres commis dans le passé et quelle est l'implication exacte, que l'on sait réelle, de Jessica dans les méfaits de son père lorsqu'elle était jeune. Mais dés le début, j'ai ressenti de la compassion pour Jessica, qui m'a immédiatement touchée. En effet, difficile pour la jeune femme de vivre une vie comme tout le monde où trouver un travail où l'employeur ne vous juge pas sur votre nom et vous fait confiance n'est pas simple, tout comme faire confiance envers les personnes qui vous entoure au quotidien. Et puis, Jessica a aussi ces interrogations plus personnelles : a quel moment peut-on la considérer comme coupable suivant son degré d'implication et son âge? ou existe-t-il une sorte d'affiliation génétique qui la rendrai capable des mêmes atrocité qu'a fait son père? Antoine Renand fait donc questionner de manière très intéressante son héroïne sur sa part de responsabilités et sur sa difficultés à se construire dans la crainte et dans les préjugés de cet héritage funeste et médiatique. Mais Jessica m'est rapidement apparu comme une femme vulnérable et naïve, à qui on a envie de faire ouvrir les yeux, et jamais comme une femme énigmatique et intrigante sur laquelle j'aurais des doutes concernant sa crédibilité et son implication dans les crimes actuels. 


        Le rythme et la construction du roman est très bien maitrisé puisque si l'histoire du présent nous tient en haleine, il y a aussi des bons dans le passé afin de découvrir petit à petit les atrocités commis par le père de Jessica, et le rôle réel que cette dernière a joué. Avec une tension qui s'accrois au fil des pages et une atmosphère ancrée dans la paranoïa et la méfiance constante, ce thriller est captivant et se dévore très rapidement. On retrouve finalement du suspense dans différentes petites choses, qu'elles soient liées au présent ou au passé. Je dois avouer que je n'ai pas été très surprise au fil des révélations et en ce qui concerne le vrai visage des personnages, puisque je les avait plutôt bien cernés dès le début. J'ai même imaginé des choses plus lointaines mais si l'auteur n'a pas été jusque là, il signe là un très bon roman, prenant et intense, qui apporte d'intéressants questionnements et qui mêle parfaitement bien l'enquête policière avec une intrigue plus intime.


En bref:


        "La fille de Jonathan Becker " est un thriller qui s'inscrit davantage dans une dimension psychologique plutôt que purement noir et violent, mais il n'en reste pas moins prenant et haletant. Ce roman nous plonge dans une quête de vérité, que ce soit dans le passé ou plus personnellement dans le présent et cette double casquette tient parfaitement le lecteur en haleine, dans une atmosphère emprunte de paranoïa et de méfiance constante. C'est avec l'intrigue plus intime de Jessica Becker que l'auteur a parfaitement réussi a mêler l'enquête policière. J'ai beaucoup aimé cette héroïne, qui est une femme vulnérable, touchante et naïve. Avec elle, Antoine Renand la fait se questionner de manière très intéressante sur sa part de responsabilités et sur sa difficultés à se construire dans la crainte et dans les préjugés que l'héritage funeste et médiatique de son père a pu créer. L'histoire se décortique au fur et à mesure et la tension s'accrois au fil des pages grâce à du suspense présent dans différentes petites choses, qu'elles soient liées au présent ou au passé. J'ai imaginé des choses plus lointaines que ce que l'auteur a été et j'avais plutôt bien cerner le vrai visage des personnages, mais on a là un très bon roman, prenant et haletant.

L'empoisonneuse de Palerme (Cathryn Kemp)



Traduction : Agnès Jaubert

Nationalité de l’auteur: Anglaise 

Éditions Hauteville (5 Février 2025)

407 pages

ISBN-10:2381229957

ISBN-13:978-2381229959

Genre: Historique

Lu le: 28 Février 2025

Ma note: 14/20 






Résumé/4ème de couverture:


Dans la Rome du XVIIe siècle, les hommes tombent comme des mouches sans que nul ne puisse l’expliquer. Caché dans les ruelles et les ténèbres de la Ville éternelle vit un mystérieux cercle d’empoisonneuses qui œuvrent derrière la façade d’une boutique d’apothicaire. Depuis son enfance à Palerme, Giulia consacre sa vie à aider les femmes brisées, brutalisées. Tantôt guérisseuse, avorteuse ou empoisonneuse selon les jours. Quelques gouttes mortelles d’un poison indétectable lui ont permis de faire un millier de victimes, tous des hommes. Mais avec un pape nouvellement élu, déterminé à chasser les hérétiques et les sorcières, jamais Giulia n’a couru plus grand danger – et les femmes qu’elle a prises sous son aile.

Mon avis:


     J'étais ravie d'avoir l'occasion de découvrir ce livre inspirée d'une histoire vraie, celle de Giulia Tofana, une femme italienne du 17ème siècle, qui a été célèbre et condamnée à mort pour avoir créer un poison qui a tué des centaines d'hommes. Ce roman historique nous plonge dans cette Italie gangrénée par la peste et où la société est entièrement régie par l'Eglise qui détient le pouvoir. L'histoire retrace ainsi cet aspect politique, sociétale et religieuse de l'Italie lorsque l'on suit notamment les chapitres concernant le Pape. Mais cette histoire, c'est avant tout l'histoire des femmes et de celle de Giulia, qui permet de mettre en lumière son destin tragique qui reflète la condition féminine de l'époque où les femmes sont les victimes et où les hommes détiennent le pouvoir. Le parcours de ces femmes subordonnées et totalement prisonnières du pouvoir des hommes est assez intéressant. Néanmoins, le roman souffre de beaucoup de désagréments. Après une première partie assez captivante, tout le reste du roman s'essouffle rapidement avec une redondance des crimes commis qui ne sont pas suffisamment "pimpés" et qui finissent par lasser et ennuyer. Il est également difficile de ressentir une certaines empathie pour les personnages, même pour Giulia et sa fille donc c'est un roman prometteur et intéressant mais pas très bien exploité pour rendre le tout vraiment exaltant et accrocheur. 


Merci aux éditions Hauteville pour cet envoi!


Points de vue/Critiques:


     Cette histoire de fiction reprend le destin tragique de Giulia Tofana, qui a réellement existé au 17ème siècle, en Italie et qui est connue pour avoir été une célèbre empoisonneuse et qui a été condamnée à mort pour avoir ainsi tuer des centaines d'hommes. Giulia, de part sa qualité de femme mais aussi de part son savoir pour maîtriser les différentes plantes et décoctions est le reflet que la société de l'époque se fait des femmes. Celles-ci sont clairement cantonnées au rang de subordonnées et de servantes, à devoir obéir au doigt et à l'œil des hommes, qui détiennent le pouvoir. Les femmes sont ainsi quasiment toutes victimes de violences, d'injustices et de soumissions forcées. Une femme comme Giulia, intelligente, forte, déterminée et émancipée est alors immédiatement cataloguée comme paria, putain, sorcière et empoisonneuse. Et en effet, celle-ci va se venger des hommes et aider toutes les femmes qui vont lui demander de l'aide en confectionnant et en leur donnant de "l'acqua", un poison incolore et inodore dont quelques gouttes suffisent pour délivrer une femme d'un mari violent ou infidèle, en faisant croire à une mort naturelle. Aidée par quelques autres femmes et sa fille, Giulia va voir sa côte de popularité explosée auprès des femmes de la ville, jusqu'à ce qu'autant de morts d'hommes deviennent suspectes...


        La vie de Giulia est assez intéressante à suivre, notamment dans une première partie qui permet de découvrir son enfance et de comprendre d'où lui viendront ses racines d'empoisonneuse et sa volonté d'aider les autres femmes face au patriarcat. Mais dés lors que le roman aborde la vie adulte et d'empoisonneuse de Giulia, l'histoire finit par devenir très vite lassante. En effet, on assiste à un enchainement de demande de femmes, d'hésitations et de peur de la part de Giulia et de son entourage qui vivent constamment dans un climat de peur et de dénonciations, puis de la mort finale de l'homme ciblé. Face à l'image et au rôle des femmes de l'époque, de tels agissements permettent de se poser la question sur ces empoisonneuses : sont-elles sorcières, justicières ou meurtrières? Si cette interrogation majeure que l'on peut ressortir de cette histoire est pertinente, c'est le seul gros point positif que je ressortirai du roman. En effet, je me suis très rapidement désintéressée de ce livre pour différentes raisons.


        Tout d'abord, les différents forfaits s'enchaînent sans qu'il y ait de différences ou de choses faisant en sorte de rendre cela un peu plus dynamique, avec un enjeu ou un certain suspense. Tout s'effectue de manière linéaire et plate et cette redondance de ces actes criminels essouffle considérablement le roman. Ensuite, je n'ai pas ressenti d'affection ou d'émotions particulières pour Giulia et son cercle restreint d'empoisonneuse, si ce n'est de l'antipathie pour sa fille. Enfin, le roman est entrecoupé de chapitres qui sont les réflexions du pape. Si cet aspect permet d'avoir la vision des hommes et de l'Eglise, qui détiennent tout le pouvoir et qui contrôle toute la société italienne de l'époque, il n'apporte finalement pas grand chose de plus au récit. En manquant de dynamisme et d'enjeu puisque l'on connaît la finalité de l'histoire, je n'ai pas trouvé ce livre très palpitant. 


En bref:


      Cette histoire de fiction reprend le destin tragique et véridique de Giulia Tofana, connue et condamnée à mort pour avoir été une célèbre empoisonneuse, en Italie au 17ème siècle. Dans cette société entièrement régie par l'Eglise et par les hommes qui détient le pouvoir, Giulia détonne par son intelligente, sa force, sa détermination et son émancipation. Elle mène alors un combat pour la liberté et pour les femmes cantonnées au rang de subordonnées et de servantes en leur offrant un poison leur permettant de se délivrer d'un mari violent ou infidèle. L'interrogation du rôle de ces empoisonneuse face au patriarcat de l'époque en tant que sorcières, justicières ou meurtrières est très intéressant. Malheureusement, hormis cette réflexion majeure, je suis passée à côté du récit qui m'a de plus en plus ennuyée. Le roman s'essouffle rapidement de part la redondance des crimes commis qui s'enchaînent et pour lesquels il n'y a aucun enjeu, dynamisme ou suspense et qui deviennent lassants. Il est également difficile de ressentir une certaines empathie pour les personnages, même pour Giulia et sa fille donc c'est un roman prometteur et intéressant mais pas très bien exploité pour rendre le tout vraiment exaltant et palpitant.