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mardi 6 juin 2023

Sous le soleil de Soledad (Laurence Peyrin)





Nationalité de l’auteur: Française

Editions Calmann-Lévy (5 avril 2023)

452 pages

ISBN-10:‎ 2702184227

ISBN-13:‎ 978-2702184226

Genre: Contemporain

Lu le: 5 Mai 2023

Ma note: 15/20





Résumé/4ème de couverture:

    Peut-on encore être heureuse quand on ne s'est jamais aimée ? Quand les complexes et les avanies de l'enfance vous ont endurcie ? Quand le monde tel qu'il est devenu vous semble étranger ? Voici l'histoire de Cassie. La Floride, de nos jours. Depuis qu'elle est toute petite, tout le monde appelle Cassie par son surnom, Mama Cass, comme la chanteuse pop. Elle a cinquante ans, elle est complexée par ses kilos, solitaire, désenchantée. 

Sa vie tourne autour du safari-alligators hérité de ses parents, qui embarque les touristes en aéroglisseur pour observer les merveilles de la nature dans les Everglades. Elle n'a qu'un ami, Oleg, qui la fait rire et supporte son caractère. Quand elle retrouve sa grande maison vide, le ménage est fait, par Soledad, une Mexicaine âgée qui travaillait déjà pour ses parents. Un soir, Mama Cass découvre Soledad étendue sur le tapis du salon. 

Morte. Crise cardiaque. Qui prévenir ? Un peu honteuse, elle se rend  compte qu'elle n'en sait rien. En furetant, elle trouve dans un tiroir un mot de Soledad : "Mademoiselle Cassie, quand je serai morte, ramenez-moi chez moi". Mama Cass n'est jamais sortie de Floride. Mais elle se sent tenue de respecter ces dernières volontés. Pour la première fois de sa vie, elle va prendre l'avion, et partir pour le Yucatan, à la recherche des origines de Soledad, la Mexicaine aux yeux clairs. 

Au cours de son voyage, elle découvrira l'amitié, incongrue, et l'humanité des autres... Et le goût de la vie.  

Mon avis:

            Je dois avouer que je ne suis pas une grande fan de Laurence Peyrin et pourtant j'ai lu tous ses livres, puisqu'il y toujours cette attraction et cette envie de découvrir ses histoires. "Sous le soleil de Soledad" ne fait donc pas exception à la règle et cette histoire nous invite vraiment au voyage en Floride et au Mexique. Si le voyage est réussi, l'histoire en elle-même ne m'a pas transportée, mais elle m'a fait passé un agréable moment. En revanche, gros coup de cœur pour le personnage de Mama Cass qui est d'autant plus attachante quand on voit son évolution et sa renaissance. Une jolie histoire qui offre un bon moment de plaisir, simple mais efficace.

Merci les éditions Calmann-Lévy pour l'envoi de ce livre!

Points de vue/Critiques:

        Si je n'ai jamais été plus emballée de cela, mais toujours passé d'agréables moments de lecture, avec les livres de Laurence Peyrin, c'est parce que j'ai toujours eu un peu de mal avec la plume très travaillée et particulière de l'autrice, qui ne le procure pas de lecture réellement fluide. Ancienne journaliste, sa façon d'écrire et les mots employés s'en ressentent et offrent un travail de grande qualité. Une particularité et une qualité qui est peut-être trop rare de nos jours en littérature et dont l'habitude n'est malheureusement pas prise. Mais pour ce livre, est-ce une habitude qui arrive de ma part, mais je n'ai pas eu ce sentiment de plume alambiquée, mais une plume plus "classique" et très agréable.

        Ce récit nous invite au voyage dans des pays où la chaleur règne. Le début de l'histoire nous localise en Floride, au cœur des marécages puisque notre héroïne est la propriétaire d'un safari alligators qui s'effectuent sur des hydroglisseurs pour les touristes. Le cliché de la Floride est bien là, mais qu'il est agréable et réussi. J'ai adoré retrouvé ce décor, la vie de ces animaux à respecter et cette nature luxuriante et atypique. La seconde partie du roman qui nous entraîne au Mexique m'a moins dépaysé, mais cela est une affaire de goût. Quoiqu'il en soit, l'autrice nous offre des destinations hors du commun qui font plaisir et beaucoup de bien. 

        L'héroïne de cette histoire est Mama Cass et c'est un joli coup de cœur. C'est une femme de 50 ans, qui a des kilos en trop, qui est obnubilée par le sucre et qui a un franc-parler des plus alléchant. En reprenant l'entreprise familiale, elle a eu une vie toute tracée, sans aucun artifice, lui offrant depuis toujours un rythme de vie bien défini. Elle n'a que très peu d'amis, elle n'a pas eu une vie amoureuse florissante, elle n'est jamais sorti de sa ville. On pourrait avoir envie de secouer ce personnage et ne pas la comprendre, mais au contraire, j'ai ressenti beaucoup d'empathie pour elle car elle fait partir de ces gens qui ont vu leur vie, leur destin, tout tracé, déterminé par les aléas de la vie. On voit que c'est un personnage qui est en souffrance à cause du poids du regard des autres sur sa vie et son physique, mais elle n'a pas non plus de raisons pour changer cela puisque qu'elle accepte sa situation sans se plaindre. Alors quand elle découvre le corps de sa femme de ménage Soledad, c'est le déclencheur, le de coup de pieds aux fesses dont elle avait besoin. Elle fonce cette aventure de recherches du passé de Soledad de manière innocente, mégère, sans vraiment se poser de questions et sans but personnel. 

        Le voyage qu'entreprendre Mama Cass est aussi initiatique. Car en explorant l'histoire de Soledad, c'est avec elle-même, Cassie, qu'elle va renouer. Cette semaine de quête va la transformer, notamment grâce à Viva, qui est aussi un personnage que j'ai adoré. Elle accumule tous les clichés de prime abord, mais son franc-parler et sa manière de voir les choses sont plus profonds qu'il n'y paraît et sont percutants. Car c'est une femme meurtrie, mais pleine de vitalité et d'intelligence. Elle a aussi cette forme de naïveté qui n'est qu'apparence. Et cette amitié improbable va permettre aux deux femmes de changer le regard qu'elles ont sur elle-même, sur la vie et sur les relations humaines. Elles vont ainsi de compléter et s'aider mutuellement alors que tout les oppose. L'évolution de Mama Cass est ainsi très belle et l'on voit une renaissance qui nous touche car elle se libère du poids de son enfance et voit maintenant les choses avec des yeux plus bienveillants. 

En bref:

         Sous le soleil de Soledad" est une histoire qui nous invite vraiment au voyage en Floride et au Mexique. Si le voyage est pleinement réussi, l'histoire en elle-même ne m'a pas véritablement transportée, mais elle m'a fait passé un agréable moment. L'héroïne de cette histoire, Mama Cass est un joli coup de cœur. Cette femme au franc-parler a une vie toute tracée, sans aucun artifice, une voie toute tracée du destin. On voit que c'est un personnage qui est en souffrance à cause du poids du regard des autres sur sa vie et son physique: acceptant sa destinée sans se plaindre, elle devient attachante. Alors quand elle découvre le corps de sa femme de ménage Soledad, c'est le déclencheur qu'il lui fallait. En entreprenant d'explorer l'histoire de Soledad, c'est un voyage initiatique qu'elle entreprend puisque c'est avec elle-même, Cassie, qu'elle va renouer. Cette quête va la transformer, notamment grâce à Viva, qui est aussi un super personnage. Cette amitié improbable va permettre aux deux femmes de changer le regard qu'elles ont sur elle-même, sur la vie et sur les relations humaines. L'évolution de Mama Cass est ainsi très belle, une renaissance qui nous touche car elle se libère du poids de son enfance et voit maintenant les choses avec des yeux plus bienveillants. Une jolie histoire qui offre un bon moment de plaisir, simple mais efficace.

Roches de sang (Olivier Bal)





Nationalité de l’auteur: Française

Editions XO (20 avril 2023)

471 pages

ISBN-10:‎ 2374484858

ISBN-13:‎ 978-2374484853

Genre: Thriller

Lu le: 2 Mai 2023

Ma note: 17/20





Résumé/4ème de couverture:

2019, Londres. Dans un appartement donnant sur la Tamise, la police retrouve le cadavre d'un homme égorgé. Un milliardaire serbe. L'agent d'Europol, Marie Jansen qui enquêtait sur lui, est intriguée par une inscription tracée en lettres de sang : " Che la mia ferita sia mortale ". Marie, qui a grandi en Corse, sait ce que veulent dire ces mots : "Que ma blessure soit mortelle". Commence alors pour elle une terrifiante enquête qui l'amènera jusqu'au repaire du parrain, le "balafré'.


1993, Corse. Après avoir fui son île, Ange Biasini est obligé de revenir en Corse. Il y retrouve son jeune frère, Théo, qui a besoin de ses talents d'ancien apnéiste professionnel pour monter une série de cambriolages pas comme les autres : trois braquages de yachts de milliardaires. Sauf qu'ils vont se retrouver confronter à ce qu'ils n'auraient jamais du voir...

Mon avis:

        Après une trilogie autour du personnage de Paul Green, Olivier Bal revient avec un one-shot qui nous entraîne sur l'Ile de Beauté et en pleine mafia: autant de promesses et de risques à haut vol. Mais le pari est plus que réussi pour cette aventure indépendante car ce thriller est parfaitement maîtrisé et véritablement haletant, tout en étant aussi sensible qu'émouvant. Les rebondissements sont dingues et les aventures sont très nombreuses, elles s'enchainent rapidement et sont vraiment dingues! Et ce qui prouve encore plus que ce thriller est un très bon thriller, c'est le fait qu'il laisse une empreinte indélébile en tête, encore longtemps après avoir terminé cette lecture, de part son histoire et son ambiance. Des thrillers comme cela, on en redemande!

Merci les éditions XO pour cet envoi!

Points de vue/Critiques:

        L'ingrédient magique qui fait que l'on ait vite happé par cette histoire, c'est le fait d'alterner les chapitres entre passé (1993) et présent (2019), deux époques qui vont finir par se relier l'une à l'autre au fil des pièces du puzzle qui vont se retrouver pour prendre forme. On navigue ainsi à travers plusieurs éléments portés par différents personnages. D'un côté, on a Marie Jansen, d'Europol, enquête sur une série de meurtres dont la signature écrite en langue Corse, va la faire indéniablement revenir sur vers passé et sur son île de naissance qu'elle fuit depuis de nombreuses années et qui nous fera voyager à travers toute l'Europe avant cette étape finale. De l'autre côté, on fait la connaissance des frères Biasini, de véritables natifs Corses, empêtrés dans des combines frauduleuses et les organisations de gangsters. Héritage de leur père, on assiste à des vagues de vengeance successives, bien des années plus tard. Avec des surnoms d'emprunt propres à chacun d'entre eux, on navigue véritablement au cœur de la mafia Corse. Et les frères ne sont pas seuls, puisqu'avec leurs amis, ils forment toute une bande. Si je ne me suis pas particulièrement attachée à Marie Jansen dont il est difficile de comprendre son égoïsme, mais qui s'explique en fin d'ouvrage, j'ai beaucoup aimé les jeunes Corses. Mais l'idée géniale de l'auteur est surtout de ne pas faire de personnages manichéens, soit bons ou mauvais. Les aspects psychologiques sont plus complexes que cela et on les découvre au fil des péripéties et des révélations.

        L'histoire nous entraine dans différents endroits et lieux. Entre la série de meurtres qui fait enquêter Marie Jansen au quatre coins de l'Europe et les nombreux lieux que l'on découvre en Corse (la plage, les bateaux en mer, le maquis, les montagnes etc...), ce roman invite vraiment au dépaysement. Et l'auteur montre vraiment tout son amour pour la beauté de la nature corse avec les plus belles descriptions des paysages, le côté sauvage, la personnalité et le folklore des insulaires attachés à leur terre.

        L'intrigue est véritablement dense et synonyme d'aventures, puisque les péripéties s'enchainent à une vitesse folle avec toujours des scènes extrêmement prenantes et marquantes. Si toute l'histoire s'arc-boute principalement autour de la thématique de la vengeance, il sera aussi question de pègre, de police européenne, de trafic d'être humains mais aussi de racines et d'amitié. Dans cette atmosphère de pur thriller qui nous happe et qui vous retient tout le long en haleine, l'auteur a su parfaitement doser les émotions en les contrebalançant avec des sentiments humains très forts. Le final de cette histoire est aussi tendu qu'émouvant et est vraiment incroyable. Le roman ne tient pas uniquement à une surprise finale qu'est la révélation de l'identité du tueur mais tient toute sa force dans son ensemble puissant qui fait que c'est de très nombreuses scènes qui reste gravées en mémoire, longtemps après la fin de cette lecture.  

trafics humains, la pègre et la police européennes, mais aussi une superbe histoire d’amitié, de celle qui débute dès l’enfance et ne s’arrête plus. Le fil conducteur de ce thriller se construit autour de la vengeance. Les sentiments suscités sont forts et présents. L’émotion affleure…

En bref:

        "Roches de sang" est un pari est plus que réussi pour cette aventure indépendante car ce thriller est parfaitement maîtrisé et véritablement haletant, tout en étant aussi sensible qu'émouvant. Au cœur des décors dépaysants de l'île de Beauté dont l'auteur retranscrit à merveille la beauté de sa nature sauvage et parmi les nombreux autres endroits visités aux quatre coins de l'Europe, l'intrigue va s'articuler autour de la thématique de la vengeance. Et avec des personnages aux aspects psychologiques non manichéens et donc très intéressants, il sera aussi question de pègre, de police européenne, de trafic d'être humains mais aussi de racines et d'amitié. Construit en alternant les chapitres sur deux époques qui vont finir par se relier l'une à l'autre au fil des pièces du puzzle, ce roman propose une histoire vraiment dense et synonyme d'aventures prenantes, marquantes et aussi angoissantes qu'émouvantes. Les émotions suscitées sont fortes et c'est ce qui fait que ce thriller ne tient pas uniquement dans sa révélation finale mais il tient plutôt sa force dans son ensemble puissant. Il laisse une empreinte indélébile en tête, longtemps encore après avoir terminé sa lecture. Des thrillers comme cela, on en redemande!

La brigade des souvenirs



TOME 1: LA LETTRE DE TOINETTE


Scénario: Carbone et Cee Cee Mia

Illustrations: Marko

Nationalité des auteurs: Française

Editions Dupuis (3 septembre 2021)

64 pages

ISBN-13:‎ 979-1034736119

Genre: Bande-dessinée

Lu le: 11 Septembre 2021

Ma note: 16/20


 

Résumé/4ème de couverture:

Lorsque Tania, Alban et Théo découvrent une vieille lettre dans une école abandonnée, ils décident d'enquêter sur cette dernière. Car ils y ont découvert une histoire d'amour impossible, née pendant la Première Guerre mondiale, et qui n'a jamais connu son aboutissement. C'est ainsi qu'ils partiront à la recherche de Toinette et Ernest, ces amoureux que la guerre et la société ont séparés... Fouilles aux archives et en bibliothèque, exploration de greniers, rencontre avec les descendants : ils oseront tout pour mener leur enquête à son terme. Car ils sont la Brigade des Souvenirs !  





TOME 2: MON ÎLE ADORÉE


Scénario: Carbone et Cee Cee Mia

Illustrations: Marko

Nationalité des auteurs: Française

Editions Dupuis (3 septembre 2021)

64 pages

ISBN-10: 2800173998

ISBN-13:‎ 978-2800173993

Genre: Bande-dessinée

Lu le: 12 Septembre 2021

Ma note: 16/20


 

Résumé/4ème de couverture:

Tania, Alban et Théo, les jeunes enquêteurs de la Brigade des souvenirs, accompagnent leur ami Camille dans une brocante. Ce dernier, passionné de photo, achète un vieil appareil où ils découvrent d'anciens clichés représentant un jeune Réunionnais mystérieux. Il n'en faut pas plus pour que la Brigade se lance à sa recherche ! Au risque de découvrir la terrible histoire du Réunionnais pris dans le piège de décisions d'adultes le dépassant... Pourquoi ? C'est ce que vous allez découvrir dans cette histoire de famille poignante, inspirée d'un sombre épisode de l'Histoire de France.

Mon avis:

            Un peu à la manière de la "brigade des cauchemars", la "brigade des souvenirs" est composée d'une petite bande d'adolescents qui va trouvé des vieux objets et qui va entreprendre de faire parler ces derniers, c'est-à-dire retrouver leur propriétaire, leur histoire etc... Contrairement à ce qui se fait d'habitude, pour le début de cette série avec le premier tome, on ne peut pas dire que l'on a un tome introductif qui prend le temps de poser l'intrigue et présenter les personnages. Au contraire, dans "La lettre de Toinette", on attaque bille en tête l'histoire de la découverte de la vieille lettre et de tout ce qui va en découler. Ainsi, Tania, Alban et Théo ne font pas l'objet d'une réelle présentation incorporée dans le scénario. Il y a quelques informations qui sont distillées au compte goutte dans l'album voire dans le tome 2. Je me suis ainsi souvent demandé quel était leur lien de parenté (encore maintenant je n'en suis pas sûre à l'issue des deux premiers tomes) surtout que graphiquement parlant ils semblent avoir le même âge, ou encore qui était Manou pour eux, où était leurs parents etc...

            Avec les recherches entreprises par ces adolescents, c'est l'occasion de présenter et de faire apprendre au jeune public certains pans de l'Histoire, et avec des sujets bien précis et moins généraux.  Ainsi, le premier tome va s'intéresser aux femmes durant la Première Guerre Mondiale et le deuxième tome parlera des enfants de la Creuse. Moi-même adulte, je dois avouer que je ne connaissais pas vraiment ce dernier sujet et que c'était très intéressant à découvrir. Nos trois héros vont donc enquêter sur la "petite" histoire qui se cache derrière l'Histoire avec une grand H. Et pour compléter les sujets évoqués dans le scénario, un dossier de 8 pages est présent en fin d'ouvrage. Et pour apporter cette dimension historique de façon encore plus percutante dans le scénario, on a des sauts réguliers dans le passé, sur une page avec des couleurs sépia, qui est très bien fait. Le tout apporte un vrai petit suspense, on se prend au jeu et de passion avec nos adolescents. De plus, leur pugnacité est remarquable car fasse à une impasse (tout n'est pas facile dans leurs recherches), ils vont cherche une autre solution ou essayer de trouver de l'aide ailleurs. Enfin, on notera que pour faire parler le passé, les moyens utilisés sont aussi modernes qu'"anciens", dans le sens où ils vont aussi bien utiliser Internet qu'aller parler aux gens, poser des questions et chercher dans des livres.

En bref:

        Une très sympathique nouvelle série de bande-dessinée à destination des jeunes adolescents dans laquelle, un trio de jeunes héros entreprend de faire parler des vieux objets trouvés afin de retrouver leur propriétaire, leur histoire. Ils vont donc enquêter sur la "petite" histoire qui se cache derrière l'Histoire avec une grand H et ainsi reconstituer et aborder des sujets assez précis et très intéressant. Les femmes durant la Première Guerre Mondiale et les enfants de la Creuse constituent les thèmes des deux premiers tomes, des sujets pus développés grâce à un dossier en fin d'album. L'intrigue est prenante, avec des sauts intéressants dans le passé grâce à des planches en sépia. Un petit suspense est présent et la pugnacité et les divers moyens utilisés par les adolescents est remarquable. Dommage que l'on ait pas assez d'informations personnelles les concernant pour pouvoir mieux les situer, car pas d'histoire introductive, elles attaquent bille en tête! Une chouette série d'aventure et d'historique pour les jeunes ados.




TOME 3: MON ÎLE ADORÉE


Scénario: Carbone et Cee Cee Mia

Illustrations: Marko

Nationalité des auteurs: Française

Editions Dupuis (1er juillet 2022)

64 pages

ISBN-13: ‎ 979-1034757749

Genre: Bande-dessinée

Lu le: 6 Juillet 2022

Ma note: 16/20



 

Résumé/4ème de couverture:

Théo, l'un des jeunes enquêteurs de la Brigade des souvenirs, vide en compagnie de sa maman le garage de Papilou, son grand-père mécanicien devenu un peu sénile. Y découvrant une superbe Mercedes de collection, il se voit déjà à son volant ! Encore faut-il prouver que Papilou en est bien le propriétaire. Théo appelle aussitôt à la rescousse Tania et Alban, ses deux complices. Ensemble ils vont explorer le passé, à la recherche de témoins et de vieilles archives. Et vont exhumer l'incroyable histoire d'une féministe des années 70 et le mystère entourant sa disparition...


Les auteurs explorent dans cette histoire ces temps où être féministe était encore plus courageux et complexe que de nos jours.


Mon avis:

            Pour leur troisième aventure, c'est toujours un grand plaisir de retrouver nos trois adolescents pour une nouvelle enquête, et non seulement on ne s'ennuie pas mais en plus, on ne s'en lasse pas! Dans la mesure du possible, leur enquête reste assez crédible même si on notera des petites facilités et le fait que le hasard fait parfois bien les choses. Mais étant encore des enfants, j'apprécie le fait qu'ils n'hésitent pas à demander de l'aide à des adultes pour des choses plus ardues que seules les grandes personnes peuvent faire. Leur aventure est ainsi bien dynamique, avec des rebondissements, des hauts et des bas et l'on se prend facilement au jeu et à l'envie de connaître toute la vérité. 

                    Cette nouvelle aventure nous entraine dans les années 70 et va cette fois-ci toucher le grand-père de Théo. L'histoire va ainsi nous entraîner sur des pentes féministes et sur la thématique des automobiles et de la mécanique. Les deux réunis donnent quelque chose de bien sympa et j'ai été étonnée plus d'une fois de la résolution du mystère, car les auteurs n'ont pas choisit la facilité, malgré le fait que l'on se situe dans une histoire jeunesse, ce qui est toujours appréciable. 




TOME 4: LE MUR DE HANS


Scénario: Carbone et Cee Cee Mia

Illustrations: Marko

Nationalité des auteurs: Française

Editions Dupuis (28 avril 2023)

64 pages

ISBN-13:‎ 979-1034767229

Genre: Bande-dessinée

Lu le: 29 Avril 2023

Ma note: 16/20




 

Résumé/4ème de couverture:

    2 octobre 1964. Berlin, la nuit. Face au Mur, le petit Hans, dans les bras de sa maman, salue son papa malheureusement coincé du côté Est... Des années plus tard, de nos jours, Tania, Alban et Théo, fondateurs de la Brigade des souvenirs, retournent les vieilles affaires de Pierre, papa de Tania et Alban. Leur objectif : trouver des trésors à vendre lors d'un futur vide-greniers ! Mettant la main sur une série de vieilles cassettes audio, ils vont découvrir que Pierre, adolescent, échangeait avec un correspondant allemand, un certain Hans... L'occasion pour la Brigade de découvrir le destin incroyable et touchant de ces familles séparées par le Mur de Berlin... Mais parviendront-il à retrouver Hans, des décennies plus tard, ainsi que le morceau du Mur qu'il offrit à Pierre ?


Mon avis:

            La brigade des souvenirs reprend du service, avec cette fois-ci un pan majeur de l'Histoire et de la Seconde Guerre Mondiale: celui du Mur de Berlin. Ce que j'ai beaucoup aimé dans ce quatrième tome et qui apporte un côté totalement inédit (et qui répond à certaines questions et à une certaine curiosité), c'est que l'on va voir apparaître le père de Tania et d'Alban. Grâce à ce bout de mur conservé par le papa des détectives en herbe et qui lui a été donné par son correspondant Allemand durant leur enfance, on va découvrir le destin incroyable et touchant de ces familles qui ont été brutalement séparées par le Mur de Berlin (sans compter que cela permet de remettre sur le devant de la scène le concept de correspondance scolaire avec des lettres manuscrites!). Les auteurs sont su équilibré leur histoire entre le déchirement, la tristesse et toutes les autres conséquences qu'a fait imposer ce Mur et le côté "vintage" de l'enfance du père des enfants, entre les cassettes vidéos ou la mode vestimentaire de l'époque. 

L'affaire Agatha Christie (Nina de Gramont)




Titre original: The Christie Affair

Traduction: Cindy Colin-Kapen

Nationalité de l’auteur: Américaine

Editions Le Cherche-Midi (20 avril 2023)

4332 pages

ISBN-10:‎ 2749175976

ISBN-13:‎ 978-2749175973

Genre: Historique

Lu le: 29 Avril 2023

Ma note: 16/20




Résumé/4ème de couverture:

Le seul " cold case " d'Agatha Christie n'est pas dans son œuvre, mais dans sa vie.


Londres, 1926. Agatha Christie a trente-six ans. Au rythme de succès littéraires plus éclatants les uns que les autres, elle fréquente une société glamour qui se réunit lors de somptueuses fêtes et de week-ends dans de belles maisons de la côte anglaise. Sa fascination pour le drame et le mystère n'ont, semble-t-il, aucune répercussion sur sa vie privée. Jusqu'au jour où son mari lui annonce sa liaison avec la jeune Miss Nan O'Dea et son intention de divorcer pour l'épouser. Là, tout s'écroule. Agatha accuse le coup. Puis disparaît. C'est la stupéfaction.

La police du pays est mobilisée. La presse à sensation s'en mêle. Tout le monde se demande ce qui est arrivé à la romancière. Est-ce une fuite délibérée ? Et surtout, quel rôle la maîtresse de son mari a-t-elle bien pu jouer dans cette étrange histoire ?


Nina de Gramont s'inspire ici de la disparition réelle d'Agatha Christie, qui reste l'une des grandes affaires jamais résolues du XXe siècle, pour nous offrir un magnifique roman d'intrigues. Fidèle à son modèle, dont elle restitue la vie et la personnalité avec un réalisme et une grâce rares, elle nous entraîne dans la campagne anglaise pour une aventure aux multiples rebondissements.

Mon avis:

        Si Agatha Christie est incontestablement la "reine du crime", elle a toujours détenu en elle une très grosse part de mystère sur une courte période de sa vie. Dans "L'affaire Agatha Christie", Nina de Gramont revient sur cette affaire véridique, en imaginant ce qui a bien pu se passer. Ce livre est donc un réel mélange entre réalité et fiction, une sorte de documentaire édulcoré. C'est un mélange très particulier dans lequel il me tardait de plonger pour tenter de déjouer les plans de la reine du crime, mais c'est bien cette dernière qui détient toujours la vérité. J'ai beaucoup aimé l'histoire imaginée par l'autrice qui repose sur les relations humaines et cachées et dont on ne sait jamais où commence la fiction de la réalité, même si la narration m'a régulièrement perdue. 

Merci les éditions du Cherche-Midi pour l'envoi de ce livre!

Points de vue/Critiques:

         Puisque ce roman s'inspire d'un fait divers réel qui est survenu dans la vie d'Agatha Christie, un petit rappel est nécessaire. En 1926, alors qu'Agatha Christie a 36 ans, qu'elle est mariée, mère d'une petite fille et romancière de son 7ème roman, elle apprend que son mari la trompe avec sa très jeune secrétaire. Agatha venant de perdre sa mère, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase, c'en est trop: elle décide de disparaître durant une dizaine de jours. Toute l'Angleterre la recherche alors: les forces de police quadrillent le pays, elle fait la une de la presse et tout le monde s'interroge. Accident? Suicide? Disparition volontaire? Enlèvement? Coup de publicité? Chantage vis-à-vis de son mari? Elle sera finalement retrouvée dans un hôtel sous le nom d'emprunt de la maîtresse de son mari et déclarant ne pas se souvenir de ce qu'il s'est passé. Agatha Christie ne donnera jamais aucune explication sur cette disparition, le seul mystère de sa vie non résolu et jamais élucidé. 

            C'est donc sur cette base que Nina de Gramont à imaginer ce qui a pu se passer dans la tête de la célèbre autrice pour fuir ainsi et ce qui s'est passé durant sa disparition. L'autrice a très certainement pris beaucoup de liberté vis à vis de la réalité, mais n'ayant pas forcément les connaissances de cette réalité, je me suis littéralement pris au jeu de ce récit entre fiction et documentaire, en me demandant continuellement, comme un jeu durant la lecture, quelle était la part de l'un ou l'autre. Cela créer une forme de mystère non négligeable, qui titille l'intérêt et rend original le format de ce roman. L'autrice prend le temps d'expliquer le quotidien d'Agatha Christie avant sa disparition, quel est son cadre de vie et imagine tout ce qui a pu se dérouler durant cet intermède, à quel point cela a eu des conséquences pour beaucoup de personnes, comment il a pu y avoir des facteurs de circonstance et qu'au final, seule Agatha Christie avait le leadership et son état de conscience décisionnaire pour orienter cette histoire. Nina de Gramont a donc orienté son imagination sur le fait que cette affaire est surtout du à un jeu de relations entre les principaux protagonistes à savoir Agatha, son mari, sa maîtresse et la vie de cette dernière. Ces relations humaines, qui reposent principalement sur les secrets, pourraient donner quelque chose de tarabiscoté, mais on se prend au jeu et on se dit pourquoi pas.

            Si j'ai complétement adhérée au fond, la forme m'a posé davantage problème. En effet, l'autrice a choit de donner la parole à la rivale d'Agatha et maîtresse de son mari. Nous suivons donc son point de vue à la première personne sur sa relation amoureuse avec le mari d'Agatha, sur la disparition de celle-ci mais également sur la sienne, puisqu'elle même va aussi disparaître. J'ai eu beaucoup de mal à me dire que c'était la maîtresse qui s'exprimait et ajouté au fait qu'elle revient sur son passé à travers des flashbacks complétement intégrés dans le récit et pas distincts, j'ai eu une lecture pas très fluide, parfois hachée durant la quelle je m'arrêtais et me demandais qui était en train de parler et dans quelle temporalité on était. 

En bref:

        La reine du crime, Agatha Christie, nous a offert un véritable cold case  puisqu'elle n'a jamais dévoiler les raisons et les circonstances de sa disparition durant une dizaine de jours en 1926, emportant ce secret dans sa tombe. C'est sur la base de ce fait divers réel que Nina de Gramont a imaginer l'histoire de cette disparition et ce qui a pu se passer. Ce roman est donc un mélange entre réalité et fiction, une sorte de documentaire édulcoré. Et l'on se prend très facilement au jeu pour tenter de savoir ce qui est vrai ou ce qui ne l'est pas. Cela créer une forme de mystère non négligeable, qui titille l'intérêt et rend original le format de ce roman. L'autrice  a orienté son imagination sur le fait que cette affaire est surtout du à un jeu de relations entre les principaux protagonistes, des relations humaines qui reposent principalement sur les secrets. Si j'ai complétement adhérée au fond, la forme m'a posé davantage problème en mettant la maîtresse comme narratrice. Son point de vue à la première personne et ses retours dans le passé intégrés dans le récit et pas distincts ont fait en sorte d'avoir une lecture pas très fluide durant laquelle je m'arrêtais et me demandais qui était en train de parler et dans quelle temporalité on était. Ce roman reste très original et fait encore planer le mystère!