La lionne (Katherine Scholes)

Titre original: The Lioness

Traduction: Françoise Rose

Nationalité de l’auteur: Australienne

Editions Pocket (4 juin 2015)

numéro 15800

367 pages

ISBN-10:‎ 2266245066

ISBN-13:‎ 978-2266245067

Genre: Contemporain

Lu le: 18 Novembre 2021

Ma note: 17/20

Résumé/4^ème de couverture:

Brillante biologiste, Emma Lindberg quitte son laboratoire australien pour la brousse tanzanienne. Officiellement, il s'agit d'une mission de recherche ; officieusement, Emma souhaite connaître la vérité sur la mort de sa mère, virologue disparue vingt ans plus tôt.

À peine est-elle arrivée que la station est frappée par un drame : les chameaux de Laura, une infirmière itinérante, sont revenus seuls. Quelque part dans le désert se trouve Angel, sa petite fille de sept ans...

Avec l'aide de Daniel, un docteur massaï, Emma part à la recherche de l'enfant. Mais où chercher ? Pourquoi Angel est-elle introuvable ? Et si George Lawrence, l' « Homme aux lions », avait la réponse ? 

Mon avis:

            Il a suffit que je voie ce livre une seule fois pour qu'il intègre ma wish-list et pour que je me procure le plus rapidement possible. Une histoire qui se déroule en plein cœur de l'Afrique, au milieu des grandes plaines de Tanzanie, avec une biologiste où il est question de virus, auxquels s'ajoutent des lions: c'est évidemment une très belle lecture pour moi, proche du coup de cœur et qui m'a permis de découvrir une autrice dont j'ai hâte de continuer à découvrir tant j'en ai entendue du bien et tant ses autres livres semblent être fait sur le même modèle.

Points de vue/Critiques:

            "La lionne" c'est l'histoire de trois destins qui se croisent et qui se retrouvent happer par la magie de l'Afrique, comme peut l'être le lecteur.  Il y a d'abord cette petite fille blanche, Angel, née en Afrique et qui est stupéfiante dans sa maturité. La façon dont sa mère l'a éduqué est hors norme et l'on en voit les conséquences sur cette petite fille qui nous épate par ses réactions et sa vision de la vie. Quand elle se retrouve orpheline, on en peut qu'éprouver de l'empathie profonde pour elle et s'inquiéter pour son avenir, partagé entre le cœur et la raison. Car si va vie et ses racines sont en Afrique, elle doit être confiée à quelqu'un pour continuer son éducation, une éducation peut-être plus courante et classique. Emma est une jeune femme marquée par le deuil de sa maman et qui va se retrouver en Afrique entre tourisme et pèlerinage sur les lieux où sa mère a disparu. Entre la disparition d'Angel, les recherches entreprises pour retrouver la petite fille et son travail de biologiste qui l'a rattrape en Afrique en pleine épidémie, Emma va se révéler très intéressante et son attachement progressif aux terres Africaines est tout à fait compréhensible et nous semble presque normal. Et puis, il y a Daniel, le vétérinaire massaï en poste à la station, qui est une sorte de force tranquille et qui est plus ou moins partagé entre les traditions locales et le fait d'être tourné vers la modernité et l'Occident. Ces trois personnages sont tous très attachants et chaque duo va permettre de faire émerger de belles émotions. Les deux filles vont se retrouver l'une et l'autre dans leur meurtrissure de la perte d'une mère et Daniel, blessé par la vie va peu à peu voir un nouvel avenir se dessiner pour lui. La psychologie de chacun d'entre eux est belle, faite avec subtilité et leurs échanges sont emprunts de douceur, de tact, de confidences et de philosophies de vies. 

            Le récit est aussi une réelle invitation au voyage, un dépaysement total en Tanzanie. La savane africaine y est merveilleusement bien décrite et c'est même le côté désertique, peu connu dans cette région, qui sera mis en avant avec le désert entourant le volcan d'Ol Doinyo Lengaï. La rudesse du climat est ainsi un élément phare de l'histoire. Et évidemment l'autrice n'oublie pas de laisser une part entière aux animaux dans cette histoire. On retrouve tout d'abord les chameaux d'Angel, et même si ce sont pas les premiers animaux auxquels on pense quand on imagine l'Afrique, ni les plus attachants ou majestueux, Katherine Scholes arrivent à leur donner un magnifique rôle qui fait que l'on ressent de la tendresse. Et puis il y a cette lionne et ces trois lionceaux, qui ont un rôle si capital! A travers eux, on découvre ce qu'est la beauté et l'intelligence de l'animal. C'est vraiment magnifique!

            Au milieu de tous ces personnages et ces lieux hauts en couleur, c'est un véritable récit d'aventure que l'on va avoir, du début à la fin. On peut peut-être trouvé un certain défaut dans le rythme. En effet, le début est assez long à ce mettre en place. C'est évidemment très descriptif, la tension n'est pas encore très présente et surtout, tous les destins des personnages ne sont pas encore liés donc il manque quelque chose et je dois avouer mettre un peu ennuyée durant le premier tiers. Mais à partir du moment où tous les personnages sont regroupés et qu'il y a plein d'interrogations concernant l'avenir, c'est tout de suite plus haletant et prenant. Ainsi la toute fin semble arriver rapidement et c'est à ce moment là que l'on aurait aimé prendre son temps.

            Dans cette histoire, Katherine Scholes va aborder de multiples thématiques qu'ils soient liés aux hommes ou aux animaux. Le deuil va ainsi l’élément fédérateur des trois personnages principaux. On retrouvera également l'importance des liens entre les enfants et les adultes, qu'ils soient familiaux et génétiques ou non, la construction identitaire, le futur à construire ou encore l'importance donnée à un travail et les conséquences à long terme. La protection de la faune sauvage et notamment des fauves est évidemment important tout au long du roman, tout comme la préservation des lieux sauvages ou encore les coutumes locales. L'autrice incorpore à son histoire un peu de romance, mais cette dernière prend assez peu de place et est présente avec parcimonie. Une saveur justement dosée et qui est ainsi très plaisante.

En bref:

            En plein cœur de la savane Tanzanienne, Katherine Scholes nous entraine dans un fabuleux récit d'aventure, un roman totalement dépaysant, un vraie invitation au voyage. En s'inspirant de faits réels, le récit va mettre en avant la protection de la faune sauvage et en même temps, permettre de prôner certains thématiques humaines. Si le deuil sera l’élément fédérateur aux trois personnages principaux, l’importance des liens, de l'éducation et la construction identitaire seront également présents, auxquels s'ajoute une pointe de romance savamment dosée. Les personnages sont bien construits, touchants et les duos qu'ils peuvent former suivant leurs points communs vont créer de belles émotions au gré de leurs échanges et confidences. "La lionne" c'est donc l'histoire de trois destins qui se croisent et qui vont se retrouver happés par la magie de l'Afrique, comme peut l'être le lecteur avec ce récit. Malgré un petit problème de rythme, trop lent au départ et trop précipité vers la fin, l'autrice nous conte une très belle histoire, proche du coup de cœur, où hommes et animaux sont mis en lumière dans les magnifiques paysages africains.