Titre original: Emma
in the Night
Traduction: Karine
Lalechère
Nationalité de l’auteur: Américaine
Editions Pocket (2
Mai 2019)
Collection Thriller
numéro 17342
368 pages
ISBN-10: 2266287583
ISBN-13: 978-2266287586
Genre: Thriller
Lu le: 23 Juillet 2019
Ma
note: 16/20
Résumé/4ème de couverture:
Une nuit, Emma
et Cassandra Tanner, deux sœurs de 15 et 17 ans disparaissent. Tout est
envisagé : fugue, enlèvement, meurtre. Trois ans plus tard, Cass revient,
seule. Et raconte. La fuite d'Emma cette nuit-là, Cass qui l'a suivie, un
couple d'inconnus, une route, un bateau, une île transformée en prison, puis
son évasion. Lorsque Abby Winter, psychiatre du FBI, recueille le témoignage de
Cass, elle est envahie par le doute. Son récit comporte de troublantes zones
d'ombre...
Dit-elle toute
la vérité ?
Mon avis:
Premier
roman étranger lu dans cette catégorie pour le prix Nouvelle Voix du Polar chez Pocket et l’histoire de Wendy
Walker est un bon thriller psychologique.
On se laisse très rapidement entraîner
dans cette histoire abracadabrante
et on est malmené et manipulé du
début à la fin. Cela fait en sorte que l’on ne sait plus à qui ou à quoi se
fier, difficile alors d’établir des hypothèses. Pour autant, sans avoir deviné
quoi que se soit, le final ne l’a pas plus surprise que cela et semble
finalement logique, ce qui pourrait décevoir les adeptes du genre, qui
penseront à du déjà-vu et qui trouveront la clé assez facilement.
Points de vue/Critiques:
Lorsque
les deux sœurs Emma et Cassandra
disparaissent et que seule la dernière revient mystérieusement trois ans plus
tard, beaucoup de questions surgissent. Et alors que Emma est dans le titre du
livre, paradoxalement c’est l’autre sœur qui revient et que l’on va logiquement
suivre et prendre pour personnage principal. Cassandra va donc être longuement interrogée sur ce qu’il s’est
réellement passé au moment de la disparition, pourquoi, où elles étaient durant
tout ce temps et comment et pourquoi Cassandra a réussi à s’échapper et revenir
auprès de sa famille mais pas Emma, laquelle doit être activement et
immédiatement recherchée. Son témoignage
sera analysé, plusieurs fois répétée et la jeune fille subira de nombreux examens afin de s’assurer de
sa santé physique mais aussi psychologique. Car entre sa mère et les quelques petites incohérences, des
petits doutes sur sa sincérité s’insérer au fil de l’histoire. Néanmoins, tout
ce que Cassandra dit, avec les détails (corroborés par les inspecteurs et par
l’enquête menée après leur disparition il y a trois ans), la logique
psychologique et la logique des faits font en sorte que tout ce que les jeunes
filles ont vécus est plus que crédible et tient la route ; donc pourquoi
mettre en doute la parole de Cassandra ? Mais en commençant ce livre, il
est évident qu’il y a forcément un hic quelque part dans l’histoire de
Cassandra. Mais où ? A propos de qui ?
La
composante essentielle de cette
histoire aux emprises psychologiques est la
famille de Cassandra et d’Emma et en particulier leur mère. Cette dernière est une narcissique pathologique. Je crois que c’est la première que
j’aborde ce thème en littérature et je dois avouer que c’est non seulement très
intéressant d’en apprendre beaucoup sur cette pathologique mais en plus, elle
est tout bonnement impressionnante et ahurissante de voir à quel point cela
peut aller. La dimension psychologique
est alors extrêmement forte. Ajoutez à cela, une famille recomposée où chaque membre exerce un pouvoir ou une manipulation psychologique personnelle
et vous obtenez une famille totalement
malsaine et dérangeante, donnant un
environnement plus que propice pour engranger toute cette histoire.
On
est donc rapidement pris entre les filets psychologiques du récit. Sans
vraiment trop s’interroger dans les détails, tout en sachant que quelque chose
de « moins simple » que ce que raconte Cassandra est arrivé, on se
laisse entrainer dans les méandres de l’histoire. Et rapidement, la vérité
prend forme. Si ce dénouement m’a pleinement satisfaite, elle ne m’a pas
vraiment surprise, puisque je pense que l’on reste dans un schéma assez classique et logique. Pour les adeptes du thriller
psychologique, je pense donc qu’ils pourraient être plutôt déçus. En revanche,
plus je m’approchais de la fin, plus je voyais l’histoire se dérouler sous mes
yeux en me disant qu’elle serait parfaitement adaptable en film !
Le
duo d’enquêteur avec notamment la
psychiatre Abigail Winter, apporte la stabilité, un regard extérieur à la
situation, et un pied sur terre face à toute cette histoire qui nous fait
danser entre mensonges et réalité. En revanche, le côté personnel d’Abigail,
pour lequel on devine qu’elle a elle-même vécu avec une mère narcissique
(dommage que cela ne soit pas clairement mentionné à la fin puisque l’on est
sûr de rien), n’apporte véritablement pas grand chose à l’histoire. C’est
peut-être l’élément trop « gros » ou alors pas assez mis en avant et
exploité.
En bref:
« Emma dans la
nuit » est bon thriller psychologique bien construit. Le témoignage de
Cassandra nous entraîne rapidement dans un certain tourbillon crédible et
prenant même si parfois on s’interroge et on doute, sans savoir sur quoi ou sur
qui. Pour cela, la dimension psychologique est importante en partant d’un
personnage narcissique pathologique et dérivant sur une famille recomposée dont
la description est malsaine, dérangeante et qui fait froid dans le dos. Wendy
Walker nous fait pénétrer dans les méandres de l’esprit humain dans tout ce
qu’il peut avoir de névrotique et c’est réussi, même si la fin n’est, au final,
pas si surprenante (surtout pour les adeptes du genre) mais très
satisfaisante !
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