Fahrenheit 451 (BD)

Scénario: Ray Bradbury

Illustrations: Tim Hamilton

Nationalité des auteurs: Américaine

Éditions Phileas (19 janvier 2023)

152 pages

ISBN-10:‎ 080905101X

ISBN-13:‎ 978-0809051014

Genre: Bande-dessinée

Lu le: 12 Février 2023

Ma note: 14/20

Résumé/4^ème de couverture:

En 1953, Ray Bradbury eut à travers son roman Fahrenheit 451, devenu depuis un classique de la science-fiction, l'une des visions les plus effroyables de l'avenir. Dans cette première adaptation autorisée en bande dessinée, réalisée en étroite collaboration avec Ray Bradbury, Tim Hamilton a su créer une oeuvre d'art véritablement saisissante. La prise de conscience par le héros des méthodes d'un gouvernement violemment obscurantiste s'y accompagne de la découverte de l'importance de la lecture en tant que liberté individuelle.  

Mon avis:

        Fahrenheit 451 est sûrement considéré comme un chef d'oeuvre de la littérature contemporaine et si je n'aurais sûrement jamais lu le roman, je suis ravie de découvrir cette histoire à travers son adaptation en bande-dessinée qui assouvit cette curiosité, tout de même présente. L'auteur imagine un monde dans lequel les livres sont interdits parce que susceptibles de troubler l'ordre public. Les pompiers ne sont ainsi pas des hommes qui combattent le feu, mais des hommes qui justement allument les feux pour détruire les maisons abritant des livres et pour lesquelles il y a eu bien souvent des dénonciations. C'est ainsi que l'on va suivre Guy Montag qui exerce cette profession de puis de nombreuses années sans se poser de questions, jusqu'au jour où il rencontre sa jeune voisine, qui aimé flâner sans but, observer la nature et qui va inconciemment faire vaciller les certitudes de Montag.

        J'ai aimé et compris cette dénonciation que la société est obnubilé par l'efficacité et l'immédiateté où les loisirs sont limités et une perte de temps comme peuvent l'être les livres, hormis la télévision, tellement omniprésente qu'elle est signe de richesse car se diffuse sur des pans entiers de murs et qu'elle seule est synonyme de sociabilité. La dénonciation de l'abrutisation des écrans est ainsi elle aussi bien faite. L'illusion de la réalité anesthésie l'esprit critique et maintient la population dans un état léthargique face à une société totalitaire. Les livres risqueraient de briser cet édifice parce qu'ils favorisent la réflexion et donc la remise en cause de l'ordre établi.

        Si ces messages sont assez bien établis et passent au lecteur sans encombres, je dois avouer que je pense être passée à côté de certains messages, peut-être plus philosophiques en ce qui concerne la personnalité de Montag et qui sont davantage mis en avant vers la fin de l'ouvrage...

La saga des désobéissantes, tome 1 : Les heures insouciantes (Carole Declercq)

Nationalité de l’auteur: Française

Editions Eyrolles (2 février 2023)

350 pages

ISBN-10:‎ 2416006959

ISBN-13:‎ 978-2416006951

Genre: Historique

Lu le: 11 Février 2023

Ma note: 15/20

Résumé/4^ème de couverture:

    Pauline Kermadec et Nathalie de Tresnel ont grandi ensemble. A dix-neuf ans, malgré des personnalités opposées, elles sont inséparables. Pauline, fille de diplomate réservée, pose un regard curieux et angoissé sur une Europe au bord du gouffre. Nathalie, issue d'une famille désargentée de la noblesse, lutte avec panache contre les préjugés et les convenances de son milieu. L'actualité de l'été 1938 les rattrape. Pauline doit suivre son père à Berlin, au chevet d'une paix toujours plus fragile. Au milieu des élites politiques européennes, elle fait la connaissance d'un séduisant éditeur allemand. Nathalie n'est pas en reste : un jeune officier fait battre son cœur, n'en déplaise à leurs familles respectives. Dans un monde aux portes de la guerre la plus dévastatrice que va connaître l'humanité, l'avenir des deux amies est incertain. Pourtant, armées de la vigueur et de la détermination de la jeunesse, elles entendent imposer leurs choix et conquérir leur indépendance.  

Mon avis:

        Une magnifique couverture et une nouvelle saga historique et féministe, il ne m'en fallait pas plus pour éveiller ma curiosité et céder à l'envie de découvrir ce premier tome. Et après avoir eu la chance de rencontrer l'autrice, je ne peux que confirmer que ce fut une très bonne lecture et historiquement tellement riche, dense et intéressante! Même si parfois certains sujets très précis étaient à mon goût trop prononcés, l'histoire de la Seconde Guerre Mondiale est ici abordée dans un contexte peu étudié, avant sa déclaration officielle et d'un point de vue très diplomatique. J'ai passé un très bon moment avec ces femmes dont il me tarde de connaître la suite de leur destin. 

Merci aux éditions Eyrolles pour l'envoi de ce livre!

Points de vue/Critiques:

        La première grande thématique de cette saga, c'est l'Histoire et plus particulièrement la Seconde Guerre Mondiale. Si c'est un sujet maint fois vu, il est ici abordé d'une manière peu commune. En effet, l'autrice va placer l'histoire de ce premier tome aux prémices de la Guerre, durant l'été 38. C'est ainsi que l'on se rend compte que bon nombre de choses se sont passées et qui ont eu un grand impact sur la suite des évènements. De plus, on suit cette chronologie des deux côtés du Rhin, de façon équitable, donnant ainsi les versions et le déroulements des faits du côté de la France comme celle de l'Allemagne. Mais le plus frappant dans cet aspect historique, c'est l'aspect politique et diplomatique qui est majoritaire et qui a une grande importance tout au long du récit. L'autrice donne beaucoup de noms et d'événements qui se sont réellement déroulés. Ces informations sont nombreuses, denses, et tellement intéressantes, car c'est finalement un aspect peu approfondi. Mais justement, en ayant peu de connaissances sur ce sujet, entre les noms des politiciens, les enjeux économiques, stratégiques et politiques, j'ai eu souvent du mal à retrouver et comprendre toutes les grandes lignes dépeintes. On retrouve également parfois de longues tirades qui s'apparentent alors à une sorte de dissertation, comme sur le sujet du communisme, des passages qui cassent le rythme, beaucoup trop approfondis sur le moment et pour lesquels j'ai fait l'impasse.

        L'autre grande thématique de ce livre, c'est les femmes. Nous suivons Pauline et Nathalie, jeunes filles qui deviennent femmes au moment de l'arrivée de la guerre. Elles sont amies mais ont des caractères différents. Si la première partie s'intéresse uniquement à la première, la deuxième partie se concentrera sur Nathalie pour être réunies dans les parties suivantes. Entre Paris et Berlin, ces deux jeunes femmes vont peu à peu oublier l'insouciance de leur jeunesse et voir la peur gagner peu à peu leurs esprits. Néanmoins, elles n'en restent pas moins fraîches et optimistes et donc très agréables à suivre. Si Nathalie semble prendre une tournure de vie assez classique, Pauline quant à elle, va avoir beaucoup d'enjeux et d'embûches, puisqu'elle tombe sous le charme d'un Allemand... Si l'aspect amoureux et romantique retranscrit à travers elles, et nous donnant par la même occasion des papillons dans le ventre contrastant parfaitement avec l'ambiance de l'arrivée de la Guerre, elles n'en restent pas cantonnées à cet aspect. En effet, Pauline est surtout une jeune fille très intelligente et qui a un regard juste et interrogateur sur la politique. Nathalie, quant à elle, possède moins de bagages intellectuels mais elle marque par son bagou, sa débrouillardise et son audace. Leurs chemins de vie semblent bien différents et l'on se demande ce que leurs destins leur réservent avec la Guerre.

En bref:

        "Les heures insouciantes" est une très belle mise en bouche pour un début de saga prometteur, aussi historique que féminine et féministe. Le sujet de la Seconde Guerre Mondiale va être traité de façon à placer l'histoire de ce premier tome aux prémices de la guerre, durant l'été 38. C'est Pauline et Nathalie, deux jeunes amies que beaucoup de choses opposent qui font parties de cette génération destinée à être "épouses", que l'on va suivre. Ces deux jeunes filles deviennent femmes au moment de l'arrivée de la guerre vont peu à peu oublier l'insouciance de leur jeunesse pour voir la peur gagner peu à peu leurs esprits. Avec la grande intelligence de l'une et l'audace de l'autre, on va suivre leurs déambulations et l'éclosion de leurs sentiments envers la gent masculine. Si cet aspect romantique retranscrit à travers elles, l'autre grande thématique de cette série, c'est le contexte historique et politique qui a une grande importance tout au long du récit. Les informations sont nombreuses, denses, et tellement intéressantes! Le sujet est très pointu et entre les noms des politiciens, les enjeux économiques, stratégiques et politiques, et les quelques tirades à propos du communisme, j'ai eu parfois du mal à retrouver et comprendre toutes les grandes lignes dépeintes. Mais j'ai passé un très bon moment avec ces femmes dont il me tarde de connaître la suite de leur destin.

60 minutes (M.J Arlidge)

Titre original: All Fall Down

Traduction: Séverine Quelet

Nationalité de l’auteur: Anglaise

Editions 10/18 (2 février 2023)

552 pages

ISBN-10:‎ 2264079738

ISBN-13:‎ 978-2264079732

Genre: Thriller

Lu le: 9 Février 2023

Ma note: 16/20

Résumé/4^ème de couverture:

2010. Alors qu'ils participent à une compétition sportive, cinq lycéens disparaissent dans les bois. Quatre d'entre eux réapparaîtront au bout de quelques jours. Ils auraient été séquestrés et torturés par Daniel King, un psychopathe. La cinquième membre du groupe serait morte. Le tueur, lui, semble s'être volatilisé dans la nature. 

Une dizaine d'années plus tard, les quatre survivants ont réussi à surmonter tant bien que mal cette tragédie. Une nuit, l'un d'entre eux reçoit un coup de fil troublant. Une voix l'avertit qu'il ne lui reste plus qu'une heure à vivre. Si tout laisse penser qu'il s'agit d'une mauvaise blague, son corps sans vie est retrouvé le lendemain matin dans son appartement. Il a été étranglé. 

Helen Grace mène l'enquête. Mais un nouveau coup de fil délivrant le même funeste message ne tarde pas à semer la panique parmi l'ancien groupe d'amis...  

Mon avis:

        Ma découverte de l'auteur a été très récente et ce fut une très belle surprise. J'étais donc ravie d'avoir l'occasion de découvrir ce nouvel opus qui vient de sortir en poche. Après avoir découvert Helen Grace dans le premier opus de la série, je m'attaque directement au 9ème tome de la série, et même si j'ai immanquablement raté des choses, j'ai retrouvé avec facilité l'héroïne comme si je ne venais presque de la quitter. J'ai été impressionné une nouvelle fois par la fluidité de la plume de l'auteur, faisant en sorte que la lecture s'effectue avec une grande aisance. L'histoire est véritablement prenante avec sans cesse de l'action et des rebondissements. La fin ne m'a pas véritablement surprise car j'avais deviné depuis un moment, mais cela n'a en rien entaché mon plaisir!

Points de vue/Critiques:

         En passant du premier tome de la série de Helen Grace à ce neuvième tome, il s'est sûrement passé énormément de choses pour l'héroïne et on le devine aisément, pourtant ces tomes peuvent facilement se lire indépendamment. Je sais et j'ai identifié pertinemment ce que j'ai pu loupé pour Helen, mais ces éléments qui ne sont que d'ordre personnels, ne sont en rien liés à l'histoire et à l'enquête, donc aucunement gênants de les avoir loupés.

        Dés le début de ce livre, j'ai pu retrouver ce que j'avais grandement apprécié dans "Am Stram Gram", à savoir cette fluidité incroyable de lecture. Entre la plume de l'auteur, les chapitres très courts mais ultra efficaces et surtout ce récit dont les actions et les rebondissements ne laissent pas la place à l'ennui ou à une simple pause, tout est réunit pour dévorer très rapidement ce livre. L'intrigue a tous les ingrédients pour obtenir un bon polar: une tension permanente et croissant, des questions qui se bousculent et qui se succèdent les unes aux autres, des meurtres à n'en plus finir et l'on peut également y ajouter ici la notion du compte à rebours qui accentue cette impression d'angoisse de plus en plus présente. La recette est donc parfaitement maîtrisée pour arriver à un dénouement final explosif. Et même si j'ai eu assez rapidement dans l'histoire des soupçons quand à l'identité du tueur qui se sont révélés exacts, je n'ai pas été déçue et cela n'a pas entaché mon plaisir.

        S'il est toujours agréable de retrouver un personnage principal féminin et encore plus dans le polar, cette règle s'applique particulièrement avec Helen Grace, dont il est assez facile de s'y attachée. Tout en ayant son côté badass, elle n'en reste pas moins une vraie professionnelle qui sait manager son équipe, imposer ses directives ou prendre la parole face à des situations de crise lorsque cela est nécessaire pour remobiliser les troupes. Elle est en plus secondée par une autre femme dans cette enquête, aussi courageuse et téméraire qu'elle et c'est doublement plaisant. On retrouve également le personnage de Joseph qui entretient une relation secrète avec Helen, sa supérieure. Je n'ai pas dut out aimé ce personnage pour lequel je me suis méfiée à chaque fois, à l'image d'Helen qui ne sait pas sur quel pied danser avec lui. 

En bref:

        Même en ayant lu que le premier tome, je reviens dans cette série avec directement le neuvième tome et le gap entre les deux livres ne m'a pas du tout gênée. Il n'y a que ce qui concerne la vie personnelle d'Helen Grace qui a pu évoluer, Helen étant le fil rouge de cette saga et un personnage que l'on prend plaisir à suivre, aussi badass qu'humaine et professionnelle. J'ai été impressionnée de retrouver cette plume si fluide de l'auteur qui fait en sorte que le lecture se déroule avec beaucoup d'aisance et de plaisir. L'histoire est en plus prenante avec sans cesse de l'action et des rebondissements. La tension est permanente et croissante, les questions se bousculent et se succèdent les unes aux autres et on a des meurtres à n'en plus finir. Le final ne m'a pas véritablement surprise car j'avais deviné depuis un moment mais on passe tellement un bon moment que cela n'a pas entaché mon plaisir.    

Bilan de Février 2023

  Bilan de FÉVRIER: 11 romans (3 816 pages) + 4 BD + 1 manga + 2 albums

Romans:

Un abri de fortune de Agnès Ledig

60 minutes de M.J Arlidge

Jeux de glaces de Agatha Christie

L’apparent confort des bulles de Arnaud Lequertier

Trois vies par semaine de Michel Bussi

Un vrai jeu d’enfant de François-Xavier Dillard

L’aventure bénie du sac toxique de David Zaoui

Les extraordinaires des Julien Sandrel

Sagas:

Le club des amateurs de romans policiers, tome 1 : Ils étaient sept de C.A Larmer

La sage des désobéissantes, tome 1 : les heures insouciantes de Carole Declercq

Blackwater, tome 4 : la guerre de Michael McDowell

Bandes dessinées:

Coven

Fahrenheit 451

La délicatesse du homard

In memoriam, tome 1 : Manon

Mangas:

La désastreuse histoire des jumeaux Stevenson

Albums:

Hubert chien-chien à sa mémére, tome 1 : une enquête au poil

Hubert chien-chien à sa mémére, tome 2 : en quête de coupable

Challenges:

Challenge XYZ : 15/26

Challenge des 12 thèmes : 2/12

Challenge 120 mots pour 120 livres : 58/120

Défi Lecture 2023 : 20/100

Un abri de fortune (Agnès Ledig)

Nationalité de l’auteur: Française

Editions Albin Michel (1er février 2023)

368 pages

ISBN-10:‎ 2226478949

ISBN-13:‎ 978-2226478948

Genre: Contemporain

Lu le: 5 Février 2023

Ma note: 16/20

Résumé/4^ème de couverture:

« Avec un peu d'amour, on fait de grandes choses. En deux années, mes voisins ont transformé cette bâtisse vosgienne à l'abandon en refuge. Du haut de mon banc et de mon grand âge, je viens chaque jour guetter les changements. Les trois premiers locataires sont aussi cabossés que moi. Un homme qui se remet d'un geste irréparable, une gamine fragile comme un moineau et une femme camouflant la misère sous sa légèreté. Je savais qu'au contact des arbres, des bêtes et du jardin, ils allaient oublier leurs peines et s'offrir un nouveau destin. Quand ils ont fait cette découverte dans les taillis et qu'ils se sont mis à remuer le passé, je me suis demandé jusqu'où tout ça allait les mener. Eh bien, vous allez être sacrément surpris... » Jean

Installée en lisière de forêt, Agnès Ledig puise son inspiration dans la biodiversité, convaincue des bienfaits de la nature sur les émotions humaines. Avec la sensibilité qui confère à son écriture une force rare, elle nous invite ici à revenir aux sources du vivant.

Mon avis:

        Après avoir laissé Capucine & Adrien dans "La toute petite reine", nous les retrouvons avec plaisir dans "Un abri de fortune", bien installés dans la nature vosgienne où ils s'efforcent de redonner lieu à un magnifique lieu de villégiature pour donner la chance à des personnes abîmées par la vie de se reconstruire. Ce livre est une très belle ode à la nature et l'on plonge dans une véritable bulle de douceur durant la lecture, dont il est difficile d'en sortir. Et c'est également une jolie ode à la vie avec ses personnages qui apportent tous mais différemment un élan d'humanité. J'ai en plus beaucoup aimé la petite touche de mystère qui permet de titiller la curiosité, rythmer l'histoire et éveiller l'intérêt.

Merci aux éditions Albin Michel pour l'envoi de ce livre!

Points de vue/Critiques:

        Dés le commencement, ce livre nous entraine dans un dépaysement total et vous plonge au cœur de la nature, où il n'y aucun bruit alentour, où vous êtes isolé afin de respirer du bon air frais et entendre les oiseaux chanter. En effet, nous retrouvons Capucine et Adrien, installés dans les Vosges et très occupés à retaper et mettre sur pied La Grange des Censes Perdues, un établissement qui permet de recueillir quelques personnes triées sur le volet, cabossées par la vie pour différentes et qui ont besoin de calme et d'apaisement pour se resourcer et retrouver confiance en eux et en la vie. Pas synonyme de village de vacances, ce lieu de villégiature est tout simplement un endroit simple qui accueille, qui permet de donner un toit sur la tête et surtout un cadre de vie aux gens, qui doivent vivre par eux-mêmes, mais (ré)apprendre tout de même à partager et à vivre en société. Ce cadre paisible, presque hors du temps leur permet de réfléchir et de respirer à plein poumons afin de faire le point sur eux et leur vie, de voir et réfléchir à une porte s'ouvrant sur leur avenir et de faire des projets à plus long terme. C'est la nature environnante avec son calme et tous ses bienfaits, mais également grâce aux autres et à leur entraide mutuelle que chacun va pouvoir envisager son futur. 

        Dans cet écrin de beauté et de douceur, les personnages vont chacun apporter une petite touche de mystère. Si l'on connaît déjà Capucine et Adrien, il semblerait que quelque chose chagrine la jeune femme et que le couple manque de temps pour eux face à l'ampleur de la tâche qui les occuper avec la réhabilitation de la Grange. Les trois pensionnaires Rémy, Clémence et Karine sont écorchés et cabossés par leur passé et vont ainsi faire une pause afin de se remettre en question. Et s'ils sont radicalement différents par leurs âges ou leurs horizons, ils vont s'apprivoiser et s'aider les uns les autres. Ils permettent ainsi d'aborder les thématiques de la résilience, des violences, de l'alcoolisme, de la culpabilité, de la dépression et de l'enfance difficile. Si l'on sait d'où ils viennent, leurs motivations pour ce besoin de pause et de ressourcement sont plus floues et vont progressivement révélées. La relation que vont développer Rémy et Clémence est très touchante. Pour Karine, j'aurais aimé que l'on s'attarde plus sur son passé qui m'est resté comme juste effleuré et pas assez approfondi. Et puis n'oublions pas Jean dans les personnages, cet homme tous les jours assis sur son banc, à observer la Grange et ses occupants et qui se remémore ses souvenirs. Jean apporte énormément de sagesse à l'histoire, ses visions sont des petites échappées vers le passé et il devient un personnage clé au récit!

        Le récit ne se focalise pas uniquement sur les personnages et leur retour dans la vie. Un certain mystère va occuper une place importante et va être une sorte de fil rouge et de motivations aux pensionnaires, lorsqu'est découvert une étrange trouvaille... J'ai adoré cet élément qui apporte énormément de mystères et d'interrogations et qui constitue une clé au récit. Cette petite enquête permet de soulever un pan de l'Histoire et permet de rythmer et dynamiser le récit tout en continuant d'éveiller notre curiosité. C'est d'ailleurs d'autant plus percutant quand l'autrice dit en fin d'ouvrage qu'une telle découverte a été le point de départ de ce livre, l'ayant vécu. 

En bref:

        En poursuivant l'histoire de Capucine et Adrien, Agnès Ledig nous offre un très joli roman qui est une ode à la nature et à la vie. Elle nous partage tous les bienfaits de la nature sur le moral, sur la santé et sur les émotions grâce à toute la beauté dont elle est parée et on s'immerge dans une véritable bulle de douceur durant la lecture, dont il est difficile d'en sortir. C'est au cœur des Vosges que nos héros forgent La Grange des Censes Perdues, un endroit hors du temps qui va accueillir des personnes écorchées et cabossées par leur passé et qui ont besoin de calme et d'apaisement pour prendre un nouveau départ dans la vie. Ils permettent d'aborder les thématiques de la résilience, des violences, de l'alcoolisme, de la culpabilité, de la dépression et de l'enfance difficile. Avec leurs histoires et leurs passé, sans oublier l'incontournable Jean assis sur son banc, ils apportent tous un joli élan d'humanité. On a en plus une très belle dose de mystère qui permet de titiller la curiosité, rythmer l'histoire, éveiller l'intérêt, que j'ai adoré et qui permet de très bien conclure cette bulle de douceur.

Le club des amateurs de romans policiers, tome 1: Ils étaient sept (C.A Larmer)

Titre original: The Murder Mystery Book Club, book 1

Traduction: Tania Capron

Nationalité de l’auteur: Australienne

Editions Le Cherche-Midi (2 février 2023)

416 pages

ISBN-10:‎ 274917547X

ISBN-13:‎ 978-2749175478

Genre: Policier

Lu le: 3 Février 2023

Ma note: 17/20

Résumé/4^ème de couverture:

Quel meilleur endroit, pour commettre un crime, qu'un club d'amateurs de romans policiers ?

Il en faut peu à Alicia Finlay pour être heureuse : un bon petit plat de sa sœur, un verre de vin rouge et un roman policier bien ficelé. Il ne lui manque qu'une seule chose pour que son bonheur soit parfait : pouvoir partager sa passion pour les grands du polar. Aussi décide-t-elle de créer un groupe de lecture qui leur serait dédié. Très vite, les premières candidatures arrivent et bientôt sept membres forment le tout nouveau Club des amateurs de romans policiers.

Chez Alicia, tout est prêt pour leur première réunion : le thé infuse, les toasts sont au chaud. Mais, tandis que les discussions portent sur Les Vacances d'Hercule Poirot, l'un des invités a l'esprit ailleurs. Il n'est pas là par hasard, il a un plan diabolique. Bientôt, un des membres du club est victime d'une tentative d'homicide. Puis un autre disparaît. L'équipe décide de mener l'enquête...

Authentique déclaration d'amour à l'œuvre d'Agatha Christie, Ils étaient sept va enchanter les amateurs de cosy crime qui retrouveront bientôt leur club favori dans Le Crime du SS-Orient.

Mon avis:

        Cette nouvelle série de cosy mystery part sur les chapeaux de roues déjà aux niveau de ses promesses puisqu'il garantit que les fans d'Agatha Christie seront aux anges avec cette histoire qui est dédiée à la reine du crime. Malgré ses hautes ambitions affichées, cette promesses est largement au rendez-vous, faisant même de cette série, sûrement ma série de cosy mystery préférée. L'autrice rend un très bel hommage à Agatha Christie, sans dénaturer, spoiler ou copier la reine du crime, tout en apportant beaucoup de modernité et d'humour à son histoire. Une franche réussite dont il me tarde de découvrir tous les autres tomes, qui seront nombreux je l'espère. 

Merci Benoît et les éditions du Cherche-Midi pour cette belle proposition et l'envoi de ce livre!

Points de vue/Critiques:

             Ce premier tome de cette série a tout pour enchanter n'importe quel lecteur à la base et encore plus les fans d'Agatha Christie. Le fait que ce livre peut s'adresser à tous et un peu plus particulièrement aux niches des lecteurs avisés et des adeptes d'Agatha Christie est déjà un joli tour de maître. L'histoire commence par la création d'un club de lecture et va prendre une tournure d'enquête d'amateurs lorsque l'un de ses membres va disparaitre. Entre les investigations personnelles, la découverte d'indices et les hypothèses formulées, on retrouve là tous les éléments qui constituent une enquête d'Hercule Poirot. Mais il n'y a pas que le célèbre détective Belge qui fait le lien avec Agatha Christie, puisque c'est l'ensemble de son œuvre complète qui est constamment évoquée. A l'image du titre de ce premier tome, on retrouve différentes autres titres de la bibliographie de l'autrice. Et là encore le parallèle ne s'arrête pas là puisque ce sont certains éléments de l'histoire et de l'intrigue de ces titres qui sont directement mis en situation dans l'intrigue de "Ils étaient sept" afin de l'alimenter et pouvoir résoudre l'énigme. Or, ces parallèles et l'évocation des titres d'Agatha Christie s'effectuent toujours sans spoiler l'histoire! Que l'on soit fan ou pas et que l'on ait déjà lu ou non le livre mentionné, tout est fait pour adresser cette histoire à n'importe qui.

        L'autrice adresse donc un très bel hommage à Agatha Christie à travers son histoire, mais sans jamais spoiler ou copier la reine du crime. Pour cela, elle apporte beaucoup de modernité et d'humour dans son récit, tout en gardant certains codes comme l'omniprésence de la séance du thé et des moments de dégustation de gourmandises. Cette touche de modernité est apportée par les personnages constituant le club de lecture, qui sont très distincts les uns des autres mais qui est tout à fait véridique puisque ce sont des personnes dont le seul point commun, en apparence, est l'amour des livres et des policiers d'Agatha Christie. Alicia est une jeune femme qui s'ennuie dans son travail et qui ne se retrouve pas dans les clubs, classiques, de lecture et qui décide donc de créer son propre club de lecture thématique. Sa sœur Lynette, suit un peu le mouvement car elle, est passionnée par la cuisine. Claire est une femme épanouie qui travaille dans sa boutique de vêtements vintage-salon de thé. Anders est un médecin un peu coincé et timide, Barbara est l'archétype de la femme au foyer qui s'ennuie dans sa vie et qui trouve du réconfort et un échappatoire dans les romans policiers, Perry est le gai luron très amical et bavard qui travaille dans un musée et Missy est une bibliothécaire, intarissable et incollable sur Agatha Christie. j'ai beaucoup aimé le caractère de chacun d'entre eux, permettant d'apporter une jolie palette de personnalités. Et c'est en étant tous aussi différents mais réuni par une passion commune, qu'ils vont tous très bien et très rapidement s'entendre.  

        Avec autant de personnages, l'intrigue et le récit sont très rythmés et tout s'enchaîne rapidement. Pas de réelles absurdités ou de facilités sont présentes, on se laisse aisément prendre au jeu, tout comme les personnages. Ils forment une équipe motivée et grâce à l'expérience de vie et de lecture de chacun, toutes les pistes sont exploitées afin de dénouer toute cette histoire. 

En bref:

         Ce premier tome de cette nouvelle série de cosy mystery répond aisément à toutes ses promesses et me permet de définir cette série comme ma préférée dans le genre. Si elle va davantage parler et plaire aux fans d'Agatha Christie, elle va aussi plus généralement s'adresser aux amateurs de livres et à n'importe qui de manière générale. C'est après la création d'un club de lecture de romans policiers et la disparition d'un membre que tout le monde va activer ses petites cellules grises afin de résoudre cette intrigue. Et pour cela, à l'image du titre "Ils étaient sept", l'autrice fait en forte d'intégrer de nombreux titres de la bibliographie de la reine du crime en faisant le parallèle de ces histoires avec l'intrigue en cours afin de l'alimenter pour la résoudre. Ce tour de force est en plus réalisé sans dénaturer, spoiler ou copier la reine du crime! L'autrice y apporte également beaucoup de modernité et d'humour à son histoire grâce à ces personnages très différents les uns des autres mais tous très plaisants. Tous les codes du cosy mystery sont donc bien respectés entre les séances omniprésentes du thé, des dégustations de petites douceurs et bien sûr l'enquête à mener! Une franche réussite dont il me tarde de découvrir tous les autres tomes!

L'étudiant (Vincent Hauuy)

Nationalité de l’auteur: Française

Éditions Harper Collins (18 janvier 2023)

Collection Poche

336 pages

ISBN-13:‎ 979-1033913535

Genre: Thriller

Lu le: 31 Janvier 2023

Ma note: 15/20

Résumé/4^ème de couverture:

Dans les hauteurs alpines, le piège se referme…

Le destin en veut à David Lessard. Après la mort de son père et la disparition de son frère aîné, voilà que sa mère est victime d’un cancer. Ce n’est pas avec son salaire de musicien compositeur – malgré son petit succès – que David aurait pu payer les frais médicaux et les dettes du restaurant familial. Mais les voyous auxquels il a emprunté de l’argent veulent maintenant être remboursés…

Alors, quand un riche inconnu lui propose de devenir le professeur particulier de son fils, Maxime, David ne peut qu’accepter. Tant pis si le garçon, un jeune génie de 11 ans dont la technique est parfaite mais dénuée d’émotion, le met très mal à l’aise, et si le père semble avoir d'autres projets pour son nouvel employé. Il savait que le job était trop beau pour être vrai. Mais il est prêt à jouer le jeu, le temps de découvrir leurs secrets.

Dans cette maison d’architecte cachée sur les hauteurs alpines, le piège se referme…

Mon avis:

        J'aime énormément les (trop peu nombreux) livres de Vincent Hauuy qui arrive généralement à me mettre une jolie claque en fin d'ouvrage. Je suis donc ravie d'avoir pu découvrir "L'étudiant" que je ne connaissais pas encore. Dans un récit une nouvelle fois très fluide et caractéristique de la plume de l'auteur, ce roman est un très bon page-turner, très bien rythmé dans lequel on ne s'ennuie jamais. L'histoire est haletante avec un mélange de comportements étranges, d'expériences douteuses, de secrets du passé et de services secrets. Le personnage principal est un vrai anti-héros aussi pathétique que touchant et qui sort de l'ordinaire.

Points de vue/Critiques:

         Si le début de cette histoire part sur des bases somme toutes assez normales avec un jeune homme qui accepte de donner des cours particuliers à un adolescent afin d'arrondir ses fins de mois et d'aider à sauver le restaurant de sa mère, il va rapidement y avoir beaucoup d'étrangetés et d'interrogations. Une ambiance oppressante et un sentiment de malaise s'installent rapidement et ne font que s'accroitre au fil des pages tournées. Entre le chalet de montagne totalement isolé, l'attitude de ses hôtes qui soufflent le chaud et le froid et des expériences médico-scientifiques, tout devient de plus en plus angoissant. Les coïncidences deviennent elles aussi de plus nombreuses et si l'on ajoute à tout cela, des soucis d'argent et de drogue. Il y a donc beaucoup d'éléments et de personnages qui s'imbriquent dans imbroglio et tout est fait pour brouiller les pistes. De rares petites indications nous sont données mais elles sont davantage là pour titiller comme il se doit notre curiosité et notre envie de dénouer tous ces fils.

        En mêlant plusieurs thématiques à cette histoire, on est tantôt orientés vers l'une ou l'autre et l'on est ainsi peu à peu entraîné dans un maelstrom de rebondissements. Le rythme est ainsi très bien mené car il est difficile de s'ennuyer avec ce sentiment d'angoisse qui monte crescendo, d'autant plus quand on est happé par cette histoire comme l'auteur arrive à le faire. C'est ainsi que l'on progresse petit à petit vers un final qui était loin de ce que l'on peut s'imaginer au départ, sans avoir cependant l'énorme surprise et claque finale, comme j'ai pu l'avoir avec les autres romans de l'auteur.  

        Sans véritables effusions, les personnages tiennent parfaitement la route dans cette histoire. Le personnage principal de David est clairement l'archétype de l'anti-héros, tantôt pathétique avec sa triste et morne vie qu'il passe dans sa musique et ses addictions, tantôt touchant dans sa volonté de chercher et de connaître la vérité dans le but de sauver le restaurant de sa mère. Les personnages secondaires sont eux aussi bien campés entre la meilleure amie de David qui est un petit génie mais dangereuse, Agathe ma mère qui ne semble pas aussi innocente qu'elle en a l'air et Jérôme le grand frère aux abonnés absents.

En bref:

        Dans un récit une nouvelle fois très fluide et caractéristique de la plume de l'auteur, "L'étudiant" est un très bon page-turner, très bien rythmé dans lequel on ne s'ennuie jamais. L'histoire est haletante et vous procure un sentiment de malaise et de tension qui s'accroient progressivement au fil des pages et au fil des révélations distillées au compte-gouttes. L'ambiance est vraiment pesante et maintient habillement le doute, nous amenant sur les chemins des comportements étranges, des expériences médico-scientifiques douteuses, des secrets du passé et de la mafia. Les personnages sont bien campés avec un personnage principal qui est un vrai anti-héros aussi pathétique que touchant et qui sort de l'ordinaire. Ce puzzle machiavélique aux thématiques diverses prend peu à peu forme au gré d'un maelstrom de rebondissements, jusqu'à nous faire arriver à un final qui était loin de ce que l'on peut s'imaginer au départ. Même si ce n'est pas une claque assurée, c'est tout de même très bien ficelé.