Nationalité de l’auteur: Française
Éditions Michel Lafon (28 Mars 2024)
368 pages
ISBN-10: 2749955270
ISBN-13: 978-2749955278
Genre: Contemporain
Lu le: 15 Avril 2024
Résumé/4ème de couverture:
Ils sont cinq membres d'une même famille. Ils sont fille, fils, mari, mère et soeur de Catherine. C'est une famille comme les autres. C'était une famille (comme les autres)... jusqu'à ce que l'arrestation de Catherine bouleverse tout. Que devient une famille après l'irréparable ?
Mon avis:
"Cinq cœurs en sursis" est le roman qui va complétement différé de ce qu'a pu faire Laure Manel jusqu'ici et cela va être finalement et personnellement le roman que j'aurais le moins apprécié. Dans cette histoire, l'autrice va tenter de répondre à la question "connait-on vraiment nos proches?" en plongeant son récit dans un drame familial qui va totalement chambouler l'équilibre de cette famille mais aussi les vies individuelles de chaque membre qui la compose. Pour cela, Laure Manel donne la parole au cinq membres les plus proches de l'élément qui va tout déclencher. Il est ainsi très intéressant d'aller au plus profond des ressentis, tantôt similaires, tantôt différents de chacun d'entre eux. Néanmoins, parcourir uniquement toutes ces introspectives intimes sur plus de 20 ans, et tout cela, sans justement avoir le point de vue de la personne ayant précipité cette famille, c'est très long et c'est assez dommage. Un récit contemporain sur fond de polar psychologique dont j'imaginais et j'attendais autre chose.
Merci aux éditions Michel Lafon pour l'envoi de ce livre!
Points de vue/Critiques:
Le personnage principal de cette histoire va être la famille dans son entièreté, une famille normale, bien sous tous rapports, mais qui va être mise KO par un drame qui va les frapper dans on ensemble. En effet, Catherine, la mère de famille est accusée du jour au lendemain de meurtre avec préméditation sur une femme. Consternation, choc, incompréhension sont autant de sentiments immédiats partagés par la famille et qui seront renforcés après le procès et l'incarcération en prison pour 20 ans de Catherine. Mais c'est aussi le même choc et les mêmes sentiments que va partager le lecteur, qui se demande si toute cette histoire est vraie, pourquoi elle a fait ça, comment, et quelle a été l'enquête pour arriver à très vite désigner la coupable. Ce sont autant de questions, que l'on retrouve à la lecture d'un roman policier ou d'un thriller, que je me suis posée et qui ne trouveront finalement pas ou peu de réponses, ces interrogations ne constituant pas et n'étant pas le but de ce récit. Je ne m'attendais donc pas à ce que l'autrice écarte tous ces pans et prenne un chemin tout autre. J'ai donc été déçue et très frustrée de voir que l'on va se cantonner à l'aspect psychologique des autres membres de la famille.
Construit à la façon d'un roman choral, on va donc suivre les sentiments et les points de vue face à la situation des cinq membres de la famille les plus impactés, les cinq cœurs en sursis face à la détention de Catherine. Il y a tout d'abord Marc, le mari qui ne comprend rien à ce qui arrive, qui tombe de haut mais qui ne croit pas en la culpabilité de sa femme, qu'il va s'efforcer de défendre jusqu'au bout, jusqu'à connaître la vérité. Mais en tant que chef unique de famille, il va devoir s'occuper tout seul de ses enfants et porter sa famille à bout de bras, matériellement comme psychologiquement, en plus de son travail et de son avocat. C'est un homme courageux, un bon mari et père de famille et je suis contente de l'évolution de ce personnage qui mérite le bonheur. Il y a ensuite Anaïs, la fille et adolescente de 13 ans au moment des faits et qui va extrêmement mal vivre la situation. Si c'est l'injustice qui prime avant de connaître la vérité c'est surtout la colère et la haine envers sa mère qu'elle va éprouver tout au long de sa vie. Un personnage touchant dont nous connaissons les états d'âmes grâce à ses journaux intimes. C'est peut-être elle qui va en baver le plus et qui ne pourra jamais se défaire totalement de ce drame. Il y a également Florian, le petit frère, jeune au moment des faits et que tout le monde veut protéger. Du fait de sa jeunesse innocente et de la protection de son entourage, il ressentira toujours de l'amour envers sa mère, même en ayant connaissance plus tard de la vérité et à qui il écrit des lettres. Il réussira à grandir en ayant toujours la voix de la raison et de l'affection pour cette mère coupable. On retrouve également Josette, la grand-mère et mère de Catherine, qui va être persuadée de l'innocence de sa mère et la soutenir, comme peut le faire le mari. Mais leurs chemins vont diverger au fil des années puisque Josette va continuer à soutenir Catherine en prison, tout en soutenant la famille de l'autre côté. Elle va être une sorte de pilier et de passerelle quitte à se sacrifier personnellement. Et puis, il y a Nathalie, la tante et petite sœur de Catherine qui va penser complétement différemment des autres membres de la famille puisqu'elle sera persuadée dés le début de la culpabilité de Catherine, et ressentir de la culpabilité pour n'avoir pas vu et accepter les signes et essayer de faire quelque chose.
Donner la parole à chacun des membres proches de l'élément qui a fait voler en éclat cette famille est très intéressant et parlant, puisque l'on est véritablement au cœur du système et l'on ressent d'autant plus toute leur incompréhension, leurs doutes, leurs espoirs, leurs déceptions, leurs colères et surtout toute leur souffrance... Et même s'il y a parfois des moments lumineux dans la vie de chacun, suivre leur vie au fil des années en se focalisant sur leurs états d'âmes plein de remords et de négativité envers Catherine et envers la situation dramatique qu'elle a provoqué, durant plus de 20 ans, bah c'est long, très long.... Dommage que l'on ait pas le point de vue de Catherine, la principale concernée, pour mettre du piment et pour sûrement mieux comprendre son raisonnement et ses explications quand au meurtre. Il manque donc indéniablement quelque chose avec l'absence de la psychologie de ce personnage, qui ne nous permet pas de boucler la boucle et de rester sur sa faim, comme un livre inachevé.
En bref:
"Cinq cœurs en sursis" est le roman qui va complétement différé de ce qu'a pu faire Laure Manel jusqu'ici et cela va être finalement et personnellement le roman que j'aurais le moins apprécié. Dans cette histoire, l'autrice va tenter de répondre à la question "connait-on vraiment nos proches?" en plongeant son récit dans un drame familial qui va totalement chambouler l'équilibre d'une famille normale mais aussi les vies individuelles de chaque membre qui la compose. Ce roman choral va donner la parole tour à tour aux cinq membres de la famille les plus impactés afin de suivre leurs sentiments et leurs points de vue face à la situation. Il est ainsi très intéressant d'aller au plus profond des ressentis, tantôt similaires, tantôt différents de chacun d'entre eux, mais que l'on comprend pleinement. L'autrice se cantonne donc à l'aspect psychologique des membres de la famille sans jamais abordé toutes les questions liés au drame. J'ai été déçue que l'autrice écarte ce pan qui m'a beaucoup interrogé pour prendre un chemin tout autre. Parcourir donc uniquement toutes ces introspectives intimes sur plus de 20 ans, et tout cela, sans justement avoir le point de vue de la personne ayant précipité cette famille, c'est très long... Un récit contemporain sur fond de polar psychologique dont j'imaginais et j'attendais autre chose.
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