Illustrations: Stéphane Fert
Nationalité des auteurs: Française
Editions Dargaud (15 Janvier 2021)
144 pages
ISBN-10: 2505082464
ISBN-13: 978-2505082460
Genre: Bande-dessinée
Lu le: 3 Juillet 2021
Ma note: 17/20
Résumé/4ème de couverture:
1832, Canterbury. Dans cette petite ville du Connecticut, l'institutrice Prudence Crandall s'occupe d'une école pour filles. Un jour, elle accueille dans sa classe une jeune noire, Sarah. La population blanche locale voit immédiatement cette « exception » comme une menace. Même si l'esclavage n'est plus pratiqué dans la plupart des États du Nord, l'Amérique blanche reste hantée par le spectre de Nat Turner : un an plus tôt, en Virginie, cet esclave noir qui savait lire et écrire a pris la tête d'une révolte sanglante. Pour les habitants de Canterbury, instruction rime désormais avec insurrection. Ils menacent de retirer leurs filles de l'école si la jeune Sarah reste admise. Prudence Crandall les prend au mot et l'école devient la première école pour jeunes filles noires des États-Unis, trente ans avant l'abolition de l'esclavage.
Mon avis:
J'avais très hâte de découvrir cette bande-dessinée que je voyais régulièrement et qui revient sur une histoire inspirée de faits réels. L'histoire se déroule durant la ségrégation aux Etats-Unis du 19ème siècle et sur quelque chose de très précis: sur le droit d'instruction des jeunes filles noires, qui cumulent les interdictions en vigueur, étant nées filles et de couleur noire... Car en cette période où nombre de droits sont bafoués, leur acquisition se fait dans une lutte de chaque instant dans le sang et les larmes et cette histoire l'illustre parfaitement. Prudence Crandall est une institutrice qui pense que l'école est le meilleur chemin des femmes vers l'émancipation. Alors, quand en plus, elle souhaite ouvrir une école uniquement pour les jeunes filles noires, cela n'est pas du tout au goût de la ville de Canterbury qui ne sont pas encore prêts à évoluer. C'est pour eux une idée totalement saugrenue, impensable voire condamnable. Il est donc effarent de voir à quel point de telles personnes sont capables de faire pour effrayer l'institutrice et ses élèves. Cela fait froid dans le dos de voir autant de méchanceté gratuite, car la brutalité de ces actions n'est en rien minimisée.
Avec un sujet aussi difficile à suivre, j'ai été agréablement surprise de constater que niveau scénario, il y avait une fluidité incroyable. Wilfrid Lupano choisit ainsi minutieusement ses mots, afin d'avoir quelque chose de pas excessivement fourni au niveau du texte mais en ayant toujours quelque chose de parfaitement compréhensible. Une parcimonie de mots employée mais d'une efficacité et d'une fluidité remarquable. Il y a également un renfort narratif avec des illustrations parfois silencieuses.
Au niveau des personnages, et plus particulièrement des jeunes femmes entrant dans l'école de Prudence Crandall, on peut remarquer une très grande diversité, que se soit dans leur caractère ou dans leur physique. On trouvera ainsi des jeunes filles grandes ou petites, minces ou rondes, ou encore des croyantes ou non croyantes, des jeunes filles venant d'un milieu aisé ou plus pauvre.
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