Flavia de Luce, tome 1 : Crime sur le paillasson (Alan Bradley)

Titre original : The Sweetness at the Bottom of the Pie

Traduction : Robin Bouder

Nationalité de l’auteur: Canadienne

Éditions Verso (2 Mai 2025)

469 pages

ISBN-10: ‎ 2386433072

ISBN-13: ‎ 978-2386433078

Genre: Policier

Lu le: 16 Juillet 2025

Ma note: 15/20 

Résumé/4ème de couverture:

Été 1950. Le paisible manoir de Buckshaw est agité par de surprenants événements. Un oiseau mort, timbre collé au bec, est retrouvé devant la porte de la cuisine, un cadavre fait son apparition au beau milieu d’un plant de concombres, et le maître de la famille, le colonel de Luce, n’est plus lui-même. Le plus mystérieux ? Quelqu’un a subtilisé un morceau de l’écœurante tarte à la crème de Mme Mullet.

Avec son œil affuté et son laboratoire de chimie, c’est Flavia, l’une des trois filles de Luce, qui va mener l’enquête dans le passé tourmenté de son père.

Mon avis:

        Cette réédition de cette série de Alan Bradley est présentée maintenant comme un cosy mystery à l'ambiance creepy et gothique alors qu'il était jusqu'ici classé en policier jeunesse. On retrouve parfaitement l'atmosphère du policier dans l'intrigue qui est plutôt bien ficelée et basée sur la philatélie. Mais pour ce qui est du côté cosy/creepy/gothique, on repassera... A l'image de cette différence d'ambiances entre promesse et réalité, ce titre est une lecture en demie teinte, dans laquelle on retrouve des choses intéressantes et originales et d'autres choses moins bonnes. La jeune Flavia de Luce est assez attachante avec sa personnalité atypique. J'ai beaucoup aimé son humour et son amour de la chimie et plus particulièrement des poisons est vraiment original et super agréable à suivre. En revanche, on retrouve des longueurs dans le récit et on devine des déductions logiques bien à l'avance du fait du jeune âge de l'héroïne. Une lecture en demi-teinte qui aura été agréable pour son personnage et son intrigue mais longue et parfois ennuyeuse.

Merci aux éditions Verso pour l'envoi de ce livre! 

Points de vue/Critiques:

        Initialement connu sous le nom de "Les étranges talents de Flavia de Luce", cette histoire se refait une peau neuve sous le label Verso, passant ainsi de policier/thriller jeunesse à un cosy mystery creepy et gothique. On se trouve dans les années 50, dans un immense manoir, dans lequel vit Flavia, avec ses deux sœurs ainés et son père, qui prête peu d'attentions à elle. On découvre une jeune héroïne de 11 ans, qui est très intelligente et intrépide et qui prend beaucoup de libertés en ne respectant pas les conventions sociales attendues pour une petite fille à cette époque. J'ai beaucoup aimé sa personnalité qui est drôle, attachante et atypique avec cette passion dévorante pour la chimie, et en particulier pour les poisons, allant jusqu'à avoir son propre laboratoire et en n'hésitant pas à expérimenter et tester de nouvelles mixtures. Ce côté scientifique apporte la touche de singularité à cette histoire et à cette série et cela ne m'aurait pas déplu s'il avait été encore plus accentué et présent dans l'intrigue! L'intrigue en elle-même est également intéressante et plutôt bien ficelée avec un final bien construit et surprenant. Tout le récit tourne autour des timbres et cela fonctionne très bien, on apprend des choses intéressantes et finalement passionnantes sur la philatélie. 

        Malgré ces bons points, d'autres m'ont plus déplu et gêné. Dans l'ensemble, je n'ai pas accroché plus que cela à l'histoire, qui n'a pas réussi à réellement me transporter et à me tenir véritablement en haleine. Il faut dire que le récit souffre de nombreuses longueurs, ralentissant considérablement la lecture et faisant en sorte d'avoir un rythme totalement décousu, fait de haut et de bas. Il m'a manqué quelque chose pour ressentir cette envie de continuer et d'y revenir avec entrain, alors que les bases de l'intrigue tiennent parfaitement la route! De plus, cette impression de longueurs est renforcée par le fait que l'on devine aisément certaines déduction logiques relatives à l'enquête 50 pages avant Flavia, du fait de son jeune âge. Enfin, je n'ai pas du tout aimé la relation qu'elle entretient avec ses deux sœurs, en réciproquement. Leurs piques cinglantes qu'elles s'envoient sans cesse dans la figure pourraient être présentes pour apporter de l'humour, mais j'ai trouvé ces répliques méchantes, gratuites et dénigrantes pour les loisirs de chacune. On ne voit jamais qu'elles jouent finalement à un jeu et qu'au fond elles s'apprécient et ne font que se taquinaient gentiment. Cette lecture a donc été en demi-teinte et je ne continuerait pas de découvrir la série. 

En bref:

        Maintenant présentée comme un cosy mystery à l'ambiance creepy et gothique, cette réédition de cette série était jusqu'ici classé en policier jeunesse. Si on retrouve parfaitement l'atmosphère du policier dans l'intrigue qui est plutôt bien ficelée et basée sur la philatélie, on repassera pour le côté cosy/creepy/gothique... Et à l'image de cette différence d'ambiances entre promesse et réalité, ce livre a été une lecture en demie teinte, dans laquelle on retrouve des choses intéressantes et originales et d'autres choses que j'ai trouvé moins bonnes. En plus de l'intrigue qui tient parfaitement la route, j'ai beaucoup aimé la jeune Flavia de Luce, qui est assez attachante avec sa personnalité atypique. J'ai beaucoup aimé son humour et son amour de la chimie et plus particulièrement des poisons est vraiment original et super agréable à suivre. Cependant, je n'ai pas accroché plus que cela à l'histoire, qui n'a pas réussi à réellement me transporter et à me tenir véritablement en haleine. Le récit souffre de nombreuses longueurs, renforcée par le fait que l'on devine aisément certaines déduction logiques relatives à l'enquête 50 pages avant Flavia, du fait de son jeune âge. Une lecture en demi-teinte qui aura été agréable pour son personnage et son intrigue mais longue et parfois ennuyeuse...

L'embaumeuse (Juliette Cuisinier-Raynal)

Nationalité de l’auteur: Française

Éditions Pocket (24 Octobre 2024)

160 pages

ISBN-10: ‎ 2266345206

ISBN-13: ‎ 978-2266345200

Genre: Témoignage

Lu le: 11 Juillet 2025

Ma note: 16/20

Résumé/4ème de couverture:

«- Thanatoquoi ? La personne qui empaille les animaux ?

J’ai toujours un moment d’hésitation quand on me demande mon métier. Parfois je réponds que je suis esthéticienne pour éviter les questions, esquiver les regards. Pas aujourd’hui.

Aujourd’hui, je dis que je suis thanatopractrice. Pour faire simple, c’est embaumeuse ; c’est prendre soin des morts et mettre du baume sur le cœur des vivants. »

A travers les quatre saisons d’une année, Juliette Cuisinier-Raynal nous dévoile avec délicatesse et bienveillance un quotidien méconnu et qu’on repousse : la dernière chambre, la maison de retraite, l’hôpital, puis le rituel, la table de soins, le goût du beau mis au service du corps et du deuil des proches.

Derrière chaque page, une histoire : une rencontre avec une famille, l’ultime brushing, la culotte porte-bonheur, le pyjama préféré ou les chaussures du dimanche, bref, les souvenirs, heureux et tendres, qu’on se remémore en disant adieu. Car en soignant nos morts, Juliette Cuisinier-Raynal nous rappelle qu’ils sont ceux que l’on a aimés, avec qui on a grandi, partagé, ri.

Tout ce qui vit finit par mourir. C’est l’ordre des choses. Mais malgré la tristesse, la vie continue, cycle toujours renouvelé comme les saisons.

Un récit sur la vie et la mort porté par une écriture lumineuse qui vient ébranler l’idée sombre que l’on peut se faire du grand voyage : drôle, joyeux et apaisant.

Mon avis:

          Si ce livre n'avait pas gagné le Grand Prix des Lecteurs Pocket dans la catégorie documents, il serait resté dans mon inconnu. C'est donc une très chouette mise en lumière pour ce témoignage, pas comme les autres. En effet, Juliette Cuisinier-Raynal nous raconte le métier hors du commun qu'elle a exercé pendant une année : celui de thanatopracteur. Parce qu'en rapport direct avec les morts, c'est un sujet très peu traité, voire tabou et qui est pourtant essentiel pour transformer un cadavre en défunt. A travers les quatre saisons, l'autrice nous délivre toute les essences nécessaires à ce métier et même si cela est inévitablement parfois glauque et presque malaisant, c'est aussi parfois beau, joyeux et même drôle. On apprend énormément de choses très intéressantes à travers son expérience et l'autrice n'hésite pas, à dénoncer certaines pratiques faisant de la mort un véritable business. Il n'est pas question de retranscrire de l'horreur, du voyeurisme ou du sensationnalisme à travers ce témoignage, mais bien d'informer et de mettre en lumière un métier difficile, mais oh combien nécessaire.

Points de vue/Critiques:

            Un témoignage tel que celui de Juliette Cuisinier-Raynal n'est pas commun, tant le sujet de la mort est très peu traité, voire tabou. Et pourtant, l'autrice a exercé un métier nécessaire que l'on cache presque : celui de thanatopracteur. Elle se définie elle-même comme une embaumeuse ou un esthéticienne pour qualifier ces facultés de transformer un corps en défunt. Que se soit une dernière mise en beauté, des corrections importantes pour camoufler des blessures ou une maladie ou encore des reconstructions beaucoup plus importantes pour rendre un corps présentables, l'étendue des actions et des capacités de ce métier est aussi étendue que les causes de décès possibles. Si certains automatismes et une certaine routine se déroule à chaque nouveau patient/corps, chacun va recevoir une prestation unique. Que se soit au sein d'un EHPAD, à l'hôpital, au domicile ou dans une maison funéraire, le thanatopracteur se déplace, dans un temps très limité, au chevet de ses défunts pour leur rendre une dernière dignité. Entre les transports et les délais incompressibles, on apprend énormément de choses très intéressantes sur les pratiques de ce métier, avec des conditions de travail extrêmement difficile! L'autrice retranscrit très bien ces exigences, raison pour laquelle elle n'est restée qu'un an dans ce milieu. Mais c'est aussi l'occasion de dévoiler un métier où l'humanité, la bienveillance et le respect sont plus que nécessaires et Juliette Cuisinier-Raynal le retranscrit à merveille dans son témoignage. 

        C'est au travers de différentes petites anecdotes que l'on découvre pleinement en quoi consiste ce métier. Alors oui, si l'autrice n'omet aucun détails rendant certaines choses assez glauque, elles ne sont pas moins irréalistes, et elles permettent de lever le voile sur une pratique qui peut paraître obscur. Car, qui est au courant de la différence entre un soin et une toilette mortuaire? Lequel est nécessaire dans quelle circonstance? Ce récit est donc une mine d'informations, d'autant plus que l'autrice n'hésite pas à dénoncer certaines pratiques peu scrupuleuses de la part des sociétés funéraires, qui font de la mort un vrai business. Si l'on navigue dans le domaine de la mort, on constate aussi qu'il y a des moments de bonheur, de joie, de grâce et même des situations drôles et rocambolesques! Sans être dans le sordide, le voyeurisme ou le sensationnalisme, ce témoignage plein de transparence est plein d'humanité, de bienveillance et de beauté. 

En bref:

        Le témoignage de Juliette Cuisinier-Raynal sur le métier qu'elle a exercé n'est pas commun, tant le sujet de la mort est très peu traité, voire tabou : celui de thanatopracteur. A travers les quatre saisons, l'autrice nous délivre toute les essences nécessaires à ce métier grâce à différentes anecdotes. L'autrice n'omet aucun détails rendant certaines choses assez glauque, mais elles permettent de lever le voile sur une pratique qui peut paraître obscur. On apprend ainsi énormément de choses très intéressantes à travers son expérience, qui est une vraie mine d'informations et l'autrice n'hésite pas à dénoncer certaines pratiques peu scrupuleuses faisant de la mort un véritable business. Avec des conditions de travail extrêmement difficile, où l'on navigue dans le domaine de la mort, on constate aussi qu'il y a des moments de bonheur, de joie, de grâce et même des situations drôles et rocambolesques! Sans être dans le sordide, le voyeurisme ou le sensationnalisme, ce témoignage plein de transparence est aussi l'occasion de dévoiler un métier où l'humanité, la bienveillance et le respect sont plus que nécessaires et Juliette Cuisinier-Raynal le retranscrit à merveille.

Toujours en été (Charlie Wat)

Nationalité de l’auteur: Française

Éditions Charleston (16 Mai 2025)

Collection Poche

288 pages

ISBN-10: ‎ 238529432X

ISBN-13: ‎ 978-2385294328

Genre: Contemporain

Lu le: 10 Juillet 2025

Ma note: 16/20 

Résumé/4ème de couverture:

La quarantaine active, Caroline occupe un poste influent dans un cabinet d’avocats. Elle avance, sûre d'elle, jusqu’à ce qu’un mail reçu sur sa messagerie professionnelle vienne enrayer la machine de son existence a priori parfaite. Un message, assorti d’une question : « Êtes-vous la petite fille de la photographie en pièce jointe ? »

C’était l’été, Caroline avait douze ans et sa vie avait été bouleversée.

Mon avis:

        J'avais pu découvrir Charlie Wat il y a quelques années avec un de ses livres qui m'avait beaucoup plus, raison pour laquelle je n'ai pas hésité à lire cette nouveauté, après avoir été ravie de découvrir l'autrice dans le catalogue Charleston. Et j'ai de nouveau passé un excellent moment de lecture avec cette histoire qui réunie tout ce que j'aime : des personnages attachants et bien construits, une histoire qui apporte son lot de surprises comme elle traite de sujets bien définis, des émotions au rendez-vous et une plume fluide et efficace. Avec sa couverture estivale, ce livre est plus qu'un feel-good ou un livre de plage car son contenu est approfondi avec des sujets forts. J'ai beaucoup aimé le personnage de Caroline qui a été marqué dans son enfance et qui l'est encore, d'une manière différente à la quarantaine. La question du retour sur les traces de sa jeunesse est extrêmement bien traitée dans son ensemble, avec beaucoup d'émotions et de sensibilité. L'amitié, l'enfance, la paternité et les choix sont au coeur de ce récit aussi tendre que tumultueux et qui procure de jolies émotions.

Merci aux éditions Charleston pour l'envoi de ce livre!

Points de vue/Critiques:

        L'histoire commence par nous faire découvrir l'héroïne, Caroline, une femme d'une quarantaine d'années qui suit une brillante carrière d'avocate aux Etats-Unis, mais qui n'a pas grand chose d'autre dans sa vie à part son métier. Hormis Emilie son assistante et plus proche connaissance et Balthazar son poisson rouge, on découvre finalement une femme assez seule et relativement froide en apparence. Mais le jour où elle reçoit un message d'un ami d'enfance qui lui demande si elle peut se rendre en France pour l'enterrement d'un ami commun, Caroline va devoir se confronter à son passé et à son enfance. Ce voyage va enfin lui permettre d'affronter certains obstacles qu'elle a pu fuir, lever le voile sur certaines vérités, découvrir un secret de famille et parler et faire amende honorable sur ce qu'elle a pu vivre en étant enfant.

        Le roman va ainsi alterner les souvenirs d'enfance de Caroline et la Caroline adulte qui a quelques comptes à régler avec son passé. On découvre ainsi une petite fille qui a souffert de sexisme, une discrimination qui a eu des répercussions sur sa vie d'adulte. L'autrice a parfaitement appuyer sur ce fléau et l'a particulièrement bien mis en scène. Ce premier sujet important va se voir rejoindre par un secret de famille qui a quasiment anéanti la petit Caroline, qui a du grandir plus vite que prévu et qui permet de mieux comprendre pourquoi l'adulte s'est ainsi forgé une carapace qui a fait d'elle une femme carriériste et sûre d'elle. En prenant connaissance de tout ce qu'elle a vécu en étant seulement une enfant, on ne peut qu'être touché par ce personnage. Elle doit ainsi faire preuve de courage et de ténacité pour revenir sur les traces de sa jeunesse qui lui a fait perdre beaucoup de désillusions et dont elle doit faire maintenant face pour avoir des réponses à ses questions. 

        Avec une plume fluide et travaillée, c'est un bonheur de lecture de voir cette histoire pleine d'émotions et de sensibilité se dérouler devant nos yeux. J'ai été touchée par le personnage de Caroline et le contraste entre la petite fille et l'adulte est vraiment intéressant. Ce livre va au-delà de la lecture contemporaine et légère, idéale pour l'été, puisque l'autrice va bien plus en profondeur en mettant l'accent sur quelques thématiques particulières, qui permettent d'apporter beaucoup de matière. Les émotions sont multiples et à l'image de son héroïne, cette histoire se révèle être aussi tendre que tempétueuse, mais qui apporte son petit lot de surprises et qui laisse une belle empreinte en mémoire. 

En bref:

        Si j'avais pu découvrir Charlie Wat il y a quelques années, j'ai de nouveau passé un excellent moment de lecture avec "Toujours en été" qui réuni des personnages attachants et bien construits, une histoire qui apporte son lot de surprises comme elle traite de sujets bien définis, des émotions au rendez-vous et une plume fluide et efficace. J'ai beaucoup aimé le personnage de Caroline et le contraste entre la petite fille et l'adulte est vraiment intéressant. En alternant la Caroline adulte qui sur les traces de sa jeunesse et qui a quelques comptes à régler avec son passé avec ses souvenirs d'enfance, on découvre pourquoi elle s'est forgé une carapace qui a fait d'elle une femme carriériste et sûre d'elle. C'est l'occasion pour l'autrice d'aller bien plus en profondeur dans son récit en mettant l'accent sur quelques thématiques particulières, comme le sexisme ou encore les secrets de famille, autant d'éléments qui façonnent l'enfance et le destin de l'adulte en devenir. La question du retour sur les traces de sa jeunesse est extrêmement bien traitée dans son ensemble, avec beaucoup d'émotions et de sensibilité. L'amitié, l'enfance, la paternité et les choix sont au coeur de ce récit aussi tendre que tumultueux et qui procure de jolies émotions. La question du retour sur les traces de sa jeunesse est ainsi extrêmement bien traitée dans son ensemble. Avec une plume fluide et travaillée, c'est un bonheur de lecture de voir cette histoire, aussi tendre que tempétueuse, mais pleine d'émotions et de sensibilité se dérouler devant nos yeux.

Le secret des Agapanthes, tome 2 : Stella et Hortense (Clarisse Sabard)

Nationalité de l’auteur: Française

Éditions Charleston (22 Mai 2025)

501 pages

ISBN-10: ‎ 2385294087

ISBN-13: ‎ 978-2385294083

Genre: Contemporain

Lu le: 7 Juillet 2025

Ma note: 17/20

Résumé/4ème de couverture:

À Londres, Stella porte sa famille à bout de bras depuis trop longtemps, alors qu’elle rêve d’ouvrir des chambres d’hôtes à la campagne. Aussi, lorsqu’elle reçoit un mystérieux message de sa grand-tante récemment décédée, elle saisit cette occasion de prendre du temps pour elle. Direction Les Agapanthes, la villa normande dont elle a hérité avec ses cousines, et où un tableau ayant appartenu à sa grand-mère, Hortense, a disparu.

Quelques jours à peine après son arrivée, elle découvre sur le pas de la porte un carton. À l’intérieur, un kaléidoscope, une boîte à bijoux vide et des lettres écrites par Hortense dans sa jeunesse. De mannequin à photographe, de Paris à Londres en passant par New York, c’est une femme au courage infini qui se dévoile entre les lignes. Et si le mystère du tableau disparu cachait bien d’autres secrets ?

Mon avis:

        Quel plaisir de retrouver le manoir des Agapanthes avec un nouveau duo grand-mère et petite-fille parmi les trois cousines. C'est au tour de Stella de replonger dans le passé de cette maison familiale et dans les secrets de sa grand-mère. J'ai beaucoup aimé le personnage de Stella qui se retrouve à un carrefour de sa vie, tant privée que professionnelle et qui se posent beaucoup de questions. Mais j'ai surtout apprécié le soutien sans faille qu'elle reçoit de sa famille. Ce sont de mystérieuses lettres qui vont permettre de remonter dans le passé et découvrir la vie passionnante qu'a menée Hortense, une femme plein de courage. Cette temporalité permet dans l'ensemble de mettre l'accent sur le courage de nombreuses femmes, notamment durant des périodes difficiles. Tout comme le premier tome, ce deuxième volume est tout aussi réussi, prenant et immersif et il nous tarde de connaître enfin le fameux secret de la famille autour du diamant "The Brightness". 

Merci aux éditions Charleston pour l'envoi de ce livre!

Points de vue/Critiques:

    On peut déjà dire un merci pour le petit résumé du tome précédent à l'entame de ce deuxième tome. Même si l'on change de duos de personnages, il est de bon augure de rappeler l'intrigue générale de la famille découvert dans le premier tome. Cette suite nous fait donc partir à la découverte de Stella, qui vit avec son mari et ses jumeaux en Angleterre et qui commence à s'ennuyer et se poser des questions après avoir mis de côté sa carrière pour élever ses enfants, devenus grands maintenant. Ces questionnements professionnels vont également rencontrés des interrogations d'ordre plus personnel lorsqu'elle reçoit un message de sa grand-tante décédé à propos de la maison familiale en Normandie. Après Flora, elle va alors traverser la Manche et poser quelques temps es valises aux Agapanthes et partir ainsi à la découverte de sa grand-mère Hortense, qui elle aussi cachait pas mal, de choses. J'ai beaucoup aimé le personnage de Stella avec ses différents ressentis. Et par rapport à ses interrogations complétement légitimes à ce moment de sa vie, il est agréable, et pas toujours commun, de voir ses enfants et surtout son mari la soutenir sans faille. On n'assiste pas à quelque chose de mélodramatique mais à un couple à l'amour mûri et solide qui avance main dans la main dans la vie.

        Clarisse Sabard nous transporte dans le passé afin de découvrir la vie de Hortense. En commençant son histoire, on n'imagine pas cette grand-mère avoir eu une vie aussi intense et riche. C'est une femme inspirante et extrêmement courageuse qui a dû faire face à de nombreuses choses difficiles durant des périodes qui l'étaient tout autant. Avec elle et de façon générale, l'autrice montre avant tout le courage exemplaire qu'on eu toutes ces femmes qui n'ont pas pu faire autrement pour vivre et survivre. On se plonge ainsi avec passion dans cette temporalité et il n'est pas évident de quitter tous ces personnages attachants. Contrairement au premier tome, j'ai trouvé que l'on avait moins ce côté recherches d'indices de la part de Stella et recherches pour dissimuler des secrets de la part d'Hortense. L'histoire m'a semblait davantage focalisée sur les vies des deux femmes et moins sur le secret de l'ensemble de la famille et des Agapanthes. En revanche, on met clairement un pied pour la transition vers le troisième et dernier tome de la série avec Morgane, dont il nous tarde de découvrir! 

En bref:

     Quel plaisir de retrouver le manoir des Agapanthes avec un nouveau duo grand-mère et petite-fille parmi les trois cousines, parties à la découverte des vies passées de leurs aïeules mais aussi et surtout lancée sur la chasse à ce fameux secret familial. Ce deuxième tome s'intéresse à Stella et à Hortense et tout comme le premier tome, il est tout aussi réussi, prenant et immersif. J'ai beaucoup aimé le personnage de Stella qui se retrouve à un carrefour de sa vie, tant privée que professionnelle et qui se posent beaucoup de questions. Mais j'ai surtout apprécié le soutien sans faille qu'elle reçoit de sa famille, faisant d'elle un personnage réaliste, sans de mélodramatique à la clé. Et pour découvrir la vie d'Hortense, Clarisse Sabard nous transporte avec délectation dans le passé afin de faire la connaissance d'une femme exemplaire, inspirante et extrêmement courageuse qui a dû faire face à de nombreuses choses difficiles durant des périodes qui l'étaient tout autant. Avec elle et de façon générale, l'autrice montre avant tout le courage exemplaire qu'on eu toutes ces femmes qui n'ont pas pu faire autrement pour vivre et survivre, et il n'est pas évident de quitter tous ces personnages attachants. Les recherches d'indices de la part de Stella et les recherches pour dissimuler des secrets de la part d'Hortense sont peut-être moins présents dans ce tome mais il nous tarde de découvrir le final de cette série!

Les deux sœurs (Cathy Bonidan)

Nationalité de l’auteur: Française

Éditions de la Martinière (6 Juin 2025)

313 pages

ISBN-10: ‎ 2732497711

ISBN-13: ‎ 978-2732497716

Genre: Thriller

Lu le: 4 Juillet 2025

Ma note: 16/20 

Résumé/4ème de couverture:

Jusqu’où peut-on aller pour protéger ceux qu’on aime ?

Depuis son plus jeune âge, Barbara met sa vie de côté pour s’occuper d’Edwige, sa sœur marquée par un passé douloureux. Quand elles quittent leur Normandie natale pour un hameau des Hautes-Alpes, l’espoir renaît. Au creux des montagnes, elles prennent un nouveau départ : Edwige s’épanouit enfin, portée par sa passion pour l’écriture et la bienveillance des villageois. Barbara, quant à elle, tisse de nouvelles amitiés qui lui offrent une toute nouvelle liberté. Mais certains secrets résistent à l’oubli, et ceux des sœurs Leblanc n’a pas fini de se rappeler à elles. Barbara est tiraillée entre le besoin de protéger sa sœur et son désir d’indépendance.

Avec une langue sensible et lumineuse, Cathy Bonidan signe un roman bouleversant sur la force des liens et de la reconstruction.

Mon avis:

       Après avoir eu un immense coup de coeur pour "Le parfum de l'hellébore", je suis totalement fan de Cathy Bonidan, qui me régale à chaque fois.  Dans "Les deux sœurs", l'autrice nous emmène sur les chemins du thriller psychologique en s'appuyant d'une part sur la force des liens familiaux qui peuvent faire déplacer des montagnes et de l'autre sur les vraies montagnes, dans lesquelles la force de cohésion et celle des rumeurs dans les petits villages est importante. Les liens entre Barbara et Edwige sont ainsi au coeur de l'intrigue qui nous fait naviguer entre deux histoires criminelles. Le roman est très bien construit en faisant alterner les points de vue de différents personnages dans un seul et même chapitre, ce qui lui confère un rythme parfait. Chaque protagoniste rencontré sème le doute à travers ses actes et ses paroles et entre la rancœur du passé, les mensonges, les manipulations ou encore les culpabilités pesantes, tout est facteur pour engendrer bon nombre d'hypothèses et de fausses pistes et nourrir la suspicion. On est très facilement pris dans le tourbillon de cette histoire noire, qui apporte son lot de surprise et qui confirme le talent de romancière de Cathy Bonidan, même dans un tout autre style.

Merci aux éditions de La Martinière pour l'envoi de ce livre!

Points de vue/Critiques:

        Barbara et Edwige sont les deux sœurs que l'on va suivre dans cette histoire, à partir du moment où elles arrivent dans un petit village des Hautes-Alpes, après avoir précipitamment fuit leur vie à Rouen. On découvre que Edwige, la plus jeune des sœurs, est psychologiquement fragile et que Barbara lui ait entièrement dévouée pour prendre soin d'elle et pour tenter de lui prodiguer un environnement calme et apaisant après cet évènement traumatisant qui les a pousser à quitter de but en blanc leur vie en Normandie. Mais cette fuite les rattrape vite puisque la tranquillité de ce petit village de montagne va être ébranlé par la découverte d'un meurtre.  Et dans ces endroits isolés où tout le monde se connaît et où le quotidien est rythmé par les commérages, les ragots et les tensions, l'arrivée de deux étrangères est le terreau fertile pour les désigner toute coupables. Et c'est sur cette cohésion de groupe que va se baser l'histoire d'un coté et avec la cohésion de deux sœurs de l'autre côté. 

        Le roman est judicieusement construit puisque chaque chapitre va se diviser en trois parties : le point de vue de Barbara sur leur vie et l'affaire de meurtre qui agite le petit village, les confidences épistolaires d'Edwige à son psychanalyste et enfin, le point de vue de La Bessonne, cette petite vieille qui vit isolée, mais qui voit et qui entend tout et qui semble avoir beaucoup de rancœur et de méchanceté en elle. Cet agencement fait que l'on est pris immédiatement, dès les premières pages, dans l'histoire qui est très prenante et dont la tension devient palpable au fur et à mesure des pages. Les secrets, les non-dits, les trahisons et les rancœurs du passé alimentent cette ambiance pesante de polémique et de doutes au village. Le récit est ainsi très dynamique. Et chaque personnage rencontré devient suspect à un moment ou à un autre, de part ses paroles ou ses actions. Cathy Bonidan arrive donc très bien à brouiller les pistes à travers eux, puisque les hypothèses et les fausses pistes se succèdent, apportant ainsi son lot de surprises. 

En bref:

   Totalement fan de Cathy Bonidan, je me suis de nouveau régalé avec "Les deux sœurs" qui nous emmène sur les chemins du thriller psychologique. Pour cela, elle s'appuie d'une part sur la force des liens familiaux qui peuvent faire déplacer des montagnes et de l'autre sur les vraies montagnes, dans lesquelles la force de cohésion et celle des rumeurs dans les petits villages est importante. C'est sur ce terrain fertile que l'on suit Barbara et Edwige qui sont au coeur de l'intrigue qui nous font naviguer entre deux histoires criminelles qui finiront par se recouper. Le roman est judicieusement construit puisque chaque chapitre va se diviser en trois parties selon le point de vue de différents personnages, ce qui crée un rythme de lecture parfait et assez effréné. L'histoire est ainsi très prenante et la tension devient palpable au fur et à mesure des pages. Chaque protagoniste rencontré sème le doute à travers ses actes et ses paroles et entre la rancœur du passé, les mensonges, les manipulations ou encore les culpabilités pesantes, tout est facteur pour engendrer bon nombre d'hypothèses et de fausses pistes et nourrir la suspicion. Cathy Bonidan arrive donc très bien à brouiller les pistes puisque l'histoire apporte son lot de surprise, ce qui confirme le talent de romancière de l'autrice, même dans un tout autre style. Entre la cohésion de groupe et la cohésion de deux sœurs, qui ressortira vainqueur?