Lux (Maxime Chattam)

Nationalité de l’auteur: Française

Éditions Albin Michel (2 Novembre 2023)

505 pages

ISBN-10: 2226470077

ISBN-13: 978-2226470072

Genre: Science-Fiction

Lu le: 3 Décembre 2023

Ma note: 14/20 

Résumé/4ème de couverture:

Les scientifiques comme les religieux ne peuvent expliquer ce qu'elle est ni d'où elle vient. Elle va transformer pour toujours le quotidien du monde entier, en particulier l'existence d'une mère et de sa fille. Tout en posant la question qui nous obsède tous... Nos vies ont-elles un sens ?

Mon avis:

        Difficile de catégoriser cet ovni venu tout droit de l'imagination de Maxime Chattam et débarquant dans la bibliographie de l'auteur, étoffant encore plus la richesse de son univers. En effet, "Lux" est assez difficile à classer et si Maxime Chattam s'est déjà attelé à bon nombre de genre littéraire, celui-ci est une nouveauté. On va ainsi naviguer dans un récit de science-fiction mêlant de l'anticipation et de l'ésotérisme. Le début du livre m'a plu et m'a accroché avec des considérations et des enjeux climatiques majeurs, frappants et très déroutants. Mais l'histoire prend ensuite le chemin de la science-fiction dans lequel l'auteur inclut de forts et longs passages moralisateurs. Beaucoup de leçons sont données avec beaucoup de négativité qui ont fini par me perdre. Entrecoupé de scènes et de passages plus dynamiques et accrocheurs, le récit est dans l'ensemble très poussif. Il part progressivement dans toutes les directions et devient de moins en moins crédible, à l'image d'une fin qui ne peut pas être autrement qu'ouverte. 

Merci aux éditions Albin Michel pour l'envoi de ce livre!

Points de vue/Critiques:

        Placé dans un futur assez proche, j'ai beaucoup aimé le début du roman qui a su me happer et qui créer une belle bulle de tension et de suspense. En effet, l'histoire commence par des enjeux climatiques importants et les conséquences sont aussi monstrueuses que gigantesques. On navigue également entre différents personnages dont on ne connait pas encore le lien. Les premières pages du roman offre donc une accroche vraiment intéressante et saisissante. Néanmoins, ce préambule ne va pas se poursuivre et l'histoire démarre réellement plus lentement et vers une autre tournure.

        Avec l'arrivée d'une mystérieuse sphère au-dessus de l'océan, le roman prend une tournure de science-fiction. L'intégralité de l'histoire va reposer sur l'identité de cette chose et bon nombre d'interrogations va en découler: à quoi sert-elle? est-elle dangereuse? d'où vient-elle? Même si ce début ne prend pas le même chemin que le prologue, cette idée de base était intéressant et a su aussi m'accrocher, même si je ne suis pas fan du genre. Mais là où le bas blesse, c'est les choix faits par l'auteur pour exploiter ce postulat de départ. En effet, avec les différents personnages et cette sphère, l'histoire part littéralement dans tous les sens. On va retrouver de la science-fiction, de l'espionnage, de la romance avec plein d'idées et de thèmes sociétaux qui sont abordés mais qui retombent aussi vite qu'un soufflet, n'étant pas exploités en profondeur. C'est à l'image de Romy qui est transgenre, une information que l'auteur répète sans cesse et qui ne semble être là que pour coller à une certaine mode et modernité. 

        Le côté purement science-fiction avec cette sphère qui est le sujet principal de tout le récit, s'étiole finalement au fur et à mesure. Non seulement, on retrouve de moins en moins de choses crédibles, mais en plus, la résolution et le travail autour de cette apparition s'efface de plus en plus avec les problèmes des personnages qui prennent le pas sur la science. N'étant pas vraiment attachants, car assez caricaturaux, ils ne font pas en sorte d'accrocher le lecteur d'une manière différente. De plus, on retrouve régulièrement des passages très très moralisateurs qui sont assez pénibles et qui ne sont pas les bienvenus dans un roman de fiction. Et à force de partir dans toutes les directions et de perdre en crédibilité, on se dit que le final risque d'être chaotique et bien loin d'une explication rationnelle, si tant est qu'elle soit possible. Effectivement et logiquement, en plus d'avoir une fin ouverte qui ne peut pas être autrement et qui permet de boucler ce roman et donc de satisfaire l'auteur, celui-ci termine le livre en proposant sa propre hypothèse. Un principe un peu hypocrite et facile : soit on assume pleinement son idée et on le met en application dans le récit, soit on laisse librement l'opinion au lecteur.

En bref:

        Si cet ovni littéraire qu'est "Lux" permet de montrer à quel point l'univers et l'imagination de Maxime Chattam sont riches, il n'est pas pour autant une réussite. Avec ses considérations et ses enjeux climatiques majeurs, frappants et très déroutants, le début du livre m'a plu et offre une accroche vraiment intéressante et saisissante. Ce prologue crée une belle bulle de tension et de suspense. Mais quand l'histoire démarre réellement, elle prend une autre tournure, dont le postulat de départ est intéressant mais qui se trouve mal exploité. L'auteur part alors dans toutes les directions : de la science-fiction, de l'ésotérisme, de la romance, de l'espionnage, du thriller avec plein d'idées et de thèmes sociétaux mais tout retombe aussi vite qu'un soufflet. L'ensemble du récit est très poussif, c'est très long et surtout, les passages moralisateurs, donneurs de leçons et très négatifs n'ont pas leurs place dans une fiction. A force d'aller dans tous les sens, Maxime Chattam perd son lecteur et de la crédibilité; une logique qui se retrouve dans le final qui ne peut pas être autrement qu'il n'est : facile, attendu et un tantinet hypocrite au vue de l'ultime chapitre.