En garde (Amélie Cordonnier)

Nationalité de l’auteur: Française

Éditions Flammarion (23 août 2023)

240 pages

ISBN-10:‎ 2080429779

ISBN-13: 978-2080429773

Genre: Contemporain

Lu le: 3 Octobre 2023

Ma note: 15/20

Résumé/4^ème de couverture:

        La narratrice de ce roman a promis à ses enfants et à son mari de raconter ce qui a déchiré leur vie de longs mois durant. Trois ans après les faits, Amélie Cordonnier tient parole et remonte le temps jusqu'à ce jour où tout a commencé. Il y a d'abord eu un courrier, pris pour une mauvaise plaisanterie. Alertée par un appel pour maltraitance, la protection de l'enfance la convoquait en famille à un rendez-vous visant à s'assurer que son fils et sa fille étaient bien en sécurité dans leur foyer. Un simple coup de fil, de surcroît anonyme, pouvait donc provoquer l'envoi d'une lettre officielle vous mettant en demeure de démontrer que vous êtes de bons parents ? Oui. La machine était lancée, et rien ne semblait devoir l'arrêter. Car comment prouver qu'on aime ses enfants ? Dans En garde, Amélie Cordonnier continue d'explorer ce qui se passe - et se cache - dans l'intimité familiale. Elle met en scène l'étau qui se resserre autour d'une famille sous surveillance, dans une course aussi effrayante qu'haletante.

Mon avis:

        Parmi les romans de la rentrée littéraire chez Flammarion, "En garde" est un des titres phares dont j'ai tout de suite entendu beaucoup de bien. Et c'est en écoutant l'autrice en parler que j'ai eu encore plus envie de découvrir ce roman. J'ai adoré la première partie, dans laquelle l'autrice y puise son propre vécu et qui est glaçante et sidérante. Un sentiment de proximité s'instaure forcément et l'on compatit tout autant que l'on tremble d'effroi pour ce qu'à du vivre Amélie Cordonnier, en se disant que cette situation peut arriver à n'importe qui. La deuxième partie accentue la sidération puisque l'on plonge progressivement dans l'horreur. malgré cela, je ne sais pas trop quoi en penser. C'est parce que j'ai entendu l'autrice en parler que j'ai pu savoir où on en était et quelles étaient les limites, mais sans cela, on est clairement dans le flou et l'incertitude puisqu'aucune conclusion ou explication n'est donnée et c'est bien dommage. 

Merci aux éditions Flammarion pour l'envoi de ce livre! 

Points de vue/Critiques:

        "En garde" est un récit, en deux parties, qui va mélanger la réalité et la fiction afin de mettre à nue l'intimité de toute une famille. Dans la première partie, l'autrice puise dans ce qu'elle a vécu avec sa famille comme postulat de départ à savoir, une dénonciation anonyme pour suspicion de maltraitance d'enfants auprès du service de protection de l'enfance. Dés lors, c'est une véritable descente aux enfers. La honte, la peur, l'incompréhension, le doute, la suspicion et l'effroi sont autant de sentiments qui seront retranscris. L'autrice dévoile tous les instants de vie de sa famille, où c'est la peur qui est majoritaire. Elle explique ainsi de quoi est composée cette procédure afin de le service avise du bien fondé ou non de cette dénonciation: rendez-vous divers et variés, observations, visites. Entre la vie professionnelle et la vie quotidienne à préserver du mieux possible pour protéger les enfants, c'est des questions quotidiennes et une peur constante du futur qui occupent l'esprit de l'autrice. Elle est seule ou presque, totalement désemparée face à une situation inédite et dans la peur continue que l'on ne l'a croit pas comme une mère aimante qui ne maltraite pas ses enfants. Son désarroi est vraiment flagrant et l'on ne peut que compatir à son malheur en sachant que ce type de procédure est systématique lors de tout signalement et que n'importe qui, sous couvert d'anonymat notamment, peut établir un signalement sur un simple appel et dénonciation, sans preuves aucune. J'ai beaucoup aimé la nuance dans le récit de l'autrice. Sans haine ou reproche aucun, elle stipule bien que le système n'est pas parfait mais qu'il est nécessaire et que le service de protection de l'enfance ne doit pas être mis en cause. De plus, elle ne se figure pas comme blanche comme neige, puisque comme n'importe quelle famille, il existe effectivement des hauts et des bas donc parfois des cris et de la colère envers ses enfants, sans que cela soit violent et/ou pathologique ou sans que cela soit synonyme d'absence d'amour.

            La deuxième partie m'a beaucoup plus dérouté et me laisse un sentiment étrange au point d'être incapable de dire si j'ai aimé ce roman ou pas. Cette seconde partie découle de façon très fluide de la première dans le sens où pour poursuivre l'enquête sur cette suspicion de maltraitance, un agent du service de protection de l'enfance devra venir visiter la famille chez elle. Un sentiment de malaise extrême, d'intrusion et d'oppression nous anime alors et il s'accentue au fil des pages et des découvertes à la manière d'un thriller psychologique. L'autrice explore ainsi avec brio la problématique de la surveillance dans notre société mais la manière de faire laisse tout de même perplexe. En effet, sans avoir vraiment de fin et d'explications écrites noir sur blanc, cette partie nous laisse perplexe. Je serais sans doute passer à côté de certaines choses, si je n'avais pas eu des explications orales de la part de l'autrice avant cette lecture. 

En bref:

        "En garde" est un récit, en deux parties, qui va mélanger la réalité et la fiction et qui met à nue l'intimité de toute une famille. J'ai beaucoup aimé la première partie, dans laquelle l'autrice y raconte son propre vécu. Cette histoire est glaçante et sidérante. L'autrice dévoile tous les instants de vie de sa famille, où parmi les nombreuses émotions retranscrites telles que la honte, l'incompréhension, le doute, la suspicion, le désarroi et l'effroi, c'est véritablement la peur qui est majoritaire. Mais dans cette descente aux enfers, Amélie Cordonnier nuance également son récit à propos du système et de la vie de sa famille, ce qui est très appréciable. Mais la deuxième partie m'a beaucoup plus dérouté et me laisse un sentiment étrange de perplexité. Elle accentue la sidération puisque c'est une spirale infernale qui s'engrange: on plonge progressivement dans l'horreur et l'on navigue avec un sentiment de malaise extrême, d'intrusion et d'oppression à la manière d'un thriller psychologique. L'autrice explore ainsi avec brio la problématique de la surveillance dans notre société mais la manière de faire sans avoir vraiment de fin et d'explications nous laisse dans le flou et l'incertitude. Je serais sans doute passer à côté de certaines choses, si je n'avais pas eu des explications orales de la part de l'autrice avant cette lecture.