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mardi 12 avril 2022

Celles qui restent (Samuelle Barbier)





Nationalité de l’auteur: Française

Editions Hugo & Cie

Collection Poche (9 septembre 2021)

236 pages

ISBN-10:‎ 2755689587

ISBN-13:‎ 978-2755689587

Genre: Contemporain

Lu le: 13 Mars 2022

Ma note: 16/20




Résumé/4ème de couverture:

Celles qui restent est une histoire de sœurs. De femmes. De liens si puissants que les rompre bouleverse tout.

Celles qui restent est une histoire de sœurs. De femmes. De liens si puissants que les rompre bouleverse tout.

Clara est l'aînée, la sage, l'exemple à suivre. Celle qui fait tout comme il se doit, quitte à grincer des dents en se forçant à sourire.

Constance est la cadette. Si discrète, qu'on en oublie qu'elle existe... jusqu'à ce qu'elle décide de cesser d'exister en se jetant du haut d'un pont.

Lucy est la benjamine. Celle qui rit trop fort, parle trop fort, vit trop fort. Parce qu'elle a peur qu'on l'oublie.

Mais il y a aussi Marielle, qui elle, n'a ni sœur, ni frère, ni enfant, tout juste un vieux chien obèse. Celle qui a consacré sa vie aux autres pensait arriver au bout de son chemin dans l'indifférence, jusqu'à ce qu’un ange vêtu d'un manteau rouge se jette d'un pont, juste devant elle, et remette tout en question.

Mon avis:

        J'avais découvert l'autrice avec "La sirène et le scaphandrier" qui avait été une très bonne lecture. Dans "Celles qui restent", l'autrice change radicalement de registre, puisque l'on s'éloigne du contemporain, teinté de feel-good et de romance, pour entrer dans un texte aux connotations dramatiques. L'autrice aborde le sujet délicat et triste du deuil dans une histoire émouvante, touchante et juste dans laquelle elle rend aussi hommage aux liens si spéciaux qui peuvent unir des sœurs. 

Points de vue/Critiques:

        Le début du récit nous plonge immédiatement dans le vif du sujet: Constance, une jeune femme dans la fleur de l'âge et sans aucun soucis particulier se suicide... Dés lors, c'est l'incompréhension et le choc total pour ses deux sœurs. L'histoire va ainsi tourner autour de ces femmes, celles qui restent, qui vont devoir faire face à l'absence de leur cadette. Car même si elles sont radicalement différentes, que tout les oppose au niveau de leur caractère, de leur physique ou de leur mode de vie, il y a ce lien fraternel fort et unique qui les lient irrémédiablement. Le livre va donc être découpé selon les différentes étapes du deuil: le choc, le déni, la colère, le marchandage, la dépression et la résignation. Dans chacune de ces étapes, la parole est ainsi donné aux deux sœurs restantes, Clara et Lucy, mais également à Marielle, témoin du drame. 

            C'est ainsi que l'histoire va progressivement se dévoiler: chacune de ces femmes va devoir faire face, se reconstruire et apprendre à vivre différemment tout en se posant mille et une questions par rapport à ce geste ultime de désespoir suscitant l'incompréhension. L'autrice explore et décortique avec minutie les sentiments de ses personnages: leur désespoir, leurs interrogations, leurs doutes, leur tristesse et leur mal-être. Le tout est retranscrit avec justesse, sans pathos ni larmoyant ni mélodrame, ce qui fait que les émotions véritables nous arrivent très facilement. On est touché, bouleversé et l'histoire ne peut que résonner en chacun de nous. Et même si l'on navigue dans un sujet très grave tout le long du roman et que les émotions véhiculées sont lourdes et plutôt négatives, on ne ressent pas cette ambiance pesante et désespérante. Tout est simplement vrai, sincère et juste.  

                Si l'histoire se concentre sur les personnes qui restent et qui doivent faire face au deuil, à travers l'histoire de ces trois sœurs, c'est aussi une histoire d'amour qui est retranscrite. Car au milieu des sentiments et des reconstructions de Clara et Lucy, on va apprendre ce qui se cache derrière l'acte de Constance et découvrir qu'il s'agit d'un geste pas totalement si égoïste que cela. Le récit montre ainsi à quel point les liens entre sœurs peuvent être forts, même si celles-ci sont différentes les unes des autres. Dommage que la longueur du roman qui est parfait pour le sujet traité, ne soit en revanche pas davantage développée pour ce qui concerne les personnages secondaires. Je m'attendais à ce que l'on se penche davantage sur les sentiments de Marielle, que l'on ne retrouve que très peu finalement.

En bref:

        Dans "Celles qui restent", Samuelle Barbier aborde un sujet très délicat: celui du suicide et du deuil. Parce que leur sœur cadette a eu ce geste ultime de désespoir suscitant l'incompréhension, nous allons suivre Clara et Lucy, les deux restantes, qui vont devoir faire face et se reconstruire. L'autrice traite ainsi cette douloureuse thématique de manière remarquable, avec une extrême délicatesse et justesse, sans fioritures et sans excès, qui fait que les émotions sont évidement au rendez-vous, mais sans jamais être larmoyant ou tomber dans le pathos. Tout est relaté avec douceur, tact, pudeur et sincérité. Et si l'histoire se concentre sur les personnes qui restent et qui doivent faire face à l'absence, c'est aussi une histoire d'amour qui est retranscrite grâce aux liens indéfectibles qui existent entre sœurs et qui sont aussi mis en avant. Une histoire certes douloureuse mais émouvante, touchante et terriblement juste.

Autour du livre:

De la même autrice:
La sirène et le scaphandrier (--> chronique à retrouver ici)

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