Scénario: Wilfried Lupano
Illustrations: Yannick
Corboz
Nationalité des auteurs: Française
Editions Vents d'Ouest (22 septembre 2010)
56 pages
ISBN-10: 2749305551
ISBN-13: 978-2749305554
Genre: Bande-dessinée
Lu le: 28 Janvier 2017
Ma
note: 15/20
Résumé/4ème de couverture:
« Alors mon but sera atteint.
J’aurais contribué, dans la mesure de mes ressources, à créer un gredin, un
ennemi de plus pour cette odieuse société qui nous rançonne. » H.K. Huysmans
Vienne, 1900.
Deux riches noceurs, désabusés et cyniques portent un regard impitoyable sur ce
milieu artistique viennois de la Sécession qui prétend révolutionner l’art. Un
soir d’ivresse, ils font le pari de transformer un jeune homme pauvre en ennemi
de la société, de le façonner à leur guise, comme une œuvre d’art vivante. Ils
choisissent le jeune Victor qui passait par là. À leur côté, le jeune homme va
découvrir des plaisirs insoupçonnés derrière les murs de la plus prestigieuse
maison close de Vienne. Un monde de volupté et de raffinement s’ouvre à lui. Un
monde dans lequel il y a la merveilleuse Mathilde. Un monde qui n’est pas le
sien.
Quel sera le
prix à payer pour que le rêve se poursuive ?
L’histoire:
À
Vienne, en 1900, alors qu'artistes
et mécènes se congratulent mutuellement, Alec Godelureau aussi richissime et oisif que provocateur, parie avec son meilleur
ami qu'il parviendra à secouer ce microcosme imbu de lui-même, en lui offrant
le chef-d'œuvre ultime. Il entend
prendre sous son aile un garçon pauvre avant de le transformer en ennemi de la société. Son dévolu se
porte sur Victor, un apprenti en fugue
après une énième querelle musclée avec son paternel. Sans se douter de rien, le
jeune homme goûte sans frein aux délices rendus accessibles par Alec, dans les
meilleurs restaurants et les maisons de plaisirs. Mais sa relation avec un
bourgeois est bientôt découverte par son père et ses camarades ouvriers qui
chuchotent dans son dos, tandis que son bienfaiteur s'apprête à lui couper les
vivres...
Mon avis:
L’auteur reprend ici comme postulat
de départ un pari concernant la nature
humaine, et plus spécifiquement sa perversion,
et l’exploite et la manipule parfaitement, dans un contexte nie précis, qui ne
manque pas d’interpeler le lecteur.
Alec est
l’archétype caricatural du bon fils de
famille richissime à n’en plus savoir que faire. Avec ses intentions plus
que douteuses, il agit autant par désœuvrement et goût de la provocation
que par lassitude et blasement d'un milieu fait d'hypocrisie et de nombrilisme,
qui non seulement le nourrit mais dont il profite également sans
ménagement.
Victor, est
lui à un âge difficile au seuil de l’âge adulte et qui manque de
repères dus notamment aux confrontations violentes avec son père et à
l’indifférence de sa mère qui le pousse à se rebeller d’une façon ou d’une
autre.
Le dessin
ainsi que les couleurs intenses passant du chaud au froid, de Yannick
Corboz rendent hommage à l’ambiance
de Vienne au début du XXe siècle où se côtoient élégance et
vulgarité, oisiveté et labeur. La restitution de cette atmosphère
souligne parfaitement d’un côté la pauvreté
des quartiers prolétaires et de l'autre l'exubérance du milieu chic qui possède tout: les femmes, le
luxe, la nourriture, les loisirs, etc... Les personnages sont croqués avec des
traits durs et de solides ombrages qui manque peut-être de finesse et
qui confèrent donc une certaine grossièreté aux visages.
En bref:
Une
bonne histoire satirique sur la perversion humaine avec pour décor la société
viennoise du XXème siècle, montrant parfaitement la manipulation individuelle
soutenue par les différences sociales en vigueur.
Autour du livre:
- Tome 2: la fin de l’innocence
- Tome 3: les attractions coupables
- Tome 4: les amants effroyables
- Livre emprunté à la bibliothèque
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