Résumé/4ème de couverture:
Qui fait son miel sait manier le venin.
Le
major de gendarmerie Dambérailh a été missionné pour remplacer temporairement
le chef de la brigade de Montraguil, petite bourgade paisible de Dordogne.
Enfin, paisible… On note quelque agitation autour d’une châtaigneraie mise en
vente par un monastère voisin et que se disputent un apiculteur et un propriétaire
cherchant à étendre un parc photovoltaïque. L’affaire met en émoi l’association
des chasseurs qui s’inquiète de voir disparaître un important territoire de
chasse. Pour
l’apiculteur, Pascal, et son associé, Hugo, qui ont monté Honey Box, une start-up
de vente de miel par abonnement, l’acquisition de la parcelle est vitale pour
pérenniser l’affaire et rembourser les dettes accumulées. Alors
que les frères du monastère eux-mêmes montrent des signes de nervosité, une
attaque mortelle d’abeilles va plonger Dambérailh dans la perplexité… avant
qu’il s’aperçoive qu’il s’est fourré dans un sacré guêpier…
Mon avis:
Le premier livre de l'autrice "L'année du gel" avait été une bonne lecture, une histoire qui se classait dans le policier aux codes attendus mais efficaces et qui vous entraînait parfaitement bien dans le terroir français. Cette année, avec "Piqûres de rappel", Agathe Portail réitère en reprenant le même personnage principal en tant qu'enquêteur et en reprenant les mêmes fils directeurs pour ce nouveau livre. Cela aurait été tout aussi plaisant, sauf qu'il faut tout de même déplorer que ce nouveau policier, dont l'intrigue tient bien la route, est très longuet et planplan...
Points de vue/Critiques:
Pour ce nouveau livre, on retrouve donc le major Dambérailh que l'on avait rencontré dans le précédent livre, et qui va devoir cette fois-ci mener une enquête loin des siens et de chez lui, mais dans une tout aussi petite bourgade, le genre d'endroit proche du terroir où tout le monde se connaît et où il ne se passe rien… ou presque. L'intrigue policière est bien ficelée et on se prend au jeu de tenter de dénouer tous ces fils. Une mort par surdose de piqûres d'abeilles, des ruches incriminées, des histoires de famille et d'amis comprenant son lot de mesquinerie, de jalousie, de secrets ou de mensonges, une société douteuse qui périclite, sans compter l'intervention proche d'un monastère et de chasseurs. Autant d'éléments donc qui permettent de nombreuses pistes d'investigations, plus ou moins fausses et l'on se retrouve surpris lorsque tout se démêle et quand toutes les pièces du puzzle s'assemblent de façon logique. On est clairement dans les codes classiques mais efficaces et prenant du policier. Personnellement, j'ai beaucoup aimé la petite réflexion que l'on peut tirer à propos de ce système d'abonnement de box qui peut finalement et rapidement être pris au jeu, dans un certain piège et les dérives et conséquences que cela peut avoir.
Si le fond de l'intrigue et de l'enquête sont bons, j'ai été très gênée par la forme. Car qu'est-ce que c'est lent et planplan…! J'avais l'impression que l'enquête progressait au rythme de Colombo ou Derrick. En effet, le major Dambérailh qui est aidé par un collègue dans cette enquête ne va pas créer un duo de choc qui permettrait d'avancer plus vite en étant deux, bien au contraire. Car la directive c'est de faire tout ensemble (heureusement que c'est pas une enquête contre-la-montre). Les éléments de l'enquête s'enchaînent logiquement mais tout se fait l'un après l'autre, comme si l'ont devait tout suivre au pied de la lettre et ne pas passer momentanément sous silence certains aspects, ou les déléguer, et revenir ensuite dessus pour aller directement aux conclusions qui s'imposent. Ainsi, sur les 360 pages du ivre, il faudra attendre la page 300 pour que le duo d'enquêteurs prennent enfin le temps d'interroger un des voisin suspect…! Mieux vaut tard que jamais! Pour illustrer cette nonchalance, on retrouve un détail maint et maint fois répété: le carnet en moleskine noir (soyons précis). Ainsi nos deux, pas très jeunes, enquêteurs ne peuvent se séparer de leur carnet où ils ont besoin de tout, absolument tout noter. Et ils doivent constamment le rouvrir pour savoir où il en sont, ce qu'il y a faire, quelles sont les informations notées alors que même le lecteur a plus de mémoire qu'eux! Et on nous détaille tout: il sort son carnet, note dans son carnet, referme son carnet et rouvre son carnet pour savoir tel ou tel nom… Sans compter que pour débriefer, nos deux comparses se sentent obliger de rentrer au commissariat, de prendre une salle, de prendre un chaise et de s'asseoir tous les deux, d'ouvrir leur carnet là, ensuite, à ce moment-là, ils peuvent faire un point. Ainsi, ce duo loin d'être énergique et flamboyant…!!
En bref:
Pour ce nouveau roman policier, Agathe Portail nous entraine une nouvelle fois au fin fond du terroir français pour une enquête policière dans une petit bourgade tranquille et calme en apparence. L'intrigue policière est très bien ficelée avec de nombreux éléments qui entrent en jeu, et dont certains apportent d'intéressantes réflexions d'actualité. On prend plaisir à essayer d'échafauder des hypothèses et malgré cela, la résolution apporte son lot de surprises et une fois l'affaire démêlée, toutes les pièces du puzzle s'imbriquent parfaitement bien. S'il n'y a rien à redire sur le fond, sur la forme, le bas blesse nettement! En effet, le major Dambérailh et son acolyte sont tellement lents et planplan, façon vieille école en voulant être trop carrés et rigoureux, que l'affaire traine en longueur. Certaines choses arrivent tardivement, on suit scrupuleusement tout logiquement, sans oublier les nombreux détails répétés qui accentuent cet aspect très nonchalant, peu vigoureux et très mollasson, à tel point que parfois le lecteur anticipe mieux que les enquêteurs. Une lecture qui pique dans le fond et la forme de manière différente!
Autour du livre:
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