Résumé/4ème de couverture:
Dans
l’Italie de la Renaissance, Bianca, demoiselle de bonne famille, est en âge de
se marier. Ses parents lui trouvent un fiancé à leur goût : Giovanni, un riche
marchand, jeune et plaisant. Le mariage semble devoir se dérouler sous les
meilleurs auspices même si Bianca ne peut cacher sa déception de devoir épouser
un homme dont elle ignore tout. Mais c’était sans connaître le secret détenu et
légué par les femmes de sa famille depuis des générations : une « peau d’homme
» ! En la revêtant, Bianca devient Lorenzo et bénéficie de tous les attributs
d’un jeune homme à la beauté stupéfiante. Elle peut désormais visiter incognito
le monde des hommes et apprendre à connaître son fiancé dans son milieu
naturel. Mais dans sa peau d’homme, Bianca s'affranchit des limites imposées
aux femmes et découvre l'amour et la sexualité.
La
morale de la Renaissance agit alors en miroir de celle de notre siècle et pose
plusieurs questions : pourquoi les femmes devraient-elles avoir une sexualité
différente de celle des hommes ? Pourquoi leur plaisir et leur liberté
devraient-ils faire l’objet de mépris et de coercition ? Comment enfin la
morale peut-elle être l’instrument d’une domination à la fois sévère et
inconsciente ?
À
travers une fable enlevée et subtile comme une comédie de Billy Wilder, Hubert
et Zanzim questionnent avec brio notre rapport au genre et à la sexualité… mais
pas que. En mêlant ainsi la religion et le sexe, la morale et l’humour, la
noblesse et le franc-parler, Peau d’homme nous invite tant à la libération des
mœurs qu’à la quête folle et ardente de l’amour.
Mon avis:
Lorsque le conte de "Peau d'âne" est revisité et remis au goût du jour, cela donne "peau d'homme". Ainsi, une jeune fille Bianca va pouvoir revêtir une véritable peau d'homme pour pouvoir infiltrer incognito le monde masculin et en apprendre davantage sur son promis au mariage qu'elle ne connaît pas. Ce conte one-shot à l'ambiance médiévale interroge avec talent le rapport au genre et à la sexualité, quel qu'elle soit, en y mêlant forcément et habilement l'influence de la religion et la bienséance morale. Le parcours de Bianca est très intéressant à suivre et cela en fait une jeune fille attachante. En effet, si au début, n'ayant fait aucune expérience et ayant la doctrine bienséante de sa famille en tête comme seule opinion, le fait de revêtir une peau masculine va lui permettre de s'émanciper, que ce soit sur le plan sexuel, féminin et amical. Elle s'ouvre ainsi de plus en plus à la liberté, délivrée du carcan inhérent à sa condition de femme. C'est finalement un véritable parcours initiatique. Car lorsqu'elle revêt la peau de Giovanni, la personnalité de Bianca ne s'efface pas pour autant. Les auteurs ont ainsi rondement bien mener le jeu afin de ne pas avoir de dichotomie entre les hommes d'un côté et les femmes de l'autre. Et dans l'ambiance assez morose, rude et austère de la Renaissance, on prend plaisir à découvrir de tels sujets qui sont rendus très gais et joyeux grâce à un drôle de décalage bien pensé et qui fait mouche.
Gros coup de coeur pour cette magnifique BD ❤
RépondreSupprimerha oui je comprends!
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