Nationalité de l’auteur: Française
Éditions First (29 février 2024)
224 pages
ISBN-10: 241208937X
ISBN-13: 978-2412089378
Genre: Essai
Lu le: 23 Mars 2024
Ma note: 15/20
Résumé/4ème de couverture:
Quel que soit le motif de
votre visite, le seul fait de passer la porte suffit dans la grande majorité
des cas, à déclencher cette injonction.
S’en suivent bien trop
souvent une série de remarques, dans le meilleur des cas maladroites et
infantilisantes, dans le pire, humiliantes. Alors, petit à petit, pour ne pas
souffrir, pour ne pas être humilié·e ou infantilisé·e, on espace les
rendez-vous.
Ne pas se faire soigner
parce que l'on a peur cela porte un nom : l'évitement des soins de santé.
Et si la surmortalité des
personnes grosses n'était pas seulement dues aux comorbidités, mais aussi aux
discriminations et à cet évitement des soins de santé ?
D'où vient cette
grossophobie médicale institutionnalisée qui éloigne du soin ? Comment la
reconnaître ?
D'où vient ce lien implicite
entre minceur et santé ?
Soigne-t-on un corps gros
comme on soigne les autres corps ?
Comment prendre soin d'un
corps gros si on ne sait rien de ses spécificités ?
Ce sont à ces questions que
répond Aline Thomas dans ce livre, qui s’appuie sur les recherches les plus
récentes et fruit d’une enquête minutieuse auprès de professionnel·les de santé
autant que d’un engagement personnel et associatif.
Son objectif : inciter les
patient·e·s gros·ses à retrouver le chemin des cabinets médicaux et
sensibiliser les soignants à leur souffrance.
Mon avis:
Dans cet essai, l'autrice s'intéresse à la grossophobie dans le milieu médical. En effet, quelque soit les causes de l'obésité, il est assez effarant et révoltant de constater que le milieu n'est pas adapté pour les personnes en surpoids, mais qu'en plus, dans un tel milieu dédié aux soins à la personne, des remarques désobligeantes, des critiques, des humiliations et même parfois des refus de soins soient monnaie courante. II est vrai que les paroles sont souvent blessantes sans que les personnes s'en rendent compte et elles le sont d'autant plus quand l'autrice nous montre qu'un premier pas vers des soins pour les personnes obèses est déjà une étape incommensurable. Alors quand le personnel soignant se bat d'un côté contre le fléau de l'obésité, c'est une pure contradiction mais aussi le serpent qui se mord la queue, puisque les personnes obèses finissent par préférer éviter les soins et donc avoir de graves problèmes accentuant leur obésité, alors qu'ils auraient pu être pris en charge bien avant et éviter d'en arriver des catastrophes et/ou des extrêmes. Si des améliorations sont impératives et indéniables dans le vocabulaire employé et dans les gestes spécifiques à employer envers des personnes obèses, je me pose la question sur une généralisation d'infrastructures adaptées qui pourraient véhiculer une image non pathologique à l'obésité, même si par exemple, certaines maternités sont spécialisées dans l'accueil de femmes obèses.
A travers de nombreux petits chapitres concentrés sur des thèmes bien précis afin de passer en revue la plus large possible l'obésité et la prise en charge médicale de ces personnes, l'autrice s'appuie à la fois sur son expérience personnelles, sur celles d'autres personnes et également sur des chiffres et références bibliographiques. Le tout est retranscrit comme si l'autrice nous parlait directement ce qui offre une simplicité de lecture et une fluidité très accessible pour un essai. C'est une ouvrage très intéressant et sans fard qui permet de jeter un véritable pavé dans la mare en se demandant si finalement la surmortalité des personnes obèses ne serait pas uniquement due aux comorbidités mais aussi aux discriminations et à l'évitement de soins...?
Merci aux éditions First pour l'envoi de ce livre!
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