Nationalité de l’auteur: Française
Editions XO (13 octobre 2022)
439 pages
ISBN-10: 237448470X
ISBN-13: 978-2374484709
Genre: Historique
Lu le: 21 Octobre 2022
Ma note: 14/20
Résumé/4ème de couverture:
On dit que chaque famille a ses secrets. C'est encore plus vrai en temps de guerre...
1985, Sabran-sur-la-Lys. Un paisible petit village du nord de la France où tout le monde se connaît, depuis toujours. Un petit village où tout se sait. Et où, surtout, rien ne s'oublie.
Après avoir fait l'acquisition du château, un mystérieux personnage achète maison sur maison. De lui, on ne connaît que le nom : Clément de Clercq. Un matin, les villageois découvrent avec effroi que les portes et les fenêtres de toutes ces demeures ont été retirées. Les habitations sont ouvertes aux quatre vents, abandonnées, défigurées.
Bouleversée, une jeune femme, Léa, décide de tout faire pour sauver le village de son enfance. Il lui faudra alors fouiller dans les mémoires jusqu'à plonger au cœur d'un passé qu'aucun habitant n'a envie de revivre...
Aux quatre vents est l'histoire fascinante d'un homme qui, sans même en avoir conscience, se lance dans une quête éperdue d'identité. Car qui est-on quand on ignore d'où l'on vient ?
Mon avis:
Pour la petite histoire, c'est lors d'un salon que Amélie Antoine et Jack Koch se rencontrent et qu'ils se découvrent une passion commune: celle des lieux inhabités. Jack Koch ayant imaginé une histoire tenant sur une page à propos d'une maison ouvert aux quatre vents sans aucune fenêtres ni portes, il a confié ce semblant de début d'histoire à Amélie Antoine, afin que l'autrice utilise sa plume pour en faire une histoire à part entière et un roman. Voici comment est né "Aux quatre vents", un roman qui me permet enfin de découvrir l'autrice dont j'ai toujours entendu beaucoup de bien. Avec de très nombreux coups de cœur sur ce livre, il est vrai qu'il est profondément marquant et qu'il me restera en tête. Quant à savoir si je l'ai aimé, cela est plus difficile à dire... La fin peut être qualifiée de "grise" et m'a vraiment frustrée et énervée...
Points de vue/Critiques:
Ce roman historique nous place au cœur des années 80 et commence avec un grand mystère qui pose clairement une sorte d'intrigue dont les fils devront être démêlés. Sabran-sur-la-Lys est un petit village paisible du nord de la France, où tout le monde se connaît, où tout se sait et où rien ne s'oublie. Alors quand le nouveau propriétaire du château, que personne n'a jamais vu, rachète une à une toute les maisons du village pour ensuite y enlever toutes les portes et toutes les fenêtres donnant des habitations ouvertes aux quatre vents, les questions pupulent. Savoir pourquoi un tel agissement et qui est ce mystérieux propriétaire va être le fil conducteur du roman. Et l'on va devoir remonter 40 ans en arrière pour répondre à toutes ces questions.
L'histoire du passé va nous ramener au cœur de la Seconde Guerre Mondiale, lors de l'occupation Allemande. En découvrant ce qu'il s'est passé pour les habitants de Sabran-sur-la-Lys, on va peu à peu raccrocher les fils du wagon avec ce mystère et ce qui se passe en 1985. On lit beaucoup d'histoires sur cette période historique et pourtant celle-ci sera très marquante à sa manière. Celui tient notamment à une scène en particulier. Tellement cruelle et terriblement dure. Parce que Amélie Antoine décrit parfaitement bien l'environnement et ses personnages, qu'il n'est pas difficile d'imaginer le tout et de s'(imprégner pleinement de toute cette atmosphère. C'est ainsi que cette scène horrible et particulièrement douloureuse est "simplement" déjà difficile à lire, dans laquelle j'ai dû faire une pause. Une scène précise qui me restera très longtemps gravé dans ma mémoire, tout comme ce livre, à sa façon.
Dès que certains éléments font jour, on peut aisément découvrir l'identité du mystérieux propriétaire du château et ses motivations. Mais ce n'est pas tant la surprise qui est recherchée, c'est le fait de dénoncer bon nombre de choses, à commencer par l'égoïsme et la bêtise humaine. Le roman montre que les actions et surtout l'inaction peut avoir de terribles conséquences et que de tels ressentiments se retrouvent être encore plus fédérateurs et ancrés lorsqu'ils touchent un tout petit village où tout le monde finit par faire comme tout le monde et où personne n'ose se détacher du reste du groupe, de peur d'être rejeté. Mais l'histoire montre également que le retour de bâton peut être présent, bien des années plus tard et que tout le monde n'est pas en mesure de pardonner.
Par rapport à la fin de l'histoire, j'ai eu beaucoup de mal à la comprendre et à l'accepter au moins d'en être énervée. On ressent tellement d'émotions, l'histoire nous prend tellement aux tripes qu'elle nous porte vers certains espoirs et quand la vague finale arrive et qu'elle vous cueille d'une façon tout autre que celle imaginé ou voulue, il y a de quoi être au minimum frustrée, au mieux énervée. C'est une fin que l'on pourrait qualifier de "grise" : c'est pas un happy end, qui aurait totalement dénoté et dénaturé l'histoire, et ce n'est pas non plus une fin toute noire. Mais par rapport au sentiment de vengeance, de justice ou même par rapport au fait de connaitre la vérité, je trouve que tous les personnages s'en sortent beaucoup trop bien et me font dire: tout ça pour ça??
En bref:
Ce roman historique est avant tout un roman particulièrement marquant, qui restera longtemps gravé en mémoire et pour autant, je ne sais pas vraiment si je l'ai aimé ou pas tant il m'a provoqué un grand huit émotionnel mais également une très grande frustration, voire énervement par son final que j'ai détesté. La vie de ce petit village lors de l'occupation allemande va mettre en lumière des atrocités que l'on n'a pas l'habitude voir exploiter lorsqu'il s'agit de la Seconde Guerre Mondiale. Les actions et surtout l'inaction peuvent avoir de terribles conséquences et fournissent alors une scène mémorable, profondément horrible et marquante. Le roman dénonce l'égoïsme et la bêtise humaine et joue sur ses conséquences, venant comme le retour du boomerang bien des années plus tard. On éprouve tellement d'émotions fortes à travers cette lecture que cette fin "grise" fait complétement retomber le soufflé. Il y a un sentiment d'inachevé, de frustration et d'injustice face à ces personnages qui s'en sortent beaucoup trop bien et me font dire: tout ça pour ça??
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