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mercredi 24 juin 2020

Les victorieuses (Laëtitia Colombani)





Nationalité de l’auteur: Française
Editions Le Livre de Poche (3 Juin 2020)
numéro 35741
234 pages
ISBN-10: 2253934631
ISBN-13: 978-2253934639
Genre: Contemporain
Lu le: 8 Juin 2020
Ma note: 16/20




Résumé/4ème de couverture:

Brillante avocate, Solène tente de se reconstruire après un burn out. Acceptant une mission bénévole d'écrivain public, elle est envoyée au Palais de la Femme, un foyer au cœur de Paris. Les résidentes s'appellent Binta, Sumeya, Cvetana, Salma ou la Renée et viennent du monde entier. Lorsqu'elles voient arriver Solène, elles se montrent méfiantes. Mais Solène est bien décidée à trouver sa place auprès de ces femmes aux destins tourmentés...
Un siècle plus tôt, Blanche Peyron œuvre en faveur des démunis. Elle a voué sa vie à l'Armée du Salut et rêve d'offrir un refuge à toutes les exclues de la société. Le chemin est ardu, mais elle ne renonce jamais.

Mon avis:

            Après le très bon « La tresse » au succès retentissant et mérité, le deuxième livre de Laëtitia Colombani avait une certaine pression, mais l’autrice a parfaitement relevé le défi, puisqu’avec une histoire à la fois différente mais à la fois, sensiblement et humainement identique, « Les victorieuses » nous fait passer un aussi bon moment, avec une plume juste, directe et emprunte d’une belle sensibilité. 

Points de vue/Critiques:

            Dans la construction de ce livre, on va suivre deux histoires en parallèle, à deux époques différentes. Il y aura tout d’abord l’histoire contemporaine de Solène, qui se retrouve totalement perdue dans sa vie, sans aucun repère, après un burn-out. Et puis, nous suivrons également dans les années 20, l’histoire de Blanche Peyron, effacée par l’Histoire qui n’a retenu d’elle que le nom de son époux. Et le point commun de ces deux femmes n’est pas une personne, comme c’est bien souvent le cas lorsqu’il est question d’un récit comportant deux histoires à deux époques, mais un endroit: le Palais de la Femme, un lieu qui existe réellement, mais dont j’ignorai personnellement tout. C’est grâce à Blanche Peyron qu’un tel lieu existe puisqu’avec l’aide de son mari, on découvre qu’elle a créé ce Palais de la Femme afin d’abriter des personnes dans le besoin, elle qui ne supporte pas la misère. Son ambition était de sauver toutes les femmes de la rue, de leur apporter un refuge, c’est-à-dire un premier pas pour sortir de la misère. Son courage et sa détermination sont sans faille et en dépit de ce qu’était la condition féminine à l’époque et des difficultés financières, elle arrivera à son but. Il est étonnant de voir qu’une telle femme qui a réellement existé et qui a fait tant de choses qui résonnent encore de nos jours, est finalement méconnue. Une nouvelle preuve que l’Histoire a plutôt tendance à retenir les hommes et l’on ne peut que remercier Laëtitia Colombani d’avoir mis sous les projecteurs cette grande femme.

            Presque par hasard, Solène va également découvrir le Palais des Femmes, et vivra finalement ce qu’a vécu Blanche Peyron bien des années avant elle. Sans cet élément dévastateur qu’a été son burn-out qui lui a totalement fait quitter sa petit vie tranquille et confortable, Solène n’aurait jamais découvert cet autre aspect de la vie: celui de la tragédie ou de la misère, quelqu’en soit la raison ou la cause, aussi diverses soient-elles. La maladie, l’exclusion, l’immigration, la pauvreté ou encore les violences conjugales sont autant de facteurs qui ont permis à toutes ces femmes de trouver refuge et de croiser la vie de Solène. Cette dernière va avoir voir sa vision de la vie et des choses changé. Elle est à l’image de ce chacun peut être: c’est-à-dire une personne qui croise régulièrement une sans-abri sans jamais y prêter attention ou sans jamais savoir que faire ou que dire… 

En bref:

            Tout comme « La tresse », Laëtitia Colombani nous offre dans « Les victorieuses » une nouvelle histoire de femmes, aussi diverses soient-elles, sensiblement et humainement identique et avec toujours cette plume juste et directe. A deux époques différentes, nous suivrons deux histoires: celle de Solène qui cherche à retrouver un nouveau souffle et une nouvelle voie à sa vie après un burn-out et celle de Blanche Peyron, une femme que l’Histoire a vite oublié au profit de son mari malgré tout son engagement et sa dévotion dans l’Armée du Salut. Le point commun de ces deux femmes résultera en un lieu: le Palais des Femmes. Avec une grande partie historique très intéressante qui nous fait apprendre quantifié de choses, l’autrice nous livre ici une très jolie histoire d’humanité, de reconstruction et de mains tendues. 

Autour du livre:

De la même autrice:
   La tresse (<— chronique à retrouver ici)

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