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mardi 2 janvier 2018

S'enfuir, récit d'un otage





Scénario et Illustrations: Guy Delisle
Nationalité de l’auteur: Canadienne
Editions Dargaud (16 Septembre 2016)
428 pages
ISBN-10: 2205075470
ISBN-13: 978-2205075472
Genre: Bande-dessinée
Lu le: 17 Décembre 2017
Ma note: 16/20



L’histoire:

            En 1997, alors qu'il est responsable d'une ONG médicale dans le Caucase, Christophe André a vu sa vie basculer du jour au lendemain après avoir été enlevé en pleine nuit et emmené, cagoule sur la tête, vers une destination inconnue. Guy Delisle l'a rencontré des années plus tard et a recueilli le récit de sa captivité – un enfer qui a duré 111 jours. Que peut-il se passer dans la tête d'un otage lorsque tout espoir de libération semble évanoui ?

Mon avis:

            Guy Delisle a mis en illustration le témoignage de Christophe André, kidnappé en 1997 alors qu’il travaillait pour « Médecins sans Frontières » dans le Caucase. Quasiment au jour le jour, nous suivons son quotidien d’otage. Mais puisque celui-ci est quasi dépourvu d’évènements, le texte est assez épuré et la lecture de cette bande-dessinée de plus de 400 pages se fait très rapidement. Elle se fait même parfois avec un petit sentiment d’ennui, mais puisque l’otage lui-même vit dans l’ennui le plus total, on peut dire que cela est bien retranscrit par l’auteur.

Points de vue - Critiques:

            Il aura fallu une quinzaine d’années à Guy Delisle pour transcrire l’histoire que cet homme lui a confiée. En terme de narration, la mise en images de cette captivité relève du défi puisque une pièce comportant seulement une ampoule, un matelas, une fenêtre obturée, un radiateur et une porte fermée sont les seuls éléments. Tel est donc le décor principal dans lequel est retenu Christophe qui ne changera hélas, quasiment jamais. Cette séquence ordinaire qui rythme le quotidien de l’otage est donc invariablement répétée. Malheureusement, les différents angles de vue, trop peu nombreux à mon goût, ne permettent pas au lecteur de rompre le sentiment de monotonie. 

En revanche, se sont véritablement les pensées de Christophe qui sont le maître mot de cette histoire: il ne cesse de gamberger à la fois pour essayer de comprendre, et pour tenter d’y voir une lueur d’espoir, parfois en vain, à sa captivité. Pourquoi moi ? Dans quel but ? Pour combien de temps ? Que font-ils dehors pour me tirer de là ? Existe-t-il un moyen de s’enfuir ? Toutes ces questions sont abordées. 

Le récit de cet otage de la fin des années 90 m’a permis de comparer sa situation de nos jours, soit 20 ans après. Premièrement, les régions touchées par ce fléau ne sont plus les mêmes et se sont plutôt délocalisées en Afrique sub-Saharienne et au Moyen-Orient. Deuxièmement, les raisons de kidnapper des gens sont tout autres. Les journalistes et membres d’associations caritatives permettent plutôt au kidnappeurs d’être entendus sur une échelle mondiale (les nationalités des gens kidnappés sont multiples) et surtout d’exiger des échanges ou de revendiquer leurs idéaux, mais la raison financière avec des rançons sont moindres. Enfin, les conditions de détentions des otages sont aujourd’hui malheureusement moins humaines que ce qu’à pu vivre Christophe André. En effet, si lui n’a pas été maltraité, battu, affamé ou assoiffé, les otages de maintenant subissent de plus graves sévices et souffrances. 

Concernant les illustrations, ce style épuré convient parfaitement à ce style de témoignage. De plus, même si l’on retrouve peu de fioritures, les détails sont tout de même bien présents: je pense notamment à la barbe de Christophe que l’on devine de plus en plus fournit ou encore à sa perte de poids. 

En bref:

            Une très longue bande-dessinée autobiographique où l’auteur Guy Delisle a pu retranscrire tout le parcours d’otage de Christophe André, du moment de son kidnapping jusqu’au moment de sa libération. Et parce que l’histoire est moins informative et plutôt axée sur l’épreuve individuelle, le fait de vivre chaque jour ou presque son quotidien morne et quasiment inchangé, nous amène tout de même un sentiment d’ennui et de lassitude. Le livre reste tout de même à classer dans les incontournables. 

Autour du livre:
  • Livre emprunté à la bibliothèque



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