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lundi 26 mai 2025

Bienvenue à mes obsèques! (David Zaoui)




Nationalité de l’auteur: Française

Éditions Eyrolles (6 Mars 2025)

250 pages

ISBN-10:2416017179

ISBN-13:978-2416017179

Genre: Contemporain

Lu le: 17 Avril 2025

Ma note: 15/20 




Résumé/4ème de couverture:

Il a raté sa vie, il va réussir sa mort !

Julius Pavlof, c'est l'histoire d'un homme qui a tout foiré : sa vie de couple, sa relation avec son fils, et même ses amitiés. Seul avec son chien et rongé par l'amertume, il a une idée de génie pour marquer sa sortie : organiser les funérailles les plus mémorables de l'histoire. Une cérémonie grandiose, émouvante, un beau moment pour ses proches. Le hic?? Vu l'état de ses relations avec son entourage, personne ne viendra... Déterminé à tout reprendre en main avant son suicide, Julius décide de réparer ce qu'il a brisé et se lance dans une dernière mission : se réconcilier avec ceux qu'il a blessés et obtenir leur pardon. Aidé par son infirmier et son voisin, il va orchestrer une fête en bord de mer, dans l'espoir de transformer sa fin en apothéose.


Mon avis:


       C'est un plaisir de retrouver une nouvelle histoire de David Zaoui, qui a l'art et la manière de construire des récits totalement drôles et loufoques, mais jamais dans la démesure et l'exagération. Et dans "Bienvenue à mes obsèques", l'auteur aborde un sujet assez triste avec un personnage qui n'a rien d'attachant de prime abord et il le fait pourtant avec cette pointe d'humour justement dosée, au point de rendre l'histoire parfois touchante. En montrant petit à petit son coeur, son humanité et en se détachant de ce qu'il laisse paraître, l'histoire de Julius apporte une réflexion sur la vie, sur la direction que l'on donne au cours de son existence et sur ce que l'on est susceptible de laisser derrière soi. J'ai trouvé un peu dommage que les réconciliations soient un peu rapides et faciles : le fait de corser les choses auraient été propices à plus d'humour et de situations cocasses. Mais l'auteur réussit une nouvelle fois à parfaitement dédramatiser un sujet universel qui peut tracasser n'importe qui, avec le rire, dans une histoire aussi drôle que touchante.

Merci aux éditions Eyrolles pour l'envoi de ce livre!


Points de vue/Critiques:


       L'histoire va se concentrer sur Julius Pavlof, alias Pachy, qui n'a rien d'un personnage intéressant et attachant de prime abord. Il a fait beaucoup de dégâts autour de lui en ce qui concerne sa sociabilité puisqu'il a détruit sa relation  avec son ex-femme, avec son fils ou avec ses amis, au point de n'avoir que deux personnes/connaissances vers qui se tourner : son infirmier qui vient quotidiennement et son voisin hypochondriaque. On découvre en effet une personne très bourrue, qui a la mauvaise parole facile et qui passe son temps à se réconforter dans la nourriture, en particulier la viande, et avec son chien. Sans être réellement antipathique il est vrai que l'on se dit que Julius a totalement tout mis en œuvre pour mériter sa solitude. Mais lorsqu'il apprend qu'il est malade, il saute sur l'occasion pour se lancer dans un projet fou et faire amende honorable sur ses relations passées : organiser ses propres funérailles comme une grande fête réunissant tout le monde. Et pour cela, il va partir à la conquête du pardon de chaque personne qui a compté pour lui afin qu'elles soient présentes à ses funérailles. Cette grande entreprise va surtout être le moyen pour Julius de prendre conscience de ses erreurs. On découvre alors progressivement une personne qui laisse parler son coeur et qui va faire preuve d'humanité, au point de le rendre touchant. 


        A partir d'un sujet plutôt triste et universel, qui peut faire peur et préoccuper n'importe qui, David Zaoui arrive à traiter de la mort avec humour, et toujours dans le respect et la bienveillance. Et en plus avec un personnage peu engageant qu'il arrive à nous rendre sympathique et touchant. Cela n'est pas un exercice facile, mais il est parfaitement maitrisé. L'humour est disséminée par petites touches qui font toujours mouche, sans être désopilant ou totalement rocambolesque. L'histoire apporte une jolie réflexion sur la vie, sur le bilan de sa vie et sur le regard que l'on porte sur ce que l'on a accompli dans le passé, sur les regrets que l'on peut avoir, sur ce qu'on peut laisser comme empreinte et sur le fait qu'il n'est jamais trop tard pour rattraper ses erreurs. Le récit mêle donc des réflexions profondes avec une certaine loufoquerie et drôlerie. J'ai trouvé que les réconciliations de Pachy avec les personnes avec lesquelles il voulait faire amende honorable s'effectuaient facilement et rapidement. J'aurais aimé qu'il galère un peu plus, occasionnant plus de situations rocambolesques, mais on passe un bon moment de lecture, peuplée de ressentis différents. 


En bref:


       Dans "Bienvenue à mes obsèques", David Zaoui aborde un sujet triste et universel, qui peut faire peur et préoccuper n'importe qui, avec humour, toujours dans le respect et la bienveillance et avec un personnage qui n'a rien d'attachant de prime abord. Pachy, qui une personne très bourrue, qui a la mauvaise parole facile et qui n'a quasiment plus de liens avec personne, va se lancer dans un projet fou et faire amende honorable sur ses relations passées.  Cette grande entreprise va être le moyen pour Julius de prendre conscience de ses erreurs, de laisser parler son coeur et de faire preuve d'humanité, au point de découvrir progressivement quelqu'un de sympathique et de touchant. L'humour est disséminée par petites touche, justement dosée, au point de rendre l'histoire parfois attendrissante.  L'histoire apporte une jolie réflexion sur la vie, sur la direction que l'on donne au cours de son existence et sur ce qu'on peut laisser comme empreinte en sachant qu'il n'est jamais trop tard pour rattraper ses erreurs. Le récit mêle donc des réflexions profondes avec une certaine loufoquerie et drôlerie. J'aurai aimé que les réconciliations de Pachy avec les personnes avec lesquelles il voulait faire amende honorable s'effectuent moins facilement et rapidement,  mais on passe un bon moment de lecture, peuplée d'émotions différentes. 

lundi 3 avril 2023

L'aventure bénie du sac toxique (David Zaoui)





Nationalité de l’auteur: Française

Editions Eyrolles (2 mars 2023)

250 pages

ISBN-10:‎ 2416008447

ISBN-13:‎ 978-2416008443

Genre: Contemporain

Lu le: 24 Février 2023

Ma note: 15/20





Résumé/4ème de couverture:

        Richard Belmondo, dit Richou, est un trentenaire ordinaire enchaînant les petits boulots. Dans le quartier de banlieue défavorisée où il a toujours vécu, le trafic de stupéfiants fait des ravages et la solidarité entre voisins ne fonctionne plus vraiment. Mais un jour, un événement inattendu va définitivement changer sa vie. Par un curieux hasard, Richard se retrouve en possession d’un sac de sport rempli de billets : l’argent de la drogue ! Sur les conseils avisés de son voisin, le rabbin Meyer, lui-même épaulé par l’imam et le curé de la ville, il va redistribuer le pactole pour rénover le quartier, lui redonner une âme. Dans le même temps, le gang des trafiquants lance leurs troupes, à la recherche du sac perdu… C’est le début d’une extraordinaire aventure humaniste. De situations cocasses en drames domestiques, David Zaoui nous embarque joyeusement dans une quête captivante, motivée par l’espoir d’une vie meilleure.

Mon avis:

        Toujours déjantés et drôles, les romans de David Zaoui sont une vraie bouffée d'humour qui dénote, qui fait du bien et qui se démarque grandement dans la sphère littéraire contemporaine. Le titre de ce dernier opus annonce encore clairement la couleur de l'humour avec de forts indices parmi lesquels la religion, un sac-trésor et l'illégalité. Cette histoire déjantée et hautement cocasse qui nous entraine dans les malversations des banlieues montre une autre facette de ce milieu où entraide et humanité vont rejaillir. Un livre aussi drôle que plein de bonté, qui fait passer un bon moment de lecture.

Merci David Zaoui et les éditions Eyrolles pour l'envoi de ce livre

Points de vue/Critiques:

        Avec Richard, alias Richou, nous allons pénétrer au cœur d'une banlieue avec tout ce que l'on peut imaginer : les trafics de drogue, le découragement des policiers ou leur mauvais accueil, les tags et les dégradations permanentes, les jeunes sans avenir qui s'ennuient dans leur quartier, le manque de considération et de distractions pour l'ensemble des habitants, la peur régnante et la perception d'un avenir et d'une sortie difficile de la cité. Dans cet environnement où règne bien souvent la pauvreté qui amène vers une survie peu légale, Richou fait parti de ces habitants calmes et discrets qui ne font pas de vagues. Bien qu'il ait une vie socialement stagne, voire banale, on voit qu'il ne l'aime pas mais qu'il ne cherche pas vraiment à la changer. C'est alors que le trafic de drogue va lui tomber littéralement dessus en la présence d'un sac rempli d'argent. Le point de départ et le coup du destin pour que Richard imagine, idéalise certaines choses et passe à l'action.

        C'est à partir de cet instant que l'humanité et la bonté de Richou va prendre tout son sens, car il va véritablement réfléchir à l'utilisation de cet argent, là où d'autres en aurait profité et/ou en prenant la poudre d'escampette. Il va être pris d'un élan de générosité et diffuser largement mais pas de manière lointaine cet argent en le mettant au service des habitants de sa banlieue. Entre leur offrir une certaine sécurité, refaire vivre les commerces de proximité, redonner un coup de neuf pour un environnement plus esthétique ou encore leur permettre d'accomplir certains rêves, Richou va se transformer, dans la plus grande discrétion en un bon samaritain. Et il va être aider dans sa quête par trois religieux: un curé, un imam et un rabbin.

        Les "morales" et les messages sous-jacents à cette histoire aussi drôle que loufoque sont bien évidement présents et sont particulièrement bien amenés. Il y a tout d'abord cette notion à la Robin des Bois avec en premier lieu, l'idée d'utiliser l'argent "du mal" pour faire "du bien" et en deuxième lieu, d'en faire profiter un maximum de personnes. Et puis cette générosité est purement fortuite et désintéressée: elle s'effectue sans aucune arrière pensée personnelle pour d'éventuels bénéfices ou retours, sans attentes particulière hormis la satisfaction de faire plaisir aux gens et de changer la vision et le quotidien d'une cité. Richou montre ainsi qu'avec un (sacré) coup de pouce, changer les choses positivement, c'est possible et réalisable. Mais c'est aussi l'occasion de montrer que les différentes religions peuvent également être amies et fédératrices. Avec ces trois religieux hors du commun, j'ai adoré ce message où les différentes confessions prônent finalement des points communs. Car si ces homme de foi ont des croyances distinctes, on se rend bien compte que leurs idéaux sont similaires avec des valeurs fondamentales identiques. Même si l'on est dans une pure fiction, on aimerait transposer cela dans la réalité. 

        On retrouve beaucoup d'humour et de vivacité dans les dialogues. Si les personnalités, notamment celles des trois religieux, sont hors normes, elles sont en plus très cocasses, tout comme certaines situations. C'est loufoque, souvent pas très réalistes, mais c'est surtout drôle et c'est cela que l'on cherche à avoir tout au long de la lecture. C'est donc une histoire hors du temps, un très bon moment de drôlerie où il se trouve de beaux messages et de belles valeurs sous-jacentes. 

En bref:

         La signature littéraire de David Zaoui est une nouvelle fois au rendez-vous dans "L'aventure bénie du sac toxique" puisque l'on retrouve une histoire drôle et déjantée, qui nous fait passer un très agréable moment de lecture. Quand le destin frappe notre héros Richou, c'est toute sa générosité purement fortuite et désintéressée qui va construire ce récit. Cela permet d'apporter et de véhiculer les "morales" et les beaux messages sous-jacents particulièrement bien amenés, à cette histoire sous ses airs de loufoquerie. On peut ainsi voir qu'avec beaucoup de moyens et un peu de bonne volonté, la vision et le quotidien d'une cité de banlieue, avec tous ces clichés plus ou moins vrais, peut radicalement changer et que des hommes de foi aux confessions religieuses différentes peuvent s'entendre et s'accorder car leurs idéaux sont similaires avec des valeurs fondamentales identiques. On retrouve beaucoup d'humour et de vivacité dans les dialogues et les situations, très cocasses. C'est donc une histoire hors du temps, un très bon moment de drôlerie où il se trouve de beaux messages et de belles valeurs sous-jacentes. 

mardi 29 mars 2022

Le tueur humaniste (David Zaoui)





Nationalité de l’auteur: Française

Editions Le Livre de Poche (9 juin 2021)

252 pages

ISBN-10:‎ 2253240834

ISBN-13:‎ 978-2253240839

Genre: Contemporain

Lu le: 28 Février 2022

Ma note: 16/20





Résumé/4ème de couverture:

Babinsky a un don. Un don du ciel. Il vise et il tire comme personne. Repêché dans l’orphelinat où il a grandi par un professionnel du crime, il devient malgré lui tueur à gages.

Mais attention !

Un tueur à gages, certes, mais humaniste !

Et... qui a mis un point d’honneur à son job de liquidateur : rendre heureuses ses futures victimes avant de les tuer.

Mon avis:

            Merci à l'auteur de m'avoir envoyé ce livre lorsqu'il est sorti au livre de poche l'année dernière. C'est le troisième livre de David Zaoui et c'est clairement mon préféré! Son titre prête déjà à sourire et le résumé nous énonce clairement quelque chose de barré et de singulier. J'ai dévoré ce livre et j'ai passé un excellent moment. L'antithèse entre le tueur à gage et l'humanité de ce personnage est très bien véhiculée et c'est finalement cette bonté et cette humanité qui se dégagent le plus dans ce récit touchant et drôle.

Points de vue/Critiques:

            Babinsky est un personnage hors norme puisque c'est un tueur à gages professionnel. Mais très vite, on se prend d'affection pour lui car on comprend qu'il n'a pas cherché à faire cette carrière et que cela lui est un peu tombé dessus. Une enfance à l'orphelinat et d'excellentes capacités au tir lui ont fait rencontré un homme qui n'est pas meilleur exemple mais qui sera finalement sa seule et première figure masculine qu'il a suivi. De plus, Babinsky n'a rien de l'archétype du tueur professionnel: il est très cultivé, très amateur de Brahms et de philosophie dont on retrouve régulièrement de nombreuses références et surtout il est très sensible puisque sa marque de fabrique est d'exercer son métier avec une éthique personnelle et un but, celle de rendre ses victimes heureuses, qu'elles vivent le plus beau jour de leur vie avant de le leur ôter. Malgré son métier très très atypique, Babinsky est très attachant et c'est un vrai plaisir de le suivre, d'autant plus qu'il est finalement très lucide sur son activité et sur ce qui l'entoure, grâce notamment à sa passion pour la philosophie. A travers lui, le lecteur réfléchit aussi sur lui-même et sur la vie.

            Même si initialement il est question de tuer des gens, ce récit est finalement emprunt de beaucoup d'humanité. Le côté altruiste de Babinsky est prédominant et l'on va plus loin dans cet aspect, puisqu'il est impossible pour lui de dormir, tant il est pris de remords. Intervient alors un psychologue, terriblement délicieux à suivre tant il est lui aussi, très original et éloigné des codes de la profession. Leur relation est très sympa à suivre. Entre sincérité, drôlerie et réflexions, on navigue entre plusieurs émotions au gré des pages et de cette plume extrêmement fluide portée par des dialogues nombreux, peu travaillés mais donnant un rythme et une dynamique singulière et bienvenue. Il est difficile d'imaginer une "bonne" fin avec une telle histoire et pourtant celle trouvée par l'auteur est parfaite et clôture à merveille cette fabuleuse histoire qui a su m'entrainer et me plaire comme je ne me l'imaginais pas du tout! Une belle surprise pour ce merveilleux moment de lecture!

En bref:

            Je ne m'attendais pas à passer un aussi agréable moment de lecture avec "Le tueur humaniste" et pourtant ce fut largement le cas! Avec ce titre, on met directement les pieds dans le plat. C'est un roman qui se distingue par son originalité et qui véhicule de belles valeurs morales aux côtés de ce tueur altruiste. Car malgré son métier de tueur professionnel, on découvre en Babinsky un homme immédiatement attachant, touchant, sensible et qui s'éloigne des carcans du tueur à gages en étant instruit, cultivé et surtout emprunt d'une éthique morale et d'un but dans sa fonction professionnelle. C'est donc un livre drôle, touchant et véritablement plein d'humanité qui se lit très rapidement avec une plume très fluide portée par des dialogues rythmés et avec un final qui conclue parfaitement cette sympathique et étonnante histoire!

dimanche 9 août 2020

Le financier en chef (Davdi Zaoui)






Nationalité de l’auteur: Française
Editions JC Lattès (17 Juin 2020)
300 pages
ISBN-10: 2709666189
ISBN-13: 978-2709666183
Genre: Contemporain
Lu le: 17 Juillet 2020
Ma note: 15/20




Résumé/4ème de couverture:

Les rêves de Jackson Zerbib se sont envolés : cinéaste en herbe, son ambition de devenir le futur Spielberg de banlieue a échoué. Confronté à la réalité, il doit trouver un « vrai » travail. Et il va se concocter un CV de directeur financier hors pair.
Bingo ! Jackson est recruté dans une start-up spécialisée dans les solutions médicales dont les bureaux parisiens sont équipés d’une cuisine digne de celle des plus grands chefs. Pour dissimuler son incompétence et conserver son poste, Jackson, fin gourmet, va métamorphoser son lieu de travail en restaurant étoilé.

Mon avis:

            Suite à ma lecture et à la publication de ma chronique de « Le peintre du dimanche » qui m’avait permis de découvrir la plume de David Zaoui, je remercie infiniment ce dernier de m’avoir contacté sur Instagram pour me proposer de recevoir et lire son tout dernier opus « Le financier en chef ». Après avoir passé un bon moment de lecture en compagnie de ce peintre et de son singe, une histoire avec sa petite pointe de loufoquerie et de bizarrerie qui pimentait l’histoire, je me suis tout autant régalé avec « le financier » en chef qui utilise les mêmes épices piquantes!

Points de vue/Critiques:

            Ecrire une histoire prenante, qui entraine le lecteur avec facilité n’est déjà pas évident, mais y ajouter sa petite touche personnelle qui donne à la fois du piquant et qui fait sourire le lecteur tout le long de sa lecture, c’est encore moins facile mais David Zaoui le réussi parfaitement. En effet, après avoir imaginé une histoire de peintre qui est inspiré et qui a du succès grâce à un singe qui est le véritable artiste, on a affaire ici à un autre genre d’usurpation d’identité puisque notre protagoniste, Jackson, va se faire passer pour un formidable directeur financier afin d’intégrer une boîte et pouvoir tout simplement avoir un emploi. Encore une fois, les personnes de l’entourage du personnage ne verront rien et se laisseront berner, ici, par le détournement de Jackson, qui se prête à cuisiner remarquablement bien pour tout le monde. Que se soit un plat du monde, une spécialité française ou de délicieuses pâtisseries qui agissent comme des madeleines de Proust, une fois en bouche, les gens oublient tout et sont apaisés. 

Avec le peintre et son singe ou Jackson et son CV, ces usurpations peuvent paraître très grosses, totalement pas crédibles tant on se dit que ce sont des choses que n’importe qui pourrait le déceler. Mais finalement, et si tout cela était tangible? Ne dit-on pas que plus le mensonge est gros, plus il passe? 

A travers l’histoire et le mensonge de Jackson, l’auteur montre qu’à force d’y croire (et avec un peu de culot), certaines portes étonnantes et inattendues peuvent s’ouvrir et des opportunités s’offrent devant soi. On se voit alors s’offrir une (nouvelle) voie que l’on avait pas pensé jusque là alors que le chemin pour l’emprunter n’était finalement pas si éloigné que cela. 

En bref:

            Tout comme pour « Le peintre du dimanche », David Zapui nous offre une aussi délectable lecture avec son nouvel opus « Le financier en chef ». Dans cette nouvelle histoire, on retrouve encore une forme d’usurpation puisque Jackson Zerbib va s’inventer un CV de directeur financier hors norme pour intégrer une entreprise. C’est avec ce mensonge tellement hors norme et grossier que l’on a cette petite pointe de loufoquerie qui pimente l’histoire et qui nous régale. Et si cette imposture n’était finalement pas si improbable? Quoiqu’il en soit, elle nous montre qu’à force d’y croire, des portes inattendues peuvent s’ouvrir pour emprunter une nouvelle voie.

Autour du livre:

Du même auteur :
- Le peintre du dimanche (ß chronique à retrouver ici)

lundi 6 juillet 2020

Le peintre du dimanche (David Zaoui)





Nationalité de l’auteur: Française
Editions Le Livre de Poche (6 Mai 2020)
numéro 35747
288 pages
ISBN-10: 2253240672
ISBN-13: 978-2253240679
Genre: Contemporain
Lu le: 18 Juin 2020
Ma note: 16/20




Résumé/4ème de couverture:

Tout sourit à Alfredo Scali, peintre ambitieux : il vient d’être repéré par un grand galeriste parisien et peut enfin se débarrasser de son conseiller Pôle Emploi ! Ses parents sont aux anges. Même Schmidt, le petit singe hérité de sa grand-mère, semble fier de lui. Et pour cause : le capucin malicieux, accro aux beignets à la pistache et à Starsky sans Hutch, est le véritable auteur des toiles ! Comment Alfredo va-t-il se sortir de cette situation ?
D’une friterie belge aux plages paradisiaques de République dominicaine, il nous entraîne dans une aventure ubuesque.
Avec sa galerie de personnages hauts en couleur et une belle palette d’humanité, ce roman réjouissant est un bijou de fantaisie

Mon avis:

            Voici une totale découverte dans le cadre du prix des Lecteurs Livre de Poche 2020 avec ce petit livre de David Zaoui. Le titre et le résumé nous mettent les pieds dans le bain: il est question d’un singe peintre. Autant dire que cela confirme les quelques retours que j’ai eu sur ce livre dont l’histoire est plutôt considéré comme loufoque. Dans ce cas-là, ça passe ou ça casse… Mais même si l’histoire a ce petit quelque chose d’irrationnel, je n’ai pas trouvé que l’histoire était loufoque et complètement barrée: j’ai donc beaucoup apprécié ce livre que j’ai trouvé plus profond qu’il n’y paraît!

Points de vue/Critiques:

            Les retours caractéristiques que j’ai pu voir de ce livre présentaient une histoire totalement loufoque et complètement barrée. Dans ces cas-là, on peut prendre peur et se dire que si l’on n’est pas sur la même longueur d’onde et que l’on n’arrive pas à prendre l’angle et la répartie de la loufoquerie comme telle, il est alors difficile de s’immerger et d’apprécier l’histoire. Je m’imaginais donc avec quelque chose dans la lignée de « Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire » de Jonas Jonasson ou de « Maudit karma » de David Safier pour le côté animaux humanisés, deux livres que j’avais bien appréciés. Mais finalement, hormis cette petite caractéristique qu’est le singe, Schmidt, dont l’aspect anthropomorphique est poussé au maximum, j’ai été agréablement surprise par le fait que l’on retrouve une histoire douce, drôle et parfois profonde, sans aucune loufoquerie ou fantaisie absurde.

            Le personnage d’Alfredo Scali est quelqu’un de drôle, de touchant et de droit. Sa relation, exclusivement par des échanges de mails, avec son conseiller Pôle Emploi est non seulement très drôle mais en plus, elle permet de dénoncer et de mettre l’accent sur les manquements et les absurdités véridiques de Pôle Emploi. Son métier artistique particulier fait de lui quelqu’un de touchant puisqu’il est lui-même conscient du fait que peintre est un métier pas vraiment sécurisant, et qu’il est difficile d’en vivre. Malgré cela et les avis qui vont dans ce sens de tout son entourage, il reste non pas campé sur ses positions tel un entêté, mais il reste sur cette voie dévorée par sa passion et convaincu de sa bonne étoile. Il veut se donner les moyens de réussir, jusqu’à ce que la destinée lui amène Schmidt sur son chemin. Mais très vite, on se rend compte qu’Alfredo est quelqu’un de droit et qu’il est vite tiraillé entre la réalisation de son rêve et sa moralité. 

En bref:

            Si l’on nous présente de prime abord « Le peintre du dimanche » comme un roman loufoque et déjanté, j’ai plutôt trouvé une histoire drôle, touchante et parfois profonde avec un personnage principal ancré dans la réalité et dans ses bottes. C’est le singe d’Alfredo, Schmidt, qui va apporter cette touche de loufoquerie et d’absurdité mais cet aspect n’est vraiment pas prédominant dans le récit. Il va, au contraire, permettre de l’accent sur la difficulté professionnelle qu’est celle d’être artiste, entre les lourdeurs fantaisistes de Pôle Emploi, la difficulté d’en faire un métier et d’en vivre qui sont autant de choses concrètes à confronter sans cesse avec le regard et le jugement des autres et le fait qu’il s’agisse avant tout d’une vocation et que l’on veut se donner une chance et croire en soi et ses rêves. 


Autour du livre:

Fait parti de la sélection du Prix des Lecteurs Livre de Poche 2020 catégorie Littérature pour le mois de Juin