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lundi 12 mai 2025

Le coeur invincible (Laurence Peyrin)




Nationalité de l’auteur: Française

Éditions Calmann Lévy (5 Mars 2025)

377 pages

ISBN-10:2702184235

ISBN-13:978-2702184233

Genre: Contemporain

Lu le: 25 Mars 2025

Ma note: 16/20





Résumé/4ème de couverture:


Azaria, 23 ans, se donne dix jours pour décider de l’avenir de l’enfant qu’elle porte. Annoncer sa grossesse à son compagnon, qui vient de décrocher l’université de ses rêves, pourrait bouleverser leurs projets. Adoptée dès sa naissance, Azaria décide de rechercher sa mère biologique pour démêler les fils de sa vie. Pendant ce temps, Holy, 39 ans, joaillière accomplie, voit sa carrière vaciller à cause d’un scandale monté en épingle sur les réseaux sociaux. Entre l’annulation en cascade des commandes et la trahison de ses associés, elle s’interroge sur la vie qu’elle s’est construite. C’est alors que la fille qu’elle a abandonnée vingt-trois ans plus tôt à la naissance demande à la rencontrer…

Un roman poignant sur la quête de soi, porté par l’écriture aiguisée de Laurence Peyrin qui nous entraîne dans des tourbillons d’émotions. En toile de fond une plongée dépaysante dans le New York d’aujourd’hui.

Mon avis:


        "Le coeur invincible" est le roman de Laurence Peyrin qui m'a sûrement le plus entrainée dans son histoire, alors que celle-ci est finalement assez contemplative. Comme l'autrice le sait si bien le faire, elle nous emmène sur des thématiques qui sont chers à son coeur, à savoir l'amour, la sororité et la maternité. C'est à travers le portrait de deux femmes fortes, diamétralement opposée, que l'autrice met la lumière sur les combats intimes menés par les femmes lorsqu'il s'agit de prendre son destin en main. Si le sujet de la maternité ne me parle pas plus que cela, je me suis attachée à ces deux héroïnes, et sans vraiment savoir pourquoi, Laurence Peyrin a su pleinement me captiver par son récit, alors que celui-ci n'a pas forcément d'éléments accrocheurs clés. Le parcours de Azaria et Holly avec leur désir d'indépendance chevillé au corps m'a totalement convaincue sous la plume romanesque de l'autrice.


Merci aux éditions Calmann-Lévy pour l'envoi de ce livre!


Points de vue/Critiques:


        Je ne sais pas vraiment et clairement pourquoi, mais presque contre toute attente, j'ai dévoré cette histoire qui a su pleinement me captiver. J'ai beaucoup les deux héroïnes, Azaria et Holly, qui sont à l'opposé l'une de l'autre. Si la première est jeune et totalement perdue lorsqu'elle s'aperçoit qu'elle est enceinte de son petit ami, partit à l'autre bout du pays pour poursuivre ses études, la seconde est une femme d'une quarantaine d'année, pleinement épanouie et reconnue dans son métier de joaillère, jusqu'à ce qu'elle se retrouve au centre d'un scandale véhiculé par les réseaux sociaux. Le lien entre elle deux est très facile à deviner et il y a peu de mystère là-dessus. Et pourtant, preuve en est que l'histoire m'a captiver, j'ai été surprise par ce lien. 


        Avec ces deux héroïnes, Laurence Peyrin va aborder les thèmes de la maternité, de l'amour et de la sororité. Si de prime abord, ce ne sont pas des thèmes de prédilection, j'ai beaucoup le tempérament des héroïnes et comment elles illustrent ces thématiques. Azaria et Holly sont en effet des femmes fortes et indépendantes, comme a l'habitude de mettre en scène l'autrice. Elles mènent leurs combats intime avec force et détermination et tiennent le cap afin de rester maîtresses de leurs destins. C'est peut-être cette force de persuasion dans chacune d'entre elles, le fait qu'elles ne se laissent pas dictées par des attentes extérieures mais bien par leur volonté propre et leurs choix qui m'a pleinement embarquée dans leur histoire. On ne retrouve pas d'éléments mystérieux ou d'atteintes réelles de ce récit, mais l'aura des héroïnes a grandement suffit à m'embarquer et à engloutir cette histoire. L'autrice n'oublie pas d'y distiller également l'impact et l'influence des réseaux sociaux avec ses dérives et ses manipulations, qui peuvent être immédiatement préjudiciables.


En bref:

        Presque contre toute attente, alors que le roman ne possède pas vraiment d'éléments accrocheurs clés et que l'on est davantage dans une histoire contemplative, "Le coeur invincible" m'a pleinement accrochée et embarquée. C'est à travers le portrait de deux femmes fortes, diamétralement opposée, que l'autrice met la lumière sur les combats intimes menés par les femmes lorsqu'il s'agit de prendre son destin en main. Azaria et Holly sont des femmes fortes et indépendantes pour lesquelles j'ai aimé leur force de persuasion et le fait qu'elles ne se laissent pas dictées par des attentes extérieures mais bien par leur volonté propre et leurs choix. Avec elles, Laurence Peyrin nous emmène sur les thématiques de l'amour, de la sororité et la maternité, sans l'impact et l'influence des réseaux sociaux avec ses dérives et ses manipulations, qui peuvent être immédiatement préjudiciables. J'ai beaucoup aimé cette histoire qui a su pleinement me captiver.

mardi 6 juin 2023

Sous le soleil de Soledad (Laurence Peyrin)





Nationalité de l’auteur: Française

Editions Calmann-Lévy (5 avril 2023)

452 pages

ISBN-10:‎ 2702184227

ISBN-13:‎ 978-2702184226

Genre: Contemporain

Lu le: 5 Mai 2023

Ma note: 15/20





Résumé/4ème de couverture:

    Peut-on encore être heureuse quand on ne s'est jamais aimée ? Quand les complexes et les avanies de l'enfance vous ont endurcie ? Quand le monde tel qu'il est devenu vous semble étranger ? Voici l'histoire de Cassie. La Floride, de nos jours. Depuis qu'elle est toute petite, tout le monde appelle Cassie par son surnom, Mama Cass, comme la chanteuse pop. Elle a cinquante ans, elle est complexée par ses kilos, solitaire, désenchantée. 

Sa vie tourne autour du safari-alligators hérité de ses parents, qui embarque les touristes en aéroglisseur pour observer les merveilles de la nature dans les Everglades. Elle n'a qu'un ami, Oleg, qui la fait rire et supporte son caractère. Quand elle retrouve sa grande maison vide, le ménage est fait, par Soledad, une Mexicaine âgée qui travaillait déjà pour ses parents. Un soir, Mama Cass découvre Soledad étendue sur le tapis du salon. 

Morte. Crise cardiaque. Qui prévenir ? Un peu honteuse, elle se rend  compte qu'elle n'en sait rien. En furetant, elle trouve dans un tiroir un mot de Soledad : "Mademoiselle Cassie, quand je serai morte, ramenez-moi chez moi". Mama Cass n'est jamais sortie de Floride. Mais elle se sent tenue de respecter ces dernières volontés. Pour la première fois de sa vie, elle va prendre l'avion, et partir pour le Yucatan, à la recherche des origines de Soledad, la Mexicaine aux yeux clairs. 

Au cours de son voyage, elle découvrira l'amitié, incongrue, et l'humanité des autres... Et le goût de la vie.  

Mon avis:

            Je dois avouer que je ne suis pas une grande fan de Laurence Peyrin et pourtant j'ai lu tous ses livres, puisqu'il y toujours cette attraction et cette envie de découvrir ses histoires. "Sous le soleil de Soledad" ne fait donc pas exception à la règle et cette histoire nous invite vraiment au voyage en Floride et au Mexique. Si le voyage est réussi, l'histoire en elle-même ne m'a pas transportée, mais elle m'a fait passé un agréable moment. En revanche, gros coup de cœur pour le personnage de Mama Cass qui est d'autant plus attachante quand on voit son évolution et sa renaissance. Une jolie histoire qui offre un bon moment de plaisir, simple mais efficace.

Merci les éditions Calmann-Lévy pour l'envoi de ce livre!

Points de vue/Critiques:

        Si je n'ai jamais été plus emballée de cela, mais toujours passé d'agréables moments de lecture, avec les livres de Laurence Peyrin, c'est parce que j'ai toujours eu un peu de mal avec la plume très travaillée et particulière de l'autrice, qui ne le procure pas de lecture réellement fluide. Ancienne journaliste, sa façon d'écrire et les mots employés s'en ressentent et offrent un travail de grande qualité. Une particularité et une qualité qui est peut-être trop rare de nos jours en littérature et dont l'habitude n'est malheureusement pas prise. Mais pour ce livre, est-ce une habitude qui arrive de ma part, mais je n'ai pas eu ce sentiment de plume alambiquée, mais une plume plus "classique" et très agréable.

        Ce récit nous invite au voyage dans des pays où la chaleur règne. Le début de l'histoire nous localise en Floride, au cœur des marécages puisque notre héroïne est la propriétaire d'un safari alligators qui s'effectuent sur des hydroglisseurs pour les touristes. Le cliché de la Floride est bien là, mais qu'il est agréable et réussi. J'ai adoré retrouvé ce décor, la vie de ces animaux à respecter et cette nature luxuriante et atypique. La seconde partie du roman qui nous entraîne au Mexique m'a moins dépaysé, mais cela est une affaire de goût. Quoiqu'il en soit, l'autrice nous offre des destinations hors du commun qui font plaisir et beaucoup de bien. 

        L'héroïne de cette histoire est Mama Cass et c'est un joli coup de cœur. C'est une femme de 50 ans, qui a des kilos en trop, qui est obnubilée par le sucre et qui a un franc-parler des plus alléchant. En reprenant l'entreprise familiale, elle a eu une vie toute tracée, sans aucun artifice, lui offrant depuis toujours un rythme de vie bien défini. Elle n'a que très peu d'amis, elle n'a pas eu une vie amoureuse florissante, elle n'est jamais sorti de sa ville. On pourrait avoir envie de secouer ce personnage et ne pas la comprendre, mais au contraire, j'ai ressenti beaucoup d'empathie pour elle car elle fait partir de ces gens qui ont vu leur vie, leur destin, tout tracé, déterminé par les aléas de la vie. On voit que c'est un personnage qui est en souffrance à cause du poids du regard des autres sur sa vie et son physique, mais elle n'a pas non plus de raisons pour changer cela puisque qu'elle accepte sa situation sans se plaindre. Alors quand elle découvre le corps de sa femme de ménage Soledad, c'est le déclencheur, le de coup de pieds aux fesses dont elle avait besoin. Elle fonce cette aventure de recherches du passé de Soledad de manière innocente, mégère, sans vraiment se poser de questions et sans but personnel. 

        Le voyage qu'entreprendre Mama Cass est aussi initiatique. Car en explorant l'histoire de Soledad, c'est avec elle-même, Cassie, qu'elle va renouer. Cette semaine de quête va la transformer, notamment grâce à Viva, qui est aussi un personnage que j'ai adoré. Elle accumule tous les clichés de prime abord, mais son franc-parler et sa manière de voir les choses sont plus profonds qu'il n'y paraît et sont percutants. Car c'est une femme meurtrie, mais pleine de vitalité et d'intelligence. Elle a aussi cette forme de naïveté qui n'est qu'apparence. Et cette amitié improbable va permettre aux deux femmes de changer le regard qu'elles ont sur elle-même, sur la vie et sur les relations humaines. Elles vont ainsi de compléter et s'aider mutuellement alors que tout les oppose. L'évolution de Mama Cass est ainsi très belle et l'on voit une renaissance qui nous touche car elle se libère du poids de son enfance et voit maintenant les choses avec des yeux plus bienveillants. 

En bref:

         Sous le soleil de Soledad" est une histoire qui nous invite vraiment au voyage en Floride et au Mexique. Si le voyage est pleinement réussi, l'histoire en elle-même ne m'a pas véritablement transportée, mais elle m'a fait passé un agréable moment. L'héroïne de cette histoire, Mama Cass est un joli coup de cœur. Cette femme au franc-parler a une vie toute tracée, sans aucun artifice, une voie toute tracée du destin. On voit que c'est un personnage qui est en souffrance à cause du poids du regard des autres sur sa vie et son physique: acceptant sa destinée sans se plaindre, elle devient attachante. Alors quand elle découvre le corps de sa femme de ménage Soledad, c'est le déclencheur qu'il lui fallait. En entreprenant d'explorer l'histoire de Soledad, c'est un voyage initiatique qu'elle entreprend puisque c'est avec elle-même, Cassie, qu'elle va renouer. Cette quête va la transformer, notamment grâce à Viva, qui est aussi un super personnage. Cette amitié improbable va permettre aux deux femmes de changer le regard qu'elles ont sur elle-même, sur la vie et sur les relations humaines. L'évolution de Mama Cass est ainsi très belle, une renaissance qui nous touche car elle se libère du poids de son enfance et voit maintenant les choses avec des yeux plus bienveillants. Une jolie histoire qui offre un bon moment de plaisir, simple mais efficace.

samedi 9 juillet 2022

Après l'océan (Laurence Peyrin)





Nationalité de l’auteur: Française

Editions Calmann-Lévy (6 avril 2022)

486 pages

ISBN-10:‎ 2702166210

ISBN-13:‎ 978-2702166215

Genre: Historique

Lu le: 3 Juin 2022

Ma note: 15/20


 


Résumé/4ème de couverture:

    En avril 1912, Letta et Molly Alistair, deux jeunes sœurs rescapées du naufrage du Titanic dans lequel le reste de leur famille a péri, débarquent à New York. Molly, absente, est plongée dans un profond mutisme. Letta doit puiser très loin en elle pour survivre dans cette ville qu'elle n'aime pas. Elle trouve un poste de vendeuse dans la pharmacie-apothicaire C.O. Bigelow. 

Mon avis:

        Les livres de Laurence Peyrin sont toujours agréable à lire mais je n'ai jamais été véritablement follement transportée par de ses récits ni eu de réel coup de cœur. Je passe un agréable moment le temps de la lecture, mais force est de constater que j'oublie très vite ces histoires. Et "Après l'océan" ne fera malheureusement pas exception à cette règle toute personnelle. L'autrice développe une sympathique histoire où les femmes sont mises à l'honneur et où il est question de rebond dans la vie, de reconstruction, d'amour fraternel et de volonté propre. Néanmoins, on notera une histoire encore une fois assez plate, sans réels rebondissements qui dynamiseraient le récit et des personnages peu approfondis auxquels on a du mal à s'attacher. 

Merci aux éditions Calmann-Lévy pour l'envoi de ce livre!

Points de vue/Critiques:

         Le contexte historique de ce récit est très intéressant. En effet, l'histoire repose sur le naufrage du plus grand paquebot au monde, normalement insubmersible, qu'est le Titanic, en 1912. L'autrice choisit la famille Alistair pour montrer à quel point cet élément novateur est synonyme d'accomplissement de rêves, puisque cette famille, composée de 6 membres au total, décide de tout quitter et de miser toutes leurs économies dans l'achats de billets afin d'établir une nouvelle vie aux Etats-Unis, à New York. Malheureusement, seules les deux sœurs, Letta et Molly survivent au naufrage. Le destin étant parfois cruel, on va alors suivre la nouvelle vie de ces rescapés, bien loin de ce qu'elles avaient imaginer. Pour Letta qui avait une vie de femme mariée toute tracée, elle devient alors orpheline, veuve, et tutrice de sa sœur cadette qui se retrouve totalement muette en conséquence du choc psychologique subi. Letta est ainsi touchante puisqu'après avoir tout perdu, elle doit immédiatement se relever et ne pas s'abattre pour sa petite sœur afin de reconstruire une vie dans une vie qui leur est inconnue. La chrysalide devient rapidement papillon par la force des choses et j'ai aimé voir son courage.

            Même si l'on assiste à une sorte de survie et de rebond dans la vie de Letta, en particulier pour sa sœur, on navigue dans leur chagrin et leur solitude. L'autrice nous immerge ainsi dans leur deuil, difficile à comprendre pour tous alors que tout le monde est au courant de la catastrophe et semble par conséquent et par automatisme, comprendre leur douleur. Letta est ambitieuse et avec beaucoup de force, elle fait tout pour rebondir face à cette épreuve que la vie à placer sur son chemin. Néanmoins, on ne peut que remarquer qu'il n'y a pas de réels et grands rebondissements donnant parfois une impression de lassitude, de stagnation et d'ennui. 

            Aux côtés de Letta et Molly, l'autrice accentue cette volonté de mettre en avant les femmes à travers ses héroïnes, en mettant aussi des femmes comme personnages secondaires en avant. En les croisant avec la réalité et le contexte historique, cela donne des références comme Nellie Bly ou encore l'utilisation du laudanum et des pharmacies ancestrales à) base de remèdes concoctés par les femmes, qui était un sujet vraiment intéressant à retrouver. Cependant, pour tous les personnages, il me manque toujours une certaine profondeur. Il m'est alors difficile de ressentir des émotions à travers eux, d'y être attachée et d'être véritablement transportée dans leur histoire assez plate. Et ce n'est pas par exemple, le personnage totalement muet de Molly qui améliore ici la situation et qui n'apporte pas grand chose à l'histoire hormis le fait d'être la raison et la motivation de la reconstruction de Letta. 

En bref:

             "Après l'océan" nous place dans un contexte historique très intéressant, celui de l'après-naufrage du Titanic. Et c'est une nouvelle fois en plaçant les femmes au cœur de ce récit que Laurence Peyrin nous raconte une histoire de résilience et de renaissance. A travers les deux sœurs rescapées, il est question de reconstruction de soi et d'une nouvelle vie lorsque le destin, parfois cruel, place des obstacles imprévus sur le chemin. L'autrice nous immerge dans leur deuil mais le personnage de Letta est ambitieuse et courageuse car elle se relève et se dépasse pour offrir la meilleure vie possible à sa petite sœur. Dans cette quête, il sera alors question de différences, de rejet et d'exclusion, d'égalités et d'inégalités. Mais force est de constater que j'ai une nouvelle fois ressenti les mêmes choses que pour les autres romans de l'autrice, c'est-à-dire un manque de profondeur dans l'histoire et dans les personnages. Le récit est assez plat, sans réels rebondissements qui dynamiserait le tout et qui apporte plutôt un sentiment de lassitude. Et les personnages véhiculent peu d'émotions. Le roman reste bon dans sa globalité mais le tout mériterait d'être creusé.

jeudi 18 juin 2020

Les jours brûlants (Valérie Peyrin)







Nationalité de l’auteur: Française
Editions Calmann-Lévy (25 Mars 2020)
425 pages
ISBN-10: 2702165648
ISBN-13: 978-2702165645
Genre: Contemporain
Lu le: 1er Juin 2020
Ma note: 14/20





Résumé/4ème de couverture:

            À 37 ans, Joanne mène une vie sereine à Modesto, jolie ville de Californie, en cette fin des années 1970. Elle a deux enfants, un mari attentionné, et veille sur eux avec affection. Et puis… alors qu’elle rentre de la bibliothèque, Joanne est agressée. Un homme surgit, la fait tomber, l’insulte, la frappe pour lui voler son sac. Joanne s’en tire avec des contusions, mais à l’intérieur d’elle-même, tout a volé en éclats. Elle n’arrive pas à reprendre le cours de sa vie. Son mari, ses enfants, ne la reconnaissent plus. Du fond de son désarroi, Joanne comprend qu’elle leur fait peur. Alors elle s’en va. Laissant tout derrière elle, elle monte dans sa Ford Pinto beige et prend la Golden State Highway. Direction Las Vegas.
C’est là, dans la Cité du Péché, qu’une main va se tendre vers elle. Et lui offrir un refuge inattendu. Cela suffira-t-il à lui redonner le goût de l’innocence heureuse ?

Mon avis:

            J’espérais secrètement recevoir le tout dernier livre de Laurence Peyrin et Calmann-Lévy a dû entendre ma petite prière puisqu’ils ont eu la gentillesse de me l’envoyer: une jolie réception surprise qui fait d’autant plus plaisir. Si j’ai toujours trouvé la plume de Laurence Peyrin assez particulière, très travaillée, ce qui rend la lecture pas toujours fluide, ici je n’ai pas retrouvé cette petite complexité d’écriture. En ce qui concerne l’histoire, je n’ai pas particulièrement compris le personnage de Joanne. Parmi tous les livres de l’autrice, c’est donc « les jours brûlants » que j’ai le moins apprécié. 

Points de vue/Critiques:

            Entre son mode de vie et ce qu’elle traverse, il est difficile de s’identifier au personnage de Joanne. Cette dernière est une mère de famille épanouie dans sa famille, dans sa fonction et dans son confort quotidien. Ainsi, le jour où elle se fait agresser, sa vie toute (et trop?) tranquille vole en éclats. Dés lors, la première phase de son traumatisme va se « limiter » à se lancer des défis au supermarché. Jusqu’au jour où cela ne sera plus suffisant: elle prend alors la décision d’abandonner homme et enfants sur un coup de tête pour partir… 
Je n’ai absolument pas compris le personnage de Joanne, entre sa réaction face à son agression et son cheminement pour aller mieux lors de sa fuite. En effet, son agression, même s’il n’y a pas de grade dans ce domaine, est « mineure »: il s’agit d’un vol à l’arrachée. Ainsi, je me suis demandais si son effondrement psychologique et sa fuite n’étaient pas excessifs par rapport à cette agression, élément déclencheur. N’a-t-elle pas une vie trop belle, lisse et parfait pour n’avoir vécu aucun autre drame? Ne pouvait-elle pas trouver des aides plus logiques pour la soutenir? D’autant plus, qu’elle est parfaitement conscience qu’elle a un problème et qu’elle n’agit pas raisonnablement. 

            Au bout de sa fuite, Joanne trouve refuge à Las Vegas dans un lieu inattendu. C’est dans ce lieu auprès de personnes atypiques loin des standards habituels qu’elle a l’habitude fréquenter, elle va reprendre pieds. Et je dois avouer que je n’ai réellement pris conscience de quelle manière elle a pu remonter la pente, qu’elles avaient été les choses qui ont fait qu’elle sorte la tête de l’eau et qu’elle surpasse son traumatisme puisqu’il n’y pas de choses folichonnes durant ce passage, qui a presque paru tourner en rond. N’ayant donc pas eu d’attachement pour Joanne, je ne l’ai pas comprise du début à la fin. Néanmoins, je pense comprendre que le but de Laurence Peyrin était de transmettre à travers ce récit, une histoire remplie d’humanité et de bienveillance.

En bref:

            Si Laurence Peyrin nous a habitué à mettre en avant des femmes de tout horizons et de tout caractères, Joanne, que l’on suit dans « Les jours brûlants » est sûrement celle qui m’a le moins convaincu… En effet, nous la découvrons comme une bonne petite épouse et mère de famille bien sous tous rapports, qui a une belle vie toute lisse, bref le genre de destin peu enviable. Alors quand un évènement (relativement) dramatique survient, elle perd complètement pied et sa vie personnelle vole en éclats. Ne comprenant pas ses choix et ses réactions, je ne me suis absolument pas attachée à elle. Ainsi, son cheminement vers sa reconstruction n’est ni palpitante, ni claire et limpide. Un roman prônant l’humanité, la bienveillance et la reconstruction pour lequel je suis passée à côté…

jeudi 7 mai 2020

L'aile des vierges (Laurence Peyrin)





Nationalité de l’auteur: Française
Editions Pocket (7 Mars 2019)
numéro 17405
480 pages
ISBN-10: 2266289799
ISBN-13: 978-2266289795
Genre: Historique
Lu le: 27 Avril 2020
Ma note: 15/20




Résumé/4ème de couverture:

" L'aile des vierges ", c'est ainsi que l'on surnomme les chambres réservées aux domestiques à Sheperd House, illustre manoir du Kent où est engagée Maggie Fuller au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Petite-fille de suffragette, fille d'une sage-femme féministe, Maggie aurait pu prétendre à mieux que cette place de femme de chambre. Mais, en ces temps difficiles, la jeune femme cultivée et émancipée n'a d'autre choix que d'intégrer la petite armée d'intendants semblant vivre au siècle précédent. Elle aspire pourtant à un autre destin. Et elle n'est pas la seule au sein de Sheperd House... Contre toute attente, ce pourrait être le début de son long chemin vers l'amour et la liberté.

Mon avis:

            Avec « L’aile des vierges », Laurence Peyrin nous entraine une fois de plus dans une histoire romanesque historique avec une figure féminine forte en tête de proue. Avec une plume assez caractéristique car parfois assez soutenue, l’autrice nous fait voyager entre l’Angleterre et les Etats-Unis dans une histoire où se mêle le destin et l’importance des choix que l’on peut donner à sa vie. Une bonne lecture et un bon moment passé avec Maggie Fuller.

Points de vue/Critiques:

            La première partie du roman nous fait plonger au coeur de la campagne Anglaise, à Sherperd House, juste après la Seconde Guerre Mondiale. Pour servir et entretenir la maison de ce riche couple de propriétaire, de multiples personnages composent le personnel. A la découverte de tout ce petit monde et de leur mode de vie, cela fait littéralement pensé à Dowtown Abbey.

Nous faisons la connaissance de Maggie, une jeune femme de caractère et de convictions. En effet, contrairement aux femmes et aux moeurs de son époque, Maggie avance à contre-courant, comme si elle était en avance sur son temps. C’est une femme profondément sensible à la lutte pour les droits des femmes (lui venant de sa mère et grand-mère, féministes et combattantes bien avant l’heure) et son caractère est en accord avec ses convictions et combats. C’est ainsi qu’elle accepte ce travail de femme de chambre à la mort de son mari, son indépendance prévaut sur sa condition de domestique. J’ai beaucoup aimé Maggie dans toute cette première partie, droite en toute circonstance, dans son travail, ses idées et ses paroles. Elle montre même qu’elle n’a pas froid aux yeux et que ses combats ne sont pas une façade puisqu’elle n’hésite pas à répondre au maître de maison. Associé à son aplomb, elle a un humour qui est plus que le bienvenu. Et toujours pour le bien de toutes les femmes en générale, elle n’hésite pas à tendre la main et à prendre sous son aile celles qui ont besoin d’un coup de pouce, et Maggie ne les oubliera jamais.

            La deuxième partie du roman nous fait faire un bon de quelques années plus tard, en 1950, et se situe aux Etats-Unis. Maggie est alors devenue une jeune femme plus mûre, toujours aux mêmes convictions mais encore plus indépendantes. Dans cette partie, j’ai perdu la Maggie forte, drôle et affirmée que j’aimais au tout début. Je dirais que malheureusement, elle est presque devenue une femme ordinaire de son époque, elle a perdu non seulement tout son charme mais en plus, elle devient parfois incompréhensible par rapport à celle qu’elle était avant. 

            On se laisse très facilement porté par l’histoire qui nous entraîne avec plaisir. Néanmoins, je trouve que toute l’histoire de Maggie est assez prévisible et que finalement aucune surprise n’est présente. Il n’y a donc pas vraiment de révolution et de révélations dans cette histoire romanesque historique qui reste classique dans ses codes. On met l’accent sur la destinée et surtout sur le fait de l’importance des choix à prendre, parfois assez rapidement, qui seront décisifs et déterminants sur le chemin que peut alors prendre une vie.
Heureusement, la plume de Laurence Peyrin, que je trouve particulière avec un langage un minimum soutenu qui fait que la lecture n’est pas entièrement facile et rapide, fait en sorte d’apporter un poids et une crédibilité supplémentaire, et qui est tout à fait raccord avec la temporalité du récit. 

En bref:

            Dans « L’aile des vierges », dans une société d’après-guerre qui s’achemine vers des changements majeurs, Laurence Peyrin nous fait découvrir Maggie Fuller, son héroïne, une femme indépendante, téméraire et avant-gardiste dans son combat et ses convictions pour les droits des femmes. Avec un fort caractère qu’elle n’hésite pas à dévoiler, son humour fait également mouche. C’est une plaisir de la découvrir et de la suivre dans son chemin de vie dans lequel se mêle son destin et où parfois les décisions à prendre ouvre différentes voies. Une histoire agréable et tout à fait plaisante, même si on reste clairement dans une sorte de classicisme. Dommage que l’évolution de Maggie dans la deuxième partie du roman est déconcertante au point de ne pas retrouver la femme décisive du début.