Titre original: La
bibliotecaria de Auschwitz
Traduction: Myriam
Chirousse
Nationalité de l’auteur: Espagnole
Editions Flammarion (10 Juin 2020)
504 pages
ISBN-10: 2756429775
ISBN-13: 978-2756429779
Genre: Historique
Lu le: 27 Août 2020
Ma
note: 16/20
Résumé/4ème de couverture:
A
quatorze ans, Dita est une des nombreuses victimes du régime nazi. Avec ses
parents, elle est arrachée au ghetto de Terezín, à Prague, pour être enfermée
dans le camp d'Auschwitz. Là, elle tente malgré l'horreur de trouver un
semblant de normalité. Quand Fredy Hirsch, un éducateur juif, lui propose de
conserver les huit précieux volumes que les prisonniers ont réussi à dissimuler
aux gardiens du camp, elle accepte. Au péril de sa vie, Dita cache et protège
un trésor. Elle devient la bibliothécaire d'Auschwitz.
Mon avis:
Même si le sujet de la Seconde
Guerre Mondiale revient assez souvent en littérature et qu’elle permet
d’alimenter notre devoir de mémoire, on pense presque tout connaître ou au
moins beaucoup de choses sur cette période de l’histoire. Et pourtant…! Sait-on
qu’il y avait un camp des familles à Auschwitz, préservé un temps de
l’extermination, ainsi qu’une véritable bibliothèque? C’est ce qu’on apprend
avec « La bibliothécaire d’Auschwitz », un roman très dense et bien
documenté, qui nous entraine une nouvelle fois dans un horreur poignant et
difficile à suivre.
Points de vue/Critiques:
Dans cette histoire, nous allons
suivre la vie et le quotidien de déportée
de la jeune Dita présente au camp d’Auschwitz avec sa famille. Mais cette
histoire n’est pas une dystopie ni même un roman comme un autre. En effet,
l’auteur retranscrit ce qu’a vécu Dita, Dita Polachova de son vrai nom, qui est encore en vie et avec qui
l’auteur s’est longtemps entretenu pour écrire son histoire. On a donc un roman
où souffle continuellement un véritable
air de vérité tout le long de la lecture.
Dans le camp d’Auschwitz, Dita y a
été déporté avec son père et sa mère et ont fait partis des
« chanceux » puisqu’ils ont été choisit parmi des centaines d’autres
prisonniers pour prendre part à une expérience (malgré eux): celui du camp familial. En effet, une partie du
camp d’Auschwitz regroupait des bâtiments dans lesquels des familles entières
étaient parqués. Ces individus avaient un sursis de 6 mois puisqu’ils
constituaient une sorte de vitrine aux organisations humanitaires européennes
susceptibles de venir visiter Auschwitz afin de s’assurer que les personnes
étaient bien traitées dans ces « camps de regroupement » comme le
disait officiellement la propagande nazie…
La mention et
la description de ce camp familial à Auschwitz est la première chose que l’on
apprend en lisant ce roman. Mais si tous les membres d’une famille vivaient
ensemble dans ce regroupement, les conditions de vie étaient tout aussi
inhumaines: ration alimentaire, travail forcé, surpopulation, surveillance
continuelle, barbelé, maladies et épidémies, menaces et dictature. Avec de
multiples descriptions, on a l’impression de vivre dans l’horreur quotidienne
de Dita et l’on passe par tout autant d’émotions en côtoyant l’horreur,
l’impuissance, les trahisons.
Mais l’espoir et la solidarité sont également présents. Et c’est à
travers les livres que cette étincelle va briller puisque huit livres ont
échappé à la destruction et vont ainsi constituer la bibliothèque du camp. C’est Dita qui sera chargée de véhiculé et
entretenir secrètement cette seule et unique petite distraction et moyen
d’apprentissage. De ces livres découlera une école, des lectures orales, des
conteurs d’histoires… L’existence de cette bibliothèque est la deuxième chose
de l’on apprend avec ce roman.
Tout le roman est très documenté et
foisonne de descriptions. On a donc un livre très dense et cette densité
associée aux différentes et régulières horreurs décrites, font en sorte qu’il
est difficile d’avoir une lecture aisée et fluide. L’histoire est rythmée
par les différentes problématiques rencontrées dans le camp par les
différents personnages et par les souvenirs de Dita, de sa
vie d’avant Auschwitz, qui resurgissent deci delà.
Les
notes de fin de livre de l’auteur sont tout aussi poignantes et nous
permettent de continuer d’avoir ce petit lien d’attachement avec tous les personnages,
puisqu’un petit mot résume ce qu’à été leur vie au camp et ce qu’ils sont
devenus.
En bref:
« La
bibliothécaire d’Auschwitz » va au-delà du roman en s’inscrivant dans une
optique de mettre en lumière la vie de la jeune Dita, ainsi que certains
aspects méconnus du camp d’Auschwitz. En effet, l’auteur a retranscrit tout ce
qu’a vécu Dita, Dita Polachova de son vrai nom, qui est encore en vie et
avec qui l’auteur s’est longtemps entretenu pour écrire son histoire. On a donc
un roman où souffle continuellement un véritable air de vérité tout le long de
la lecture. A travers cette histoire, on apprend ainsi l’existence d’un camp
familial à Auschwitz, une sorte de vitrine extérieure temporaire et d’une
bibliothèque avec les quelques livres échappées de la destruction. C’est Dita
qui sera la penseuse de ces livres qui constitueront une base à la solidarité,
à l’évasion et à l’apprentissage dans ce quotidien horrible et inhumain. Un
livre à fois informatif et témoignant qui renforce encore plus notre devoir de
mémoire.