Nationalité de l’auteur: Française
Editions De Borée (10 novembre 2022)
253 pages
ISBN-10: 281292974X
ISBN-13: 978-2812929748
Genre: Historique
Lu le: 4 Décembre 2022
Ma note: 14/20
Résumé/4ème de couverture:
Juin 1940. La famille Saurel prend la route de l'exode. Échappant à la vigilance de ses parents, la petite Margaux est kidnappée par Clémence, une jeune femme en mal d'enfant. Commence alors pour elles une fuite interminable sur les routes de France. Tout d'abord terrorisée, Margaux finit par accepter son sort, sans pour autant oublier sa vraie famille. Les Saurel trouveront-ils assez de force pour survivre et retrouver leur petite fille en ces heures sombres de l'Occupation ?
Mon avis:
Dans ce nouveau livre historique de Karine Lebert qui se passe encore durant la Seconde Guerre Mondiale, l'autrice s'intéresse à un sujet bien particulier, celui des enfants. Il est ainsi question du bouleversement des enfants en cette période sombre, le fait qu'ils soient parfois séparés de leur famille, leur changement d'identité, les traumatismes vécus, mais également la recherche d'enfants disparus ou le mal d'enfants du point de vue des adultes. Les thématiques sont donc très intéressantes d'autant plus que les psychologies des personnages sont finement travaillées. Beaucoup de drames sont relatés dans ce récit, mais j'aurais aimé plus d'approfondissement car les choses vont parfois vite et il y a pas mal d'heureux hasards.
Points de vue/Critiques:
Dans le vaste sujet de la Seconde Guerre Mondiale, plusieurs thèmes et angles de vue peuvent être abordés. L'autrice s'intéresse ici aux familles et plus particulièrement aux enfants. Elle s'interroge ainsi sur ce que deviennent les enfants quand ils sont brutalement arrachés de leur famille, quels souvenirs et quelle identité gardent-ils lorsqu'il est question de changement d'identité, ou encore quels seront leurs traumatismes futurs par apport aux atrocités qu'ils ont pu voir ou vivre. Mais l'autrice s'intéresse aussi aux points de vue des parents en s'interrogeant sur jusqu'où peut aller un désir d'enfant et jusqu'où peuvent aller des parents pour rechercher leur enfant. Et c'est au travers de la petite Margaux et de Clémence que toutes ces questions trouveront quelques réponses.
A côté des personnalités de Clémence et de Margaux que l'on découvre tout le long du récit, d'autres personnages gravitent autour d'elles, que se soit du côté de la famille de Margaux ou de celle de Clémence. Quoiqu'il en soit, pour chacun d'entre eux, on découvre un travail finement ciselé en ce qui concerne leurs personnalités et leurs psychologies. On est pris dans leurs vies, dans leurs angoisses, dans leurs espoirs, dans leurs peurs et dans leurs combats. Néanmoins, ces personnages sont tous assez clivants et l'on a du mal à s'attacher et à nuancer l'image et l'opinion que l'on s'est fait d'eux dés le début. Pour Clémence par exemple, malgré ses sentiments et ses justifications, je n'ai pas réussi à m'attacher et la comprendre. Kidnapper une enfant, l'arracher à sa famille et traumatiser tout un ensemble de personnes est un acte inexcusable et difficilement justifiable malgré ce qu'elle a pu vivre. Le frère de Clémence, Charles, est tout aussi lâche puisque d'un côté il comprend la détresse des parents de Margaux mais de l'autre, défend tout de même sa sœur qu'il ne veut pas ni affronter ni dénoncer.
Avec tous ces personnages, on va vivre de multiples drames et traumatismes. On n'a pas l'impression de sortir la tête de l'eau avec cette succession d'évènements tous plus sordides les uns que les autres. J'aurais aimé avoir moins de choses mais qu'elles soient davantage approfondis. D'autant plus que certaines choses, notamment pour Clémence, étaient assez grossières et peu crédibles. Certaines choses arrivent comme un heureux hasard qui accentuent l'aspect de fiction et s'éloignent de la réalité.
En bref:
Dans ce nouveau récit de la Seconde Guerre Mondiale, l'autrice s'intéresse à un sujet bien particulier, celui des enfants et de leurs familles. De nombreuses questions sont ainsi pointées comme la question du bouleversement des enfants en cette période sombre, le fait qu'ils soient parfois séparés de leur famille, leur changement d'identité ou encore les traumatismes vécus et leurs conséquences sur le futur. Mais on aborde également le point de vue des adultes avec la recherche d'enfants disparus ou le mal d'enfants. Pour étayer ces thématiques intéressantes, le récit se fonde sur une myriade de personnages avec notamment la jeune Margaux et Clémence comme cheffes de file. Pour chacun d'entre eux, on découvre un travail finement ciselé en ce qui concerne leurs personnalités et leurs psychologies. Néanmoins, ils sont assez clivants et l'on a du mal à se détacher et à nuancer l'opinion que l'on s'est fait d'eux. On notera aussi beaucoup de drames relatés dans ce récit, mais j'aurais aimé plus d'approfondissement car les choses vont parfois vite et il y a pas mal d'heureux hasards.