L'île des souvenirs (Chrystel Duchamp)

Nationalité de l’auteur: Française

Éditions Points (24 Janvier 2025)

284 pages

ISBN-13: 979-1041414369

Genre: Thriller

Lu le: 16 Juillet 2025

Ma note: 16/20 

Résumé/4ème de couverture:

Delphine, 22 ans, est étudiante à Lyon. Issue d’une famille bourgeoise, elle tente de s’affranchir de son éducation en écumant bars et boîtes de nuit. Au cours d’une soirée, elle suit une ombre mystérieuse jusqu’à sa voiture…

Quand elle se réveille dans une maison abandonnée, elle est menottée à un radiateur. Bientôt rejointe par une autre prisonnière.

L’enquête confiée à la Crim’ n’avance pas assez vite aux yeux de l’opinion. Sous pression, le capitaine Romain Mandier accepte l’aide d’un profiler et d’une psychotraumatologue.

Qui est cet homme en noir, qui hante les souvenirs confus d’une des captives ? Pourra-t-on exhumer de sa mémoire les fragments qui mèneront au coupable ?

Mon avis:

        Si "L'île des souvenirs" ne sera pas mon livre préféré de l'autrice en me restant en mémoire, comme ont pu l'être les autres, c'est tout de même un très bon thriller psychologique que nous offre Chrystel Duchamp. Avec une construction toute particulière, l'histoire s'articule autour de la mémoire et de ses vicissitudes, que l'on ne contrôlent pas toujours. Entre une véritable amnésie, une occultation des souvenirs ou une résurgence qui ne vient pas, les méandres de la mémoire est très tortueuse et c'est sur cette base que l'intrigue nous mène par le bout du nez et nous fait des nœuds au cerveau. On ne sait jamais qui croire, passant de doutes d'un personnage à un autre. Les portraits des deux protagonistes sont très bien peints et l'on prend plaisir à essayer de décortiquer leurs personnalités. En revanche, l'arrivée des enquêteurs nous fait un peu relâcher notre intérêt du fait de leur personnalités moins intéressantes, qui nous font partir dans quelques digressions plus techniques peu pertinentes. Si j'ai pu soupçonné un détail des révélations, celles-ci sont tout de même magistrales et montrent à quel point l'autrice sait parfaitement nous berner.

Points de vue/Critiques:

        Delphine et Maëlys sont les deux protagonistes féminines de cette histoire, et je dirais même les personnages principaux, même si la construction particulière de ce lire fait en sorte que cette distinction ne peut pas être claire. Les deux femmes sont les victimes d'un enlèvement et dont la destinée sera différente pour elles deux. Le roman est divisé en différentes parties dont chacune sera le point de vue d'un des intervenants et protagonistes de l'histoire sur de déroulé de l'affaire, tout en s'intéressant à sa vie et à sa personnalité. On passe ainsi successivement par les victimes, l'enquêteur, le profileur ou encore la psychologue, et tout ceci, sans jamais revenir en arrière. On progresse ainsi dans la résolution de cette énigme en avançant par strates avec la vision de l'affaire de chacun et leur compétences. Au fil des spécialistes et des éléments et arguments qu'ils étayent, on navigue sans cesse d'une théorie à une autre, une certitude ou un suspect mis en lumière dans un chapitre, sera décrédibiliser dans le prochain. On se laisse ainsi complétement manipuler par les uns et les autres, de parfaites marionnettes entre les mains de l'autrice qui nous assomme avec un dénouement exceptionnel même si j'ai eu des doutes sur un élément. 

        Les chapitres consacrés à Maëlys et Delphine sont très intéressants. Leurs personnalités sont bien décrites et elles permettent de nous happer dés le début de la lecture. Mais on retrouve un petit coup de mou avec les chapitres suivants qui s'intéressent à Romain l'enquêteur et à Erwann le profileur. En effet, les personnalités de ces protagonistes sont beaucoup moins passionnantes, d'autant plus que des détails concernant leur vie afin de mieux les présenter n'ont aucun intérêt. De plus, de part leurs spécificités, on va retrouver une sorte de résumé documenté de leur activité et ce sont lors des informations techniques concernant le profilage et la psychotraumatologie qui nous sont assenées et diluées dans le récit de l'intrigue. Ce côté trop documentaire est assez mal inséré dans l'intrigue, casse le rythme et fait diminuer momentanément l'intérêt pour cette histoire. 

        Le sujet de la mémoire a très souvent été utilisé par les auteurs, et pourtant, Chrystel Duchamp s'empare du sujet avec brio, sans chercher vraiment à trouver l'angle original mais en apportant sa touche dans la construction de l'histoire. Entre le conscient et l'inconscient, l'intervention d'un choc traumatique, les vrais et les faux souvenirs, les souvenirs retenus contre ceux qui viennent, la mémoire a de multiples facettes et de nombreuses vicissitudes qui sont de parfaits terrains pour un auteur de thriller qui sait pertinemment bien vous manipuler pour mieux vous assommer avec des révélations finales fracassantes. 

En bref:

        "L'île des souvenirs" ne sera pas mon livre préféré de l'autrice mais c'est tout de même un très bon thriller psychologique. L'autrice s'empare d'un sujet très souvent utilisé par les auteurs : la mémoire et ses très nombreuses vicissitudes faites de conscience et d'inconscience, de choc traumatique ou encore de souvenirs dévoilés ou occultés. C'est dans ces méandres très tortueux de la mémoire et des souvenirs que Chrystel Duchamp va proposer un récit à la construction toute particulière. Chaque chapitre sera le point de vue d'un des intervenants et protagonistes de l'histoire sur le déroulé de l'affaire, tout en s'intéressant à sa vie et à sa personnalité. On passe ainsi successivement par les victimes, l'enquêteur, le profileur ou encore la psychologue, et tout ceci, sans jamais revenir en arrière. On progresse donc dans la résolution de cette énigme en avançant par strates et on navigue sans cesse d'une théorie et d'une certitude à une autre. Si les portraits des deux victimes sont très intéressants et bien peints, ce qui nous permet d'être happé et plongé immédiatement dans l'intrigue, les chapitres consacrés aux enquêteurs et au profileur donnent un coup de mou du fait de leur personnalités moins intéressantes et des quelques digressions plus techniques peu pertinentes concernant leurs spécialités. Même si j'ai eu des doutes sur un élément, l'autrice nous manipule et nous berne parfaitement avec des révélations finales fracassantes. 

Malaven (Olivier Bal)

Nationalité de l’auteur: Française

Éditions XO (24 Avril 2025)

436 pages

ISBN-10: 2374486842

ISBN-13: 978-2374486840

Genre: Thriller

Lu le: 16 Juin 2025

Ma note: 16/20

Résumé/4ème de couverture:

Vous devrez vous souvenir de ce que vous avez fait durant cette nuit d'horreur.

Parmi vous, il y a un menteur, un traître et un assassin.

L'île révélera vos secrets.

Bienvenue à Malaven !

Mon avis:

 Le nouveau roman de Olivier Bal nous plonge dans un nouvel univers de la part de l'auteur, mais c'est une fois de plus, très réussi. Ce roman nous englobe dans une atmosphère angoissante de bout en bout. L'histoire est un véritable huis clos à ciel ouvert et la lecture est très immersive. J'ai de nouveau beaucoup aimé et été agréablement surprise de cette folle capacité à nous faire vivre cette aventure comme si on y était. Le récit se resserre également sur quelques personnages, ce qui permet de mieux les connaître, les apprécier et cela renforce notre doute quand à leur implication dans l'affaire, même si elle s'avère inévitable. Les bases du récit empruntent des codes déjà vus et utilisés comme le jeu le huis-clos, la bande d'amis et un secret remontant au passé, et c'est un véritable escape game prenant et mystérieux qui se développe au fil des pages. Les changements de temporalités ne sont pas toujours évidents à suivre et j'ai trouvé quelques longueurs au récit, notamment vers le dénouement qui m'a semblé s'étirer, mais on se prend facilement au jeu de ce thriller rondement bien ficelé.

Merci aux éditions XO pour l'envoi de ce livre!

Points de vue/Critiques:

        Le point de départ et les bases de cette histoire ne sont pas tellement innovantes, mais cela fonctionne toujours très bien. On se retrouve ainsi sur une $ile considérée comme maudite après qu'un drame s'y soit déroulée des dizaines d'années plus tôt, sur laquelle une bande d'amis qui ne se sont jamais revus depuis est invitée pour participer à un mystérieux jeu qui va se transformer en escape game grandeur nature. Le passé de cette île est mystérieux et très nébuleux, tout comme le passé des personnages dont on sait que des étiquettes de menteur, de traite et d'assassin leur colle à la peau. Pour connaître ce qu'il s'est déroulé en octobre 1987 sur cette île de Malaven, l'auteur construit son récit sur plusieurs temporalités. Ces retours dans le passé liés proprement à l'île ou ceux qui concernent les personnages sur leur vie sont parfois déroutants car ces chapitres flashbacks sont nombreux et il est nécessaire de bien faire attention à la date mentionnée pour savoir où l'on se situe. Néanmoins, cette construction renforce cette sensation de danger omniprésent que se soit dans la passé comme dans le présent.

        Entre le jeu qui devient macabre, les peurs et les meurtres et la configuration de l'île dont il est difficile de quitter, c'est véritablement un escape game machiavélique et sanglant que vivent les personnages. Et avec les descriptions, pas forcément détaillées mais justes de l'auteur, le lecteur plonge lui aussi dans un huis clos saisissant avec une atmosphère profondément angoissante. L'immersion est totale et elle est vraiment réussie. L'angoisse et le suspense sont savamment dosés pour nous tenir en haleine de bout en bout, car les péripéties s'enchaînent à vau-l'eau. Au même titre que le lecteur, on sent que les 4 protagonistes participant au jeu sont tout aussi perdu dans cet engrenage machiavélique. Et pourtant, on sait et l'on découvre au fur à mesure que chacun cache bon nombre de secrets, que se soit lié à ce qu'il s'est passé sur l'île en octobre 1987 et lié à leur vie d'adulte par la suite. Chacun n'a pas été invité dans ce jeu de pistes par hasard et l'on est aussi compatissant que suspicieux envers eux. Après avoir passé de nombreuses pages dans cet embroglio qui s'éclaircit au fur et à mesure des explications, je dois avouer que le final traine un peu en longueur. Lorsque l'on a eu le dénouement et les révélations principales, le récit s'étire peut-être inutilement avec cette impression d'en faire encore plus et de tourner en rond. Le scénario reste efficace de bout en bout et une fois que l'on a mis les pieds sur cette île de Malaven, on est pris au piège et l'on se laisser berner jusqu'à la fin.

En bref:

        "Malaven" nous plonge dans un nouvel univers de la part de l'auteur, mais c'est une fois de plus, très réussi. Ce roman nous englobe dans une atmosphère angoissante avec un suspense  savamment bien dosés pour nous tenir en haleine de bout en bout. L'histoire est un véritable huis clos à ciel ouvert et la lecture est très immersive, ce que j'ai beaucoup aimé. Les bases du récit empruntent des codes déjà vus et utilisés mais ils fonctionnent toujours très bien comme le jeu, le huis-clos, la bande d'amis et un secret remontant au passé. C'est un véritable escape game grandeur nature, prenant et mystérieux qui se développe au fil des pages pour les protagonistes invités en entrer dans le jeu. Au même titre que le lecteur, on sent que ces derniers sont tout aussi perdu dans cet engrenage machiavélique. Mais que ce soit lié à l'île en elle-même ou à leurs différents secrets, chacun cache bon nombre de choses et l'on est aussi compatissant que suspicieux envers les protagonistes. Par le biais de chapitres flashbacks, on remonte dans le passé à différentes temporalités, qui sont parfois déroutantes et qui nécessitent une certaine attention. Cette construction renforce cette sensation de danger omniprésent tant dans le passé que dans le présent. Après avoir passé de nombreuses pages dans cet embroglio qui s'éclaircit au fur et à mesure des explications, je dois avouer que le final traine un peu en longueur. Mais le scénario reste efficace de bout en bout et une fois que l'on a mis les pieds sur cette île de Malaven, on est pris au piège et l'on se laisser berner jusqu'à la fin.

À retardement (Franck Thilliez)

Nationalité de l’auteur: Française

Éditions Fleuve (2 Mai 2025)

Collection Noir

456 pages

ISBN-10: ‎2265157813

ISBN-13: ‎978-2265157811

Genre: Thriller

Lu le: 12 Mai 2025

Ma note: 17/20 

Résumé/4ème de couverture:

Quand on bascule dans la folie, il est souvent trop tard !

Unité pour malades difficiles de Chambly. Un nouveau patient est accueilli. Délirant, sans papiers, inapte à la garde à vue, celui-ci a poussé sans raison un passager sur les rails et prétend " fuir des vers ".

Seine-Saint-Denis, à cinquante kilomètres de là. Sharko et son équipe découvrent le corps d'un quinquagénaire sauvagement assassiné dans son lit. Chez lui, aucune empreinte digitale ni trace d'ADN, pas même les siennes.

Qui sont ces deux hommes ? Quelles sont leurs histoires ?...

Mon avis:

        Le fait de retrouver Sharko et Hennebelle dans une nouvelle enquête est déjà un petit bonheur en soi, mais quand en plus on retrouve cette signature haletante, avec un côté scientifique et une intrigue maitrisée à la perfection, c'est un véritable bonheur de lecture! L'auteur nous plonge une nouvelle fois au coeur de la folie humaine, mais cette fois-ci au sens strict et médical du terme. Entre deux enquêtes qui n'en formeront plus qu'une par des liens insoupçonnables, on navigue dans une ambiance oppressante, teintée de paranoïa. La toile de l'intrigue est de nouveau remarquablement bien tissée, puisque les péripéties et les cliffhangers s'enchaînent avec toujours beaucoup de fluidité, sans jamais perdre le lecteur mais en le retenant en haleine. L'intrigue se retrouve ainsi dans une configuration complexe dont seul Franck Thilliez détient les clés. Je me suis une nouvelle fois régalée avec ce roman qui permet d'apporter une certaine réflexion entre la justice et la psychiatrie et qui confirme que Franck Thilliez est le maître français du genre.

Merci aux éditions Fleuve pour l'envoi de ce livre!

Points de vue/Critiques:

        Franck Thilliez nous a habitué dans ses intrigues à nous plonger au coeur de la folie humaine mais dans "A retardement", la folie est véritablement traitée comme telle, au sens strict- et médical du terme. L'intrigue va ainsi nous emmener pour une partie avec Franck Sharko et Lucie Hennebelle qui enquêtent après la découverte d'un quinquagénaire sauvagement assassiné et pour une autre partie, l'auteur nous emmène au sein d'un établissement psychiatrique de haute sécurité regroupant des patients hautement malades et dangereux. De ces deux pôles de l'intrigue, c'est davantage et respectivement Nicolas Bellanger et Eléonore, une psychiatre aguerrie qui seront les personnages principaux et qui vont essentiellement investiguer. J'ai beaucoup aimé ces personnages et si Sharko et Lucie sont finalement beaucoup plus effacés, cela ne m'a pas du tout dérangée. 

        Des chapitres courts, une écriture incisive, des rebondissements successifs, des cliffhangers percutants à répétitions : tout est réuni pour que l'on soit rapidement pris en haleine jusqu'à ce que l'on referme le livre, après une belle traversée en apnée, dans une ambiance oppressante et parfois malaisante. Car il y a certaines scènes après des petites bêtes qui ne sont pas joyeuses! Même si l'on est en présence de deux affaires au début de l'histoire, le lien prend progressivement place au fur et à mesure de la découverte et de l'emboitement des pièces de ce puzzle, qui est aussi effrayant que magistral et maîtrisé. Car avec ses nombreuses recherches et sa précision chirurgicale pour énoncer des vérités, Franck Thilliez ne perd jamais son lecteur dans des élucubrations, des détails ou des complexités scientifiques trop ardues. Le tout est toujours très bien vulgariser et la complexité et la densité de l'intrigue sont surtout merveilleusement bien maitrisées.

        La folie est donc ici traitée en tant que maladie psychiatrique et associée à différentes pathologies. Au delà des difficultés de soins à apporter à ces patients, des médicaments à donner, des procédures à mettre en place et des unités hospitalières spécialisées, l'auteur interroge surtout le côté responsabilité des actes commis par des patients atteints de troubles psychologiques et de folie. Car la tension et la dichotomie entre justice et psychiatrie est bien réelle. Dans notre société actuelle, la question de l'irresponsabilité pénale est bien au coeur des débats, car trop souvent employée et synonyme d'impunité... Mais quand est-il alors de l'enferment médical? Comment apporter de telles structures dont personne ne veut et y mettre du personnel soignant et médical déjà en crise? L'auteur n'apporte évidemment pas de réponses, mais en plus de nous faire passer un intense moment de lecture, il nous permet d'éveiller notre réflexion en mettant l'accent sur les différentes facettes du sujet.

En bref:

        En retrouvant cette signature haletante, avec un côté scientifique et une intrigue maitrisée à la perfection," A retardement", c'est de nouveau un véritable bonheur de lecture! L'auteur nous plonge une nouvelle fois au coeur de la folie humaine, mais cette fois-ci au sens strict et médical du terme. Deux affaires vont avoir lieu au début de l'histoire dans lesquelles, Sharko et Lucie sont finalement beaucoup plus effacés, ce qui ne m'a pas du tout dérangée, puisque les personnages principaux, Nicolas Bellanger et Eléonore, une psychiatre aguerrie, sont très intéressants. Le lien prend progressivement place au fur et à mesure de la découverte et de l'emboitement des pièces de ce puzzle, qui est aussi effrayant que magistral. Avec ses nombreuses recherches et sa précision chirurgicale pour énoncer des vérités, Franck Thilliez ne perd jamais son lecteur et la complexité et la densité de l'intrigue sont surtout merveilleusement bien maitrisées. Des chapitres courts, une écriture incisive, des rebondissements successifs, des cliffhangers percutants à répétitions : c'est une belle traversée en apnée que l'on effectue dans ce récit, dans une ambiance oppressante et parfois malaisante. e me suis une nouvelle fois régalée avec ce roman qui permet d'apporter une certaine réflexion entre la justice et la psychiatrie en mettant l'accent sur les différentes facettes du sujet.

A couper le souffle (Alexis Laipsker)

Nationalité de l’auteur: Française

Éditions Michel Lafon (13 Mars 2025)

404 pages

ISBN-10: ‎ 2749960088

ISBN-13: ‎ 978-2749960081

Genre: Thriller

Lu le: 25 Mars 2025

Ma note: 16/20

Résumé/4ème de couverture:

Sous terre, personne ne vous entendra crier.

Enlevée. Séquestrée.

Enterrée vivante.

Elle n'a que dix-sept heures à vivre.

Le commissaire Venturi est sur le fil du rasoir.

Plus que jamais. Car c'est sa fille.

Mon avis:

        Le titre du nouveau roman de Alexis Laipsker porte parfaitement bien son nom, puisqu'une fois commencé, il faut être préparé à retenir son souffle tout le long de sa lecture. Heureusement, avec les courts chapitres, la plume franche et incisive de l'auteur et le suspende haletant, il ne faut pas très longtemps pour reprendre une réelle respiration. Cette histoire est parfaitement rythmée du fait du compte à rebours enclenché par le modus operandi du tueur. On retrouve beaucoup de "gore" dans ce récit, qui se focalise véritablement sur la découverte du tueur qui enterre ses victimes vivantes. Cet aspect plus recentré et qui se concentre sur les rouages et sur l'identité du meurtrier m'a beaucoup plu et apporte un côté plus posé comparé aux autres livres, mais qui reste tout aussi prenant et angoissant! Le livre nous fait en plus vivre les ressentis et les pensées des victimes : c'est une plongée totalement horrible et suffocante. L'auteur laisse planer le doute jusqu'à la fin quant à l'identité du tueur puisque l'on sait que la facilité et la logique ne sont de mises. Une nouvelle réussite qui nous coupe le souffle de bout en bout.

                                        Merci aux éditions Michel Lafon pour l'envoi de ce livre! 

Points de vue/Critiques:

        "A couper le souffle" est le quatrième tome de la série Venturi et Montalvert, et c'est un immense plaisir de retrouver le duo de choc, tant leurs différences de générations, de sexe et d'expertise leurs procurent une force et une compatibilité efficace sur le terrain pour résoudre des affaires. Leurs petites chamailleries procurent en plus un certain humour non négligeable dans ces histoires, toujours sordides de l'auteur. Mais l'heure n'est pas vraiment à la rigolade entre les deux enquêteurs étant donné que la nouvelle victime du tueur n'est autre que la fille de Venturi. C'est donc une affaire plus que personnelle et cela permet d'en apprendre plus sur la vie privée de Venturi et son rapport en tant que père.

        Toute la caractéristique de cette nouvelle affaire repose sur la méthode du tueur pour assassiner ses victimes : celle de les enterrer vivantes. Les victimes n'ont que dix-sept heures à vivre une fois enterrée avant de mourir : c'est donc une véritable course contre-la-montre entrepris par Venturi pour sauver sa fille. Le récit est rythmé sur ce fameux compte à rebours, de quoi rendre le roman encore plus angoissant et addictif. L'histoire en elle-même est donc moins gore que les romans précédents de l'auteur, puisqu'il n'est pas question de meurtres sanglants et de corps retrouvés dans des états pas possible. En revanche, l'horreur est bien présente puisque l'auteur va nous faire vivre les pensées et les ressentis de la victime enfouie sous terre. Cela est synonyme de sensation d'étouffement, de savoir sa mort lente et proche, sans oublier les descriptions des insectes et autres bestioles qui rampe sur soi sans avoir la possibilité de bouger... On ressent véritablement la peur et l'effroi de la victime dans cette plongée aussi terrifiante que suffocante. C'est ainsi que l'on retient notre souffle du début à la fin de cette histoire addictive et immédiatement prenante. 

        Les ficelles sont peu à peu dénouées afin de trouver l'identité du tueur, mais aussi est surtout où est enterrée la fille de Venturi. Si un premier suspect est assez rapidement mise en lumière, on se dit que cela est trop facile et qu'il y a encore d'autres nœuds à dénouer. L'identité du coupable n'est peut-être pas forcément très surprenante, mais pris dans l'engrenage du compte à rebours, on n'a finalement pas le temps et l'occasion de se faire des hypothèses. 

En bref:

        "A couper le souffle" porte parfaitement bien son nom, puisqu'une fois commencé, il faut être préparé à être en apnée tout le long de sa lecture. C'est un immense plaisir de retrouver le duo de choc, Venturi et Montalvert, tant leurs différences leurs procurent une force et une compatibilité efficace sur le terrain pour résoudre des affaires. Mais l'heure n'est plus à leurs petites chamailleries, puisque c'est un affaire plus que personnelle qui les attend. Pour sauver sa fille des griffes du tueur, Venturi n'a que dix-sept pour trouver l'identité du tueur. C'est donc une véritable course contre-la-montre qui s'enclenche et le récit est rythmé sur ce fameux compte à rebours, de quoi rendre le roman encore plus angoissant et addictif. L'histoire en elle-même est moins gore mais l'horreur est bien présente puisque l'auteur va nous faire vivre les pensées et les ressentis de la victime enfouie sous terre... Une véritable plongée horrible et suffocante. L'auteur laisse planer le doute jusqu'à la fin quant à l'identité du tueur. Une nouvelle réussite qui nous coupe le souffle de bout en bout.

La femme de ménage (Freida McFadden)

Titre original : The Housemaid, book 1 

Traduction :  Karine Forestier

Nationalité de l’auteur: Américaine

Éditions J’ai Lu (4 Octobre 2023)

412 pages

ISBN-10: ‎ 2290391174

ISBN-13: ‎ 978-2290391174

Genre: Thriller

Lu le: 16 Mars 2025

Ma note: 16/20 

Résumé/4ème de couverture:

      Chaque jour, Millie fait le ménage dans la belle maison des Winchester, une riche famille new-yorkaise. Elle récupère aussi leur fille à l'école et prépare les repas avant d'aller se coucher dans sa chambre, au grenier. Pour la jeune femme, ce nouveau travail est une chance inespérée. L'occasion de repartir de zéro. Mais, sous des dehors respectables, sa patronne se montre de plus en plus instable et toxique. Et puis il y a aussi cette rumeur dérangeante qui court dans le quartier : madame Winchester aurait tenté de noyer sa fille il y a quelques années. Heureusement, le gentil et séduisant monsieur Winchester est là pour rendre la situation supportable. Mais le danger se tapit parfois sous des apparences trompeuses. Et lorsque Millie découvre que la porte de sa chambre mansardée ne ferme que de l'extérieur, il est peut-être déjà trop tard…

Mon avis:

      Ca y est, j'ai enfin succombé à cet engouement monstre et mondial pour ce thriller domestique, dont le succès est retentissant. Il est vrai que même si les avis sont largement positifs, ils ne sont pas forcément unanimes, étant donné qu'il faut sûrement dissocier les retours des personnes peu habituées à lire ce genre de livres, de ceux qui lisent régulièrement et souvent des polars. Partant avec cette idée en tête, je me suis laissée prendre par cette histoire qui se déroule très bien et qui a cette caractéristique d'accrocher immédiatement le lecteur. Les actions et les rebondissements nombreux permettent de garder le lecteur dans cette ambiance pleine de suspense. J'ai passé un très bon moment de lecteur, mais il est vrai qu'elle n'a rien d'exceptionnelle pour moi, ne m'ayant pas particulièrement offerte de grosses surprises. La fin du récit permet même de lever les yeux au ciel en se disant que le hasard fait quand même très bien les choses, tout en permettant de savoir clairement comment va s'orienter les tomes suivants. C'est un thriller domestique pas exceptionnel, mais rudement efficace et rondement bien menée avec des ingrédients très bien dosés.

Points de vue/Critiques:

    Je comprends que ce livre a pu susciter un engouement monstre et des critiques exceptionnelles pour les personnes qui sont peu habituer à lire, et en particulier du polar et encore plus spécifiquement, du thriller domestique. Il est vrai que, quand ce type de lectures est plus courante, il est plus difficile de nous surprendre. Néanmoins, cela reste une très bonne lecture, rudement efficace, avec des codes et des ingrédients qui fonctionnement parfaitement bien. L'autrice arrive dés les premières pages à happer son lecteur et à l'entraîner dans une histoire où le banal d'une vie de famille, à l'intérieur d'une maison, se transforme en cauchemar. Elle montre que les apparences sont trompeuses et que la vérité ne se trouve pas forcément là où on veut nous l'orienter.        

        La première partie du roman nous fait suivre le point de vue de Millie, qui ne possède rien depuis sa sortie de prison et qui obtient cet emploi de femme de ménage chez une famille riche et bien sous tout rapport, pour lequel elle est prête à faire toutes les concessions pour redémarrer une nouvelle vie. Mais elle découvre de plus en plus de petites choses étranges qui finissent par la faire pleinement douter et lui faire ressentir de la crainte et de la peur. Alors est-ce réel ou est-ce de la paranoïa? Qui croire dans cette histoire : l'étrangère qui sort de prison mais qui semble bien victime de choses étranges ou ce couple parfait qui véhicule autant de gentillesse que de froideur? Avec les actions et les rebondissements qui s'enchaînent, il est vrai que tout est réuni pour que l'on soit facilement embarqué dans l'histoire et pour que les pages défilent rapidement.

        La seconde partie du roman nous fait prendre un virage très intéressant, puisque l'on se retrouve avec le point de vue d'un autre personnages clé de l'histoire et ce changement de direction est plutôt salvateur. Si cela dynamise encore plus le récit, il permet d'apporter un certain lot de petites surprises. Alors que le lecteur s'était fait une idée, avait l'impression de comprendre tout les tenants et aboutissants et de croise en ses hypothèses, ce nouveau point de vue fait tout basculer. J'ai beaucoup ce twist, qui a été finalement la chose la plus surprenante pour moi de l'histoire. En effet, si le suspense ambiant est maintenu de bout en bout et nous entraine agréablement dans l'histoire, je dois avouer que je n'ai pas eu de grosses surprises. Les ficelles du récit ne sont pas exceptionnelles et ne révolutionne pas le genre ni le sous-genre lorsque l'on est habitué à ce type de lecture. La fin de l'histoire tire quelques ficelles assez grossières en nous faisant penser que le hasard fait très bien les choses, et il laisse peu de doutes quand à l'orientation des tomes suivants. 

En bref:

      Ayant enfin succombé au succès phénoménal de ce thriller domestique, je me suis laissée prendre par cette histoire qui se déroule très bien et qui a cette caractéristique d'accrocher immédiatement le lecteur. J'ai passé un très bon moment de lecture avec des actions et des rebondissements nombreux qui permettent de garder le lecteur dans cette ambiance pleine de suspense. En suivant le point de vue de Millie, la femme de ménage, dans une première partie, on se fait une idée plus ou moins précise de la confiance ou non accordée aux différents personnages. Mais lorsque la seconde partie du roman nous fait prendre un virage différent avec le point de vue d'un autre personnages clé de l'histoire, cela dynamise encore plus le récit et elle permet d'apporter un certain lot de petites surprises. J'ai beaucoup ce twist, qui a été finalement la chose la plus surprenante pour moi de l'histoire.  En effet, si le suspense ambiant est maintenu de bout en bout et nous entraine agréablement dans l'histoire, je dois avouer que je n'ai pas eu de grosses surprises. Les ficelles du récit ne sont pas incroyables et ne révolutionnent pas le genre lorsque l'on est habitué à ce type de lecture. La fin de l'histoire tire quelques ficelles assez grossières en nous faisant penser que le hasard fait très bien les choses. C'est un thriller domestique pas exceptionnel, mais rudement efficace et rondement bien menée avec des ingrédients très bien dosés.