Nationalité de l’auteur: Française
Editions Pocket (24
Mai 2018)
numéro 17273
368 pages
ISBN-10: 2266286439
ISBN-13: 978-2266286435
Genre: Thriller
Lu le: 18 Juillet 2018
Ma
note: 13/20
Résumé/4ème de couverture:
Ils sont beaux, sportifs, complices.
Mangent local. Achètent cher, mais pour durer. Un bon goût à toute épreuve.
Monsieur et Madame Parfait et leurs enfants. Quand les Moreau prennent
possession, pour le week-end, d'une belle maison bretonne, sur cette île perdue
en forme de haricot, tout annonce des vacances idéales. C'était compter sans la
tempête, la disparition de Marion, le sang sur le couteau... Et l'étrange
collaboration des habitants, pour lesquels " les Parisiens " font
par-dessus tout un gibier parfait...
Mon avis:
Deux
raisons m’ont amener à lire ce livre, que j’aurais même pu lire bien
avant ! La première c’est que j’ai pu rencontré l’autrice lors d’un
événement organisé par Pocket et qu’elle nous avait très bien vendu l’histoire
qui interpelle tout de suite. Et la deuxième c’est que ce titre fait parti des
deux finalistes français pour la nouvelle édition du Prix Nouvelles Voix du Polar Pocket 2018. Le cadre et l’ambiance
promettaient de belles choses et l’on pouvait imaginé tout un tas de choses. Et
cela est à la hauteur de mes attentes puisque le final est très osé, à couper le souffle ! Néanmoins, je
ressors de cette lecture en me disant que je
n’ai pas aimé ce livre…
Points de vue/Critiques:
Même
si la découverte du pot-aux-roses est
magistral et à la hauteur d’un bon et grand thriller, il ne permet pas de
relever mon impression générale ressenti tout au long de lecture et même après
coup : je n’ai pas aimé l’histoire, ni la plume de l’autrice… On peut
certes parfois se « raccrocher » ou se « rattraper » à l’un
ou à l’autre, mais ici seule l’explication finale m’a plu mais elle ne permet
pas de rattraper le tout.
J’ai eu pas mal de soucis avec la plume de l’autrice. Je ne l’ai pas
trouvé fluide du tout, elle est même hachée par de phrases ultra courtes, si tant
est qu’on peux appeler une succession de un à trois mots sans verbe, une
phrase… Cette hachure associée parfois à beaucoup de descriptions non
nécessaires qui s’éternisent, font en sorte que le récit de véhicule aucune
émotions. Le tout donne véritablement quelque chose de très froid. J’ai
également pu remarquer qu’assez souvent lorsqu’un dialogue s’ouvrait ou quand
un personnage disait quelque chose (le récit passe alors dans l’actif), la
chose dite est en fait en lien avec le paragraphe de récit passif jusque au
dessus… C’est un lien très étrange qui s’instaure donc entre le personnage et
le récit, et on se demande vraiment à qui parle ou répond le personnage.
On peut également noter de nombreuses incohérences dans le texte.
En effet, l’autrice insiste fortement sur le fait que dans leur galère, les
membres de la famille sont démunis puisqu’ils n’ont plus… leurs couteaux et
leurs montres !!! (petit 1 : oui un couteau peut être très utile dans
leur situation mais quand on sait qu’ils ont chacun un opinel à porter de
ceinture, c’est tout de même très louche et original et petit 2 : en quoi
avoir leur montre à leur poignée pourrait les aider ?). On sait également
au début que leurs portables ne fonctionnent pas puisqu’il n’y a aucun réseau,
mais le sujet du portable disparaît ensuite totalement de l’histoire alors que
même s’il n’y a pas de réseau, on peut toujours contacter les urgences…
L’histoire
en elle-même ne m’a pas
non plus convaincue, hormis encore une fois le cliffhanger de l’intrigue qui
est magistral et inédit, mais pas suffisant pour prendre le poids sur presque
400 pages de narration. Je n’ai pas du tout aimé le personnage principal de
l’histoire, à savoir toute la famille
Moreau ! En effet, ils ne sont absolument pas réalistes : ils
sont bourrées de clichés et sont l’archétype
de la famille parfaite. La famille est composée de deux enfants, une fille
et un garçon, qui ont 18 et 22 ans mais qui nous sont présentés sans cesse et
textuellement comme des ados et ont le comportement qui va avec (ils se
chamaillent gentiment en s’envoyant des piques de bas étage et en se tirant la
langue) sauf qu’en réalité ils s’adorent comme les bisounours. Toute la famille
mange bio, équitable et ont un intérieur feng-chui à la décoration scandinave
hype et branchée. Ce sont de véritables citadins et voir un champ d’herbe est
pour eux un vrai dépaysement. Et parce qu’ils savent qu’ils sont tous parfaits,
la prétention est présente et elle s’exprime dans le fait que l’on découvre
beaucoup de méchanceté chez chacun d’entre eux envers les personnes qui ne sont
pas de leur rang et ils s’en expriment avec beaucoup de grossièreté et de
vulgarité. Cet aspect m’a vraiment beaucoup déplu. Et lorsque l’on prend
individuellement chaque membre de la famille, on s’aperçoit que, comme la
narration, ils ne véhiculent aucune
émotion. Ainsi, par exemple, lorsqu’ils se retrouvent tous en très fâcheuse
position, ils n’expriment même pas de la surprise ou de la peur, mais vont
plutôt continuer leur conversation de manière tout à fait normale et avec
humour (« tiens t’es là toi aussi ? »).
Je suis très acerbe dans ma critique, mais il
faut dire aussi que par rapport à cette famille particulière, de nombreuses
choses que j’ai pu citées prennent tous
leur sens avec le dénouement final. Il est vrai que cette explication est
assez hallucinante et nous retourne
le cerveau et c’est brillant. On ne voit pas venir les tenants et les
aboutissants et c’est peut-être ça qui fait au final que l’on veut absolument
tourner les pages. Mais encore dommage que la toute fin tombe à l’eau…
En bref:
« Embruns » nous procure
un sentiment haletant pendant la lecture jusqu’à ce dénouement final qui nous
offre un retournement de situation que l’on n’a pas vu arriver et qui nous
vrille le cerveau. Malgré cela, ça n’a pas été suffisant pour moi pour
rattraper l’histoire générale (des incohérences et une famille froide et
absolument pas réaliste) et la plume de l’autrice (problèmes de construction et
rythme très haché) que j’ai presque tout deux, détestés.