La fille qui prenait les armes (Amy Harmon)

Nationalité de l’auteur: Américaine

Éditions Charleston (12 Octobre 2023) 

495 pages

ISBN-10:‎ 2385290464

ISBN-13: 978-2385290467

Genre: Historique

Lu le: 10 Octobre 2023

Ma note: 18/20 

Résumé/4ème de couverture:

1780, Massachusetts. Loin de la petite ferme isolée du Massachusetts où elle travaille comme servante depuis ses dix ans, Deborah Samson rêve de Boston, de New York et de Philadelphie, de connaître des endroits qui n'ont pas encore de nom... A 21 ans, elle attend impatiemment le jour où elle pourra enfin goûter à la liberté et explorer le monde. Alors, quand la guerre pour l'indépendance des colonies éclate, elle trouve dans la cause américaine contre l'oppression anglaise un écho singulier à sa propre situation. Enflammée par les rêves de liberté d'un pays tout entier, Deborah bande sa poitrine, enfile un uniforme et s'enrôle dans l'armée continentale. Sa grande taille et sa morphologie élancée font d'elle un soldat convaincant, mais les risques sont considérables et, confrontée à l'horreur du champ de bataille, elle devra lutter pour garder son identité secrète... Inspirée d'une histoire vraie, une fresque saisissante de la guerre d'indépendance américaine porté par une héroïne forte et libre qui s'émancipe de tous les carcans de son temps.

Mon avis:

        Dans le genre historique, j'avais découvert Amy Harmon à traves " Ce que murmure le vent" qui ne m'avait pas du tout convaincue. Faute de cet échec, je n'avais pas été tenté par son deuxième roman, mais quand j'ai découvert ce nouvel opus historique, le titre et le résumé de 4ème de couverture m'ont fortement attiré. Je me suis laissée tenter afin de donner une autre chance à l'autrice, et j'ai plutôt très bien fait, car contre toute attente "La fille qui prenait les armes" est un véritable coup de cœur! Tirée d'une histoire vraie, j'ai adoré découvrir Deborah Samson, une héroïne dans le sens strict du terme. Aussi épique que romanesque, cette histoire m'a de plus en plus envoutée et conquise au fil des pages. J'aurais aimé rester encore dans cette histoire une fois le livre refermée mais il permet aussi de donner envie de se renseigner davantage sur cette véritable femme qui a pris les armes.

Merci aux éditions Charleston pour l'envoi de ce livre!

Points de vue/Critiques:

        Le début du roman pose clairement les bases de la vie de Déborah Samson, avec ses blessures et son éducation complexe. En effet, dés sa naissance, Déborah n'a pas eu un destin et une vie faciles puisqu'elle est condamnée à vivre de famille d'accueil en famille d'accueil, avec tout ce que cela comporte. Mais elle finit par trouver la bonne qui va lui permettre de vivre dans une grande fratrie et de rêver et d'imaginer son futur. Cette première partie est un peu longue à se mettre en place, mais elle n'est pas déplaisante à suivre. Car c'est surtout en grandissant autour de garçons exclusivement que ses rêves d'indépendance vont peu à peu peu germer. Et l'arrivée de la guerre d'Indépendance des Etats-Unis va être l'élément déclencheur de sa destinée. Cette guerre est le moyen pour elle de prouver sa bravoure, son envie de liberté et sa volonté de se battre pour défendre ses valeurs. Mais quand on est une femme, tout ceci vous est refusé. A moins de se faire passer pour un homme...

        J'ai tout adoré dans le personnage de Déborah qui incarne une femme forte, indépendante et très en avance sur les valeurs féminines de son époque. Elle souhaite s'émanciper, être libre et indépendante et défendre ses valeurs comme tout à chacun et comme n'importe quelle femme pourrait le faire. C'est une féministe avant l'heure et outre son courage et sa volonté sans faille qui sont admirables, il est incroyable de souligner qu'elle ne tremble pas dans ses convictions et ses actions, rien de l'arrête. Il n'en demeure pas moins que Déborah reste une femme qui rêve de tomber amoureuse, de se marier et qui prend plaisir à s'habiller et s'apprêter en tant que femme. J'ai tout aimé en elle: ses convictions, son caractère, ses actions, ses envies. J'ai beaucoup la correspondance qu'elle entreprend avec Elisabeth, à partir de sa jeunesse, dans laquelle elle se livre sans fard ni faux semblants, ce qui tranche avec les mensonges qui perpétuent son quotidien et qu'elle livre à la face du monde. On y découvre ainsi les véritables émotions et états d'âmes de Déborah. Même sans se connaître et n'ayant pas le même, ni la même condition, les deux femmes se complètent mutuellement et leur relation est très belle à suivre.

        On ne retrouve finalement qu'une seule scène de bataille où l'on plonge dans celle-ci, au cœur des combats. Un moment difficile à passer, mais de manière générale, il est plutôt agréable d'être dans cette guerre d'Indépendance aux côtés des troupes de Déborah, puisque l'on y apprend bon nombre de choses. L'autrice mise beaucoup sur une dynamique de l'instant: on découvre un personnage, les liens entretenus avec d'autres, les sentiments qui entrent alors en jeu. On s'attache ainsi immédiatement à tous les personnages rencontrés même si on ne les revoit pas forcément par la suite. Et puis ce roman assez dur dans son côté historique va être tranché par de la romance. Je dois avouer que l'équilibre trouvé par l'autrice est vraiment parfait et cette romance est extrêmement belle à découvrir. 

En bref:

        Je ne m'y attendais pas car je ne partais pas forcément confiante avec l'autrice mais "La fille qui prenait les armes" est finalement un très joli coup de cœur. Inspirée d'une histoire vraie dont il existe peu d'informations, Déborah Samson est une héroïne au sens strict du terme, une femme incroyable et une pionnière du féminisme. Elle a un courage et une volonté sans faille qui sont admirables car rien de l'arrête pour aller jusqu'au bout de sa volonté d'émancipation, de liberté et d'indépendance que sa condition de femme la contraint. La guerre d'Indépendance sera le moyen pour elle de prouver sa bravoure et montrer sa volonté de se battre pour défendre ses valeurs. Déborah n'en reste pas moins une femme qui se livre sans fard ni faux semblants dans une correspondance très touchante avec Elisabeth, qui tranche avec les mensonges qui perpétuent son quotidien. Aussi épique que romanesque, cette histoire m'a de plus en plus envoutée et conquise au fil des pages. Les combats, la violence et la mort sont bien évidemment très présents mais l'espoir, le courage, l'amour et l'entraide sont aussi de mises, sublimés par les mots percutants de l'autrice qui a su équilibrer parfaitement son récit avec une très jolie romance. On quitte ce petit monde à regret mais avec le sourire malgré les épreuves traversées et je vous invite vraiment à partir à la découverte de cette guerrière époustouflante et avant-gardiste du féminisme.