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vendredi 1 avril 2022

La librairie des rêves ensevelis (Madeline Martin)




Titre original: The last bookshop in London: A novel of World War II

Traduction: Elisabeth Luc

Nationalité de l’auteur: Américaine

Éditions Charleston (15 février 2022)

296 pages

ISBN-10:‎ 2368127291

ISBN-13:‎ 978-2368127292

Genre: Historique

Lu le: 4 Mars 2022

Ma note: 18/20 



Résumé/4ème de couverture:

Août 1939. La guerre gronde en Europe.

Grace Bennett a toujours voulu s’installer à Londres, mais les portes closes et les lugubres bunkers qu’elle y découvre sont bien loin de ce dont elle rêvait. Et elle, qui n’a jamais été une grande lectrice, ne s’imaginait pas non plus trouver du travail dans la librairie de Primrose Hill.

Quand le Blitz détruit une partie du centre-ville et que des milliers de livres se retrouvent brûlés et ensevelis sous les décombres, la librairie est miraculeusement épargnée. Au milieu des coupures d’électricité, du son strident des alarmes et du grondement sourd des raids aériens, la littérature sera une source d’espoir pour Grace et pour tous les habitants du quartier, car le pouvoir des mots est plus fort que le bruit des bombes.  

Mon avis:

            Je suis toujours avide de découvrir des récits historiques qui se déroule durant la Seconde Guerre Mondiale, mais quand en plus, il est aussi question de livres et de librairie... Et Madeline Martin a tellement bien réussi à mêler ces deux grandes thématiques avec "La librairie des rêves ensevelis " que l'on est en présence d'un coup de cœur. Cela est d'autant plus impressionnant de lire un récit facile, addictif et surtout riche et bien construit en seulement moins de 300 pages! L'immersion au cœur de Londres pendant le Blitz est formidablement bien réussi et cela donne un merveilleux roman!

Points de vue/Critiques:

        Le début du récit commence sur des notes positives puisque Grace et sa meilleure amie veulent vivre une nouvelle vie, faite de richesse en tout genre. Elles débarquent alors à Londres, après moult espérances, pouvant offrir une multitude de choses nouvelles pour les deux jeunes femmes. Et pour subvenir à ses besoins et en attendant de trouver autre chose qui fait davantage rêver, Grace est employée dans une petite librairie de quartier, peu à peu laissée à l'abandon et dont le propriétaire M.Evans est taciturne et accueillant. Grâce est véritablement attachante et drôle à souhait car la jeune femme ne cesse de dire qu'elle n'aime pas lire, qu'elle n'y connaît rien en matière de livres et donc encore moins quand il s'agit de tenir une telle boutique. Mais parce qu'elle sérieuse et professionnelle, et qu'elle a déjà une forte expérience en matière de gestion d'un commerce, elle va petit à petit proposer des petits changements dans la librairie qui vont attirer la clientèle. Il est vraiment intéressant de suivre sa démarche et de voir que ses efforts vont payer de manière progressif et presque logique je dirais, au vue de ces adaptations qui vont rendre le lieu plus chaleureux. Et au fur et à mesure que le commerce reprend vie, on voit que son propriétaire s'ouvre également, et que Grace aussi s'attache à la librairie... Et puis cette expérience va lui apporter le goût de la lecture qui va lui permettre de rencontrer de nouvelles personnes et invariablement, l'amener à partager ces instants et ce goût nouveau pour les livres.

        Mais tout ceci sera mis en branle lorsque la Seconde Guerre Mondiale éclate, et plus particulièrement lorsque les bombardements déferlent sur Londres. Avant d'être au cœur du Blitz, l'autrice arrive à installer progressivement les affres de la Guerre dans le récit et plusieurs thématiques y seront abordées: la mobilisation des hommes plus ou moins jeunes, les correspondances difficiles et secrètes, les incertitudes des familles, l'effort de guerre fourni par les femmes qui veulent participer et trouver leur place, les pertes, les civils bénévoles qui patrouillent pour superviser le couvre-feu, les abris souterrains dans lesquels la population doit trouver refuge au moment des alertes synonymes de bombardements intensifs. On sent la tension et l'intensité de la guerre monter crescendo jusqu'à atteindre son paroxysme qu'est le Blitz de Londres. L'autrice arrive parfaitement à nous immerger au cœur du désastre. Les dégâts, les destructions les peurs, les odeurs, l’atmosphère étouffante: tout y est et tout est vraiment bien perceptible. Et ce qui est peut-être le plus étonnant avec ce livre et avec la plume de Madeline Martin, c'est le fait qu'elle réussisse à retranscrire toute une ambiance et à relater bon nombre de faits en peu de descriptions ou d'énonciations, donnant ainsi un livre finalement assez court. On a une sorte de concentré mais d'une qualité incroyable. Néanmoins, on se sent tellement bien dans l'histoire et dans la plume portée par l'autrice, que 200 pages supplémentaires n'auraient pas été de trop. Mais je n'ai pas pour autant ressenti de manque ou de rapidité. 

            Dans ce contexte dramatique de plus en plus tendue, Madeline Martin réussit aussi à instaurer progressivement de la bienveillance et un élan fort de solidarité, notamment aux travers des livres. L'histoire devient ainsi de plus en plus touchante et vibrante jusqu'à son dénouement, aussi beau que déchirant et qui l'est d'autant plus quand on sait que cette histoire est inspirée de faits réels. 

En bref:

            Quand un récit historique sur la Seconde Guerre Mondiale côtoie l'univers des livres et des librairies, cela donne un roman formidablement bien réussi de la part de Madeline Martin. Le début du roman commence par des espoirs et des notes positives avec Grace, notre héroïne, qui arrive à Londres pour s'établir dans une nouvelle vie, et qui va peu à peu prendre goût aux livres et à la lecture grâce à la librairie qui l'emploie et dont elle va redorer le blason. Mais tout est mis en branle lorsque la guerre éclate. De nombreuses thématiques seront alors abordées. Et le contexte devient vite dramatique car l'autrice retranscrit parfaitement les bombardements qui déferlent sur Londres où il sera question de peur constante des habitants, de destructions et de pertes d'êtres chers... Mais la littérature sera toujours au cœur du conflit et du récit: elle prend une place importante car les gens s'accrochent aux livres pour survivre et y trouver une sorte de refuge. C'est donc de la bienveillance et un élan fort de solidarité qui s’instaurent et qui émergent de l'histoire. Et l'autrice réussit étonnamment et formidablement bien à retranscrire une multitude de choses en seulement peu de pages. Inspirée d'une histoire vraie, ce qui lui donne encore plus de force et d'émotions, ce récit touchant fera vibrer votre corde sensible de la lecture. Un merveilleux roman que je vous recommande fortement!

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