Nationalité de l’auteur: Française
Editions Pocket (20 Février 2020)
360 pages
ISBN-10: 2266306006
ISBN-13: 978-2266306003
Genre: Historique
Lu le: 20 Août 2020
Ma
note: 17/20
Résumé/4ème de couverture:
Au nom de la
vérité, Gemma, New-Yorkaise, a fait voler en éclats son quotidien trépidant de
femme d'affaires. Sous le charme de la Normandie, elle part depuis Honfleur sur
les traces de son aïeule, Philippine, cinquante ans après, grâce à ceux qui
l'ont connue.
Par amour,
celle-ci a tout quitté, sa famille, sa Normandie. Pour Ethan, un beau GI
rencontré à l'été 1944, Philippine a rejoint sa belle-famille en Louisiane.
Passé le choc de la découverte du Nouveau Monde, le bonheur s'offrira-t-il à la
jeune exilée, mariée, enceinte, loin des traditions de son pays natal ?
Gemma veut
savoir : quelle était la vie de Philippine, là-bas, à La Nouvelle-Orléans ?
Pourquoi est-elle rentrée en France ? Seule ?...
Entre deux
continents, deux époques, portraits croisés de deux femmes entières qui vibrent
à l'unisson. Pour l'amour d'une petite fille, Lauren...
Mon avis:
Le premier tome de ce dyptique
« Les amants de l’été 44 », qui avait été l’occasion de découvrir
l’autrice, avait été une très belle lecture. Et cette suite et fin est tout
aussi à la hauteur: prenante et
passionnante. On navigue toujours entre les Etats-Unis et la France dans la thématique des « war bride »
et le fait de suivre le devenir de toutes ces jeunes femmes à qui ont a promis de
belles choses et qui se retrouvent bien souvent désillusionnées n’est pas
oublié et est intéressant.
Points de vue/Critiques:
J’avais lu le premier tome il y a
seulement quelques temps, donc l’histoire était assez fraiche en mémoire pour
ne pas me poser de questions en commençant cette suite. Néanmoins, de subtils
rappels sont présents tout le long du récit, à des moments clés, ce qui permet
de créer une belle transitons sans interrogations majeures.
Dans cette suite, Gemma va régler certains détails de sa
vie personnelle, puisqu’en remontant à travers ses origines familiales, elle
est tombée amoureuse de la Normandie et est bien décidée à changer de vie.
Parmi ces chamboulements, Gemma continue de retracer la vie de « war
bride » de sa grand-mère Philippine.
Car même si le plus gros est maintenant su, certaines petites zones d’ombres
persistent, notamment ce qu’il est advenu du chaînon manquant entre la
grand-mère et la petite-fille: Lauren, la mère.
Puisque dans le premier tome, nous
avions quitté Philippine à bord du navire la conduisant en Amérique, nous alors
découvrir sa nouvelle vie de femme américaine dans ce deuxième tome. Elle
débarque donc en Louisiane chez sa belle-famille cajun qui l’accueille très
favorablement. Luxe apparent, belle demeure, plantations, famille présente et
chaleureuse et fêtes avec danses presque chaque soir font donc désormais partis
du quotidien de Philippine. Mais derrière tout ce beau fast, on découvre qu’il
se cache d’autres choses et que finalement la vie quotidienne
auprès des Reed se révèle bien décevante. En effet, le mari de Philippine est très
peu présent entre son travail du matin au soir et ses sorties chaque jour en
soirée pour aller se saouler avec ses amis. Et malgré la présence, parfois
envahissante de sa belle-famille, elle n’arrive absolument pas à trouver sa
place. Un mari volage, une belle-famille légère et insouciante, pas d’amis et
de famille à proximité: autant de choses qui font que Philippine se sent
extrêmement seule et surtout incomprise. Sans compter que cette partie du pays
est à l’opposé de sa vie de Normande avec sa chaleur continuelle et sa
gastronomie très épicée! Ce dépaysement a donc un impact physique en plus de
l’impact moral.
Heureusement, Philippine sera en contact épistolaire avec les autres
« war bride » qui ont fait la traversée avec elle, les seules
personnes qui comprendront tout ce qu’elle ressent et traverse. Ces échanges
épistolaires sont non seulement très intéressants pour comprendre tout ce que
ces femmes ont su traverser, en plus qu’un simple océan, mais en plus, ils
permettent d’apporter un petit rythme différent qui relancent de temps en temps
le récit. Avec leurs lettres, les « war bride » montrent que le
quotidien américain est bien différent de celui de la France, un quotidien
auquel elles se sont confrontées avec la difficulté d’être auprès d’hommes
souvent très différents de ce qu’elles imaginaient. Elles vont donc connaître
le racisme, la pauvreté, le travail acharné, la non acceptation de la
belle-famille ou encore la violence et la déchéance. Sans compter
celles qui n’ont pas posé le pied en Amérique, abandonnée par leurs époux en
cours de route. « Pour l’amour de Lauren » révèle
donc parfaitement le fait que ces unions franco-américaines se sont
révélées friables et n’ont pas résisté à la réalité.
En bref:
Dans
« Pour l’amour de Lauren », Gemma poursuit son chemin sur le fil de la
vie de sa grand-mère Philippine, entre les Etats-Unis et la Normandie. En replongeant dans l’histoire de Philippine,
c’est une nouvelle tranche d’Histoire que l’on rencontre: celles des « war
bride », ces jeunes femmes qui
ont traversé l’Atlantique en quête d’une nouvelle vie et de
belles promesses. Mais entre Philippine et les autres « war
bride » que l’on suit grâce à des échanges épistolaires, leur quotidien
américain est bien différent de ce qu’elles imaginaient et pour la plupart
d’entre elles, les désillusions sont parfois rudes. En retraçant
l’histoire de sa grand-mère et en levant le voile sur les origines de sa mère
Lauren, Karine Lebert révèle
donc parfaitement que ces unions
franco-américaines se sont révélées souvent friables et qu’elles n’ont pas
résisté à la réalité de la vie face aux espoirs déchus. Avec Gemma et
Philippine, l’autrice nous dresse le portrait croisé de deux jeunes femmes
aussi fortes et courageuses l’une que l’autre qui se battent chacune pour un
avenir meilleur. Cette suite qui clôture le dyptique « Les amants de
l’été 44 » est donc tout aussi prenant et passionnant que l’a été le
premier tome.
Autour du livre:
Tome 1: Les amants de l’été 44 (<— chronique à retrouver sur le
blog ici)
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