Nationalité de l’auteur: Française
Editions Points (1 Février 2018)
numéro P4721
168 pages
ISBN-10: 2757869221
ISBN-13: 978-2757869222
Genre: Contemporain
Lu le: 3 Février 2019
Ma
note: 15/20
Résumé/4ème de couverture:
Quand on épouse
le prince charmant, beau et brillant, qu'on a avec lui deux petites filles
adorables, comment imaginer un seul instant que le pire puisse arriver ? Qu'il
a menti sur tout, tout le temps ? Qu'il va falloir se résoudre à affronter
celui qu'on a tant aimé dans une lutte sans merci ?
Inspiré d’une
histoire vraie, le récit poignant du combat d'une mère contre la machine
judiciaire.
Mon avis:
Après
avoir lu « Je me suis tue » de Mathieu Ménégaux, je savais à quoi
m’attendre avec ce nouveau livre et j’avais pris mes précautions avant de le commencer. En effet, « je me suis
tue » avait été si prenant et haletant (je l’ai lu d’une seule traite), et
en même temps tellement foudroyant qu’il vous met mal à l’aise tout en vous insufflant
une énorme claque, que je me doute que l’auteur va réitérer le genre, tout en
sachant que cette fois-ci il est question
d’inceste dans cette nouvelle histoire… D’où la préparation à la lecture de
« Un fils parfait ». Au final, je crois que cette lecture m’a plus
agacé que « plu », si tant est qu’on puisse dire qu’une telle
histoire plait, tout comme celle de « Je me suis tue ». Heureusement
que la toute fin m’a beaucoup plus, et même si l’on ne peut pas rester
insensible à ce genre d’histoire, je n’ai pas apprécié les réactions (notamment
celle de Daphné) qui sont trop disproportionnées, mal adaptées et pas nuancées.
Points de vue/Critiques:
Pour
cette nouvelle histoire, Mathieu Ménégaux s’attaque encore une fois à un sujet
très lourd et très grave, à savoir l’inceste. Et à travers ce très court récit,
totalement immersif, on aborde tout ce qui découle d’un tel acte : la
réaction de la mère, comment agir, l’innocence des enfants dans cette situation
et l’interrogation quant à leur futur, les « motivations » du père
qui apparait pour tous comme un père normal et aimant, la manipulation des
enfants, la présomption d’innocence face aux accusations des enfants parfois
manipulateurs, comment sortir rapidement de ce cercle infernal face à la
lenteur juridique et face au long processus d’incrimination et de preuves, etc…
Autant dire que tout va très vite, et que tout comme Daphné, la maman, nous
sommes pris dans un engrenage monstre et tout cela est révoltant.
Une nouvelle fois, Mathieu Ménégaux se met donc
dans la peau d’une femme qui va raconter toute cette sordide histoire à travers
une lettre, une très grande lettre, adressée à la maman de son mari. Les
réactions tellement fortes, tellement réalistes de ce personnage féminin sont
assez bluffantes lorsqu’il s’agit d’un auteur masculin qui
« incarne » un personnage féminin aussi bien. Néanmoins, je n’ai pas
réussi à apprécier et à m’attacher au personnage de Daphné, tant ses réactions
et ses émotions m’ont semblé disproportionnées et c’est là-dessus que l’auteur
m’a déçu, ne faisant pas d’elle quelqu’un de plus sensée et de raisonné,
surtout pour une maman ! En effet, à partir du moment où les faits
d’inceste sont clairement établis pour elle, on peut dire qu’elle pête un câble :
elle devient tout de suite hystérique pour la moindre chose, dans la rue, dans
des situations banales, et en plus, Daphné ne prend à aucun moment la peine de
« s’assagir » et d’expliquer tout ceci à ses filles, qui sont
effrayées et qui prennent tout de suite aussi peur, voire plus, d’elle, que ce
que leur fait subir leur père… (tout en sachant, aussi horrible que
c’est-à-dire, qu’il n’y a pas pu viol techniquement parlant, à l’image de ce
qui est expliqué dans le texte, mais terme qu’emploie Daphné). Vous me direz
que concernant les réactions de Daphné, il y a de quoi devenir folle dans une
telle situation, mais en étant une maman qui veut protéger ses enfants avant
tout, ne doit-elle pas être plus réfléchie et plus posée afin de préserver ses
filles au mieux et agir comme il se doit ? Le personnage de Daphné m’a
donc passablement agacé, et au milieu du livre un sentiment de lassitude est
venue, mais j’ai résisté à tout arrêté ou à passer pour savoir comment cette
histoire finirait.
Heureusement, la toute fin m’a beaucoup plu
et elle m’a surprise, et c’est ce qu’il fallait pour « conclure » un
tel récit et surtout, pour moi, de ne pas être totalement déçue par ce livre.
En bref:
Tout comme son premier livre « Je me
suis tue », Mathieu Ménégaux se met dans la peau d’une femme et il nous
livre toutes ses pensées et ses réactions les plus intimes face à une situation
sordide, l’inceste. « Un fils parfait » est une lecture coup de
poing, qui énerve, qui agace, qui dégoute, qui met mal à l’aise, bref un livre
qui ne peut pas laisser indifférent et dont on ne ressort pas tout à fait
indemne. On est une nouvelle fois pris en apnée dans une histoire glaçante et
qui finit par nous clouer sur place à la toute fin. Mais personnellement, le
personnage de Daphné m’a agacé au vue de ses réactions disproportionnées et non
nuancées qu’une mère réfléchie n’auraient pas eu, ce qui me confére un
sentiment très mitigé sur ce livre.
Autour du livre:
- Du même auteur:
- Je me suis tue (<— chronique à retrouver ici)
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