Titre original: The
Verdun Affair
Traduction: Karine
Lalechère
Nationalité de l’auteur: Américaine
Editions Presses de la Cité (6 Septembre 2018)
336 pages
ISBN-10: 2258151163
ISBN-13: 978-2258151161
Genre: Historique
Lu le: 25 Septembre 2018
Ma
note: 12/20
Résumé/4ème de couverture:
De Verdun à
Bologne, de Paris à Santa Monica, une grande fresque sur les amours qui
s'épanouissent dans l'ombre des absents.
1921. Tom,
originaire de Chicago, travaille à l'ossuaire de Verdun. Un jour, il rencontre
Sarah, Américaine partie sur les traces de son mari porté disparu. Dans cette
petite ville défigurée par l'horreur, les deux déracinés vont vivre la passion
la plus forte : celle qui s'épanouit dans l'ombre d'un absent. Des mois plus
tard, Tom et Sarah se retrouvent devant un hôpital psychiatrique de Bologne, où
un soldat amnésique donne espoir à bon nombre d'endeuillés. Dans l'Italie sous
tension, Tom et Sarah font la connaissance de Paul, journaliste autrichien que
le cas de l'amnésique intéresse aussi. Chacun d'eux a un secret.
1950. À Santa
Monica, Tom, devenu scénariste, mène une existence paisible mais morne. Lors
d'une soirée à Los Angeles, il recroise Paul. Les souvenirs remontent,
fulgurants, et brisent avec eux tous les mensonges passés.
Mon avis:
Avant d’entrer dans le vif du sujet,
je tiens à remercier chaleureusement les
éditions Presses de la Cité pour leur
confiance et leur fidélité envers moi. A l’occasion de la rentrée littéraire, j’ai eu le plaisir et l’honneur de choisir
un livre parmi trois sorties et en plus j’ai eu le privilège de proposer ce
livre à ma communauté par le biais d’un concours
sur Instagram. Donc encore merci pour cette marque de confiance. Et parce que
je voulais évidemment être à la hauteur, j’ai inconsciemment mis beaucoup d’espoir et d’attentes dans
ce livre qui m’a laissé un sentiment mi-figue
mi-raisin à l’issue de sa lecture. Le positif vient bien sûr du côté historique, chose qui m’avait
avant tout attiré dans ce livre, et le négatif vient du manque de coffre et de complexité de l’histoire, sûrement dû au
fait que mes espérances étaient bien supérieures par rapport au résumé de 4ème
de couverture, très accrocheur et très vendeur.
Points de vue/Critiques:
C’est le fait que l’histoire de « Dans les bras de Verdun » fasse
référence à la Première Guerre Mondiale qui
m’a tout de suite attiré. Non seulement, cette guerre est moins souvent
retranscrite dans la littérature, au profit de la Seconde Guerre Mondiale, mais
en plus, on fête cette année les 100 ans de l’armistice. Cet aspect historique
est donc parfaitement bien retranscrit
dans l’histoire, et on apprend
énormément de choses. On découvre notamment la mission du Père qui est de
construire un ossuaire et celle de Tom qui est de collecter les ossements des
soldats morts aux combats afin de réhabiliter leur mémoire. On apprend beaucoup
sur cette mission et j’avoue que j’aurais bien repris un petit supplément
d’informations à ce sujet, qui s’est avéré passionnant. A travers la
construction de cet ossuaire, mais aussi à travers le personnage de Sarah,
veuve de guerre, on aborde évidement, et en grande majorité, la perte, le
deuil, l’absence et parfois le doute et l’espoir. On découvre ainsi combien les
familles endeuillées venues à l’ossuaire afin d’identifier et de réclamer un
père, un fils, un mari sont nombreuses, et comment cela peut peser sur la
conscience de Tom, totalement démuni face à l’incertitude des identifications.
Ce doute sur la perte d’un être cher et donc l’espoir à propos de sa survie est
pleinement mis en lumière par le personnage de Sarah, qui parfois nous touche,
parfois nous fait pitié, mais qui incarne parfaitement un certain type de
femmes d’après-guerre, pleine d’espoir mais totalement perdue. Et avec la
découverte du soldat amnésique en Italie, c’est le devenir des soldats revenus
du front, défigurés, fous et/ou sans mémoire qui est abordé.
Tous ces
aspects historiques sont fort
enrichissants et on a l’impression que l’auteur n’appuie pas assez son
récit sur l’Histoire: on aimerait en avoir davantage afin de donner de la
consistance.
Par rapport au
fait que nous sommes en présence de trois
personnages (Sarah, Tom et Paul) et sur deux époques différentes, avec une promesse de secrets et de
mensonges, j’espérais beaucoup de cette histoire en terme de complexité, de
choses entremêlées et de surprises. Malheureusement, je n’ai pas retrouvé ces
aspects, ayant plutôt l’impression que l’histoire
prenait son temps: on a une certaine
lenteur que l’on peut aussi mettre en relation avec ce que je disais avant,
c’est-à-dire que les aspects historiques ne semblent pas assez valorisés et
portés au profit de l’histoire d’amour
et d’amitié. Il y a donc une sorte d’inversion
de la prédominance entre la partie concernant la guerre et la partie
concernant les amours et amitiés des personnages. Alors que j’aurais aimé une
dominance que la première, c’est plutôt la deuxième qui est majoritaire. C’est
donc du fait que mes attentes initiales soient non atteintes que je focalise
mes critiques négatives mais comme il s’agit d’un jugement purement personnel,
cela ne sera sûrement pas ressenti comme tel par d’autres lecteurs.
En bref:
« Dans
les bras de Verdun » est un roman sur l’amour, sur les souvenirs et sur
les mensonges. Mais c’est avant un roman historique qui dresse un portrait très
intéressant sur la Première Guerre Mondiale, par différents aspects assez
précis tels que la mort et le deuil dans certains cas ou l’espoir et la
recherche dans d’autres cas. Ces derniers points sont parfaitement retranscris
à travers Sarah, qui nous fait voyager dans nos ressentis et qui incarne le
mélange complexe que peut-être une femme d’après-guerre. Malgré cet aspect
historique fort intéressant et dont on aurait aimé aller plus en profondeur,
l’histoire prend son temps et n’a pas suffisamment de poids dans sa
complexité.
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