Nationalité de l’auteur: Française
Editions Points (12
janvier 2017)
144 pages
ISBN-10: 2757860097
ISBN-13: 978-2757860090
Genre: Contemporain
Lu le: 29 Juin 2018
Ma
note: 17/20
Résumé/4ème de couverture:
Un
dîner en ville. Au menu, nourriture bio, affaires et éducation des enfants.
Claire s'ennuie et décide de rentrer seule à vélo. Elle ne le sait pas encore
mais sa vie vient de basculer. Tour à tour victime puis criminelle, Claire
échoue en prison et refuse obstinément de s'expliquer. À la veille de son
jugement, elle se décide enfin à sortir de son mutisme…
Mon avis:
Haaa quelle claque ce livre! Mais ce n’est pas une claque que vous
prenez avec le sourire, c’est le genre de claque que vous prenez en grinçant un
peu des dents, par dérangement! En effet, je savais qu’il fallait s’accrocher
avec ce livre qui envoyait du lourd, mais à ce point, on ne peut pas
l’imaginer! Et parce qu’il est tout petit, on s’attend à ce que l’histoire soit concentrée, directe et
intense et c’est tout à fait le cas. Ajoutez à tout cela, de l’horreur et des frissons et vous
obtenez une histoire décapante et
explosive, qui ne pourra pas vous laisser tout à fait indemne à la fin de
sa lecture. Et dire que ce roman est classé en littérature blanche!!! brrrrrr
*frissons….
Points de vue/Critiques:
Dans ce livre, Mathieu Ménégaux se
place dans la peau d’une femme,
Claire qui nous expose sa terrible histoire, son calvaire la faisant passer de
victime à coupable, alors que son statut initial n’est connu de personne. C’est
donc dans sa cellule, avant son évasion, qu’elle va se confier à une seule et
unique personne: son journal intime, et donc nous, lecteurs. Elle va y livrer
son histoire du début à la fin, et progressivement nous comprenons et cheminons
avec elle à travers son calvaire.
Elle va donc passer par toutes une myriades d’émotions, de questionnements, de
doutes, d’enjeux etc… Et parce que toute la psychologie de Claire est tellement
bien retranscrite (puisque toutes les sortes d’émotions arrivent au lecteur),
on ne peut qu’être bluffé par l’empathie
féminine dont Mathieu Ménégaux a réussi à s’emparer.
A travers une écriture directe, l’auteur nous expose
les faits et les actes qui n’appartiennent qu’à Claire tels qu’ils sont,
sans jamais émettre le moindre jugement ou sans jamais lui donner raison ou
tort. Et c’est ce qui fait toute la dimension de ce roman psychologique,
puisque le lecteur est laisser libre
cours à ses propres pensées: on la juge tantôt coupable, tantôt victime
suivant l’évolution de sa situation, on se demande ce que l’on aurait fait à sa
place, si on aurait réagi de la même façon, etc…
Je pense que
l’on s’imprégne encore mieux de cette ambiance
lourde, pesante et très psychologique si on lit ce livre d’une seule traite comme je l’ai fait
(en même temps, je pense qu’il doit être très difficile de reposer ce livre et
encore plus de ne pas le reprendre tant l’histoire vous marque et vous trotte
dans la tête). Et bien sûr, avec le
final de ce livre qui vous souffle encore plus s’il était encore possible
de le faire, vous découvrez que le titre
du livre est la petite cerise sur le gâteau! Effet scotchant et désopilant
à souhait!
En plus de
vous donner une claque, ce livre vous fournit une impression dérangeante remplie de frissons, peut-être parce qu’aussi cette histoire, contrairement à
des thrillers ou des polars plus complexes et poussés, peut parfaitement
s’ancrer dans la réalité, puisque l’on se dit qu’elle peut être à l’origine de
certains drames médiatiques connus. Quoiqu’il en soit, par comparaison, je
préfère lire des thrillers violents, durs et sanglants que ce genre de livre
donnant un étrange sentiment!
En bref:
Avec
un si petit livre, Mathieu Ménégaux nous livre ici un livre géant en terme de
ressentis! C’est une véritable claque à sa lecture, qui ne pourra laisser
personne indifférent. « Je me suis tue » est une histoire
contemporaine très psychologique mais qui est tellement sensationnelle en terme
de frissons que parfois un bon thriller noir et sanglant vous fait moins
ressentir cette presque gêne. Il faut dire aussi que cette histoire effleure la
réalité: l’âme humaine y est totalement exposée et le lecteur est laissé comme
seul juge. Elle nous démontre que tout n’est pas blanc ou noir, qu’un seul
choix peut avoir des conséquences dramatiques, que le jugement n’est pas si
simple et qu'une succession d’actes manqués n’aurait pas eu lieu si… Mais
avec des si...
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