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vendredi 11 mai 2018

La vie secrète d'Elena Faber (Jilian Cantor)





Titre original: The Lost Letter
Nationalité de l’auteur: Américaine
Editions Préludes (4 Avril 2018)
384 pages
ISBN-10: 2253107913
ISBN-13: 978-2253107910
Genre: Historique
Lu le: 28 Avril 2018
Ma note: 16/20





Résumé/4ème de couverture:

Autriche, 1938. Kristoff, jeune orphelin viennois, est apprenti chez Frederick Faber, un maître graveur, créateur de timbres, lorsqu'éclate la nuit de cristal. Après la disparition de son professeur, Kristoff commence à travailler pour la résistance autrichienne avec la belle et intransigeante Elena, la fille de Frederick dont il est tombé amoureux. Mais tous deux sont bientôt pris dans le chaos de la guerre. Parviendront-ils à échapper au pire ?
Los Angeles, 1989. Katie Nelson découvre dans la maison familiale une riche collection de timbre appartenant à son père. Parmi ceux-ci, une mystérieuse lettre scellée datant de la Seconde Guerre mondiale et ornée d'un élégant timbre attire son attention. Troublée, Katie décide de mener l'enquête, aidée de Benjamin, un expert un peu rêveur...

Mon avis:

            Merci à Maud et aux éditions Préludes pour m’avoir proposé ce livre, que je me suis empressée d’accepter, vu le résumé de 4ème de couverture où il est question de Seconde Guerre Mondiale, de deux époques différentes, dans une histoire parlant de timbres et se passant en Autriche, ces deux derniers points étant quelque chose d’original pour moi. 
J’ai toujours beaucoup les livres se référant à cette époque de l’histoire, et ce livre là ne déroge pas à la règle, il m’a bien régalé! On y parle de famille, de guerre qui s’intensifie, de combat, de résistance, de privation, d’espoir, de résilience et de mort: l’histoire est donc riche, intense, avec son propre suspense et un final à la hauteur de nos espérances.  

Points de vue/Critiques:

            J’aime toujours beaucoup les livres dans lesquels on alterne l’histoire sur deux époques. Et quand l’une d’elle concerne la Seconde Guerre Mondiale, tout est réuni pour offrir un super moment. « La vie secrète d’Elena Faber » ne m’a absolument pas déçu pour cela, et même mieux, car on retrouve dans l’histoire un côté pédagogique avec quelque chose qui est je pense assez méconnu: les timbres servant la résistance afin de faire passer des messages. J’ai beaucoup aimé retrouvé et connaître cet art, totalement inconnu et disparu aujourd’hui, de maître graveur de timbres. Ces graveurs de 1938-1939 vont façonner un timbre particulier, en cachette de ceux fabriqués obligatoirement pour le Fürher, qui va permettre de faire de réunir de nombreuses personnes en 1989, de part et d’autre de l’Océan Atlantique. 

Le fait d’alterner et surtout de choisir les deux époques en question est véritablement judicieux. En effet, l’époque la plus lointaine correspond au tout début de la guerre. Contrairement au fait de se retrouver tout de suite vers les années 40 comme dans de nombreux autres livres du genre, ici, en commençant par 1938 et la Nuit de Cristal, cela permet vraiment de voir la montée progressive du nazisme et l’entrée de plus en plus franche en guerre des différents pays, d’autant plus que l’histoire se situe en Autriche, un pays dont on a peut-être pas l’habitude de penser et d’associer à la Seconde Guerre Mondiale. Et pour la période plus contemporaine, l’auteure n’a pas choisi une nouvelle fois la facilité en prenant les années actuelles, puisqu’elle a choisi 1989, permettant de nous faire vivre la chute du Mur de Berlin.
Ces périodes choisies sont très originales, elles nous permettent d’avoir une vision différente ou tout du moins peu habituelle et l’on peut observer l’évolution sur ces 50 années.

Avec le côté historique de ces deux périodes, les personnages de ces deux dernières sont tous très intéressants et attachants, faisant en sorte que je n’ai pas préféré suivre certains plutôt que d’autres. Les psychologies sont bien travaillés et l’on discerne très bien les choix difficiles et imposés que chacun a fait, notamment pour Kristoff et Elena. La relation entre Katie et son père est belle et complexe et il n’est d’ailleurs par surprenant d’apprendre que l’auteure s’est largement inspirée de son propre vécu. 

L’intrigue du roman tient ses promesses tout le long de la lecture. Même si l’on se doute d’un lien évident entre les deux époques, je n’ai jamais réussi à trouver quel était ce lien, jusqu’aux révélations finales. Le dénouement espéré et attendu dans ce genre d’histoire est tel quel: émouvant et l’on se laisse agréablement avoir!

En bref:


            En surface, « La vie secrète d’Elena Faber » semble être un roman historique classique, alternant deux époques différents et traitant de secrets de famille durant la Seconde Guerre Mondiale. Néanmoins, Jilian Cantor maîtrise non seulement parfaitement le genre en nouant une intrigue au suspense permanent avec des personnages tous très intéressants, mais elle met en plus sa touche d’originalité en traitant d’un pan de l’Histoire peu connu: celui de l’art de la gravure de timbres comme moyen de communication et se résistance durant cette période. Une très belle réussite pour un premier roman!

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