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  Mes derniers avis BD et MANGAS:  

 

mardi 26 mai 2020

Les amants de l'été 44 (Karine Lebert)





Nationalité de l’auteur: Française
Editions Pocket (2 Janvier 2020)
numéro 17778
316 pages
ISBN-10: 2266306480
ISBN-13: 978-2266306485
Genre: Historique
Lu le: 12 Mai 2020
Ma note: 16/20




Résumé/4ème de couverture:

2000, Gemma est une jeune New-Yorkaise vive, séduisante, pragmatique, travaillant avec passion dans l'entreprise familiale de produits alimentaires. A la mort de sa mère, elle découvre que sa "vraie" grand-mère, Philippine, était française ; elle décide alors de partir, seule, sur ses traces. Ce voyage à la recherche de ses origines la conduit en Normandie. En sillonnant la région, Pont-l'Evêque, Le Havre, Barfleur, Colleville, l'Américaine recueille les témoignages de ceux qui ont connu Philippine. Tout commence en 1944, quand, en faisant du marché noir à Deauville, la jeune Normande rencontre Ethan, un GI, cajun de Louisiane. Deux destins de femmes, deux continents, deux époques... L'une est en quête de son histoire, la seconde se raconte. Gemma trouvera un nouveau sens à sa vie et comprendra comment Philippine a payé le prix de sa liberté.

Mon avis:

            Une autrice Normande qui habite tout prés de chez moi et qui propose une histoire mi-contemporaine mi-historique traitant de la Seconde Guerre Mondiale et se déroulant aux quatre coins de la Normandie, je ne pouvais pas passer à côté et il me tardait de plonger dans cette histoire. Avec un style et une histoire très dynamique, il est très facile et très agréable de se plonger dans ce récit où les voyages temporels et géographiques sont nombreux et très plaisants.

Points de vue/Critiques:

            Dans Les amants de l’été 44, Karine Lebert emmène ses lecteurs dans un passionnant voyage entre la Normandie et les Etats-Unis, à la découverte d’un pan méconnu de l’Histoire de la Seconde Guerre Mondiale, celle des « war brides ». Ces femmes, souvent très jeunes et dans l’insouciance de leur jeunesse, n’ont pas hésité à quitter leur famille et leur patrie, les seules choses qu’elles ont connus jusqu’ici pour se marier avec un soldat Américain et pour embarquer pour les Etats-Unis dans l’espoir d’un avenir meilleur. Ainsi, à l’image de Philippine dont les champs d’horizons sont limités à la ferme et à la famille, sans autre perspective d’avenir, l’arrivée des GI est une double libération synonyme d’une vie meilleure er surtout plus « exotique ». On découvre alors que les jeunes filles sont nombreuses à épouser des soldats américains et qu’elles sont très optimistes voire naïves quant à leur future nouvelle vie, tant elles ne connaissent ni leurs maris ni les Etats-Unis et tant ses promesses sont belles et différent nettement de leur quotidien morne et monotone.

            La découverte de tout ce qu’a vécu Philippine est rendue possible grâce à Gemma, une jeune New-Yorkaise ambitieuse qui décident de partir à la découverte de ses origines cachées, suite au décès de sa maman. C’est donc en fouillant parmi les zones d’ombre et les silences gênés autour du souvenir de son aïeule que Gemma va reconstituer peu à peu l’itinéraire de Philippine ainsi que son histoire d’amour contrariée avec le bel Ethan. Pour remonter ce fil historique, de Pont l’Évêque au Havre en passant par Etretat ou Barfleur, Gemma va rapidement trouver les bonnes personnes et les bonnes informations. Si ce manque d’embûches s’éloigne d’une certaine réalité, cela a pour avantage d’avoir un récit très dynamique qui avance très vite. Pas le temps d’avoir des premières pages qui permettent de se mettre dans l’ambiance, de poser le décor  ou des passages plus lents pour poser le récit, ici on est dans une dynamique constante où les découvertes s’enchaînent rapidement. Malgré cette avancée rapide, tout le voile n’est pas levé à la fin de ce roman, qui n’est qu’une première partie. Des zones d’ombre restent en suspens, le mystère est entretenu et il faudra lire la suite pour connaître le fin mot de l’histoire de Philippine. 

En bref:

            Entre roman historique et roman contemporain, entre histoire d’amour et histoire familiale, « Les amants de l’été 44 » de Karine Lebert est un très bon roman dans lequel l’autrice a su tisser une intrigue dont le suspense nous tient en haleine jusqu’au bout, même si les découvertes ne s’arrêtent pas et s’enchaînent très rapidement donnant ainsi un récit très dynamique. Entre les Etats-Unis et la Normandie, le lecteur voyage et est dépaysé au gré des confessions et des révélations que Gemma récolte afin de comprendre les secrets de sa filiation qui pourraient changer radicalement le cours de sa vie. Une très bonne lecture pour un roman qui peut s’apparenter aussi bien au roman du terroir qu’au document historique. 

lundi 25 mai 2020

Deuils (Eduardo Halfon)




Titre original: Duelo
Traduction: David Fauquemberg
Nationalité de l’auteur: Guatemaltéque
Editions Le Livre de Poche (15 Janvier 2020)
Collection Biblio
numéro 35616
112 pages
ISBN-13: 9782253237730
Genre: Contemporain
Lu le: 9 Mai 2020
Ma note: 15/20



Résumé/4ème de couverture:

« Il s’appelait Salomón. Il est mort à l’âge de cinq ans, noyé dans le lac d’Amatitlán. C’est ce qu’on me racontait, enfant, au Guatemala. »
Le narrateur éponyme d’Eduardo Halfon voyage au Guatemala à la recherche de secrets qui le hantent. Il tente de démêler le vrai du faux parmi les histoires contradictoires et interdites de la famille de son père. Et plus particulièrement l’histoire de son oncle Salomón qui s’était noyé, enfant, dans le lac Amatitlán. De quoi Salomón est-il vraiment mort ? Plus il avance, plus le narrateur comprend que la vérité réside dans son propre passé enfoui, dans la brutalité du Guatemala des années 1970 et son exil en Floride.
Un roman profond et émouvant, qui appuie la réputation de son auteur, un de ces écrivains qui savent dire beaucoup en peu de mots.
Mon avis:

            On continue les découvertes avec cette fois-ci un auteur guatémaltèque dans le cadre du prix des Lecteurs Livre de Poche 2020 dans la catégorie Littérature. Pour le mois de Mai, « Deuils » de Eduardo Halfon est un tout petit livre de 100 pages, dans lequel l’auteur revient brièvement sur sa petite enquête personnelle à  propos de sa famille. Avec une très jolie plume, belle et entraînante, nous suivons avec plaisir ces recherches dans le passé, vers la vérité. Dommage que se soit trop court  une centaine de pages supplémentaires pour mieux poser et développer le tout auraient été le bienvenue.

Points de vue/Critiques:

            Avec un titre pas vraiment avenant, et avoir ce mot « deuil » au pluriel n’inaugure rien de bien réjouissant. Et pourtant, aucune atmosphère lourde et pesante ne se dégage de récit, qui s’avère être tout simplement le récit de vie de l’auteur qui effectue des recherches afin de lever le voile sur le passé de sa famille. 
Sans réelle construction et sans chapitre, le récit s’inscrit dans une narration continue où l’auteur enchaîne les événements de sa vie actuelle avec les souvenirs de sa vie passée soulevés en fonction de ce qu’il est en train de vivre. On va de l’un à l’autre, entre intimité et narration plus factuelle, avec fluidité et surtout avec clarté. 

            Sans vraiment savoir pourquoi (ou peut-être est-ce moi qui ne m’en rappelle plus), l’auteur, arrivé sûrement à un âge de raison et de maturité, entreprend de lever le voile sur sa famille et notamment sur la disparition de son oncle Salomón, dont il a toujours entendu dire qu’il s’était noyé. Mais rapidement, en posant de simples questions, il semblerait que les évènements étaient tout autre. Dés lors, l’écrivain s’interroge sur la mémoire et sur l’enfance. Qu’en est-il vraiment de nos souvenirs d’enfance? Sont-ils réels ou sont-ils conditionnés par les paroles des adultes? Quelle crédibilité donnée aux souvenirs d’un enfant? L’auteur pointe parfaitement le fait que les adultes ne se rendent pas forcément compte de ce qu’ils peuvent transmettre à la génération suivante, de l’importance de leurs paroles lorsqu’ils imaginent qu’un enfant les oubliera ou qu’il en tiendra pas compte de certaines choses. Or, un enfant peut être une véritable éponge, qui déteint à l’âge adulte. 

            Ainsi, il y a une sorte de petit suspense dans la quête d’Eduardo Halfon. Y a-t-il réellement un secret de famille? Est-ce seulement des souvenirs faussés? Qu’y a-t-il de concret dans toute cette histoire? On va le suivre pas à pas dans ce cheminement et à force d’interroger le passé, les pièces du puzzle se mettent rapidement en place. Il est vrai qu’il ne s’agit pas vraiment d’un puzzle complexe, mais c’est seulement en dépoussiérant le passé et les souvenirs, en posant des questions aux bonnes personnes et en osant affronter ses convictions que le voile peut se lever. 

            Le texte est très court, un peu trop peut-être. On aimerait que certaines choses soient plus développées. Et c’est surtout grâce à la plume de l’auteur qui fait que l’on se sent bien dans cette histoire que l’on aimerait ne pas quitter si tôt. En effet, douce, fluide et très poétique, les phrases s’enchaînent rapidement avec ravissement. 

En bref:

            Dans un texte très court, que l’on aimerait d’ailleurs un peu plus long pour mieux apprécier la plume douce et poétique de l’auteur et pour mieux développer certains aspects, Eduardo Halfon nous présente un récit très intimiste. Sous forme d’une petite enquête présentant son petit suspense, l’auteur remonte dans son passé familial afin de lever le voile sur la disparition de son oncle Salomon. Cette quête pour percer ce secret de famille va permettre de soulever différentes questions en ce qui concerne l’héritage familial, la qualité et la crédibilité des souvenirs d’enfance ou encore l’impact de ces derniers à l’âge adulte. Un très joli récit et une belle découverte d’un auteur guatémaltèque. 

Autour du livre:

Fait parti de la sélection du mois de mai pour le Prix des Lecteurs Livre de Poche 2020
Prix du meilleur livre étranger Sofitel 2018

dimanche 24 mai 2020

Les sept soeurs, tome 4: la soeur à la perle - CeCe (Lucinda Riley)




Titre original: The Pearl Sister
Traduction: Marie-Axelle de la Rochefoucauld
Nationalité de l’auteur: Irlandaise
Editions Charleston
Collection Poche (12 Mars 2019)
744 pages
ISBN-10: 2368124527
ISBN-13: 978-2368124529
Genre: Contemporain
Lu le: 8 Mai 2020
Ma note: 17/20



Résumé/4ème de couverture:

CeCe d'Aplièse ne s'est jamais vraiment sentie à sa place. Et à la suite du décès de son père adoptif, l'excentrique milliardaire Pa Salt – surnommé ainsi par ses filles, adoptées aux quatre coins du monde – elle se retrouve complètement perdue.
Désespérée, n'ayant que les quelques indices laissés par son père – une photographie en noir et blanc et le nom d'une pionnière ayant traversé le monde – CeCe part à la recherche de ses origines... jusque dans la chaleur et la poussière du centre rouge de l'Australie.
Cent ans auparavant, Kitty McBride, fille de pasteur, abandonne sa vie bien rangée pour accompagner une vieille dame d'Édimbourg jusqu'à Adélaïde. Son ticket pour cette terre inconnue apportera le grain d'aventure dont elle avait toujours rêvé… ainsi qu'un amour qu'elle n'avait jamais imaginé.
Alors que CeCe découvre des secrets enfouis depuis bien longtemps, elle commence à penser que ce vaste et sauvage continent pourrait lui offrir quelque chose qu'elle a toujours cru impossible : un sentiment d'appartenance et un foyer.

Mon avis:

            Les tomes s’enchaînent avec plaisir et rapidité et place déjà au tome 4 de la saga des Sept Soeurs de Lucinda Riley, qui s’intéresse donc à la quatrième soeur d’Aplièse, c’est-à-dire Celaeno alias CeCe. Avec les précédents tomes, nous avons plutôt découvert une CeCe pas vraiment attachante, qui est autoritaire et dominatrice sur Star. Va-t-on réellement découvrir ces traits de caractère chez elle? Pour mieux la connaître et pour qu’elle-même puisse savoir qu’elles sont ses origines biologiques, nous allons effectuer un très beau voyage en Australie, à travers le bush australien, en faisant un petit crochet par les plages de Thaïlande. En naviguant d’un côté dans l’art de Cece qu’est la peinture, on va également découvrir l’univers de la culture de a perle grâce à l’ancêtre de CeCe. Toujours entre passé et présent, entre enquête de la filiation et quête de soi, ce quatrième tome est tout aussi à la hauteur des autres tomes. On passe un excellent moment qui se déroule beaucoup trop vite.

Points de vue/Critiques:

            On ne soupçonnait pas vraiment ce trait de caractère chez CeCe mais cette dernière a comme qui dirait la bougeotte. On la décrit d’ailleurs plutôt comme une aventurière, une caractéristique qui n’avait jusque là pas vraiment jailli à travers elle. C’est donc entre l’Angleterre, la Thaïlande, l’Australie et l’Ecosse que nos valises vont transiter! Autant de pays que de continents et de climats différents! Le voyage initiatique de CeCe va commencer grâce à sa soeur, pourtant la plus introvertie mais qui a pris son envol et son indépendance avant elle. N’ayant plus Star derrière laquelle elle se cachait et ne s’épanouissant plus dans ses études d’art à Londres, elle prend alors la décision de se lancer et de partir à la recherche de ses origines. Les indices que possèdent CeCe au départ de sa quête sont sûrement les plus clairs par rapport à ses soeurs et lui permettent de ne pas chercher à savoir comment commencer à entreprendre ses recherches. Elle tombe avec plus de facilité sur les chemins de ses origines: elle ne « perd donc pas de temps » à la recherche l’indices et l’on va ainsi directement à l’essentiel, à remonter le temps afin de découvrir l’histoire de ses ancêtres jusqu’à elle. 

            L’histoire passée et familiale de CeCe est une vraie merveille à découvrir. Elle nous permet de découvrir l’histoire coloniale de l’Australie avec l’arrivée des colons donnant lieu à une très grande richesse culturelle, la prise de possession des terres des tribus Aborigènes et leur asservissement, l’exploitation de la culture des perles naturelles jusqu’à sa presque pénurie et donc l’arrivée des perles synthétiques. L’histoire de ses ancêtres m’a fait un peu « peur » au début dans le sens où j’avais l’impression non seulement de (re)lire une histoire qui allait vers la facilité et le déjà-vu mais en plus j’avais l’impression qu’elle partait sur les mêmes bases que celle des ancêtres de Star. Mais ça c’était sans compter que l’on a affaire là à Lucinda Riley: l’histoire devient donc de plus en plus prenante, en prenant des directions inédites et inattendues qui nous subjuguent. 

            Dans le présent, nous découvrons une CeCe différente de ce qu’elle reflétait précédemment, même si personnellement, je ne trouve pas qu’il y est des éléments qui permettent de s’attacher à elle. Si avant on percevait chez elle une soeur incroyablement envahissante, prenant énormément de place, égoïste et directive, ici on découvre une jeune femme qui manque cruellement confiance en elle, notamment due à sa dyslexie (et qui se reflète dans sa peinture) et qui dort très peu et très mal. D’ailleurs, ce dernier point m’a surprise et il n’est ni vraiment repris ni expliqué. Au début du roman, elle fait la connaissance d’un jeune homme en Thaïlande et suivant la suite des aventures de ce dernier avec la quête de CeCe et leurs retrouvailles, je ne vois pas l’intérêt de la présence de personnage. Voilà les deux seuls petits points qui ne semblent pas être approfondis dans ce quatrième tome. 

En bref:

            CeCe était jusque là sûrement la soeur d’Aplièse la moins attachante et la moins intéressante vu le caractère affirmé et presque dictatorial qu’elle dégageait envers sa soeur Star. Toujours entre passé et présent, l’autrice nous fait voyager à travers les pays, les continents et les décennies, afin de lever le voile sur la vraie personnalité de CeCe et sur ses origines. C’est donc dans le bush australien et dans l’univers de la culture des perles que toutes les vérités concernant la quatrième soeur seront révélées. Les promesses de dépaysement, d’évasion et d’émotions sont donc bien au rendez-vous pour ce nouveau tome. Encore un moment enchanté passé grâce à la plume enchanteresse et à l’imagination débordante de Lucinda Riley.

Autour du livre:

Les autres tomes de la saga:
   Tome 1: Maïa (<— chronique à retrouver ici)
   Tome 2: Ally (<— chronique à retrouver ici)
   Tome 3: Star (<— chronique à retrouver ici)