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mardi 18 avril 2023

Les femmes du bout du monde (Mélissa Da Costa)





Nationalité de l’auteur: Française

Editions Albin Michel (1er Mars 2023)

384 pages

ISBN-10:‎ 222647272X

ISBN-13:‎ 978-2226472724

Genre: Contemporain

Lu le: 12 Mars 2023

Ma note: 15/20





Résumé/4ème de couverture:

        Si tu te demandes ce que nous faisons ainsi, loin des hommes, je vais te dire : nous veillons sur notre petit univers, nous veillons les unes sur les autres. C'est ce que font les femmes du bout du monde. À la pointe sud de la Nouvelle-Zélande, dans la région isolée des Catlins, au cœur d'une nature sauvage, vivent Autumn et sa fille Milly. Sur ce dernier bastion de terre avant l'océan Austral et le pôle Sud, elles gèrent le camping Mutunga o te ao, le bout du monde en maori. Autumn et Milly forment un duo inséparable, jusqu'au jour où débarque Flore, une  jeune parisienne en quête de rédemption... Hantées par le passé mais bercées par les vents et les légendes maories, ces trois femmes apprendront à se connaître, se pardonner et s'aimer. Mélissa Da Costa nous offre un voyage inoubliable à travers des paysages d'une stupéfiante beauté, aux côtés de personnages inspirés et inspirants. Un nouveau roman magistral et une ode à la liberté.  

Mon avis:

        J'attendais avec grande impatience le nouveau livre de Mélissa Da Costa, d'autant plus que "Les femmes du bout du monde" nous promet un magnifique voyage au bout de la Terre, en Nouvelle-Zélande, où l'on rend hommage à la nature dans une histoire qui regroupe trois femmes. Tout était réuni pour obtenir un joli coup de cœur, mais force est constater que, malgré une belle histoire emprunte de beaucoup de poésie qui offre un véritable voyage dépaysant, je me suis profondément ennuyée durant cette lecture. Car hormis cet aspect nature et voyage, il ne se passe strictement rien avec les héroïnes. Elles ont chacune leurs blessures et vont faire preuve de résilience les unes avec les autres, mais elles manquent de discernement. Certains choses, devinables ou intrigantes, arrivent bien tardivement, créant également un certain déséquilibre dans le récit.

Points de vue/Critiques:

        L'histoire nous entraine véritablement au bout du monde, à la pointe sud de la Nouvelle-Zélande, dans une région très isolée où la nature règne en maître. Le voyage est donc pleinement dépaysant et réussi car la Nature est très certainement un personnage principal de ce récit, tant l'autrice en fait une très belle ode, en y mêlant beaucoup de poésie qui se prête parfaitement à cette thématique et qui la met parfaitement en valeur. Entre les embruns, les mouvements de la mer, les espèces végétales et toute la faune locale, l'autrice dépeint parfaitement cette région du monde et nous y émerge avec facilité. Et elle n'oublie pas d'y mêler l'Histoire de la Nouvelle-Zélande avec les maoris en relatant leurs traditions et leurs légendes. Avec leur langue et leur chant, cette immersion culturelle est très plaisante et intéressante. 

        Si le cadre de cette histoire est réussi, le fond l'est nettement moins. On va suivre l'arrivée de Flore, une jeune Parisienne perdue dans sa vie, qui fuit et qui est en quête de rédemption, dans un camping géré par Autumn et sa fille Milly. Si ces deux dernières vont guider sans le vouloir Flore, elles vont elles aussi évoluer de part la présence de Flore. Mais force est de constater que leur résilience et leur reconstruction est très longue, lente et qu'il ne se passe rien dans leur quotidien. Je me suis profondément ennuyée durant cette lecture où il faut attendre 400 pages durant lesquelles on ne fait que décrire la nature pour arriver au fait que l'une d'entre elle change un tant soit peu sa vie et prenne enfin une décision active. Je n'ai pas réussi à m'attacher à elles, ni même à les comprendre, hormis peut-être Milly qui est déchirée entre son devoir de fille et son rêve d'émancipation, sans compter son statut de non maori face à leur traditions strictes. Sa mère Automn est bougonne, renfermée sur elle-même et ne vit que pour sa fille dont elle a peur qu'elle s'en aille et la laisse seule. Elle fait donc preuve d'égoïsme en la retenant contre sa volonté auprès d'elle jusqu'à en devenir parfois antipathique et contradictoire. Flore est très secrète et traine beaucoup de casseroles derrière elle. La découverte de certaines phases de son passé font que l'on s'interroge grandement sur ses valeurs et sur les véritables raisons qui l'ont poussé à fuir. Entre sa culpabilité, sa tristesse et sa colère qui alterne avec le bonheur et l'espoir qui renaît peu à peu, le yoyo de ses émotions m'a perdu en ne la rendant vraiment pas crédible et attachante.

        Entre les descriptions de la nature et le quotidien de ces trois femmes où il ne passe rien, le récit avait tout de même deux points sur lesquels notre curiosité était éveillé. Mais le dévoilement de ces petits mystères sont très mal équilibrés. Pour ce qui est de la relation entre Milly et Flore, il faut attendre la moitié du récit pour voir une évolution se réaliser, une évolution qui est devinable des kilomètres à l'avance... A contrario, pour enfin connaître le passé de Flore, le suspense est étiré trop en longueurs: on attend tellement longtemps pour savoir la vérité que Flore reste énigmatique tout le long du récit au point de devenir incompréhensible voire antipathique. Et puis, pour que chacune d'elle prennent des décisions, agissent et prennent leur vie en mains, grâce à leurs apports et leurs soutiens mutuels qu'elles n'ont pas vus arriver et qu'elles n'ont pas provoquer, il faut attendre les toutes dernières pages. Tout ça pour ça... 

En bref:

         "Les femmes du bout du monde" est une très grosse déception, car je me suis profondément ennuyée durant cette lecture, dans laquelle il ne se passe rien durant 400 pages. Le voyage au bout du monde, en Nouvelle-Zélande, est véritablement dépaysant. L'autrice nous décrit ces paysages avec beaucoup de poésie et offre une belle ode à la Nature, qui en devient un véritable personnage principal. Les descriptions de la mer, de la faune et de la flore locale sont de mises, sans oublier les légendes et les traditions maoris très intéressantes. Mais si l'immersion géographique et culturelle sont parfaitement réussis, le fond de l'histoire pêche. Les trois héroïnes ne sont pas attachantes, parfois difficiles à comprendre tant leurs émotions et leurs pensées oscillent de façon contradictoires, et parfois antipathiques. Elles ont chacune leurs blessures et vont faire preuve de résilience les unes avec les autres, mais elles manquent de discernement. Mais comme il ne se passe rien dans leur quotidien, leur reconstruction est très longue et tellement lente... Seuls deux points pouvaient éveillés notre curiosité mais leurs dévoilements sont très mal équilibrés. Un très beau livre sur la nature de la Nouvelle-Zélande, mais terriblement lent et quasiment sans fond.

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