Titre original: Between Shades of Gray
Traduction: Bee Formentelli
Nationalité de l’auteur: Américaine
Editions Gallimard (13 Octobre 2011)
Collection Scripto
412 pages
ISBN-10: 2070635678
ISBN-13: 9782070635672
Genre: Historique
Lu le: 07 Juin 2016
Ma
note: 17/20
Résumé/4ème
de couverture:
Lina est une jeune
Lituanienne comme tant d'autres. Très douée pour le dessin, elle va
intégrer une école d'art. Mais un nuit de juin 1941, des gardes soviétiques
l'arrachent à son foyer. Elle est déportée en Sibérie avec sa mère et son petit
frère, Jonas, au terme d'un terrible voyage. Dans ce désert gelé, il faut
lutter pour survivre dans les conditions les plus cruelles qui soient. Mais
Lina tient bon, portée par l'amour des siens et son audace d'adolescente. Dans
le camp, Andrius, 17 ans, affiche la même combativité qu'elle.
L’histoire:
Dans la nuit du 14 juin 1941, à Kaunas, une petite ville de la
Lituanie, Lina âgée de 15 ans, son petit frère Jonas âgé de 10 ans et leur
mère Elena Vilkas
sont brutalement arrêtés par la police
secrète soviétique, le NKVD. Tout trois rejoignent des centaines d'autres
lituaniens afin de commencer un long
voyage éprouvant vers une destination
inconnue. Ils sont entassés dans des wagons à bestiaux presque sans eau et
sans nourriture. Ils vont finalement débarquer au fin fond de la Sibérie, dans
un camp de travail soviétique où ils
seront logés dans des huttes, sous alimentés et brutalisés. Pour quelles
raisons ont-il été arrêtés? Jusqu’à quand durera cette situation? Où sont les
hommes de famille?
Mon
avis...:
… Général:
Aux premiers abords, la couverture de ce livre me faisait
penser à un livre du type « développement personnel »… Bon on n’y est
pas du tout!! Pas totalement autobiographique, mais qui repose sur des faits historiques réels, on trouve ici
un livre touchant dans lequel je me
suis totalement plongée (je l’ai très vite lu) mais qui ne pas non plus
bouleversée.
… Sur quelques personnages:
- Lina: à presque 16 ans, c’est une jeune femme effrontée, volontaire, avec une belle force de caractère, téméraire et courageuse. Mais j’ai parfois eu l’impression qu’elle n’était encore qu’une enfant par certaines de ses réactions. Je me suis ainsi demandée si elle avait bien saisie la situation puisqu’elle était parfois totalement inconsciente du danger qu’elle encourait lors de certaines situations et les risques qu’elle faisait encourir, par la même occasion aux autres. Néanmoins, on découvre une jeune fille pour qui la famille est très important, s’inquiétant sans cesse pour son frère et sa mère qui sont auprès d’elle, mais elle pense sans cesse à son père (dont elle n’a aucune nouvelles) et à sa cousine dont elle était très proche.
- Jonas: il est le petit frère de Lina. Au contraire de sa soeur, on pourrait lui donner plus que son âge au vu de son caractère très mature. Le fait d’être déporté lui a fait prendre beaucoup de maturité et de responsabilités. Il a ainsi du grandir plus vite que prévu.
- Elena, la mère de Lina et Jonas, une femme extrêmement forte qui va se battre jusqu'au bout pour garder ses enfants auprès d’elle et pour les sauver. Elle est toujours gentille, prête à aider tout le monde en partageant son peu de nourriture, ou en voyant toujours ce qu'il y a de meilleur chez les gens qu’ils soient bons ou mauvais.
Point
de vue - Critiques:
J’ai aimé le contexte historique de ce livre où l’on
découvre une partie assez méconnue de l’Histoire. En effet, beaucoup de livres
sur la Seconde Guerre Mondiale vont avoir pour sujet les camps de concentration
ou le récit de déportés.
Or, dans « Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre », ce sont les
déportations des habitants jugés les plus dangereux (intellectuels,
avocats, militaires) des pays
Baltes, sous l’occupation de l’URSS de Staline dont il est question.
Car
les actions commises envers les pays baltes par Staline, en Russie, n'étaient
pas moins pires que celles commises par Hitler. Seulement, ces horreurs ont été
gardées secrètes pendant plusieurs décennies.
Cela apporte un
aspect neuf aux romans historiques.
On remarquera
l'ironie du sort dans cette partie
de l’Histoire. En effet, les personnes en Lituanie qui ont été déportées dans
ces camps, ou tuées, voyaient en Hitler et ses troupes, un espoir. Ils
pensaient que les Nazis viendraient les délivrer de leurs souffrances..
Malgré le contexte
lourd et dur, beaucoup d’espoir
ressort à la lecture. En effet, dans cette période de sa vie pleine de haine et
de violence, Lina garde espoir à chaque instant. Espoir de revoir son père,
espoir de lui faire parvenir des nouvelles, espoir de revoir Andrius lorsqu’ils
se retrouvent séparée, espoir de garder son frère et sa mère auprès
d’elle. Car dans le kolkhoze, le travail est éreintant. Et malgré l amont,
la maladie, le froid, la faim et la terreur Lina tient bon. Pour cela, elle a
un secret, elle dessine. Et cet espoir, c'est « ce qu’ils n’ont pas
pu leur prendre »…
"Le Cri" de Munch, artiste favori de Lina |
Concernant l’écriture, « Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre » est un
roman qui se lit très bien.
Le lexique utilisé est simple mais pas simpliste, les scènes de descriptions
sont concises et bien équilibrées avec les dialogues. Le roman est
divisé en trois parties, bien distinctes les unes des autres et aux titres
simples et clairs. Le tout est
bien rythmé, on ne s'ennuie pas une seule seconde avec ce livre
entre les mains !
J’ai était déçue
de la fin, que j’ai trouvée bâclée!!!!
L’épilogue consiste en une lettre
écrite par Lina mais qui ne nous dit quasiment rien de la destinée des
personnages une fois qu’ils ont été délivrés!! On connaît seulement la
destinée personnelle et future de Lina et Andrius mais c’est tout. J’aurais
aimé savoir ce qu’était devenu les autres personnages (Andrius? sa mère? le
père de Lina?) dont peu ont survécus! De plus, on ne sait rien à propos de
leur délivrance et leur retour (chez eux en Lituanie? quand?), leur vie
d’après au moment de la reconstruction (Comment Andrius s’en est sorti? Lina
a-t-elle retrouvée sa cousine? a-t-elle continuer le dessin? en a-t-elle
fait son métier?)…
Bref, j’ai
refermée ce livre en étant très frustrée et avec beaucoup de
questions!
En
bref:
Une
très bonne histoire fictive reposant sur des faits réels à propos de la
déportation soviétique, qui est cette romancée mais qui reste touchant et
authentique. Malgré un sujet lourd et fort, beaucoup de joie et d’espoir
ressortent à la lecture. Dommage que la fin nous coupe l’herbe sous le pied.
Couverture anglaise |
Couverture américaine |
Autour
du livre:
- L’auteure: Après plusieurs voyages en Lituanie où elle a interviewé des historiens, des psychologues et des rescapés du Goulag, Ruta Sepetys a écrit ce roman inoubliable, édité dans 42 pays. librement inspiré par l'histoire de son père qui, jeune garçon, a fui la Lituanie pour se retrouver en Allemagne dans un camps de réfugiés.
- Prix: Prix des Incorruptibles 2014 des 3ème/2nde; élu meilleur roman jeunesse 2011 par le magazine "LIRE », prix Livrentête 2013 (Romans ados), prix Farniente 2013.
- Titre recommandé par le ministère de l'Éducation nationale en classe de 3e.
- Fait parti du Big Challenge Livraddict 2016
- Livre emprunté à la bibliothèque
J'ai comme toi, adoré ce roman. Je trouve qu'on apprend plein de choses et surtout, on arrive un peu à se rendre compte des conditions de vie de ces personnes qui sont justes horribles !
RépondreSupprimerOui, on connait le thème de la seconde guerre mondiale en littérature, mais ici il est question des pays Baltes où les déportations se font aussi selon les métiers considérés dangereux des personnes, et non pas forcément selon leur religion ou autres "tares"....
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