Nationalité de l’auteur: Française
Editions Les Arènes (16 Octobre 2019)
378 pages
ISBN-10: 2352045878
ISBN-13: 978-2352045878
Genre: Contemporain
Lu le: 12 Octobre 2019
Ma
note: 15/20
Résumé/4ème de couverture:
Jules-César
a presque 7 ans. Il aime sa mère, son frère, sa vie au Sénégal et le baby-foot.
Mais son quotidien est compliqué car ses reins ne fonctionnent plus. Seule une
greffe pourrait le sauver. Augustin est fier de sa réussite professionnelle et
de sa famille. Tout serait parfait s’il n’y avait ce fils malade, dans lequel
il ne se reconnaît pas. Or, il est le seul à pouvoir lui donner un rein. Par
devoir et par amour pour sa femme, il accepte de l’emmener en France. Chapitre
après chapitre, alternant les points de vue de Jules-César et d’Augustin,
Anne-Dauphine Julliand dévoile l’entrelacs délicat d’une relation entre un père
et son fils. Chacun des deux doit vaincre ses peurs et repousser les limites du
courage.
Mon avis:
« Jules-César » est le premier roman de fiction de
Anne-Dauphine Julliand, que l’on avait plus découverte en tant qu’autrice grâce
à ses deux témoignages « Deux petits pas sur le sable mouillé » et
« Une journée particulière » dans lesquels, elle raconte le combat
contre la maladie et la perte de ses deux petites filles. Dans ce nouvel opus,
on part donc sur une histoire qui est largement moins susceptible de faire
couler nos larmes, même ce récit de fiction contient quelques petites touches
de véracité. Grâce à Jules-César, nous suivons une histoire de combat pour la vie, mais dans une dimension toujours optimiste, dans laquelle l’autrice met en avant
la différence culturelle et donc la différence de droits à l’accés aux
soins.
Points de vue/Critiques:
Jules-César et sa famille vive
tranquillement dans leur village et ont une vie agréable. Il y a un seul
élément qui va modifier toute la vie de la famille: Jules-César a besoin d’une greffe de rein pour pouvoir survivre.
Heureusement son père est complètement compatible. Si ce point de départ ne
constitue aucun problème, il faut resituer cette situation dans le pays et la
culture des protagonistes. Car, en effet, une telle situation en Occident n’est
absolument pas surmontable et offre un horizon tout tracé et assez serein. En
revanche, en Afrique comme au Sénégal
où vit Jules-César et sa famille, la greffe n’est culturellement pas permise et
à plus long terme également, les médicaments anti-rejets ne sont pas
accessibles.
La seule solution pour sauver
Jules-César est de diviser la famille et d’envoyer le petit garçon avec son
père en France. Si le père et l’enfant se retrouveront bientôt sans papiers,
cet aspect de l’immigration n’est
pas le sujet principal puisqu’il faut avouer que leur situation n’est pas
catastrophique au vue de leur illégalité et ne reflètent pas la situation dans
laquelle se retrouve normalement, des personnes immigrées. En effet, Jules-César
et Augustin ont un pied à terre et séjourne chez X, Augustin trouve rapidement
un petit boulot, Jules-César est scolarisé et est admis en service de dialyse,
tout en étant suivi par une assistante sociale qui aide le père et l’enfant
dans leur démarche. Toutes ces démarches et toute cette nouvelle vie française
pour Jules-César et pour Augustin m’ont paru allé très vite et avec facilité. Mais il est vrai que tout ceci
n’est pas le sujet principal et que ce n’est qu’un moyen pour mettre en lumière
le pouvoir de la famille, l’espoir,
l’entraide et l’optimisme.
Le plus gros bonheur et la grande
bouffée d’oxygène de ce roman réside dans ses
personnages. Jules-César est aussi solaire,
lumineux et joyeux que sa maladie est dure et condamnante. Sa joie de vivre
mêlée à son innocence et à ses interrogations d’enfants apporte le coup de
coeur immédiat pour cet enfant, tendre et envoutant. Comment également ne pas
s’attacher à Monsieur JeanJean, ce
vieux monsieur aux faux airs de bourrus qui cache finalement un coeur tendre
qu’à su percer Jules-César? On dénotera seulement l’attitude du personnage d’Augustin, que l’on n’arrive
pas à comprendre et pour lequel je n’ai eu aucun attachement et qui peut même
parfois être antipathique. En effet, il ne montre aucune affection envers son
fils, aucune compréhension ni presque aucune compassion: seul le foot ainsi que
sa femme et son autre fils comptent. Même si sa carapace se fendille, difficile
d’oublier son attitude qui reflète sûrement un déni et une peur pour son fils.
En bref:
Pour
son premier roman de fiction, Anne-Dauphine Julliand nous livre un récit plein
d’humanisme et d’optimisme à travers l’histoire de Jules-César et de son papa,
qui s’annonce triste de prime abord. En effet, afin de greffer et de sauver la
vie de Jules-César, son père va devoir quitter femme et enfant pour venir vivre
en France où il se retrouvera très rapidement aux prises de l’illégalité mais
également aux prises de l’urgence. Entre des personnages aidants et dévoués et
le caractère rayonnant de Jules-César, l’autrice met en lumière le pouvoir de
l’entraide et la nécessité de tout donner et tout perdre pour vaincre ses peurs
et repousser les limites du courage du fait de différences culturelles et de
croyances divergentes.
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