Titre original: The
Colour of Milk
Traduction: Karine Lalechère
Nationalité de l’auteur: Anglaise
Editions 10-18 (3
Septembre 2015)
186 pages
ISBN-10: 2264064536
ISBN-13: 978-2264064530
Genre: Historique
Lu le: 28 Juillet 2019
Ma
note: 17/20
Résumé/4ème de couverture:
1831.
Mary une jeune fille de 15 ans mène une vie de misère dans la campagne anglaise
du Dorset. Simple et franche, mais lucide et entêtée, elle raconte comment, un
été, sa vie a basculé lorsqu'on l'a envoyée chez le pasteur Graham, pour servir
et tenir compagnie à son épouse, une femme fragile et pleine de douceur. Avec
elle, elle apprend la bienveillance. Avec lui, elle découvre les richesses de
la lecture et de l'écriture... mais aussi obéissance, avilissement et
humiliation. Un apprentissage qui lui servira à coucher noir sur blanc le récit
tragique de sa destinée. Et son implacable confession. Nell Leyshon réalise un
travail d'orfèvre avec ce portrait inoubliable, où vibre la voix lucide et
magnifique de son héroïne.
Mon avis:
C’est
en nombre d’année qu’il faut compter la présence de ce livre dans ma wish-list
puisque depuis ce temps, je n’avais pas eu l’occasion de tomber sur lui par
hasard, que ce soit dans les livres nefs ou d’occasion. Jusqu’au jour où je
l’ai trouvé chez Boulinier et pour le coup, aussitôt acheté, aussitôt lu. Je
connaissais l’histoire générale et
surtout comment il était construit par
rapport au récit, c’est-à-dire le fait que l’histoire soit écrite et racontée
par une jeune fille qui était illettrée.
Tout le récit est donc dénué de
ponctuation, de majuscules ou encore de mise en forme des dialogues. Cette
particularité un peu dérangeante
fait en sorte que l’on se sent trés
proche de Mary qui nous offre une
histoire dure et touchante.
Points de vue/Critiques:
Au
fil des saisons, nous suivons la vie d’une jeune paysanne, Mary, dans la campagne
anglaise au milieu du 19ème siècle. Et dés le début du roman, nous
pouvons constaté que Mary n’a pas une
vie très gaie : avec des parents totalement dénuée d’amour pour leurs
enfants, Mary et ses sœurs doivent continuellement travaillé aux champs pour
subvenir a minima aux besoins de la famille très pauvre. Sans éducation, sans loisir et sans affection, Mary trouve son seul
réconfort en la personne de son grand-père, la seule à le considérer comme un
être d’exception. La vie et le contexte
familial de Mary instaure un
sentiment immédiat de tristesse et donc d’affection pour la jeune fille qui
ne cesseront de grandir et de nous serrer le cœur au fil des événements qu’elle
vivra.
Lorsque
Mary est « vendue » comme bonne pour subvenir aux besoins de sa famille,
on espère qu’enfin il y aura un peu espoir pour elle, que la roue va pouvoir
tourner et que ce soit un mal pour un bien. Car la famille du pasteur qui
l’emploie est plutôt bourgeoise, accueillante et aux mœurs radicalement
différente de ce qu’elle a pu connaître jusqu’ici. Même si le chemin est long,
elle ne peut qu’apprendre de multiples choses dans un environnement tel qu’il
est, durant son travail. Sans compter que son
caractère particulier va faire mouche : sa spontanéité, son naturel,
son innocence sa franchise et son manque de retenue vont rapidement séduire le
pasteur et sa femme qui lui permettront de découvrir la magie des mots.
Mais
le cours de la vie va faire resurgir les
plus mauvais côtés de l’homme, au détriment encore une fois de Mary qui en
subira les conséquences. Ce qui lui arrive était malheureusement assez
prévisible… mais en revanche la réaction de Mary et les conséquences qui en
découleront m’ont vraiment surprise et apporte une note supplémentaire de tragédie et de révolte à cette triste histoire.
Dans
ce récit, c’est Mary qui écrit et qui raconte son histoire et comment sa vie a
basculé. Etant illettrée depuis toujours et n’ayant appris la lecture et
l’écriture que tardivement aux côtés du pasteur, son récit est donc dénué de ponctuation, de majuscules ou
encore de mise en forme des dialogues. C’est une superbe idée qu’a eue l’autrice
d’imaginer cela puisque le lecteur se sent ainsi irrémédiablement proche de
Mary. On se sent certes d’autant plus impuissant face à tout ce qu’elle vit,
mais on conserve ainsi son naturel et sa spontanéité. Et si cet aspect peut
être dérangeant ou déstabilisant au début de la lecture, on s’y fait très vite
puisque l’on est très rapidement attaché
à Mary qui nous entraîne facilement dans son histoire.
En bref:
Rythmé par le fil des
saisons et par les tâches quotidiennes domestiques et paysannes anglaises du 19ème
siècle, « La couleur du lait » offre une histoire triste et
touchante, avec sa pointe de poésie, qu’il faut découvrir. Dans ce récit court
et poignant, mais également révoltant, c’est Mary qui nous raconte son histoire
et comment sa vie a basculé. D’abord illettrée et récemment apprentie à
l’écriture et à la lecture, ce récit porte les marques de son apprentissage
(pas de ponctuation, pas de majuscules, pas de mise en forme). Cette
particularité seulement déstabilisante au début nous permet d’être plus proche
de cette jeune fille touchante et attachante dont on aime la spontanéité et le
naturel.
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