Nationalité de l’auteur: Française
Editions Le Livre de Poche (3 Janvier
2018)
numéro 34800
384 pages
ISBN-10: 2253071099
ISBN-13: 978-2253071099
Genre: Historique
Lu le: 6 Février 2019
Ma note: 17/20
Résumé/4ème de couverture:
Deux familles emportées dans la tourmente de la Seconde Guerre
mondiale: d’un côté, Joffre et Émélie, concierges d’école durs au mal,
patriotes, et leurs enfants ; de l’autre, le clan de Muguette, dont
l’insouciance sera ternie par la misère et la maladie. Du Havre à l’Algérie où
certains enfants seront évacués, cette fresque puissante met en scène des
personnages dont les vies s’entremêlent à la grande Histoire, et nous rappelle
qu’on ne sait jamais quelles forces guident les hommes dans l’adversité.
Mon avis…:
Lauréat du prix des lecteurs Livre de Poche 2018, ce livre est avant tout pour moi
l’occasion de découvrir l’autrice avec une histoire traitant de la Seconde Guerre Mondiale et se déroulant
au Havre, donc il ne m’en fallait pas plus pour le convaincre ! Et
joignons l’utile à l’agréable puisque j’ai lu ce livre en lecture commune avec
ma petite Hélène du blog Ma toute petite culture . Après un
début assez mitigé, je me suis vite laissé prendre par ce roman chorale qui
nous donne plusieurs visions de la guerre en nous la faisant vivre de
l’intérieur et, fait non négligeable, le travail
historique est incroyable puisqu’on ressort de cette lecture avec de
nouvelles infirmations en tête, avec ce sentiment d’avoir appris de nombreuses
choses sur un sujet dont on est plus ou moins persuadé d’avoir tout lu et de
connaître (presque) tout.
Points de vue/Critiques:
J’aime
beaucoup lire des histoires, plus ou moins vraies et romancées, traitant de la Seconde Guerre Mondiale, même si à
force de lire autour d’un même sujet, on prend le risque de retrouver des
choses similaires et/ou redondantes. Mais ici, Valérie Tong Cuong s’est
approprié le thème d’une manière assez particulière : elle nous fait
littéralement vivre de l’intérieur la guerre, du début jusqu’à la fin, grâce à différents personnages (homme, femme,
enfant) qui sont tour à tour les voix narratrices. Grâce à ces deux familles et
ses divers orateurs, l’autrice nous livre un récit très riche en éléments : les choix à faire, le courage, la
faim, les bombes, la cohabitation avec les allemands, les maladies ou encore
les déportations. Au début du livre, nous faisons un peu connaissance avec les
deux familles et cela un peu avant le début de la guerre et au commencement de
celle-ci. Il est vrai qu’il ne se passait pas vraiment grand-chose dans ces
moment-là (sûrement aussi dû au fait que les personnages eux-mêmes voyaient
cette guerre de loin ou de façon éphémère, sans envisager l’ampleur et les
conséquences qu’elle entrainerait), c’est pourquoi j’ai eu un sentiment mitigé
au début de ma lecture. Mais peu à peu, les effets néfastes de la guerre
parviennent rapidement aux portes de nos protagonistes, et dès lors, la tension
ne nous quitte plus. La guerre est donc évoquée de façon très juste, et en la suivant vraiment du début à la fin, on ne peut
échapper à cette peur et cette tension extrême tout le long du roman. Il y a
des passages durs et difficiles parfois et l’autrice insufflant beaucoup
d’émotions dans tout son récit, les sentiments sont vraiment prenants durant la
lecture !
L’autre
aspect très intéressant de cette histoire, c’est sa situation géographique. En effet, l’histoire se place dans la ville du Havre à la position
géographique particulière et stratégique : port maritime proche des côtes
anglaises, point de départ des évacuations mais point d’arrivée du
ravitaillement… Et l’autrice a formidablement bien décrit la destruction de la
ville et la survie de ses habitants qui y sont restés à cette période, puisqu’il
est connu que la ville du Havre a été réellement détruite à 90 ou 95%, et que
sa reconstruction totale d’après-guerre lui vaut encore aujourd’hui une
mauvaise image, la qualifiant de ville moche ! L’aspect historique est
également remarquable dans le fait que l’on apprend certains faits, comme ces
associations qui récupèrent des enfants afin de les emmener à l’abri en
Algérie, pays ayant reçu de nombreux réfugiés !
En bref:
Avec ce roman choral parfaitement maîtrisé, Valérie Tong Cuong nous offre
un récit poignant et beau qui vous happe et vous fait vivre ces sombres années
de guerre au sein de familles vivants au Havre entre l’exode et les
bombardements, la faim et la peur de mourir. Sans s’attarder sur les atrocités
majeures de la Seconde Guerre Mondiale, ce livre décrit avec beaucoup de
justesse le quotidien de ces habitants vivants à un endroit stratégique. Le
travail historique est remarquable et les découvertes sont majeures pour un
sujet que l’on a pourtant l’habitude de rencontrer et de lire.
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