Nationalité de l’auteur: Française
Editions Pocket (13 Octobre 2011)
numéro 14556
512 pages
ISBN-10: 2266211722
ISBN-13: 978-2266211727
Genre: Thriller
Lu le: 22 Juin 2018
Ma
note: 16/20
Résumé/4ème de couverture:
Un film
mystérieux et malsain qui rend aveugle... Voilà de quoi gâcher les vacances de
Lucie Henebelle, lieutenant de police à Lille.
Cinq cadavres
retrouvés atrocement mutilés... Il n'en fallait pas plus à la Criminelle pour
rappeler le commissaire Franck Sharko, en congé forcé.
Deux pistes
pour une seule et même affaire qui va réunir Henebelle et Sharko.
Des
bidonvilles du Caire aux orphelinats du Canada, les deux nouveaux coéquipiers
vont mettre le doigt sur un mal inconnu, d'une réalité effrayante et qui révèle
que nous pourrions tous commettre le pire.
Ceux qui ne
connaissent pas le syndrome [E], ne savent pas de quoi ils sont capables..
Mon avis…:
…Général:
Ce n’est qu’assez récemment que l’on
me disait qu’il fallait que je lise, et donc que je découvre par la même
occasion, Franck Thilliez, du fait que ses thrillers regorgeaient de
références pointues au monde scientifique (étant moi-même cartésienne et
scientifique). C’est donc ma petite Elsa qui m’a offert en premier lieu,
et dans le désordre « Gataca » puis « Le syndrôme
E » (puisque l’on m’avait dit qu’il fallait mieux suivre la logique et
les personnages de la série). Et ça a était aussi l’occasion de faire une
nouvelle lecture commune avec Ingrid du blog Les instants de
lecture.
Le
bilan de ma lecture était très riche. La première question et ressenti
que j’ai eu c’est pourquoi … je n’avais pas lu ce livre ou cet auteur là
avant ! Car oui, j’ai adoré ma lecture, par sa promesse
scientifique ultra bien documentée, cadrée et crédible. Et tellement crédible
que cela m’a conféré un sentiment d’ahurissement que j’expliquerais plus
tard et que la rencontre avec l’auteur, à Saint-Maur en poche, 2 jours après
avoir terminé le livre, allait m’éclairer !
… Sur les personnages:
« Le
syndrome E » s’avère être le premier tome de la série Sharko et
Lucie Hennebelle, puisque c’est à partir de ce livre que Sharko rencontre
la jeune femme. Pour ma part, je ne connaissais ni l’un ni l’autre, tous deux
sont donc des découvertes (en plus de l’auteur, mais que de découvertes ce
livre !). Et j’ai beaucoup aimé ces deux personnages. En effet, ils sont
totalement décalés, à l’opposé de ce qu’on l’on retrouve d’ordinaire,
notamment dans le monde de la police.
Sharko
est
un ancien de la police criminelle et qui a connus de nombreuses souffrances,
qu’elles soient venues du côté professionnelle ou privée. C’est ce dernier
point, un drame familial, qui fait ce qu‘il est devenu aujourd’hui : un
homme en mal d’amour, qui vit psychologiquement dans le passé, au point d’en
être devenu schizophrène, et qui ne peut que vivre ou survivre à travers
son ancien métier adapté à son cas actuel, c’est-à-dire être analyste
comportemental venant en aide sur certaines affaires criminelles. Alors quand
il rencontre la jeune Lucie Hennebelle, il voit autant de failles et de
détermination que lui dans cette lieutenant de police. J’ai beaucoup aimé
retrouver une jeune femme de 30 ans qui est mère de famille de jumelles et qui
doit gérer seule leur éducation en même temps que sa carrière. Cela change que
la jeune femme, aux allures de garçon manqué, frivole, volage et en quête
perpétuelle mais non assumé d’une vie plus classique. Mais pour Lucie, beaucoup
de zones d’ombres restent en suspens : il me semble notamment que l’on
explique pas pourquoi une de ses filles est à l’hôpital et ce qu’elle y a
véritablement subi.
Quoiqu’il
en soit, Sharko et Lucie sont tout les deux cabossés, ils n’ont pas
été épargnés par la vie (c’est d’ailleurs la base de la dédicace que Franck
Thilliez m’a faite), ce qui les rend attachants, humains et qui fait que
l’on a pas vraiment envie de les lâcher.
Points de vue/Critiques:
De par le sujet traité dans cette
histoire, le côté scientifique est donc très important. On y parle de
cerveau, de films, d’œil, de manipulation, d’expériences etc, et même si tout
cela peut paraître compliqué et vous rappelez de mauvais souvenirs de cours de
bio, il n’en est rien, puisque Franck Thilliez utilise des mots et des
tournures très simples, donnant des explications claires et
permettant à n’importe qui de comprendre.
Et
dans cette histoire « scientifique », on va également retrouver d’autres
thématiques comme celle du voyage (dans les contrées froides du
Canada ou encore sous la chaleur en Egypte où on s’y croirait vraiment), du
cinéma ou encore celle de l’histoire puisque certains faits prennent
part à l’intrigue.
C’est
donc sur cette base multiple que Franck Thilliez a construit son histoire et
tout y est extrêmement bien documenté.
Et
cela est tellement bien documenté, que ça s’approche de la réalité et
c’est ce qui a fait naître cette sensation étrange. En effet, je suis
chercheuse en Neurosciences et quelques jours avant de commencer cette lecture,
je lisais un article scientifique venant d’être publié et qui reprenait les
grandes lignes expérimentales de l’histoire de Franck Thilliez (la manipulation
ou activation du cerveau s’effectue de manière différente et le comportement
résultant est similaire – ceci étant fait chez la souris). Quoiqu’il en soit,
cette ressemblance m’a fortement interpellé et en en parlant avec l’auteur, lui
était au courant encore d’un autre article liés aux souvenirs et à
l’agressivité.
Trêve
de digressions, l’enquête est rondement bien menée et les descriptions fines
et précises de l’auteur, et donc parfois glauques, trash et morbides,
confèrent véritablement toute l’ambiance nécessaire pour un bon et vrai
thriller. Hystérie collective, impact et manipulation visuelle et théorie du
complot forme donc un embroglio dans cette intrigue. Et puis la fin… !
C’est vraiment le cliffhanger de la dernière phrase de la dernière page
du livre ! Je vous conseille d’avoir la suite à portée de main !
En bref:
A travers « Le syndrôme
E » je découvre l’auteur et son univers, et cette découverte de Franck
Thilliez me fait seulement regretter de ne pas l’avoir découvert plus
tôt ! En effet, le côté scientifique de l’intrigue est pointu, net,
précis, il fourmille de détails, frôlant la réalité, ce qui prouve tout le
formidable travail de recherche de l’auteur. Et lorsqu’on ajoute à cela
différents autres thèmes pour épicer le tout, des descriptions faisant froid
dans le dos mais nécessaire à l’installation de l’ambiance de thriller et des
personnages pleins de fêlures et attachants, vous obtenez alors la recette d’un
très bon thriller qui se termine avec un véritable cliffhanger comme cerise sur
le gâteau !
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