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lundi 28 avril 2025

L'homme qui écoutait battre le coeur des chats (Mathias Malzieu)




Nationalité de l’auteur: Française

Éditions Albin Michel (12 Mars 2025)

204 pages

ISBN-10:2226496726

ISBN-13:978-2226496720

Genre: Contemporain

Lu le: 24 Mars 2025

Ma note: 16/20






Résumé/4ème de couverture:

« Ils m'ont appelé Tornado comme le cheval de Zorro. Mon pelage est noir et mes yeux sont deux putains de pépites d'or... Autant le dire tout de suite, je suis absolument irrésistible. »

Tornado et June sont deux chats consolateurs, adoptés par des maîtres qui ont perdu leur enfant à naître. Deux chats qui, nourris de poésie et de musique, se sont mis à penser et se racontent, à tour de rôle. Ils vivent sur une péniche avec « Ceux-qui-se-croient-leurs-maîtres ».

Ces derniers ne sont pas très doués pour se reconstruire et June abrite en son coeur le fantôme de Macha, cette petite fille qui aurait pu naître. Mais quand le récit commence, un autre drame menace. Tornado est malade et n'a peut-être plus que quelques jours à vivre. Comment faire face à cette nouvelle perte qui s'annonce ? Un traitement miracle pourra-t-il le sauver ?

Mon avis:


     Avec "L'homme qui écoutait battre le coeur des chats", Mathias Malzieu nous livre un très joli conte, extrêmement poétique et onirique, dont seul lui a le secret. Si le sujet m'a en plus personnellement touchée, l'histoire permet de mettre en lumière les différents types d'amour et de pertes. C'est véritablement une lecture à plusieurs niveaux que l'on peut effectuer avec cette histoire très touchante. Mathias Malzieu a cet art et cette manière de véhiculer et faire comprendre chaque mot, chaque scène et chaque idée de manière poétique, de trouver les mots pour apaiser les maux. Ce conte mêle habilement réalité et imagination et nous procure énormément d'émotions. Cette histoire de deux humains marqués par la perte d'un enfant à naître et vue à travers les yeux de leurs deux chats qui parlent, pensent et voient des fantômes, nous fait monter les larmes aux yeux. Ce livre est en condensé de douceur, de poésie, de délicatesse et de ronrons qui met du baume au coeur sur des sujets douloureux.


Merci aux éditions Albin Michel pour l'envoi de ce livre! 


Points de vue/Critiques:


     Ce roman est purement une autofiction dans laquelle l'auteur mélange de la fiction avec une vision très onirique de ce qu'il a pu réellement vivre dans sa vie privée. Le postulat de départ est la perte d'un enfant à naître avec sa compagne... Et pour raconter cette histoire et lui donner tout son aspect onirique et fantastique et en faire un réel conte, l'auteur met en scène ses deux chats, June et Tornado, comme personnages principaux et surtout comme narrateurs. Tout est donc vu et relaté suivant à travers le prisme des chats, que l'on suit en alternance au fil des chapitres, et qui parlent, pensent, chantent et voient les fantômes du passé. C'est donc tout un univers singulier que Mathias Malzieu met une fois de plus en scène, au point d'en avoir fait un spectacle musical. Il est vrai que cet univers si singulier peut être déroutant que l'on en soit habitué ou non, ce qui nécessite tout de même un petit temps d'adaptation en début de lecture. 

        Dans cette histoire, il est aussi question de la santé de Tornado, touché par une maladie normalement incurable mais dont le maître va se battre et trouver à lui appliquer un traitement expérimental, pas encore reconnu en France. Ce sujet m'a très vite interpellée, car non seulement je ne pensais pas que l'histoire allait s'orienter principalement autour de ce sujet, mais en plus, c'est quelque chose qui m'a touchée personnellement. Le côté réalité de cette histoire m'a donc appris qu'un traitement était dorénavant reconnu... A travers la maladie de Tornado, c'est la question du deuil qui est abordée (celui de l'enfant qui n'est pas né et celui du rôle de parents qui n'a pas aboutit) mais c'est aussi et avant tout la question de la résilience, du combat et de l'amour. Et puisque la perte du bébé humain est vue par les chats et que les humains se préoccupent de Tornado, il y a véritablement une lecture à double sens à effectuer avec cette histoire. 

    Dans ce récit aussi intime et douloureux, Mathias Malzieu se dévoile pleinement et il le fait avec énormément de tendresse et de poésie. C'est véritablement un vrai charmeur des mots, il joue avec les mots avec justesse et maîtrise, ce qui donne quelque chose d'incroyable et de magnifique. Sa plume n'est, en plus, pas dénuée d'humour puisque les humains ne sont jamais qualifiés par leurs prénoms : ce sont par exemple "Ceux-qui-se-croyaient-leurs-maitres". On navigue dans un véritable flots d'émotions avec ce conte dans lequel les mots sont merveilleusement bien menés pour apaiser les maux. 

En bref:

     Avec "L'homme qui écoutait battre le coeur des chats", Mathias Malzieu nous livre un très joli conte, extrêmement poétique et onirique, dont seul lui a le secret. Il s'agit d'une autofiction dans laquelle l'auteur se livre, avec énormément de tendresse et de poésie sur des sujets aussi intimes que douloureux. Il met en scène ses deux chats comme personnages principaux et surtout comme narrateurs. Tout est donc vu et relaté suivant à travers le prisme des chats qui parlent, pensent, chantent et voient les fantômes du passé. C'est un univers singulier, qui peut être déroutant, mais Mathias Malzieu a cet art et cette manière de véhiculer et faire comprendre chaque mot, chaque scène et chaque idée de manière poétique. C'est véritablement un vrai charmeur des mots, il joue avec les mots avec justesse et maîtrise, ce qui donne quelque chose d'incroyable et de magnifique, sans être dénué d'humour! On navigue dans un véritable flots d'émotions avec ce conte dans lequel les mots sont merveilleusement bien menés pour apaiser les maux. Ce livre est en condensé de douceur, de poésie, de délicatesse et de ronrons qui met du baume au coeur sur des sujets douloureux.

Villa Gloria (Serena Giuliano)




Nationalité de l’auteur: Française

Éditions Robert Laffont (13 Mars 2025)

208 pages

ISBN-10:2221278674

ISBN-13:978-2221278673

Genre: Contemporain

Lu le: 21 Mars 2025

Ma note: 16/20






Résumé/4ème de couverture:

Bienvenue dans les Pouilles, à Villa Gloria.

Une maison d’hôtes pas comme les autres.

À Villa Gloria, Iris et sa mère, qui a donné son nom à sa maison, veillent à ce que chaque client se sente comme chez lui. En cette semaine d’avril, les nouveaux venus promettent un cru d’exception.

Gregorio est le roi des râleurs. Rien ne trouve grâce à ses yeux. Valentina et sa filleule, Bianca, ont l’air un peu cabossées – surtout la petite, légèrement obsessionnelle. Doria et Edoardo forment un couple très discret. À se demander ce qu’ils ont à cacher… Quant à Carla, allez savoir pourquoi, elle a fait vœu de silence. Mais Gloria, qui aime gentiment se mêler des affaires de ses hôtes, saura percer les mystères de chacun.

Ils sont de passage, ne se connaissent pas, mais ont décidé par hasard de poser leurs valises une semaine dans le même lieu. Ce qu’ils ignorent, c’est qu’en plus du gîte et du couvert, Villa Gloria offre également une bonne dose de magie – c’est compris dans le forfait !

Mon avis:


     Lire le nouveau livre de Serena Giuliano, c'est automatiquement une jolie invitation au voyage en Italie, à la rencontre de personnages attachants et solaires, que l'on côtoie durant un temps. Pour "Villa Gloria", l'autrice nous emmène dans les Pouilles, à la rencontre de Gloria et d'Iris, une mère et sa fille, qui tiennent une maison d'hôtes. Durant une semaine et avec l'arrivée de nouveaux locataires, nous allons suivre tous ces personnages dans des tranches de vies qui vont mettre en lumière différentes émotions et différents caractères. Mais "Villa Gloria", c'est avant tout un lieu de partages et de découvertes où chacun va se voir évoluer et repartir de ce séjour de manière plus accomplie. Avec leurs petites histoires, secrets et aventures, tous les personnages vont créer des liens et s'apporter les uns aux autres. On passe un très bon moment avec toute cette petite communauté, qui montre que la rencontre fugace d'inconnus et le fait de s'ouvrir au monde permet d'avoir de belles découvertes sur soi. L'autrice n'oublie n'instaurer des petits suspenses et quelques surprises qui permettent une accroche supplémentaire de la part du lecteur. Ce petit voyage en Italie est de nouveau un régal, synonyme de plaisir, de détente, de légèreté et de lumière.


Merci aux éditions Robert Laffont pour l'envoi de ce livre!


Points de vue/Critiques:


     "Villa Gloria" nous emmène dans la région italienne des Pouilles, à la rencontre de Gloria et d'Iris, qui tiennent une maison d'hôte et qui donne le titre de ce roman. Ce dernier va s'articuler autour du point de vue de ces deux personnages principaux dans une alternance de chapitres entre la mère et la fille. Ces deux femmes sont tellement différentes l'une de l'autre que l'on a peine à croire qu'elles puissent être mère et fille. Et malgré ces caractères et ces manières de vivre totalement à l'opposé les unes des autres, j'ai non seulement beaucoup aimé découvrir ces deux femmes, mais on peut en plus, constater l'amour et leurs liens particuliers qui les unit. Gloria n'est pas l'archétype de la mère poule et ne comprend pas le sérieux et la rigueur de sa fille, notamment dans la gestion de l'entreprise, elle qui n'hésite pas à mettre les pieds dans le plat et à s'immiscer dans la vie privée de ses clients. Mais sa désinvolture et son attitude sans gêne sont assez drôles et sont touchants, car l'on devine aisément que cela cache une blessure profonde non cicatrisée. Iris est quand à elle très touchante, tant elle se donne corps et âme à ses clients, afin qu'ils soient choyés, au point de se sacrifier personnellement. C'est le genre de femme que l'on aimerait aider en retour. J'ai beaucoup aimé découvrir les caractères totalement différents de ces deux femmes, car l'autrice nous propose ici une relation mère-fille assez inédite et qui fonctionne parfaitement bien. 


        Les autres personnages et vacanciers de la Villa Gloria nous offrent aussi un joli panel de caractères! C'est un plaisir de retrouver Valentina et Bianca, découvert précédemment dans "Felicità"; Gregorio est un vrai râleur professionnel au point d'être parfois méchant envers les gens mais je dois avouer que je ne l'ai pas pris au sérieux et qu'il m'a fait beaucoup rire; Doria et Eduardo sont un couple mystérieux pour lesquels on se pose beaucoup de questions sur le fait de vouloir quasiment se cacher; tout comme Carla qui fait vœux de silence mais qui prend pleinement part à la collectivité tout en nous faisant aussi poser beaucoup de questions. Tous ces résidents sont très différents les uns des autres, mais avec le franc-parler de Gloria et la tendresse affectueuse d'Iris, chacun va voir ses barrières tomber afin de s'ouvrir aux autres. J'aime beaucoup retrouver cette notion qu'il est plus facile de se dévoiler à des inconnus qui peuvent vous apporter beaucoup en un rien de temps. Et comme chacun d'entre eux cache une particularité ou un petit secret, il est vrai que cela instaure des petits suspenses non négligeables qui accentuent le bon moment passé à Villa Gloria. 


En bref:


     "Villa Gloria" c'est de nouveau un rendez-vous réussi dans la promesse de nous faire voyager en Italie. Serena Giuliano nous emmène cette fois-ci dans Les Pouilles à la rencontre de Gloria et de sa fille Iris qui tiennent une maison d'hôte. Une semaine avec elles et avec la découverte des nouveaux pensionnaires nous fait vivre un bon moment, rempli de bienveillance et d'humour. A l'image de Gloria et d'Iris, totalement différentes l'une de l'autre, tous les personnages que l'on suit dans des tranches de vies vont mettre en lumière diverses émotions et différents caractères. Au gré de leurs petites histoires, secrets et aventures, ils instaurent des petits suspenses et quelques surprises qui permettent une accroche supplémentaire de la part du lecteur, et surtout ils vont créer des liens et s'apporter les uns aux autres. On passe un très bon moment avec toute cette petite communauté, qui montre que la rencontre fugace d'inconnus et le fait de s'ouvrir au monde permet d'avoir de belles découvertes sur soi. Avec des personnages attachants et solaires, ce petit voyage en Italie est de nouveau un régal, synonyme de plaisir, de détente, de légèreté et de lumière.

La fugue (Aurélie Valognes)




Nationalité de l’auteur: Française

Éditions JC Lattès (12 Mars 2025)

360 pages

ISBN-10:2709675633

ISBN-13:978-2709675635

Genre: Contemporain

Lu le: 18 Mars 2025

Ma note: 15/20 





Résumé/4ème de couverture:


On a tous un jour eu envie de partir, de claquer la porte, de tout quitter.

Inès, mariée, deux enfants, arrivée à la moitié de sa vie, se sent arrivée nulle part. Elle porte, gère, s’oublie. Et on l’oublie. Emprisonnée dans une existence qui ne lui correspond plus, un jour, elle part.

Dans la solitude d’une nature sauvage, elle trouve un lieu à elle : une maison, où le temps semble s’être arrêté, et qu’elle décide de retaper. En pansant les cicatrices de la maison, Inès va commencer à soigner les siennes. Et si le meilleur chemin pour aller vers soi passait par les autres ?

Un hymne à la vie qui peut toujours recommencer. Le nouveau roman d’une écrivaine qui ne cesse de se réinventer pour mieux nous raconter.


Mon avis:


     Le nouveau livre d'Aurélie Valognes continue de s'inscrire dans la mouvance de ses derniers romans, tous emprunts de jolis messages et dans lesquels on retrouve une certaine contemplation sous la plume plus poétique de l'autrice. S'il est vrai que ces derniers opus ne m'ont pas particulièrement touchés comme ont pu l'être ses premiers romans davantage connotés "feel-good", j'ai passé un bon moment de lecture. On retrouve une histoire simple avec le thème de la reconstruction de soi qui a déjà été mainte fois traitée. C'est par le biais d'une maison que cette sorte de thérapie se fait et c'est là, la petite originalité du roman. Mais sans vraiment rentrer dans les failles profondes de l'héroïne et sans ajouter de matière pour donner davantage de profondeur et de caractéristiques propres à ce récit, celui-ci reste agréable mais pas marquant. Et on retrouve toujours ce sentiment qu'à force de vouloir proposer à tout prix un roman profond et poignant, on tombe dans l'artifice avec des tournures poétiques trop nombreuses et trop poussées. Dommage, car l'autrice avait tous les codes pour accentuer naturellement ce changement de vie et cette sororité qui se met en place et qui est très intéressante. Cela reste une lecture plaisante sur le moment, mais qui se restera pas gravée dans le marbre.


Merci aux éditions JC Lattés pour l'envoi de ce livre!


Points de vue/Critiques:


     Le personnage principal d'Inès pourrait permettre à beaucoup de femmes de se retrouver en elle. En effet, à la veille de la cinquantaine, cette femme mariée et mère de deux enfants a tout pour être heureuse, mais est lasse de sa vie actuelle, rangée et presque banale, qui ne l'a fait plus vibrer. Engluée dans un quotidien qui la mène presque au bord de l'asphyxie, elle décide sur un coup de tête de tout laisser derrière elle, et de s'installer dans une maison qu'elle a acheté sur un coup de coeur afin de se reconstruire personnellement, loin de tout ce qui la rattache à sa vie. L'autrice nous plonge donc dans un véritable bouleversement intime car qui n'a jamais rêvé de tout quitter pour commencer une nouvelle vie. Mais si cette fuite est avant tout une quête psychologique et personnelle, Aurélie Valognes n'en n'oublie les quelques détails techniques comme le fait de ne pas faire s'inquiéter sa famille, le fait de retaper intégralement une maison qui font que les travaux ne sont pas synonymes du rêve escompté, ou encore le fait de se faire intégrer dans une sorte de nouvelle société. 

        Le thème de la reconstruction de soi est donc au coeur de ce récit, et avec une thématique couramment retrouvée en littérature et le cheminement pour arriver à un mieux-être personnel est tout à fait bien mis en place et est très agréable à suivre. C'est par le biais notamment d'autres femmes qui tendent la main à Inès que celle-ci va accomplir sa quête. J'ai beaucoup aimé ces personnages secondaires et elles permettent de conférer une réelle sororité à cette histoire, très ancrée dans le féminisme. Elles défendent et démontrent avec brio leur indépendance et si leur amitié est vraiment très belle à voir au fil des saisons, il a quand même cette impression que la thématique, parce que tendance, du féminisme est fortement poussée, la rendant moins naturelle dans l'histoire. A contrario, on retrouve d'autres thèmes, comme la maladie, la relation mère-fille ou encore l'écologie qui sont abordés, mais plutôt effleurés, sans être véritablement approfondis. Ces sujets traités de manière trop rapides n'apportent finalement pas grand chose au récit. 

        Cette absence de profondeur se retrouve également dans le personnage d'Inès en lui-même, car si on comprend parfaitement son besoin de fuite par rapport à sa vie actuelle qui ne lui apporte plus vraiment de saveurs, on reste finalement très en surface de ses émotions et de ses motivations profondes. Il y a des blessures plus profondes qui ne sont pas explorées, et cela est vraiment dommage, car sa nouvelle installation est compréhensible et qu'on ne peut être qu'admiratif de son courage, pour tout recommencer de zéro en laissant quantité de choses derrière elle. C'est finalement dans la plume de l'autrice que celle-ci a une nouvelle misé et mise en avant. Si elle est très agréable à lire et si l'on retrouve de très jolis passages, force est de constater que la volonté d'écrire un texte profond et poignant est trop poussée, ce qui fait que l'ensemble manque de naturel. On retrouve un fort déséquilibre entre des aspects plus ou moins approfondis dans cette histoire qui aborde la reconstruction de soi de manière simpliste, sans en y distillant des petites choses qui lui permette de se démarquer.

En bref:

     "La fugue "s'inscrit dans la mouvance des derniers romans d'Aurélie Valognes, tous emprunts de jolis messages et dans lesquels on retrouve une certaine contemplation sous la plume plus poétique de l'autrice. J'ai passé un bon moment de lecture avec Inès, cette femme mariée et mère de deux enfants qui est lasse de sa vie actuelle et qui décide de tout quitter pour s'installer dans une maison dont elle a eu le coup de foudre. L'autrice nous plonge donc dans un véritable bouleversement intime dans cette quête psychologique et personnelle. J'ai beaucoup aimé les personnages secondaires et cette notion d'amitié et de sororité qui s'installe au fil du temps afin d'aider Inès à se reconstruire. Dommage que ce sujet du féminisme soit parfois trop accentué, le rendant moins naturel, alors que les autres sujets évoqués ne sont juste qu'effleurés, sans rien apporter à l'histoire. La plume de l'autrice est toujours aussi agréable à lire et si l'on retrouve de très jolis passages, force est de constater que la volonté d'écrire un texte profond et poignant est une nouvelle fois trop poussée, ce qui fait que l'ensemble manque de naturel. On retrouve un fort déséquilibre entre des aspects plus ou moins approfondis dans cette histoire qui aborde la reconstruction de soi de manière simpliste, sans en y distillant des petites choses qui lui permette de se démarquer.

mercredi 23 avril 2025

Ochibi et ses amis

TOME 1


Titre original : The Diary of Ochibi

Traduction :   Anaïs Koechlin

Nationalité de l’auteur: Japonaise

Éditions Rue de Sèvres (12 Mars 2025)

Collection Le Renard Doré

160 pages

ISBN-10:2810208913

ISBN-13:978-2810208913

Genre: Manga

Lu le: 16 Mars 2025

Ma note: 14/20 



Résumé/4ème de couverture:


Ochibi aime profiter de chaque instant que lui offre la vie. Avec ses amis Kézako et Croque-Miche, ils ne s'ennuient jamais ! C'est un plaisir de les suivre dans leurs aventures simples du quotidien, où tout devient prétexte à l'humour, à l'émerveillement et à la dégustation.

Mon avis:


         Dans ce manga plein de douceur et de légèreté, nous suivons les aventures quotidiennes de Ochibi, un petit garçon accompagné de ses deux fidèles compagnons et amis que se Kézako, un petit chien noir et Croque-Miche, un petit caniche beige. Chaque chapitre est une tranche de vie de cette amitié, simple et lumineuse, que l'on suit au fil des mois de l'année ou au fil de la floraison des fleurs japonaises. Cette temporalité se retrouve ainsi clairement dans les dessins de la mangaka et elle est très agréable à suivre. Les scénettes qui mettent en scène les trois compères sont tantôt empreintes d'humour, tantôt empreinte de légèreté, mais elle permettent surtout au lecteur de s'évader dans une bulle de douceur mais aussi de pouvoir s'émerveiller des petites choses banales du quotidien. Un rien suffit à éveiller la curiosité des personnages : il se dégage donc beaucoup de poésie et c'est une bonne manière d'illustrer un certain retour au source pour les lecteurs, qu'ils soient petits ou grands, afin de ne pas oublier de s'éveiller au monde qui nous entoure. 

Hollywoodland (Zoé Brisby)





Nationalité de l’auteur: Française

Éditions Albin Michel (26 Février 2025)

320 pages

ISBN-10:2226498699

ISBN-13:978-2226498694

Genre: Historique

Lu le: 16 Mars 2025

Ma note: 16/20






Résumé/4ème de couverture:


Avoir de grands rêves a un prix...

Pourquoi dans la nuit du 16 septembre 1932, Peg Entwistle, jeune actrice talentueuse au destin prometteur, aimée de tous et filant le parfait amour avec la nouvelle coqueluche des studios, se jette-t-elle du haut de la lettre « H » du mythique panneau « Hollywood » ?

À partir du suicide légendaire de l'actrice dont le fantôme hante encore les collines de Los Angeles, Zoe Brisby tisse un roman poignant. Explorant la machine à rêves qu'est l'industrie cinématographique, elle mène une enquête-fiction palpitante sur le destin tragique de la Hollywood Sign Girl.


Mon avis:


      Pour terminer son tryptique sur les héroïnes des Etats-Unis des années 30 à 50, Zoé Brisby nous fait partir à Hollywood, dans l'univers du cinéma en suivant Peg Entwistle. Mais la particularité de ce livre et de cette histoire, c'est qu'ils peuvent s'apparenter à un documentaire, tant Zoé Brisby nous délivre et s'inspire de faits réels. Ainsi, si l'actrice Peg Entwistle nous semble inconnue, elle a non seulement bel et bien existée, mais elle est en plus davantage célèbre par sa mort, qui toujours, assez mystérieuse. C'est donc en romançant et en imaginant certaines choses, que Zoé Brisby nous raconte la vie de cette figure féminine des années 30 aux Etats-Unis. Entre réalité et fiction, l'autrice nous dépeint un portrait touchant de Peg, qui a lutté toute sa vie pour la reconnaissance et qui s'est débattue pour vivre de son art. Mais entre sa peur de l'échec et sa quête de l'amour, c'est aussi et surtout une belle mise en lumière des dessous peu glorieux du monde du cinéma, où derrière les paillettes se cache, depuis la nuit des temps, de nombreux abus, en particulier envers les femmes. "Hollywoodland" est une fiction réalité aussi intéressante que glaçante. 


Merci aux éditions Albin Michel pour l'envoi de ce livre!


Points de vue/Critiques:


        Je pense que peu de personnes connaissent Peg Entwistle, une actrice américaine des années 30... Même si elle a obtenus de petits rôles, ses rêves de célébrité se sont taris dans l'œuf et elle a finit par devenir davantage célèbre du fait de sa mort, puisqu'elle s'est suicidée en sautant de la lettre H des panneaux formant le mot Hollywoodland... Pourquoi en est-elle arrivée là? Quelles ont été ses raisons? Mais est-ce réellement un suicide? Sa mort restant plus ou moins mystérieuse encore aujourd'hui, c'est en partant de ce postulat que Zoé Brisby va remonter le fil de la vie de Peg, afin de mettre en lumière cette femme extrêmement touchante et intéressante. En se basant sur beaucoup de faits réels, on ressent parfaitement tout le travail de recherches de l'autrice, qui aurait pu encore étoffer son récit d'anecdotes aussi véridiques qu'intéressantes. On a ainsi cette opportunité de lire un docu réalité qui permet de remettre sous les feux de la rampe une femme courageuse et touchante, mais qui permet aussi de montrer un envers du décor pas totalement insoupçonné, dans cette course à l'illusion du rêve Américain.

        Peg Entwistle est une jeune femme très touchante, forte et courageuse. Dés son enfance, la vie de l'a pas épargnée, mais Peg est une battante et rêvant de devenir actrice de cinéma, elle a tout fait et tout donner pour y parvenir. On devine tout de même une jeune femme psychologiquement assez fragile, et la vie d'Hollywood derrière les paillettes ne l'ont pas aidée. En effet, sous la surface lisse et lumineuse de cette industrie cinématographique américaine, les dessous sombres et peu glorieux sont révélés. Et toutes ces informations étant elles aussi véridiques, on apprend énormément de choses, qui nous font voir maintenant certains films de l'époque différemment en sachant les codes sous-jacents imposés. Et puis cet âge d'or d'Hollywood, c'est aussi une certaine désillusion du rêve Américain, surtout quand on est une femme. Les abus sont aussi choquants que glaçants, et nous savons qu'ils sont en plus toujours monnaie courante à l'heure actuelle. Que se soit les dessous d'Hollywood ou la condition féminine de l'époque, Zoé Brisby dénonce parfaitement tous ces travers qui ne peuvent pas laisser indifférent. 

En bref:

      "Hollywoodland" clôture le tryptique de Zoé Brisby sur les héroïnes des Etats-Unis des années 30 à 50. L'autrice nous emmène cette fois-ci dans l'univers du cinéma en suivant Peg Entwistle. Mais la particularité de cette histoire, c'est qu'elle peut s'apparenter à un documentaire, tant Zoé Brisby nous délivre et s'inspire de faits réels. Surtout connue pour son suicide du panneau Hollywood, Peg était une actrice et une femme très touchante, forte et courageuse. Sous les anecdotes aussi véridiques qu'intéressantes de l'autrice, Peg permet de révéler les dessous sombres et peu glorieux dissimulés sous la surface lisse et lumineuse de cette industrie cinématographique américaine. Elle qui a lutté toute sa vie pour la reconnaissance, qui s'est débattue pour vivre de son art entre sa peur de l'échec et sa quête de l'amour, c'est un portrait poignant qui montre un envers du décor pas totalement insoupçonné, dans cette course à l'illusion du rêve Américain. Que se soit les dessous d'Hollywood ou la condition féminine de l'époque, Zoé Brisby dénonce parfaitement tous ces travers qui ne peuvent pas laisser indifférent dans cette fiction réalité aussi intéressante que glaçante. 

mardi 22 avril 2025

La femme de ménage (Freida McFadden)



Titre original : The Housemaid, book 1 
Traduction :  Karine Forestier

Nationalité de l’auteur: Américaine

Éditions J’ai Lu (4 Octobre 2023)

412 pages

ISBN-10:2290391174

ISBN-13:978-2290391174

Genre: Thriller

Lu le: 16 Mars 2025

Ma note: 16/20 





Résumé/4ème de couverture:


      Chaque jour, Millie fait le ménage dans la belle maison des Winchester, une riche famille new-yorkaise. Elle récupère aussi leur fille à l'école et prépare les repas avant d'aller se coucher dans sa chambre, au grenier. Pour la jeune femme, ce nouveau travail est une chance inespérée. L'occasion de repartir de zéro. Mais, sous des dehors respectables, sa patronne se montre de plus en plus instable et toxique. Et puis il y a aussi cette rumeur dérangeante qui court dans le quartier : madame Winchester aurait tenté de noyer sa fille il y a quelques années. Heureusement, le gentil et séduisant monsieur Winchester est là pour rendre la situation supportable. Mais le danger se tapit parfois sous des apparences trompeuses. Et lorsque Millie découvre que la porte de sa chambre mansardée ne ferme que de l'extérieur, il est peut-être déjà trop tard…


Mon avis:


      Ca y est, j'ai enfin succombé à cet engouement monstre et mondial pour ce thriller domestique, dont le succès est retentissant. Il est vrai que même si les avis sont largement positifs, ils ne sont pas forcément unanimes, étant donné qu'il faut sûrement dissocier les retours des personnes peu habituées à lire ce genre de livres, de ceux qui lisent régulièrement et souvent des polars. Partant avec cette idée en tête, je me suis laissée prendre par cette histoire qui se déroule très bien et qui a cette caractéristique d'accrocher immédiatement le lecteur. Les actions et les rebondissements nombreux permettent de garder le lecteur dans cette ambiance pleine de suspense. J'ai passé un très bon moment de lecteur, mais il est vrai qu'elle n'a rien d'exceptionnelle pour moi, ne m'ayant pas particulièrement offerte de grosses surprises. La fin du récit permet même de lever les yeux au ciel en se disant que le hasard fait quand même très bien les choses, tout en permettant de savoir clairement comment va s'orienter les tomes suivants. C'est un thriller domestique pas exceptionnel, mais rudement efficace et rondement bien menée avec des ingrédients très bien dosés.


Points de vue/Critiques:


    Je comprends que ce livre a pu susciter un engouement monstre et des critiques exceptionnelles pour les personnes qui sont peu habituer à lire, et en particulier du polar et encore plus spécifiquement, du thriller domestique. Il est vrai que, quand ce type de lectures est plus courante, il est plus difficile de nous surprendre. Néanmoins, cela reste une très bonne lecture, rudement efficace, avec des codes et des ingrédients qui fonctionnement parfaitement bien. L'autrice arrive dés les premières pages à happer son lecteur et à l'entraîner dans une histoire où le banal d'une vie de famille, à l'intérieur d'une maison, se transforme en cauchemar. Elle montre que les apparences sont trompeuses et que la vérité ne se trouve pas forcément là où on veut nous l'orienter.        

        La première partie du roman nous fait suivre le point de vue de Millie, qui ne possède rien depuis sa sortie de prison et qui obtient cet emploi de femme de ménage chez une famille riche et bien sous tout rapport, pour lequel elle est prête à faire toutes les concessions pour redémarrer une nouvelle vie. Mais elle découvre de plus en plus de petites choses étranges qui finissent par la faire pleinement douter et lui faire ressentir de la crainte et de la peur. Alors est-ce réel ou est-ce de la paranoïa? Qui croire dans cette histoire : l'étrangère qui sort de prison mais qui semble bien victime de choses étranges ou ce couple parfait qui véhicule autant de gentillesse que de froideur? Avec les actions et les rebondissements qui s'enchaînent, il est vrai que tout est réuni pour que l'on soit facilement embarqué dans l'histoire et pour que les pages défilent rapidement.

        La seconde partie du roman nous fait prendre un virage très intéressant, puisque l'on se retrouve avec le point de vue d'un autre personnages clé de l'histoire et ce changement de direction est plutôt salvateur. Si cela dynamise encore plus le récit, il permet d'apporter un certain lot de petites surprises. Alors que le lecteur s'était fait une idée, avait l'impression de comprendre tout les tenants et aboutissants et de croise en ses hypothèses, ce nouveau point de vue fait tout basculer. J'ai beaucoup ce twist, qui a été finalement la chose la plus surprenante pour moi de l'histoire. En effet, si le suspense ambiant est maintenu de bout en bout et nous entraine agréablement dans l'histoire, je dois avouer que je n'ai pas eu de grosses surprises. Les ficelles du récit ne sont pas exceptionnelles et ne révolutionne pas le genre ni le sous-genre lorsque l'on est habitué à ce type de lecture. La fin de l'histoire tire quelques ficelles assez grossières en nous faisant penser que le hasard fait très bien les choses, et il laisse peu de doutes quand à l'orientation des tomes suivants. 

En bref:

      Ayant enfin succombé au succès phénoménal de ce thriller domestique, je me suis laissée prendre par cette histoire qui se déroule très bien et qui a cette caractéristique d'accrocher immédiatement le lecteur. J'ai passé un très bon moment de lecture avec des actions et des rebondissements nombreux qui permettent de garder le lecteur dans cette ambiance pleine de suspense. En suivant le point de vue de Millie, la femme de ménage, dans une première partie, on se fait une idée plus ou moins précise de la confiance ou non accordée aux différents personnages. Mais lorsque la seconde partie du roman nous fait prendre un virage différent avec le point de vue d'un autre personnages clé de l'histoire, cela dynamise encore plus le récit et elle permet d'apporter un certain lot de petites surprises. J'ai beaucoup ce twist, qui a été finalement la chose la plus surprenante pour moi de l'histoire.  En effet, si le suspense ambiant est maintenu de bout en bout et nous entraine agréablement dans l'histoire, je dois avouer que je n'ai pas eu de grosses surprises. Les ficelles du récit ne sont pas incroyables et ne révolutionnent pas le genre lorsque l'on est habitué à ce type de lecture. La fin de l'histoire tire quelques ficelles assez grossières en nous faisant penser que le hasard fait très bien les choses. C'est un thriller domestique pas exceptionnel, mais rudement efficace et rondement bien menée avec des ingrédients très bien dosés.