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lundi 18 décembre 2023

Le mal que font les hommes (Sandrone Dazieri)



Traduction: Delphine Gachet

Nationalité de l’auteur: Italienne

Éditions Robert Laffont (19 octobre 2023

Collection La Bête Noire

592 pages

ISBN-10: 2221268784

ISBN-13: 978-2221268780

Genre: Thriller

Lu le: 15 Novembre 2023

Ma note: 16/20 





Résumé/4ème de couverture:


Il y a trente ans, Itala Caruso, une policière respectée, a été chargée de trouver des preuves pour envoyer en prison un homme accusé d'avoir kidnappé et étranglé trois adolescentes.


Aujourd'hui, un homme aux longs cheveux blancs enlève Amala Cavalcante, seize ans, devant le portail de sa maison et l'emprisonne dans le sous-sol d'un vieil immeuble. Amala comprend qu'elle ne s'en sortira pas vivante à moins qu'elle ne trouve un moyen de s'échapper. Francesca Cavalcante, avocate, est la tante d'Amala. Trente ans plus tôt, elle a défendu sans succès un homme que tout accablait. Elle sait que son client était innocent et que le vrai tueur est toujours là. Et que c'est peut-être lui qui a kidnappé sa nièce.


Gershom Peretz, connu sous le nom de Gerry, prétend être un touriste israélien, mais il est arrivé immédiatement après l'enlèvement d'Amala et semble prêt à tout pour la retrouver. Même à tuer...

Mon avis:

        Si j'ai lu peu de livre de Sandrone Dazieri, il fait pour moi partie des valeurs sûres du triller, avec des histoires très prenantes, glauques et surprenantes. Dommage que ce livre présente une couverture très moche de part ce bleu de fond insipide et cette tête de poisson effrayant (qui semble être un piranha alors qu'il est question de perche dans le récit, je n'ai pas compris...), car elle ne reflète pas la qualité du récit. j'ai adoré m'y plonger même si l'on navigue sans cesse dans l'horreur et le faux-semblants. Je n'ai pas vu les 600 pages défiler dans ce scénario très dense et très complet. L'auteur met en scène trois femmes fortes et courageuses, sur deux temporalités et elles incarnent des figures féminines qui luttent contre les méfaits des hommes. L'épilogue a terminé de me convaincre et fournit une jolie surprise.

Merci aux éditions Robert Laffont pour l'envoi de ce livre!

Points de vue/Critiques:

        Pour tisser correctement sa toile et pour capter toute l'attention du lecteur, Sandrone Dazieri a construit son récit sur deux temporalités. Une première où l'on retrouve Franscesca, une avocate de renom, qui va enquêter avec ses propres moyens sur la disparition mystérieuse de sa nièce Amala, qui rappelle étrangement une affaire similaire datant de 32 ans et qui semble être la seule à faire la parallèle. La deuxième permet de remonter ce passé et de suivre Itala, une flic très boderline qui est en charge de l'affaire du kidnappeur. Et puis le récit sera de temps en temps entre-coupé par ce qu'est en train de vivre Amala. Sa détention et ses conditions de vie sont particulièrement éprouvants et angoissants, tant les intentions du tueur sont  impénétrables et sa manière d'agir et de parler sont inhabituels et déroutants. L'auteur met donc en scène trois femmes fortes, d'âge et de situations différentes mais dont le point commun est de lutter pour leur survie et leur honneur. Elles reflètent ainsi l'arc féminin qui lutte contre les méfaits des hommes. On ne peut pas dire qu'elles sont attachantes puisqu'elles sont davantage décrites comme possédant de nombreuses failles, mais leur force de caractère et les actions qu'elles mènent pour aller au bout de leurs convictions forcent l'admiration et le respect. Étonnement, il n'y a pas vraiment de temporalités plus intéressante que l'autre, tant chacune est extrêmement bien riche et complète.

        Une ambiance très noire est retrouvée tout le long du roman. Une chappe de plomb s'abat sur chacune des pages et l'on assiste à bon nombres de scènes difficiles à lire. L'intrigue générale est assez riche et complexe avec ces deux temporalités qui s'entrelacent. Dans chacune d'entre elles, l'intrigue regorge d'éléments qui s'enchainent les uns à la suite des autres. Les pistes et les hypothèses se succèdent et en entraînent toujours d'autres. Quand on sent poindre une nouvelle piste qui semble prometteuse, l'auteur ne s'arrête pas là et on se demande jusqu'où on ira. Les personnages rencontrés sont assez nombreux et avec les deux époques, il est vrai que l'on s'y perd quelque fois. Et a aucun moment, le lecteur peut se raccrocher avec confiance à l'un d'entre eux. Entre les forces de l'ordre et les individualités psychotiques ou affluents, on navigue dans un océan fait de magistrats corrompus, de flics ripoux et trafiquants, d'enfants mal-aimé, de parents désintéressés et d'adultes emprunts de jalousie ou de vengeance. Chacun tente ainsi de sauvegarder sa réputation, de suivre sa ligne de conduite toute bénéfique et personnelle, quitte à dissimuler ou cacher des choses et mettre la vie d'autrui en danger. Face à cette richesse au niveau du scénario, force est de constater qu'il vaut mieux être relativement concentré durant cette lecture, qui peut s'avérer complexe. Mention spéciale à l'épilogue, qui nous apporte une deuxième fin et la cerise sur le gâteau.

En bref:

        Avec "Le mal que font les hommes", l'auteur italien Sandrone Dazieri confirme son talent de conteur d'histoires très sombres, riches et complexe mais qui sait parfaitement tenir ses lecteurs en haleine, dans une atmosphère lourde et parfois insoutenable. Dans une double temporalité, chaque intrigue va remonter les traces d'un (seul et même?) tueur en série. Menée à chaque fois par une femme, le récit sera aussi entrecoupé de la vision et du calvaire vécu par une des victime, donnant des scènes particulièrement éprouvantes et angoissantes. L'auteur met donc en scène trois femmes fortes et courageuses d'âge et de situations différentes mais dont le point commun est de lutter pour leur survie et leur honneur. Pas attachantes et ayant de nombreuses failles, elles forcent l'admiration et le respect. Elles reflètent ainsi l'arc féminin qui lutte contre les méfaits des hommes. Le scénario est très bien maîtrisé avec beaucoup d'éléments, de pistes, d'hypothèses et de personnages qui s'enchaînent les uns à la suite des autres. On navigue dans les esprits tortueux d'un tueur en série mais aussi de magistrats corrompus, de flics ripoux et trafiquants, d'enfants mal-aimé, de parents désintéressés et d'adultes emprunts de jalousie ou de vengeance. Une certaine concentration est de mise durant cette lecture, qui peut s'avérer complexe, bien que captivante. Et cet épilogue  apporte une deuxième fin et la cerise sur le gâteau.

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