La doublure (Mélissa Da Costa)

Nationalité de l’auteur: Française

Editions Albin Michel (28 septembre 2022)

576 pages

ISBN-10:‎ 2226461280

ISBN-13:‎ 978-2226461285

Genre: Contemporain

Lu le: 5 Octobre 2022

Ma note: 16/20

 

Résumé/4^ème de couverture:

Passion, faux-semblants, emprise... Qui manipule qui ?

Une jeune femme fragile en quête d'un nouveau départ.

Un couple magnétique et fascinant prêt à lui ouvrir les portes de son monde doré.

Un trio pris au piège d'un jeu cruel et d'une dépendance fatale.  

Mon avis:

        Comment résumer ce livre et expliquer son ressenti face à une telle histoire?? Car dans ce nouveau récit, Mélissa Da Costa sort de sa zone de confort et de ce qu'on a, jusque-là, eu l'habitude de la voir, pour explorer une nouvelle facette. Si ce changement de cap peut-être déconcertant, il faut avant tout saluer le courage et l'audace de l'autrice qui a osé prendre ce virage (sans délaisser son courant contemporain) et qui aurait très bien pu rester confortablement là où on l'attend. Mais force est de constater qu'en plus de cette bravoure, la surprise est bel et bien au rendez-vous car Mélissa Da Costa prouve une fois de plus l'entendue de son talent d'autrice. Cette histoire ne peut pas laisser indifférent: elle est aussi diabolique et envoutante que ses personnages et elle nous entraine progressivement dans quelque chose d'aussi fascinant que redoutable. Et que dire que ce final qui vous met une claque aller-retour, qui conclue parfaitement le récit. Magistral!

Merci les éditions Albin Michel pour l'envoi de ce livre!

Points de vue/Critiques:

         Si la couverture me laissait penser que l'on partirait vers une histoire du type thriller domestique, il n'en est pas loin avec cette histoire, mais elle ne correspond pas non plus à ce que j'avais imaginé. En même temps, je pense qu'il est difficile d'imaginer la tournure de ce récit. Car c'est véritablement dans une sorte de très forte noirceur psychologique que vont nous entraîner de plus en plus profondément les personnages. L'histoire commence avec Evie qui trouve un emploi de rêve, extrêmement bien  payé, nourrie et logée, auprès de Pierre et de sa célèbre femme artiste peintre Clara, afin d'être l'assistante de cette dernière. Le postulat de base est donc assez simple et l'on débute doucement le récit, sans savoir quels vont être les évènements majeurs qui pourraient faire basculer ces prémisses. Et l'on se rend compte très progressivement qu'il n'y aura finalement pas de rebondissements majeurs qui dynamiseraient et relanceraient complétement l'histoire. En effet, celle-ci va évoluer sans que l'on s'en rende vraiment compte, vers une ambiance très malsaine, vers des extrémités sans aucun moyen de retours en arrière et vers des malversations insoupçonnées dont l'issue, s'il y en a une, sera indéniablement dramatique.  

        Si Evie commence son nouveau travail au sein du couple comme il était convenu au départ, elle va progressivement pénétrer dans l'intimité du couple, que ce soit du côté professionnel que du côté personnel. C'est donc un véritable triangle amoureux qui va prendre place aux limites d'abord bien définies, mais qui va de plus en plus tendre vers des choses non prévues et incontrôlables, mais le tout étant continuellement porté vers quelque chose d'aussi fascinant que diabolique. Le jeu auquel se prêtent les trois personnages devient ainsi de plus en plus dangereux et l'on se pose de plus en plus la question: qui manipule qui au final? Sans que l'on s'y attende, c'est un florilège d'émotions inattendues qui arrivent au fil des pages tournées: dépendance affective, emprise, passion toxique, manipulation et perversité sont au rendez-vous. 

        Pour que cette ambiance malfaisante et cette tension monte crescendo, l'autrice a introduit diverses thématiques permettant d'ériger des addictions et des malversations. Il sera ainsi régulièrement question de sexe et de drogue à répétition dans l'histoire (ces thèmes étant bien présents et nombreux, il peut se produire de forts sentiments de gêne face à cette surenchère selon les personnalités des lecteurs). Clara étant peintre, il faut également saluer l'incroyable travail de recherche dans ce domaine entrepris par l'autrice car les références religieuses et sur l'art sont nombreuses et remarquables. 

            Pris dans cet inextricable malversation, on se demande comment va se terminer l'histoire et comment vont finir les personnages, tant il ne semble pas y avoir de solution ni de retours en arrière possible. Vraiment difficile d'imaginer un final, mais Mélissa Da Costa a réussi une sortie vraiment magistrale. Après un évènement qui vous retourne le cerveau, elle en rajoute une couche pour vous mettre une deuxième claque qui vous achève. Une fin vraiment époustouflante et parfaite.

En bref:

         Si avec ses histoires contemporaines aux connotations dramatiques étaient déjà excellentes et nous montraient toute l'entendue du talent de l'autrice, Mélissa Da Costa nous prouve une fois de plus son génie littéraire avec "La Doublure" qui est d'un tout autre genre. L'autrice explore une autre facette et en plus de saluer ce courage et cette audace, il faut avouer que ce changement de cap, certes déconcertant, est avant tout bel et bien réussi. Cette histoire ne peut pas laisser indifférent: elle est aussi diabolique et envoutante que ses personnages et elle nous entraine progressivement dans quelque chose d'aussi fascinant que redoutable, vers une très forte noirceur psychologique. Un florilège d'émotions inattendues arrivent au fil des pages tournées et pour faire monter la tension et provoquer cette ambiance malaisante, les thématiques du sexe et de la drogue sont très présentes afin d'ériger des addictions et des malversations. Il faut également saluer l'incroyable travail de recherche car les références religieuses et artistiques sont nombreuses et remarquables. Et que dire que ce final, véritablement magistral, qui vous met une claque aller-retour et qui conclue parfaitement le récit. Un thriller psychologique bluffant et époustouflant et aux émotions puissantes. Bravo!