Nationalité de l’auteur: Française
Editions Charleston (17 Mars 2020)
365 pages
ISBN-10: 2368125078
ISBN-13: 978-2368125076
Genre: Contemporain
Lu le: 24 Mai 2020
Ma
note: 17/20
Résumé/4ème de couverture:
2018.
La vie de Jo vole en éclats suite à ce qui ne semblait être qu'un banal
accident sans gravité ; pourtant, un scanner révèle qu'un anévrisme risque de
se rompre à tout moment. Le neurologue lui laisse le choix : elle peut être
opérée, mais les risques sont importants. Persuadée qu'elle va mourir, Jo se
réfugie chez Victor, son grand-père. Ce dernier va lui montrer un pendentif
qu'il a reçu d'Angleterre quelques années plus tôt, avec pour seule explication
ce mot griffonné sur une feuille : « De la part de Charlotte, qui n'a jamais
oublié Gabriel. Ce souvenir vous revient de droit. » Victor lui révèle que
Gabriel était son frère aîné, décédé lorsqu'il était enfant. Jo décide de se
rendre à Ilfracombe, dans le Devonshire, afin d’aider son grand-père à résoudre
ce mystère, et surtout, de réfléchir à la décision qu'elle doit
prendre...
1929.
Charlotte et son mari, Émile, quittent leur vignoble d’Épernay pour un voyage
d'affaires à New York. Sur place, la jeune femme s'éprend de Ryan, un
mystérieux homme d’affaires. Lorsqu'il se rend compte de cette trahison, Émile
entre dans une rage folle, la frappe et la laisse pour morte. À son réveil,
Charlotte se rend compte que son mari est parti ; pire, il lui a pris tous ses
papiers. Elle est effondrée : son fils de quatre mois, Gabriel, est resté en France,
et sans papiers, elle ne peut pas le rejoindre.
Mon avis:
Jusqu’à maintenant, les deux livres
de Clarisse Sabard ne m’ont pas vraiment convaincu, au point même de m’énerver
et donc d’abandonner toute nouvelle tentative avec cette autrice. Mais devant
les très belles notes du dernier opus « La femme au manteau violet »
et parce qu’il est arrivé chez moi, je me suis dit que j’allais accorder une
dernière chance sur ce livre. Et j’ai bien fait, car je me suis régalée avec ce récit que j’ai dévoré très rapidement.
Une histoire belle, douce et surtout
sensée et ancrée dans le réalisme qui m’a fait passé un très bon moment.
Enfin un roman sans anicroches et mature
de la part de l’autrice.
Points de vue/Critiques:
Le récit nous fait voyager entre deux époques sur deux continents: une
période contemporaine en 2018 qui se passe en Angleterre et une période plus
ancienne durant la fin des années, aux Etats-Unis. Je ne saurais dire quelle
époque j’ai préféré puisque les personnages sont différents, les valeurs
inculquées différent et que le récit est à chaque fois passionnant.
En entamant ce
livre, on sait clairement que l’on aura affaire à une histoire de famille et ses secrets. Parce que ce thème est très
courant et que les possibilités sont assez limitées et facilement devinables au
bout d’un moment, on peut se dire que l’on partira ici sur les mêmes bases et
que l’on passera au mieux un bon moment, mais qu'on ne sera pas forcément
surpris. Or, contre toute attente, dés le début du livre, lorsque l’on pose les
bases de l’histoire avec la vie actuelle de Jo, Clarisse Sabard construit son
récit de manière surprenante. En effet, le secret de famille est clairement
dévoilé. Ainsi, sans nous prendre pour des ignorants ou nous mener en bateau
sur quelque chose de facilement devinable qui nous fait traîner en longueur et
maintenir un faux suspense, les choses sont dites et l’on prend ensuite plaisir
à découvrir à remonter dans le passé ter découvrir comment on en est arrivé là.
Mais bien sûr, tout n’est pas dévoilé…. Car le lien entre le grand-père de Jo
et l’histoire de Charlotte n’est pas tout à fait clair et c’est ce maillon
manquant de la chaîne que l’on finira par découvrir à la fin du livre.
J’ai beaucoup aimé découvrir la vie de Charlotte qui incarne
parfaitement la femme forte. Si au départ, elle est une femme lambda des années
30 qui suit et est dévouée à son mari, elle va devoir faire face aux
conséquences de son émancipation. Elle se retrouve piégée à New York,
seule, abandonnée par son époux, sans papiers, sans argent. Elle va devoir
alors être forte et se battre afin de retrouver une identité, une vie et la
liberté. Et même lorsqu’elle retrouve une certaine émancipation, les
malheurs continuent de la suivre. Et toujours elle se relève… C’est une femme
qui sait faire également les bons choix et qui perd à jour la nature
humaine puisque les amis qui l’entoure sont de véritables belles personnes
qui formeront sa propre famille. En suivant cette époque, cela nous permet de
plonger dans la période de la prohibition américaine et tous les événements qui
y sont liés, qui ont été très intéressants à découvrir de manière presque
intimiste avec Charlotte. On assiste également aux conséquences du krach
boursier de 1929, à la fuite d’États américains encore ségrégationnistes, au
racisme, aux inégalités ou encore à la construction de l’Empire State
Building. Une super immersion dans une partie de l’histoire des Etats-Unis.
Jo, que
l’on retrouve peut-être un peu moins souvent et qui se dévoile un peu
moins, est un personnage plus lisse, pas désagréable mais auquel je ne me suis
pas attachée. La découverte de sa maladie et la « terrible »
décision qu’elle doit prendre est un point de départ pour entreprendre ses
recherches personnelles familiales. C’est plus une sorte d’excuse pour
moi: il n’est pas nécessaire d’avoir un évènement dramatique pour justifier
l’entreprise de Jo.
Si Clarisse Sabard
m’a habitué à des histoires romantiques et romanesques qui tendent vers le côté
fleur bleue et qui vous font lever les yeux au ciel, ici il n’en est rien. Tout
m’a paru extrêmement posé, mature et réaliste. Pas de chipotis, pas
de gnangnans, et c’est le tiercé (enfin) gagnant! Ainsi, je me suis
laissée très facilement entrainer avec plaisir dans toute l’histoire
qui m’a passionné.
En bref:
Avec
« La femme au manteau violet », je trouve enfin un récit passionnant
et entrainant de Clarisse Sabard, sans qu’il y est la moindre anicroche. On
alterne d’ors et déjà entre passé (les années 30 aux Etats-Unis) et présent
(2018, en Angleterre), ce qui créée une dynamique parfaite. On a donc une
histoire d’amour et d’amitié qui met en avant la force des relations humaines
mais aussi des femmes à des époques différentes. Le fait de dévoiler une grande
partie du secret familial dés le début est risqué mais fonctionne parfaitement:
nous ne sommes pas menés en bateau du début à la fin et l’on prend finalement
plaisir à découvrir les successions d’évènements qui ont menés à ce que la vie
de Jo redescende de celle de Charlotte. Un petit mystère reste tout de même
présent pour nous tenir en haleine. La construction du livre et son mystère
sont donc parfaitement maitrisés, tout comme l’écriture, plus réaliste et
mature. C’est donc une très bonne lecture passionnante!
Tu as essayé de lire lesquels de Clarisse Sabard ? j'ai lu La plage de la mariée et Les lettres de Rose. J'ai détesté La plage de la mariée que j'ai trouvé mièvre, convenu et dont l'héroïne m'a vraiment agacée. Par contre j'ai adoré Les lettres de Rose : bien écrit, une histoire originale, des personnages attachants et intéressants. Si tu ne l'as pas lu peut-être qu'il te plaira.
RépondreSupprimerJ'avais lu "le jardin de l'oubli" (pas mal, mais tellement attendu) et "ceux qui voulaient voir la mer" que je n'ai pas du tout aimé (qui m'a même énervé). J'ai "Les lettres de Rose" dans ma pal, et on me l'a plusieurs fois conseillé puisqu'apparement il n'est pas mièvre. On verra! ;)
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