Nationalité de l’auteur: Française
Editions Le Livre de Poche
480 pages
ISBN-10: 2253240818
ISBN-13: 978-2253240815
Genre: Contemporain
Lu le: 9 Avril 2020
Ma
note: 14/20
Résumé/4ème de couverture:
Qu’est-ce
qu’un héros, sinon un homme qui réalise un jour les rêves secrets de tout un
peuple ? Un matin de printemps, dans la décharge à ciel ouvert de San Perdido,
petite ville côtière du Panama aussi impitoyable que colorée, apparaît un
enfant noir aux yeux bleus. Un orphelin muet qui n’a pour seul talent apparent
qu’une force singulière dans les mains. Il va pourtant survivre et devenir une
légende. Venu de nulle part, cet enfant mystérieux au regard magnétique endossera
le rôle de justicier silencieux au service des femmes et des opprimés et
deviendra le héros d’une population jusque-là oubliée de Dieu.
Mon avis:
J’avais raté l’occasion de découvrir
ce premier roman de David Zukerman à sa sortie, mais c’était sans compter sans
sortie poche et sa sélection pour le
Prix des Lecteurs Livre de Poche 2020 dans la catégorie Littérature. Alors
que j’avais pu voir de très bons retours sur « San Perdido », autant
j’avais vu des avis mitigés. Et je serais plutôt du côté des lectures moyennes. En effet, si
l’histoire en elle-même fut assez
plaisante, en ayant refermé le livre, je ne vois toujours pas où l’auteur
voulait nous emmener avec cette histoire, dont de multiples choses et
personnages sont vus de long en large alors qu’ils n’apportent rien.
Points de vue/Critiques:
Le début de l’histoire nous pose les
personnages principaux et nous immerge immédiatement dans le décor pauvre de San Perdido, cette
petite ville côtière du Panama, dans les années 1940-1950. Nous faisons donc la
connaissance de Félicia, une vieille
dame qui a élu domicile dans une décharge publique où bon nombre de
personnes, femmes et enfants, viennent y dénicher de quoi vivre et survivre.
Puis un jour, un jeune garçon, muet, noir, aux yeux bleus perçants, débarque
dans la décharge et va en imposer du fait de son charisme et de ses mains à la
taille et la force gigantesque. Suivre l’enfance de ce garçon surnommé La
Langosta, puis le suivre pour devenir un adulte et se révéler être l’insaisissable
Yerbo Kwinton
fut très intéressant. En effet, ce personnage va jouer le rôle du Justicier mutique. Peu
à peu, en silence et sans vague, il va rendre justice aux plus faibles, aux
plus pauvres, rééquilibrant les inégalités entre ceux qui vivent en bas et ceux
du haut. Il est tellement insaisissable et
mystérieux que de nombreuses questions se posent et l’on se prend au jeu
des mystères, voulant à tout prix lever le voile sur lui et sur tout ce qui
l’entoure.
Face à cette histoire dans les bas fonds de la ville, l’auteur
nous parle également de l’autre côté, c’est-à-dire la politique actuelle de la ville de San Perdido avec le gouverneur
et sa vie lubrique faite de luxures et de corruptions. Le fait de suivre ces
deux faces antagonistes de la ville est non seulement très
intéressante mais en plus, elle permet de nous poser les bases
d’une certaine tension car l’on se doute que ces deux côtés, entre
le gouverneur et Yerbo, vont forcement se retrouver dans une certaine
confrontation houleuse, quelqu’elle soit.
Malheureusement,
on perd assez suivant ce fil conducteur. En effet, l’auteur porte
assez régulièrement l’attention sur
certaines actions ou en suivant certains personnages plus annexes. Et si au
début, nous suivons avec avidité ces éléments, pensant qu’ils
finiront par avoir un lien avec l’intrigue générale, peu à peu, ils
deviennent très prépondérants sans que l’on établisse un lien quelconque.
Je pense notamment à Madame, la directrice de la maison close, le médecin
et même la servante du médecin que l’on va détailler et que l’on ne
rencontrera jamais. Il vont même parfois prendre tant d’importance que l’on va
suivre de moins en moins la vie de Yerbo qu’il va finir par être presque
secondaire. A contrario, les origines de Yerbo avec l’histoire du Panama et les légendes
surnaturelles des peuples des forêts ne sont pas assez approfondis. Dommage
qu’ils ne soient que partiellement explorés pour ne rester qu’en surface.
Le
roman aurait donc gagné en qualité et en intérêt si l’on en retirait 200 pages
afin de ne garder que l’essentiel de l’histoire entre les hauts et les bas
fonds de San Perdido. De ce fait, avec cet élargissement massif de l’histoire,
je ressors de cette lecture mitigée en me demandant réellement ce qu’a voulu
créer l’auteur.
En bref:
Pour ce premier roman de David
Zukerman, « San Perdido », on pourrait conclure comme sur certains
bulletins de notes: intéressant mais peut mieux faire. En effet, l’histoire qui
nous entraine des bas-fonds de San Perdido, avec la découverte d’une décharge
publique, véritable centre névralgique pour les plus pauvres et de l’insaisissable
Yerbo Kwinton, jusqu’aux endroits les plus privilégiés, maisons closes et
gouverneur compris, est très intéressante. On découvre et on vit dans deux
mondes antagonistes mais si proches que la confrontation est indéniable, créant
une certaine tension. Néanmoins, pour arriver à cette finalité, l’auteur passe
par beaucoup trop de disgrétions d’actions ou de personnages qui nous fait
perdre le fil et qui n’apportent finalement rien à l’intrigue générale qui perd
de son souffle et de son intérêt.
Autour du livre:
Fait parti de
la sélection Prix des Lecteurs Livre de Poche 2020 catégorie Littérature
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