Titre original: The
Music Shop
Traduction: Rémi Bonnard
Nationalité de l’auteur: Anglaise
Editions XO (16 Mai
2018)
374 pages
ISBN-10: 2374480429
ISBN-13: 978-2374480428
Genre: Contemporain
Lu le: 19 Mai 2018
Ma
note: 16/20
Résumé/4ème de couverture:
À Londres, au
bout d’une impasse délabrée, Frank n’est pas un disquaire comme les autres. Chez
ce marchand de vinyles, une belle équipe de joyeux marginaux se serre les
coudes, tous un peu abîmés par la vie.
Surtout, Frank
a un don. Il lui suffit d’un regard pour savoir quelle musique apaisera les
tourments de son client. Quitte à préconiser du Aretha Franklin à un
obsessionnel de Chopin…
C’est ainsi
que Frank fait la rencontre de Lisa, une mystérieuse femme au manteau vert.
Après s’être évanouie devant sa boutique, elle le supplie de l’aider à
comprendre la musique. Lors de leurs rendez-vous, Frank replonge dans sa propre
enfance, revoyant sa mère, l’excentrique Peg, lui passer des vinyles sur sa
vieille platine.
Lui qui ne
croit plus en l’amour depuis longtemps sent son cœur vibrer à nouveau. Et puis,
un jour, Frank découvre le secret de Lisa. Le monde s’écroule, il disparaît.
C’est sans
compter, pourtant, sur l’extraordinaire solidarité qui règne sur Unity Street.
Car après le chaos, il n’est jamais trop tard pour faire renaître l’espoir et
réapprendre à danser…
Avec une
sensibilité magnifique, Rachel Joyce célèbre le courage de gens ordinaires, la
force de l’amour, mais aussi la puissance de la musique qui, parfois, peut
sauver des vies.
Mon avis:
Je remercie chaleureusement les
éditions XO pour cette proposition de partenariat que j’ai accepté avec grand
plaisir. Avec « Si on dansait… », Rachel Joyce n’en est pas à
son premier opus, néanmoins, je ne connaissais pas encore cette auteure. Et en
ayant lu et bien apprécié son dernier livre, je prêterais beaucoup plus
attention à elle!
« Si on
dansait… » s’est avéré être une bonne lecture, qui nous plonge de façon
immersive et très nostalgique dans les années 80, dans les rues de Londres.
Avec des personnages aux antipodes des héros que l’on retrouve souvent, cette
histoire d’amitié, de fraternité et d’amour non déclaré s’inscrit en profondeur
dans le milieu de la musique et des vinyles, véritables fils conducteurs du
livre.
Points de vue/Critiques:
Les
personnages de ce roman ont tous des caractères qui font que l’on a jamais,
ou rarement, rencontrés ce genre de personnalités auparavant. Pas
de héros mais que des gens comme vous et moi, ça ne fait pas fantasmer ni même
vraiment rêver mais c’est touchant et d’une grande sensibilité. Sans être pour
autant très originaux ou extravagants, ils restent tout de même très crédibles,
encore plus lorsque l’on se situe dans les années 80. Le fait également de
retrouver peu de personnages, fait en sorte de bien cerner chacun d’entre eux
et de les rendre tous très attachants. De plus, ce petit groupe de personnes
constitue une réelle et belle petite
communauté. Travaillant tous à l’origine dans une petite ruelle de Londres,
leur premier rapport sont avant tout professionnels. Mais leur générosité, leur
passion pour leur commerce et leur cohésion ont fait en sorte qu’une amitié
s’est cousue au fil du temps entre eux.
Ce petit côté
communauté est très touchant, et
nous avons l’impression d’en avoir fait partie le temps de notre lecture.
En revanche,
le personnage de Lisa reste
énigmatique tout le long de l’histoire, aspect voulu, je pense, et donc
parfaitement maîtrisé. Je me suis posée tellement de questions à son sujet que
bon nombre d’hypothèses avaient été émises, mais j’ai cherché beaucoup trop
loin et de manière trop complexe: l’auteure a tout bonnement choisie la
simplicité et au final, pas de déception en vue, ça fonctionne puisque l’on est
pris aussi par le rythme et le flot apporté par la musique, sujet et peut-être
autre personnage principal de l’histoire!
Dans toute sa
diversité, la musique fait partie
intégrante de l’histoire et cela notamment par la passion et la dévotion de Frank pour cet art, dont il défend
ardemment la forme de vinyles! On peut même dire que Frank possède une sorte de
don: malgré les goûts et les demandes de ses clients, il est capable
d’identifier très rapidement quelle est la musique, et plus précisément le
titre qui ira parfaitement à la personne, qui changera sa vie ou qu’il lui
fallait à ce moment là. La musique est vraiment traitée et décrite avec
passion, et cela de façon très éclectique.
Ce contexte est
donc véritablement très original, et cette façon de montrer que la musique peut
adoucir les meurs ou même sauver et changer des vies de quelque façon que se
soit, est assez bouleversant.
L’autre
originalité et autre petit plus de cette histoire, c’est le contexte temporel c’est-à-dire les années 80. L’histoire aurait été relaté dans une autre époque,
plus contemporaine peut-être, qu’elle n’aurait pas eu ce charme et cet intérêt.
Epoque pas tellement lointaine non plus, ces années 80 permettent de nous replonger
assez facilement pour s’y projeter, dans une époque où la technologie n’était
pas présente et où les relations humaines étaient peut-être plus fréquentes et
plus naturelles. Cela permet aussi de vivre les débuts flamboyants des CD et
donc la descente aux oubliettes des vinyles (alors qu’ils retrouvent une
nouvelle jeunesse actuellement) ou encore la disparition des petites commerces
de proximité au profit de rachats intensifs afin de créer des centres
commerciaux.
En bref:
Avec
« Si on dansait… », Rachel Joyce nous offre une histoire d’amitié
entre des personnes qui ont constitué une belle petite communauté très
touchante et une histoire d’amour, aussi varié qu’inaccessible, mais qui fait
avancer et grandir. Tout cela fonctionne parfaitement et est mis en avant
grâce à plusieurs touches d’originalité: les années 80 dans lesquelles on
retombe avec grand plaisir et nostalgie, les personnages aux personnalités
anti-héros déjà vus, et bien sûr la musique, véritable personnage et ambianceur
du roman. Cette musique apporte une belle philosophie et elle est tellement
bien décrite de façon éclectique qu’elle ne pourra que ravir davantage et
résonner encore mieux aux oreilles des mélomanes!
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